Nous avons reçu le compte-rendu suivant en provenance d’un militant de la Campagne anti-impérialiste et révolutionnaire de Montréal. Le Parti communiste révolutionnaire soutient cette campagne et invite l’ensemble des militantes, militants et organisations anti-impérialistes et révolutionnaires à discuter et à mettre rapidement en branle leurs plans en vue du 1er mai 2008.
- Le Drapeau rouge-express

(Le 19 janvier 2008) Il y a une semaine, au moins une trentaine de personnes ont participé à une soirée bénéfice pour le 1er mai 2008, qui fut organisée à Montréal à l'initiative de la Campagne anti-impérialiste et révolutionnaire. L'activité a été un succès: les participantEs sont venuEs en nombre, nous avons amassé un certain montant qui servira à la mobilisation et nous avons pu amorcer le débat sur certaines questions importantes liées au 1er mai (et au travail de construction d'un mouvement révolutionnaire en général).

Lors d'une discussion en groupe, un militant qui travaille avec la campagne a expliqué en quoi elle consistait: «La campagne n'est pas (pour le moment du moins) une organisation formelle. Il s'agit d'une sorte de "plate-forme" à travers laquelle différents groupes discutent fraternellement et organisent des activités conjointes. Les groupes qui y ont participé jusqu'à aujourd'hui viennent d'horizons politiques parfois bien différents, mais tous partagent le même attachement à des principes de base anticapitalistes, anti-impérialistes et pro-révolution.» (La liste des groupes et leurs principes d'unité sont présentés sur http://revolutionseulesolution.org) «Notre objectif est d'arriver, en se concertant davantage, à mieux utiliser les ressources à notre disposition (qui, même si elles sont petites, ne sont pas négligeables), de façon à ce qu'un véritable mouvement ayant une direction révolutionnaire puisse se développer.»

Le camarade a poursuivi sur la question du 1er mai: «Presque à chaque année, quand je participe aux contingents "radicaux" dans la manif syndicale du 1er mai, j'entends des militantEs dire "on aurait dû s'organiser d'avance et préparer une grande action qui aurait été sous notre direction, au lieu d'être à la remorque des syndicats". Eh bien, cette année, c'est ça qu'on veut faire! Pour une fois, on a du temps devant nous: dès aujourd'hui, la campagne lance à tous et toutes le projet d'organiser un grand 1er mai 2008 révolutionnaire.»

Au cours de la discussion, les participantEs ont débattu quant à savoir quelle position les militantEs anticapitalistes actifs et actives actuellement au Canada devraient adopter face aux syndicats. CertainEs ont remis en question l'idée d'organiser une manifestation séparée de la marche syndicale, craignant que cela soit perçu comme une opposition au mode d'organisation syndical et un rejet du grand nombre de prolétaires qui sont actuellement organiséEs dans des syndicats. D'autres ont soutenu, d'une part, qu'il faut organiser des activités en marge de celles des syndicats afin de montrer clairement notre opposition aux directions syndicales réformistes, et d'autre part, que les syndiquéEs sont capables de comprendre la nuance de notre position.

Le débat a ensuite un peu dévié sur la question des différents rôles que les syndicats ont joué dans l'histoire, et sur la place qu'ils occupent dans la lutte de classes actuellement. De toute évidence, nous aurions eu besoin de davantage de temps pour parvenir à tous et toutes s'entendre sur ces questions.

Toutefois, la discussion s'est ensuite recentrée sur ce qui est -- à notre avis -- la question principale par rapport au 1er mai 2008, c'est-à-dire la nécessité pour les forces anticapitalistes de s'organiser conséquemment afin d'utiliser l'occasion du 1er mai pour mettre de l'avant leur propre point de vue, de façon entièrement autonome. Là-dessus, il semblait clair que nous nous entendions très bien. Le déroulement des évènements des prochaines semaines pourra nous amener à choisir parmi différentes tactiques organisationnelles (manifestation à part, intervention marquée au sein de la marche syndicale, assemblée publique ou autre), mais ce n'est pas là la question principale, qui elle reste politique: notre objectif doit être de faire en sorte que la campagne du 1er mai permette de propager le point de vue révolutionnaire de façon autonome, le plus efficacement possible, auprès du plus grand nombre possible -- et le choix de la tactique doit se faire en fonction de cet objectif.

Sur la question de la mobilisation, les différentes interventions ont été fort encourageantes. Une camarade de l'Unité socialiste des IranienNEs à Montréal a souligné l'importance pour les peuples du monde d'organiser de grandes activités militantes le jour même du 1er mai (pas deux/trois jours avant ou deux/trois jours après!). Des militantEs avec qui nous avions perdu contact nous ont fait savoir qu'ils et elles voulaient nous rejoindre et participer à la campagne pour le 1er mai. Un jeune militant a même annoncé qu'il prévoyait former un comité de mobilisation pour le 1er mai avec d'autres personnes de son quartier.

Des suggestions intéressantes ont aussi été amenées. Plusieurs personnes ont soutenu qu'il faudrait que la manifestation du 1er mai ait lieu dans un quartier prolétarien, afin qu'elle puisse nous servir à entrer en contact avec des nouveaux et nouvelles camarades (rompant ainsi avec l'idée erronée que l'objectif d'une manifestation doit être d'être un show pour les médias). Un intervenant a suggéré qu'il faudrait choisir un quartier dans pas trop longtemps, afin que l'on puisse y organiser des activités publiques permettant à des groupes militants de s'y implanter à l'avance.

La discussion en groupe s'est terminée avec l'appel d'un militant participant à la campagne à faire connaître le projet du 1er mai révolutionnaire: «Aux camarades qui sont déjà organiséEs, je vous suggère de ramener ce qui s'est discuté ce soir dans les instances de vos organisations respectives. La campagne va bientôt appeler à ce qu'une réunion plus formelle ait lieu durant le mois de février, alors il serait bon que chaque groupe soit en mesure d'y envoyer des représentantEs. Aux camarades qui ne font partie d'aucune organisation, parlez de ce projet à vos collègues, à vos voisinEs et vos amiEs, et si c'est possible, essayez de voir comment vous pourriez contribuer à la campagne pour le 1er mai.»

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 167, le 20 janvier 2007.
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