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Mai 68 (3ème partie) : le réveil de la classe ouvrière

Anonyme, Lunes, Mayo 26, 2008 - 11:50

Un sympathisant du CCI

Face à tous les mensonges qui déferlent aujourd'hui sur Mai 68, il est nécessaire que les révolutionnaires rétablissent la vérité, qu'ils fournissent les clés pour comprendre la signification et les leçons de ces événements, qu'ils empêchent, en particulier, leur enterrement en première classe sous une avalanche de fleurs et de couronnes.

C'est ce que nous avons commencé à faire dans notre journal en publiant deux articles qui reviennent sur la première des composantes des "événements de Mai 68", la révolte étudiante. Nous revenons ici sur la composante essentielle de ces événements : le mouvement de la classe ouvrière.

Dans notre premier article de cette série, nous avions conclu ainsi le récit des événements en France : "Le 14 mai, dans beaucoup d'entreprises, les discussions se poursuivent. Après les immenses manifestations de la veille [en solidarité avec les étudiants victimes de la répression], avec l'enthousiasme et le sentiment de force qui s'en sont dégagés, il est difficile de reprendre le travail comme si de rien n'était. A Nantes, les ouvriers de Sud-Aviation, entraînés par les plus jeunes d'entre eux, déclenchent une grève spontanée et décident d'occuper l'usine. La classe ouvrière a commencé à prendre le relais."

C'est ce récit que nous allons poursuivre ici.

"L'extension de la grève"

A Nantes, ce sont les jeunes ouvriers, du même âge que les étudiants, qui ont lancé le mouvement  ; leur raisonnement est simple : "si les étudiants, qui pourtant ne peuvent pas faire pression avec la grève, ont eu la force de faire reculer le gouvernement, les ouvriers pourront aussi le faire reculer". Pour leur part, les étudiants de la ville viennent apporter leur solidarité aux ouvriers, se mêlent à leur piquet de grève : fraternisation. Ici, il est clair que les campagnes du PCF et de la CGT mettant en garde contre les "gauchistes provocateurs à la solde du patronat et du ministère de l'Intérieur" qui auraient infiltré le milieu étudiant ont un impact bien faible.

Au total, il y a 3100 grévistes au soir du 14 mai.

Le 15 mai le mouvement gagne l'usine Renault de Cléon, en Normandie ainsi que 2 autres usines de la région : grève totale, occupation illimitée, séquestration de la Direction, drapeau rouge sur les grilles. En fin de journée, il y a 11  000 grévistes.

Le 16 mai, les autres usines Renault entrent dans le mouvement : drapeau rouge sur Flins, Sandouville, le Mans et Billancourt. Ce soir-là, il n'y a que 75  000 grévistes au total, mais l'entrée de Renault-Billancourt dans la lutte est un signal : c'est la plus grande usine de France (35  000 travailleurs) et depuis longtemps, il y a un proverbe : "Quand Renault éternue, la France s'enrhume".

Le 17 mai on compte 215  000 grévistes : la grève commence à toucher toute la France, surtout en province. C'est un mouvement totalement spontané  ; les syndicats ne font que suivre. Partout, ce sont les jeunes ouvriers qui sont devant. On assiste à de nombreuses fraternisations entre étudiants et jeunes ouvriers : ces derniers viennent dans les facultés occupées et ils invitent les étudiants à venir manger à leur cantine.

Il n'y a pas de revendications précises : c'est un "ras le bol" qui s'exprime : sur un mur d'usine, en Normandie, il est écrit "Le temps de vivre et plus dignement  !" Ce jour-là, craignant d'être "débordée par la base" et aussi par la CFDT beaucoup plus présente dans les grèves des premiers jours, la CGT appelle à l'extension de la grève : elle a "pris le train en marche" comme on disait à l'époque. Son communiqué ne sera connu que le lendemain.

Le 18 mai, il y a 1 million de travailleurs en grève à midi, avant même que ne soient connues les consignes de la CGT. Il y en a 2 millions le soir.

Ils seront 4 millions le lundi 20 mai et 6 millions et demi le lendemain.

