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Paris france témoignage d'un détenu de vincennes

Anonyme, Martes, Junio 24, 2008 - 02:09

solidarité avec les sans papiers

indymédia paris connaissant des probléme tecniques nous relayons ici comme sur tout les indymedia francophones ce qui s'est passé sur le soulévement du centre de retention administratif pour étranger de vincennes en banlieue parisienne

un de plus qui contredis toutes les saloperies des médias mainstream fRançais et celle du porte parole de l'ump prés a accuser Resf de ce qui c'est passé

comme vous le savez a vincennes en banlieue un centre de détention pour immigrés a brulé suite a un soulévement et a une mutinerie des détenus, la répréssion a été brutale tant pour les détenus que pour leurs soutiens qui manifestaient devant ce camp de la honte du "pays des droits de l'homme"

voir lel'éditorial d'indymedia liége

http://liege.indymedia.org/archives/display_by_id.php?feature_id=335

Destruction du CRA de VIncennes: témoignage d'un détenu

Témoignage du camp de Vincennes Le samedi 21 juin 2008, un retenu est mort hier au centre de rétention de Vincennes n°2. Un retenu témoigne. Le lendemain une nouvelle révolte a eu lieu dans le camp de Vincennes, les détenus ont allumé un incendie qui a détruit les deux principaux bâtiments, 15 sans-papiers emprisonnés se sont évadés au cours de ces événements.

« Le monsieur qui est mort hier dans le centre n'était pas cardiaque. Avant de rentrer au centre il prenait déjà des médicaments tous les jours, il avait une ordonnance du médecin. Il était dans un état psychiatrique, il disait qu'il voulait à l'hôpital psychiatrique.

Il demandait des médicaments et on voulait pas lui en donner, l'infirmière lui donnait pas sa dose, il demandait à d'autres retenus d'aller à l'infirmerie pour demander sa dose. Si le médecin lui avait donné sa dose il serait encore parmi nous aujourd'hui.

La veille du jour où il est mort, il tremblait beaucoup, il savait pas pourquoi, il se sentait malade. Peu de temps avant de mourir, il a décidé de faire une sieste et a demandé à son copain russe de le réveiller pour qu'il puisse aller à l'infirmerie qui ouvre à 15h. Son copain est venu une première fois, il a essayé de le réveiller, son visage était tourné vers le mur, on voyait pas très bien. Il a cru qu'il dormait profondément et il a préféré le laisser dormir. Dix minutes après il est revenu, ça s'est passé pareil. Du coup il est allé cherché un autre retenu, et tous les deux ils ont essayé de le réveiller, ils lui ont tourné la tête, il avait du sang sur le nez et la bouche, il était bleu turquoise, il était tout dur, tout raide, froid.

Ils ont crié au secours, tout le monde est venu. La police a essayé d'évacuer le lieu, les retenus exigeaient de savoir ce qui se passait. Panique totale. Les policiers ont demandé des renforts, ils sont venus avec des boucliers, ils ont tapé les gens dans le couloir, nous on a pas pas répondu (de toute façon y'a pas de pierres dans le couloir avec lesquelles on aurait pu répondre), on a quand même été gazé. J'étais devant la porte, j'ai pris le gaz dans les yeux. Le chef de permanence a aussi pris le gaz en plein visage. Il était tout rouge.

Alors la police a bloqué toutes les allées pour empêcher d'accéder aux chambres. Ils ont bloqué les portes coupe feu, ils ont essayé de faire une barricade. Les CRS étaient dans la cour. J'ai demandé à parler au chef avec des camarades Ils ont autorisé quatre personnes à aller voir le chef. On lui a dit "On veut en savoir un peu plus sur l'état du retenu pour pouvoir calmer la population". Le chef nous emmené dans le réfectoire pour discuter, il nous a dit "la priorité c'est de s'occuper du retenu qui va pas bien" Il a promis de nous informer.

Deux heures après, toujours rien. Les gens se sont alors agités près de la porte n°1, un retenu s'agitait plus que les autres, les policiers nous ont chargé mais ils avaient une cible, ils ont pris le retenu agité et ils sont rentrés avec lui.

J'ai encore parlé au chef : "vous envenimez la situation au lieu de la calmer, il faut relâcher le retenu pour calmer la situation" le chef a dit que comme il était agité on allait le mettre en isolement et si possible on le relâchera sain et sauf, il a promis de rien lui faire. J'ai promis au chef de calmer les autres. J'ai dit aux autres qu'il fallait pas tomber dans la provocation qu'il fallait se calmer. Celui en isolement a été relâché 2 heures après.

On a voulu avoir le nom du policier qui nous a gazé pour porter plainte contre lui mais ils n'ont pas voulu nous le donner.

Au va et viens des policiers et des pompiers on a compris qu'ils n'avaient pas pu le sauver. J'ai demandé au chef permanent, il m'a dit que le monsieur était dans un état critique, mais qu'il était en vie. Il n'a pas voulu nous dire qu'il était mort pour ne pas avoir des représailles.

Le chef de rétention (il était en civil) essayait de téléphoner mais comme il y a un problème de réseau dans le bâtiment, il est sorti dans la cour pour téléphoner. Je suis allé le voir, je lui demandé de m'accorder deux minutes, il a dit oui. On voulait savoir l'état de santé du retenu, il m'a sorti le même refrain comme quoi son état était critique, mais qu'il était en vie. Je suis resté sceptique Les deux camarades du mort ont été appelés pour faire un témoignage comme quoi quand il l'ont vu dans son lit il était déjà mort, raide.

Les policiers préparaient déjà leur défense. C'est contradictoire parce que les policiers disaient toujours qu'il était vivant. Ils ont fait signer un procès verbal aux retenu comme quoi quand ils sont arrivés il était déjà mort.

De l'autre côté, du côté de la porte trois, la population s'est agitée, les policiers ont pris un retenu qui était très agité, la population s'est alors encore plus énervée, du coup la police a relâché le retenu. Quand ils ont sorti le retenu mort avec le samu et les pompiers, j'ai encore parlé avec le chef qui me disait encore qu'il était vivant. Et puis on nous a dit qu'il était mort à l'hôpital.

Un des deux retenus qui a découvert sont camarade mort a parlé avec un policier, même lui a reconnu qu'il était mort dans la chambre. Pourtant, depuis 16 heures, où on l'a retrouvé mort, jusqu'à 21 heures il est resté ici. Pendant tout ce temps en fait ils étaient en train de prendre des photos, de discuter avec le commissaire....

Et puis le centre a pris feu dans une chambre. C'est une chambre qui est près de la salle qu'on nous a réservée pour faire nos prières. C'était quand on savait que c'était fini pour lui. Les policiers ont éteint avec des extincteurs, les pompiers sont venus. Tout a brulé dans la chambre, les chinois qui dormaient dedans ont perdu tous leurs effets personnels.

Les chambres 1 à 11 étaient bloquées, ça a brulé du coté de la chambre 20. Je ne sais pas s'il y a eu des représailles ou si on sait pas qui a mis le feu, moi j'étais de l'autre côté.

Aujourd'hui les policiers veulent pas parler de ce sujet, ce n'est pas les mêmes qui étaient là hier soir, ils ont changé d'équipe. J'ai parlé hier par téléphone avec un retenu du CRA1, ils ont manifesté aussi là bas leur mécontentement. »

ferm...@yahoo.fr

Source:

http://quotidiensanspapiers.free.fr/w/spip.php?article1310

SOLIDARITE AVEC LES SANS PAPIERS

NI FRONTIERES NI DEPORTATION

PERSONNE N'EST ILLEGAL-E



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