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Les gentils méchants [saisi du Sea Shepherd]

DavidRuffieux, Sábado, Abril 12, 2008 - 19:37

David Ruffieux

La Garde côtière canadienne a arraisonné et saisi le navire de la Sea Shepherd Conservation Society, le Farley Mowat, afin de procéder à l'arrestation de son capitaine et du capitaine en second pour violations présumées du Règlement sur les mammifères marins (RMM) du Canada.

Mes amis du Devoir n’hésitent pas à en remettre une couche sur le dos des défenseurs des ami(e)s des animaux. Terroristes, impatients, anti-humains, végétariens enragés, fascistes animalistes. Merci, merci, merci d’autant de grâce. Notons ici que le terme « animaliste » se veut péjoratif, à l’inverse du mot humaniste qui résonne bien et dont ces gens, qui nous conspuent, se gargarisent jusqu’à l’étouffement. Ah non, l’on ne tarit pas d’éloges à l’égard de Watson et des plus radicaux du mouvement de libération des animaux. Libération des animaux, je répète l’expression car il semble que les journalistes de la pensée dominante se trouvent dans l’impossibilité de rappeler les motifs pour lesquels des individus deviennent des militants au nom des animaux.

Certains de nous écrivent à nos vains politiciens qui viennent justement de réaffirmer leur nullité en votant la loi S-203, offrant ainsi aucune autre protection aux animaux de ce beau pays. À noter que le NDP et quelques libéraux auront voté contre, mais passons. D’autres, osant braver la bestiale et imbécile cruauté de l’être humain, envoient leurs lettres et leurs opinions judicieusement filtrées par nos médias. Mes amis du Devoir voudraient le changement, mais pas l’agitation qui va avec. Du bruit des manifestations, des paroles fortes, de la rébellion et de la résistance, ils n’en veulent point. Préfèrent-ils la détresse assourdissante de ces chats et de ces chiens torturés en Asie pour de la soupe et de la fourrure, ou le gémissement d’agonie des truies et des verrats découpés et brûlés vifs dans nos abattoirs. Préfèrent-ils le son strident des baleines et des phoques qu’on harponne et qu’on matraque inlassablement. C’est toute la Nature qui crie contre l’homme. De ces bruits là, surtout, ils n’en veulent rien entendre. Ils n’en veulent rien parler, encore moins écrire.

De ces médiocres esprits qui s’attardent sur les mots pour mieux nier les tragédies de ces milliards de créatures sensibles, il n’y en a que trop. S’il est difficile de vaincre la cruauté envers les animaux, c’est précisément parce qu’il n’y a pas assez de gens comme Watson qui depuis 30 ans assiste, impuissant, à tous les massacres possibles contre le genre animal. Impatients, vous dites ! Cette humanité malsaine qui justifie les pires abominations serait bien implorante, si on lui fait faisait subir ces traitements. Et ces pleutres d’expliquer au peuple que la pitié n’est que pour les humains. Je les ai entendus parler, ces tueurs de phoques, l’autre jour à la télévision, ils émettaient des sons qui rappelaient le langage humain. Comme ils le disent avec si peu de mots, ces sauvages aiment l’abattage de milliers de phoques, c’est un style de vie qui fait leur identité.

Comment puis-je vous faire évoluer vous et vos progénitures carnivores ? Je me le demande tous les jours, en étant gentil ? Qu’un mouvement de libération animale, soit marginal, ce n’est pas un argument pour démontrer son inutilité. Tous les mouvements de l’Histoire, pour la justice et pour le progrès social sont marginaux. Comment pourrait-il en être autrement ? En fait, beaucoup aspirent à ne faire partie ni du club de Steven Guilbeault, sans doute très agréable autour d’une tasse de thé, ni de celui de Louis Gilles Francoeur dont le métier maintenant est de caricaturer le mouvement de libération des animaux et d’ignorer ses bases morales profondes et cohérentes.

Aucun défenseur des animaux ne prônerait la violence envers les humains et le vandalisme ne semble pas une solution pour arriver à attirer la sympathie du public. Que reste-t-il donc face à la vraie terreur ? Je parle de celle des gouvernements et des industries qui stigmatisent les activistes et intimident tous ceux et toutes celles qui sont une menace à leurs manipulations et à leur sauvagerie contre l’homme, l’environnement et les autres créatures de cette planète. Demandez à Gabriel Villeneuve, en proie à une répression judicaire pour avoir organisé des manifestations contre des partenaires de Huntington Life Sciences (HLS), un labo qui fait des tests sur les animaux. Demandez aux activistes de Stop Huntington Animal Cruelty (SHAC) qui purgent de lourdes peines de prison aux Etats-Unis pour avoir créer un site Internet contre HLS ! Il est urgent que les différents mouvements pour la justice et tous les groupes pour le progrès social s’unissent et comprennent qu’ils ont des intérêts communs à défendre.

www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2008/04/12/002-saisi_Farley_Mowat...

Article du devoir «Les écoterroristes: des impatients marginaux et anti-humanistes»


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