Le 22 mai, il y a 8 millions de travailleurs en grève illimitée. C'est la plus grande grève de l'histoire du mouvement ouvrier international. Elle est beaucoup plus massive que les deux références précédentes : la "grève générale" de mai 1926 en Grande-Bretagne (qui a duré une semaine) et les grèves de mai-juin 1936 en France.

Tous les secteurs sont concernés : industrie, transports, énergie, postes et télécommunications, enseignement, administrations (plusieurs ministères sont complètement paralysés), médias (la télévision nationale est en grève, les travailleurs dénoncent notamment la censure qu'on leur impose), laboratoires de recherche, etc. Même les pompes funèbres sont paralysées (c'est une mauvaise idée que de mourir en Mai 68). On peut même voir les sportifs professionnels entrer dans le mouvement : le drapeau rouge flotte sur le bâtiment de la Fédération française de football. Les artistes ne sont pas en reste et le Festival de Cannes est interrompu à l'instigation des réalisateurs de cinéma.

Au cours de cette période, les facultés occupées (de même que d'autres bâtiments publics, comme le Théâtre de l'Odéon à Paris) deviennent des lieux de discussion politique permanente. Beaucoup d'ouvriers, notamment les jeunes mais pas seulement, participent à ces discussions. Certains ouvriers demandent à ceux qui défendent l'idée de la révolution de venir défendre leur point de vue dans leur entreprise occupée. C'est ainsi qu'à Toulouse, le petit noyau qui va fonder par la suite la section du CCI en France est invité à venir exposer l'idée des conseils ouvriers dans l'usine JOB occupée. Et le plus significatif, c'est que cette invitation émane de militants... de la CGT et du PCF. Ces derniers devront parlementer pendant une heure avec des permanents de la CGT de la grande usine Sud-Aviation venus "renforcer" le piquet de grève de JOB pour obtenir l'autorisation de laisser entrer des "gauchistes" dans l'usine. Pendant plus de six heures, ouvriers et révolutionnaires, assis sur des rouleaux de carton, discuteront de la révolution, de l'histoire du mouvement ouvrier, des soviets de même que des trahisons... du PCF et de la CGT...

Beaucoup de discussions ont lieu aussi dans la rue, sur les trottoirs (il a fait beau dans toute la France en mai 68  !). Elles surgissent spontanément, chacun a quelque chose à dire ("On se parle et on s'écoute" est un slogan). Un peu partout il règne une ambiance de fête, sauf dans les "beaux quartiers" où la trouille et la haine s'accumulent.

Partout en France, dans les quartiers, dans certaines grandes entreprises ou autour, surgissent des "Comités d'action" : on y discute de comment mener la lutte, de la perspective révolutionnaire. Ils sont en général animés par les groupes gauchistes ou anarchistes mais ils rassemblent beaucoup plus de monde que les membres de ces organisations. Même, à l'ORTF, la radio-télévision d'État, il se crée un Comité d'action animé notamment par Michel Drucker et auquel participe même l'inénarrable Thierry Rolland.

"La réaction de la bourgeoisie"

Devant une telle situation, la classe dominante connaît une période de désarroi ce qui s'exprime par des initiatives brouillonnes et inefficaces.

C'est ainsi que, le 22 mai, l'Assemblée nationale, dominée par la droite, discute (pour finalement la rejeter) une motion de censure déposée par la gauche deux semaines auparavant : les institutions officielles de la République française semblent vivre dans un autre monde. Il en est de même du gouvernement qui prend ce même jour la décision d'interdire le retour de Cohn-Bendit qui était allé en Allemagne. Cette décision ne fait qu'accroître le mécontentement : le 24 mai on assiste à de multiples manifestations, notamment pour dénoncer l'interdiction de séjour de Cohn-Bendit : "Les frontières on s'en fout  !", "Nous sommes tous des juifs allemands  !" Malgré le cordon sanitaire de la CGT contre les "aventuriers" et les "provocateurs" (c'est-à-dire les étudiants "radicaux") beaucoup de jeunes ouvriers rejoignent ces manifestations.

