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En Argentine, David contre Goliath (5e anniv. d'un vote populaire contre une mine canadienne)Anonyme, Martes, Marzo 18, 2008 - 14:47 (Reportage ind. / Ind. news report | Aboriginal Nations | Alternatives constructives | Democratie | Ecologie)
Un voisin d'Esquel
Esquel, Chubut, Argentine - Le 23 mars 2008, la communauté d’Esquel dans la province de Chubut en Argentine célèbrera le 5ème anniversaire du vote rejetant à 81% le projet d’extraction minière d’or et d’argent de la sociéte canadienne Meridian Gold (rachetée en 2007 par Yamana Gold). La lutte reste constante depuis 2003 car même si le groupe canadien n’exploite toujours pas les filons de la cordillère à Esquel, elle en garde la concession. Et les conséquences pour l’environnement et l’économie locale seraient irréversibles. Face à une course à la croissance économique sans fin, dont le but n’est autre que l’accumulation des richesses, le déploiement des transnationales d’extraction minière à travers le monde et particulièrement dans les pays en développement et sous developpé est une colonisation des temps modernes. Les conséquences dévastatrices et connues de cette industrie ne font pourtant pas reculer les multinationales et les politiques. La perturbation et le déséquilibre des écosystèmes, la pollution du sol, de l’air, de l’eau et donc de la chaîne alimentaire sont les conséquences visibles et irréversibles du développement industriel frénetique. Le pouvoir de ces sociétés a également des conséquences néfastes sur les populations locales qui subissent de nombreux préjudices : leurs droits sont baffoués et leur culture ignorée. Partout dans le monde l’homme et l’environnement sont touchés Les diverses « fièvres de l’or » ont porté préjudice tant aux populations locales qu’à l’environnement. Le fléau de l’or congolais est un exemple. L’exploitation des mines du Nord Est du Congo par la compagnie sud-africaine Aglogold Ashanti donne une idée à la fois révoltante et accablante du cycle d’exploitation de l’or congolais. Outre les dommages écologiques engendrés par cette exploitation abusive des richesses locales, c’est avant tout les droits de la population locale qui on été ignorés. En Asie, la population locale et l’environnement sont aussi les dindons de la farce. Les transnationales d’extraction, principalement américaines, n’ont pas hésité à ignorer les us et coutumes de près d’un million et demi d’indigènes philippins (Igorot) dont le mode de vie était basé sur l’agriculture et l’exploitation minière à petite échelle pour faire toujours plus de bénéfices. Le projet chiléno-argentin Pascua Lama illustre également les conséquences prévisibles du développement de l’extraction minière. En sursis grace a la pression exercée par la population locale et de nombreuses ONG, le programme d’extraction de l’entreprise canadienne Barrick Gold Corporation affecterait directement l’écosystème et la population locale. L’industrie minière est une activité de courte durée mais dont les effets persistent. Les produits chimiques utilisés (cyanure, acides concentrés et autres métaux lourds) au cours des diverses étapes d’extraction ont un impact néfaste et souvent irrémédiable sur l’environnement : déforestation, pollution des nappes fréatiques, contamination de l’air, mise en danger voir destruction de la faune et de la flore, changement du climat... Pourtant, les gouvernements de tous les pays dotés de telles richesses sont prets a fermer les yeux... en échange de devises. Le cri du peuple Suite à la mobilisation en 2003 de la communauté d’Esquel en Argentine, ce sont aujourd’hui 14 provinces argentines qui sont unies contre l’exploitation minière. Le site web www.NOALAMINA.org des "Voisins Autoconvoqués contre la mine" (Vecinos Autoconvocados contra la mina) est une véritqble « mine » d’information sur les dégâts des industries extractives et les mouvements de résistance qui défient l’industrie et les gouvernements pour sauvegarder l’environnement et défendre leurs droits. Comme conséquence du vote massif de la population, une loi interdisant l’exploitation minière à ciel ouvert et l’utilisation de produits toxiques a éte votée dans la province de Chubut. Cependant, des membres du gouvernement de Mario Das Neves déclarent ouvertement que l’activité minière à grande échelle sera développée dans le pays. La menace reste donc réelle. Ainsi, à l’occasion du 5eme anniversaire du vote commémorant le rejet par la population du projet de Yamana Gold (ex Meridian Gold), la communauté d’Esquel organise une série d’événements visant à rappeler à tous que l’engagement doit continuer : Débat sur le thème « Les communautés qui disent NON pour défendre leur vie vous racontent leurs expériences » avec la présence des représentants des communautés luttant contre l’exploitation minière et Assemblée de Patagonie contre le pillage et la pollution, marche de protestation dans les rues de la ville. L’action initiée par la « petite » ville d’Esquel, aujourd’hui nationale, a de quoi donner espoir : sauvegarde de l’environnement, des populations locales et lutte contre le pillage des ressources naturelles par les grands groupes sont histoire de tous !
Site des communautés argentines luttant contre les mines d'extraction
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