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Bêtes à bord sur Radio-Canada

DavidRuffieux, Viernes, Febrero 22, 2008 - 12:47

David Ruffieux

David Ruffieux, photographe et scientifique de formation.

Voir son site sur l'expérimentation et les tests sur les animaux

L’émission du 21 février: Bêtes à bord sur Radio-Canada a de quoi soulever le cœur d’indignation, même celui des militant(e)s endurci(e)s qui oeuvrent depuis des années pour protéger les animaux de ferme des mauvais traitements. Le reportage aura bien montré les différences entre les règles de transport en Europe et celles, moins contraignantes, qui sont appliquées de manière volontaire au Canada. Les équipes de Animal Angels documentent les cas de cruauté et de négligence qui sont monnaie courante au Canada. Comment peut-on expliquer tant de souffrances et l’indifférence face aux problèmes du transport des animaux de la part de l’industrie et d’une Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) qui, de manière bien évidente, ne veut pas ou ne peut pas garantir un minimum de protection.

Au Canada, les animaux de ferme sont à la merci de ceux qui les élèvent, les transportent et les tuent dans les abattoirs. Personnellement, je ne confierais pas la garde de mon poisson rouge à Mr.Gordon Donnan de l’ACIA, avec qui j’ai eu, il y a quelques années, une conversation téléphonique au sujet du débectage des poules. Habitué aux questions des journalistes, son attitude de minimisation et de négation de la souffrance animale est symptomatique de l’industrie agroalimentaire dont il se fait le porte-parole.

Si l’ACIA est à l’image de ce loyal fonctionnaire, il n’est pas surprenant que le traitement des animaux de ferme soit si déplorable au Canada. En fait, il y a des impératifs économiques et concurrentiels qui sont prioritaires par rapport au bien-être des animaux, que le reportage a dévoilés brièvement. C’est d’ailleurs toujours la même justification de rendement et de productivité qui encourage la filière de la production animale à négliger des bêtes, qui sont les propriétés absolues des éleveurs. Ceux-ci ont droit de vie ou de mort sur l’animal, et peuvent agir en toute impunité puisque la loi ne peut protéger ces animaux. Par ailleurs, cette loi du Code criminel du Canada datant de la fin du 19ième siècle, n’a jamais été mise à jour, à cause des pressions politiques constantes des lobbies des éleveurs, des chasseurs, et de l’industrie de la recherche scientifique. Regroupés sous la bannière du traitement humain des animaux, ces groupes bien structurés et établis s’accordent tous pour dire qu’ils traitent les animaux « aussi bien que possible. »

Est-ce que les mutilations des animaux, les coups, les transports sur longue distance, la faim, la soif, le froid et le chaud extrêmes, les mauvaises conditions d’abattage qui dégénèrent en de longues agonies sont des pratiques acceptables, aussi « humaines que possible » parce qu’elles permettent la maximisation des profits ? Personnellement, je suis devenu végétarien expressément à cause de ces traitements abominables et systématiques et grâce à un respect accru pour la vie animale. Outre leur intérêt à ne pas souffrir, les animaux ont un intérêt à la vie. Il suffit de passer un peu de temps avec eux pour se rende compte de leur plaisir de vivre. Le reportage parle de l’intelligence et de la sensibilité des cochons. Comment osons-nous en tuer des millions rien qu’au Québec ? Je n’espère pas la conscience humaine s’élever au point de rendre cette justice aux animaux dans un avenir très proche, mais je souhaite que les gens qui ont du cœur réfléchiront après ce reportage et les nombreux qui suivront sans doute, et feront ce qui est juste pour les animaux. A moins d’une réforme profonde (et illusoire) des pratiques d’élevage et de transport, réduire notre consommation d’animaux aurait un impact positif, non seulement pour les animaux, mais pour notre santé et notre environnement. Mahatma Gandhi propose qu’on juge de la moralité d’une nation par le traitement qu’elle donne aux animaux. Nous avons encore beaucoup de progrès à faire.

son site sur l'expérimentation et les tests sur les animaux
www.cah-research.com


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