Le soir, le Président de la République, le général de Gaulle fait un discours : il propose un référendum pour que les Français se prononcent sur la "participation" (une sorte d'association capital-travail). On ne saurait être plus éloigné des réalités. Ce discours fait un bide complet qui révèle le désarroi du gouvernement et de la bourgeoisie en général (1).

Dans la rue, les manifestants ont écouté le discours sur les radios portables, la colère augmente encore : "Son discours, on s'en fout  !". On assiste à des affrontements et à des barricades durant toute la nuit à Paris et dans plusieurs villes de province. Il y a de nombreuses vitrines brisées, des voitures incendiées, ce qui a pour effet de retourner une partie de l'opinion contre les étudiants considérés désormais comme des "casseurs". Il est probable, d'ailleurs, que parmi les manifestants se soient mêlés des membres des milices gaullistes ou des policiers en civil afin "d'attiser le feu" et faire peur à la population. Il est clair aussi que nombre d'étudiants s'imaginent "faire la révolution" en construisant des barricades ou en brûlant des voitures, symboles de la "société de consommation". Mais ces actes expriment surtout la colère des manifestants, étudiants et jeunes ouvriers, devant les réponses risibles et provocantes apportées par les autorités face à la plus grande grève de l'histoire. Illustration de cette colère contre le système : le symbole du capitalisme, la Bourse de Paris, est incendié.

Finalement, ce n'est que le jour suivant que la bourgeoisie commence à reprendre des initiatives efficaces : le samedi 25 mai s'ouvrent au ministère du Travail (rue de Grenelle) des négociations entre syndicats, patronat et gouvernement.

D'emblée, les patrons sont prêts à lâcher beaucoup plus que ce que s'imaginaient les syndicats : il est clair que la bourgeoisie a peur. Le premier ministre, Pompidou, préside : il rencontre seul à seul, pendant une heure le dimanche matin, Séguy, patron de la CGT : les deux principaux responsables du maintien de l'ordre social en France ont besoin de discuter sans témoin des moyens de rétablir celui-ci  (2).

Dans la nuit du 26 au 27 mai sont conclus les "accords de Grenelle" :

- augmentations de salaires pour tous de 7  % le 1er juin, plus 3  % le 1er octobre  ;
- augmentation du salaire minimum de l'ordre de 25  %  ;
réduction du "ticket modérateur" de 30  % à 2  5% (montant des dépenses de santé non pris en charge par la Sécurité sociale)  ;
- reconnaissance de la section syndicale au sein de l'entreprise  ;
- plus une série de promesses floues d'ouverture de négociations, notamment sur la durée du travail (qui est de l'ordre de 47 heures par semaine en moyenne).

Vu l'importance et la force du mouvement, c'est une véritable provocation :

- les 10  % seront effacés par l'inflation (qui est importante à cette période)  ;
- rien sur la compensation salariale de l'inflation  ;
- rien de concret sur la réduction du temps de travail  ; on se contente d'afficher l'objectif du "retour progressif aux 40 heures" (déjà obtenues officiellement en 1936  !)  ; au rythme proposé par le gouvernement, on y arriverait en... 2008  !  ;
- les seuls qui gagnent quelque chose de significatif sont les ouvriers les plus pauvres (on veut diviser la classe ouvrière en les poussant à reprendre le travail) et les syndicats (on les rétribue pour leur rôle de saboteurs).

Le lundi 27 mai les "accords de Grenelle" sont rejetés de façon unanime par les assemblées ouvrières.

à Renault Billancourt, les syndicats ont organisé un grand "show" amplement couvert par la télévision et les radios : en sortant des négociations, Séguy avait dit aux journalistes : "La reprise ne saurait tarder" et il espère bien que les ouvriers de Billancourt donneront l'exemple. Cependant, 10  000 d'entre eux, rassemblés depuis l'aube, ont décidé de poursuivre le mouvement avant même l'arrivée des dirigeants syndicaux.

Benoît Frachon, dirigeant "historique" de la CGT (déjà présent aux négociations de 1936) déclare : "Les accords de la rue de Grenelle vont apporter à des millions de travailleurs un bien-être qu'ils n'auraient pas espéré" : silence de mort !

