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Inde: transféré à l'hôpital, G. Kutty demeure persécutéEric Smith, Lunes, Febrero 4, 2008 - 11:26 Il y a deux semaines, nous rapportions l'arrestation du rédacteur en chef du magazine indien People's March, Govindan Kutty (Le Drapeau rouge-express n° 166, 13/01/2008, http://www.cmaq.net/fr/node/28946). Accusé d'avoir «propagé la sédition» et de s'être livré à des «activités criminelles», le journaliste avait entrepris une grève de la faim afin d'obtenir sa libération immédiate. Depuis lors, nous avons appris que Kutty a été transféré à l'hôpital universitaire de la municipalité de Thrissur, où les autorités lui injectent quotidiennement du glucose par intraveineuse, tandis qu'il est ligoté. Âgé de 68 ans (plutôt que 65, comme nous l'avions d'abord rapporté), la vie de Govindan Kutty est plus que jamais en danger, lui qui a cessé de s'alimenter il y a de ça 38 jours (en date d'aujourd'hui). Ses avocats ont tenté de le faire libérer, jusqu'ici en vain. Le 18 janvier, les autorités «communistes» (sic) de l'État du Kerala se sont opposées pour la troisième fois à sa requête en cautionnement. Dans l'affidavit qu'elles ont soumis au tribunal, les autorités étatiques ont admis que Govindan Kutty avait été arrêté pour des motifs purement politiques. Elles lui reprochent en particulier un article paru il y a environ cinq ans dans lequel il aurait fait l'éloge d'une attaque de la guérilla maoïste contre un ministre particulièrement détesté de l'État voisin d'Andhra Pradesh. Comment se fait-il que cela leur ait pris cinq ans pour découvrir l'existence de ce «crime» d'opinion? Il s'agit là d'un mystère, que les procédures judiciaires actuelles n'ont pas encore permis d'éclaircir... Comme nous l'avons déjà souligné, le magazine People's March est publié légalement en Inde depuis plus de sept ans. Il s'agit d'une publication entièrement indépendante et légalement enregistrée, qui se présente comme «la voix de la révolution en Inde» et qui à ce titre, rapporte entre autres choses les activités et les points de vue du PCI (maoïste). Absolument rien dans le dossier d'accusation n'indique que Govindan Kutty ait participé de près ou de loin à quelque action de la guérilla maoïste ou qu'il ait collaboré avec elle de quelque manière que ce soit. À défaut de pouvoir défaire la guérilla maoïste sur le plan militaire, l'État indien a donc choisi de s'attaquer à ceux et celles qui expriment leur dissidence politique ainsi qu'une certaine forme de solidarité avec la guérilla. Govindan Kutty correspond à toutes les définitions de ce qui constitue un prisonnier d'opinion. Il appartient donc à l'ensemble des démocrates et des forces révolutionnaires et anti-impérialistes à l'échelle internationale de se mobiliser pour exiger sa libération. (On peut signer une pétition à cet effet à l'adresse suivante: http://www.petitiononline.com/govindan/petition.html.) -- Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 168, le 27 janvier 2007.
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