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La mobilisation va bon train pour le 1er maiEric Smith, Domingo, Abril 20, 2008 - 08:49
Le Drapeau rouge-express
Selon ce que rapporte le comité de liaison formé par les collectifs et organisations qui soutiennent cette initiative, la mobilisation va bon train en vue de la manifestation anticapitaliste et autonome qui aura lieu à l'occasion de la journée internationale des travailleurs et travailleuses, le jeudi 1er mai prochain à Montréal. Le rassemblement aura lieu à 18h00 à la Place Valois, au coin des rues Valois et Ontario, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Rappelons que cette année, les dirigeantEs des grandes centrales syndicales ont décidé de tenir leur traditionnel défilé du 1er mai le... samedi 3 mai! En outre, la manifestation syndicale portera uniquement sur la privatisation du système de santé québécois. Sans diminuer l'importance de se battre sur ce front, il importe de souligner que la journée du 1er mai existe d'abord et avant tout pour célébrer l'unité et la solidarité de la classe ouvrière et son caractère international. En se rassemblant et en décidant de tenir une manifestation distincte avec une orientation clairement anticapitaliste, la vingtaine de groupes qui en sont à l'initiative ont pris une décision opportune, qui pourrait marquer le début d'une nouvelle tradition militante et révolutionnaire. Le Bureau d'information politique invite l'ensemble des militantes et militants, et plus largement les travailleurs et travailleuses qui lisent les publications du PCR et s'intéressent au combat pour le socialisme, à participer à cette manifestation du 1er mai et à joindre les rangs du contingent rouge qui y sera formé. Au même moment à Québec, une manifestation tout aussi importante et inédite se déroulera à l'initiative de la cellule Jiang Qing du PCR, avec l'appui du regroupement L'Autre 400e. Dans ce cas-ci, le rassemblement se fera à 18h au coin des rues Nolin et Pruneau (Maison des Généraux), dans le quartier populaire de Vanier. À noter qu'un autobus fera la navette à compter de 17h, depuis le coin des rues Langelier et Charest, pour se rendre au départ de la manifestation. Ce sera notamment l'occasion de se solidariser avec les salariéEs en lock-out du Journal de Québec, propriété de Quebecor et de Pierre-Karl Péladeau, et de dénoncer la toute récente fermeture de l'usine qui fabriquait les sandales Crocs survenue il y a quelques jours -- une fermeture que même le ministre libéral Raymond Bachand a qualifiée d'exemple de «capitalisme sauvage». Voici des extraits de l'appel publié par la cellule Jiang Qing du PCR: «Le 400e [anniversaire de Québec] est bien entamé et, on peut se demander quel rôle est donné à la population de Québec. Avec ses spectacles à grand déploiement et ses nombreuses expositions, il semble que le peuple doit, une fois de plus, être confiné au rôle de spectateur. Nous devons, comme l'humoriste Louis-José Houde, regarder passer la parade. Cette façon de fêter l'histoire correspond à l'idéologie et au savoir promus par la classe dominante. En effet, les sciences capitalistes, qui ne sont pas si objectives qu'on le croit, font du savant un observateur. Que ce soit en chimie, en anthropologie ou en littérature, le bourgeois imagine qu'il est objectif lorsqu'il se place à l'extérieur des phénomènes qu'il étudie. Pourtant, rien n'est plus faux, puisque tout individu participe au système qu'il regarde. Par exemple, le linguiste doit utiliser les codes qu'il analyse pour expliquer ce qu'il comprend. C'est la même chose en politique où ce ne sont pas les têtes dirigeantes qui transforment la société, mais plutôt les luttes des différentes classes en conflit dans cette société. Le capitalisme tente de faire des travailleurs, des travailleuses et de tous les opprimés, des observateurs de leur destin. Toutefois, nous sommes tous et toutes inclus dans le déroulement de l'actualité, qui ne se résume pas aux "nouvelles" de six heure. D'ailleurs, le mot actualité vient du mot actualis qui signifie "mise en action". Or, chacun sait que nous n'avons pas besoin d'avoir notre photo dans le journal pour nous "mettre en action". Cependant, les organisateurs du 400e prennent le pari de nous asseoir devant leurs événements où ils s'occupent d'exercer un monopole du discours historique que nous devons écouter sagement. Heureusement, le fonctionnement réel de la société, à savoir la lutte de classes, a tôt fait de remettre les pendules à l'heure. Des initiatives populaires voient le jour un peu partout, appelant les gens à être des acteurs du changement et non des observateurs du spectacle. C'est dans cet esprit que le PCR a fait un événement nommé le "400e du peuple" avec l'aide des Premières nations, dans lequel on encourageait le débat avec les différents participants. [...] Or, considérer l'histoire en mouvement nous permet d'analyser le situation présente. Les gens de Québec font encore face à des parlements guerriers et doivent encore combattre contre la propagande de l'armée capitaliste. Une autre initiative populaire est la mise sur pied de la coalition "l'Autre 400e", qui répond aux festivités officielles en adoptant un point de vue critique par rapport à l'histoire. Dès la préface de son livre Le Capital, Karl Marx appelait ses lecteurs à penser par eux-mêmes. La critique est une arme puissante lorsqu'il s'agit d'analyser l'histoire. Les initiatives en opposition à l'histoire bourgeoise vont se multiplier pour offrir à la classe ouvrière une alternative au rôle d'observateur. [...] «Le Parti communiste révolutionnaire participe à ce mouvement en proposant un événement historique: une marche pour la fête internationale des travailleurs le 1er mai à Québec. Cet événement ne sera pas historique parce que nous le décidons ou parce que l'on se considère important. Il aura une portée dans l'histoire de la ville en brisant près de 25 ans d'inaction. En effet, les manifestations en hommage aux luttes des travailleurs et des travailleuses sont une tradition établie dans la plupart des grandes villes du monde. Au Québec, des villes comme Montréal, Sherbrooke et même Verreault ont eu leur manifestation l'an passé, alors que notre ville se dotait d'une déprimante cabane à sucre. Les derniers drapeaux rouges à avoir flotté à Québec remontent au début des années 1980 à l'époque où En Lutte! organisait les marches. Il est temps de faire l'histoire à nouveau et de mettre fin à notre apathie. «Il ne s'agit plus de regarder l'histoire se dérouler, mais d'y participer.» -- Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 176, le 20 avril 2008.
Site Web du journal Le Drapeau rouge
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