André Jeanson, de la CFDT, se félicite du vote initial en faveur de la poursuite de la grève et parle de la solidarité des ouvriers avec les étudiants et les lycéens en lutte : applaudissements à tout rompre.

Séguy, enfin, présente "un compte rendu objectif" de ce qui "a été acquis à Grenelle" : sifflements puis huée générale de plusieurs minutes. Séguy fait alors une pirouette : "Si j'en juge par ce que j'entends, vous ne vous laisserez pas faire" : applaudissements mais dans la foule on entend : "Il se fout de notre gueule  !".

La meilleure preuve du rejet des "accords de Grenelle" : le nombre des grévistes augmente encore le 27 mai pour atteindre les 9 millions.

Ce même jour se tient au stade Charléty à Paris un grand rassemblement appelé par le syndicat étudiant UNEF, la CFDT (qui fait de la surenchère par rapport à la CGT) et les groupes gauchistes. La tonalité des discours y est très révolutionnaire : il s'agit en fait de donner un exutoire au mécontentement croissant envers la CGT et le PCF. A côté des gauchistes, on note la présence de politiciens sociaux-démocrates comme Mendès-France (ancien chef du gouvernement dans les années 50). Cohn-Bendit, les cheveux teints en noir, y fait une apparition (on l'avait déjà vu la veille à la Sorbonne).

La journée du 28 mai est celle des grenouillages des partis de gauche :

Le matin, François Mitterrand, président de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (qui regroupe le Parti socialiste, le Parti radical et divers petits groupements de gauche) tient une conférence de presse : considérant qu'il y a vacance du pouvoir, il annonce sa candidature à la présidence de la République. Dans l'après-midi, Waldeck-Rochet, patron du PCF, propose un gouvernement "à participation communiste" : il s'agit d'éviter que les sociaux-démocrates n'exploitent la situation à leur seul bénéfice. Il est relayé le lendemain 29 mai par une grande manifestation appelée par la CGT réclamant un "gouvernement populaire". La droite crie immédiatement au "complot communiste".

Ce même jour, on constate la "disparition" du général de Gaulle. Certains font courir le bruit qu'il se retire mais, en fait, il s'est rendu en Allemagne pour s'assurer auprès du général Massu, qui y commande les troupes françaises d'occupation, de la fidélité des armées.

Le 30 mai constitue une journée décisive dans la reprise en main de la situation par la bourgeoisie. De Gaulle fait un nouveau discours :

"Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. (...) Je dissous aujourd'hui l'Assemblée nationale..."
En même temps se tient à Paris, sur les Champs-Élysées, une énorme manifestation de soutien à de Gaulle. Venu des beaux quartiers, des banlieues cossues et aussi de la "France profonde" grâce aux camions de l'armée, le "peuple" de la trouille et du fric, des bourgeois et des institutions religieuses pour leurs enfants, des cadres supérieurs imbus de leur "supériorité", des petits commerçants tremblant pour leur vitrine, des anciens combattants ulcérés par les atteintes au drapeau tricolore, des "barbouzes" en mèche avec la pègre, mais aussi des anciens de l'Algérie française et de l'OAS, les jeunes membres du groupe fascisant Occident, les vieux nostalgiques de Vichy (qui tous pourtant détestent de Gaulle)  ; tout ce beau monde vient clamer sa haine de la classe ouvrière et son "amour de l'ordre". Dans la foule, à côté d'anciens combattants de la "France libre", on entend des "Cohn-Bendit à Dachau  !".

Mais le "Parti de l'ordre" ne se réduit pas à ceux qui manifestent sur les Champs-Élysées. Le même jour, la CGT appelle à des négociations branche par branche pour "améliorer les acquis de Grenelle" : c'est le moyen de diviser le mouvement afin de le liquider.

"La reprise du travail"

D'ailleurs, à partir de cette date (c'est un jeudi), le travail commence à reprendre, mais lentement car le 6 juin, il y aura encore 6 millions de grévistes. La reprise du travail se fait dans la dispersion :

- 31 mai : sidérurgie lorraine, textiles du Nord,
- 4 juin : arsenaux, assurances,
- 5 juin : EDF, mines de charbon,
- 6 juin : poste, télécommunications, transports (à Paris, la CGT fait le forcing pour faire reprendre : dans chaque dépôt les dirigeants syndicaux annoncent que les autres dépôts ont repris le travail, ce qui est faux)  ;
- 7 juin : enseignement primaire  ;
- 10 juin : occupation de l'usine Renault de Flins par les forces de police : un lycéen chargé par les gendarmes tombe dans la Seine et se noie  ;
- 11 juin : intervention des CRS à l'usine Peugeot de Sochaux (2e usine de France) : 2 ouvriers sont tués.
On assiste alors à de nouvelles manifestations violentes dans toute la France : "Ils ont tué nos camarades  !" A Sochaux, devant la résistance déterminée des ouvriers, les CRS évacuent l'usine : le travail ne reprendra que 10 jours plus tard.

Craignant que l'indignation ne relance la grève (il reste encore 3 millions de grévistes), les syndicats (CGT en tête) et les partis de gauche conduits par le PCF appellent avec insistance à la reprise du travail "pour que les élections puissent se tenir et compléter la victoire de la classe ouvrière". Le quotidien du PCF, l'Humanité, titre : "Forts de leur victoire, des millions de travailleurs reprennent le travail".

L'appel systématique à la grève par les syndicats à partir du 20 mai trouve maintenant son explication : il fallait contrôler le mouvement afin de pouvoir provoquer la reprise des secteurs les moins combatifs et démoraliser les autres secteurs.

Waldeck-Rochet, dans ses discours de campagne électorale déclare que "Le Parti communiste est un parti d'ordre". Et "l'ordre" bourgeois revient peu à peu :

- 12 juin : reprise dans l'enseignement secondaire  ;
- 14 juin : Air France et Marine marchande  ;
- 16 juin : la Sorbonne est occupée par la police  ;
- 17 juin : reprise chaotique à Renault Billancourt  ;
- 18 juin : de Gaulle fait libérer les dirigeants de l'OAS qui étaient encore en prison  ;
- 23 juin : 1er tour des élections législatives avec une très forte progression de la droite  ;
- 24 juin : reprise du travail à l'usine Citroën Javel, en plein Paris (Krasucki, numéro 2 de la CGT, intervient dans l'assemblée générale pour appeler à la fin de la grève)  ;
- 26 juin : Usinor Dunkerque  ;
- 30 juin : 2e tour des élections avec une victoire historique de la droite.
- Une des dernières entreprises à reprendre le travail, le 12 juillet, est l'ORTF : de nombreux journalistes ne veulent pas voir revenir la tutelle et la censure qu'ils subissaient auparavant de la part du gouvernement. Après la "reprise en main", nombre d'entre eux seront licenciés. L'ordre est revenu partout, y compris dans les informations qu'on juge utile de diffuser dans la population.

Ainsi, la plus grande grève de l'histoire s'est terminée par une défaite, contrairement aux affirmations de la CGT et du PCF. Une défaite cuisante sanctionnée par le retour en force des partis et des "autorités" qui avaient été vilipendées au cours du mouvement. Mais le mouvement ouvrier sait depuis longtemps que : "Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union grandissante des travailleurs" (le Manifeste communiste). Aussi, derrière leur défaite immédiate, les ouvriers ont remporté en 1968 en France une grande victoire, non pas pour eux-mêmes mais pour l'ensemble du prolétariat mondial. C'est ce que nous allons voir dans notre prochain article où nous allons tenter de mettre en évidence les causes profondes ainsi que les enjeux historiques et mondiaux du "joli mois de Mai" français.

Fabienne - Courant Communiste International

1) Le lendemain de ce discours, les employés municipaux annoncent en beaucoup d'endroits qu'ils refuseront d'organiser le référendum. De même, les autorités ne savent pas comment imprimer les bulletins de vote : l'Imprimerie nationale est en grève et les imprimeries privés qui ne sont pas en grève refusent : leurs patrons ne veulent pas avoir d'ennuis supplémentaires avec leurs ouvriers.

2) On apprendra plus tard que Chirac, secrétaire d'État aux Affaires sociales, a également rencontré (dans un grenier  !) Krasucki, numéro 2 de la CGT.

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