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Jésus-Christ est CamerounaisAnonyme, Viernes, Noviembre 23, 2007 - 13:17 Beaucoup de chef d’Etat ont utilisé des stratagèmes pour se maintenir au pouvoir. Plusieurs se sont vu investis de missions divines , comme les Pharaons, Jules César, Macias N’guéma en Guinée Equatoriale. L’Afrique tend à retourner des siècles en arrière pour pérenniser un certain culte du pouvoir. Voici qu’un Lamido(1), spécialiste en anthropologie chrétienne vient de défrayer la chronique… Les nouveaux prophètes L’envie ne nous manque pas, à l’instar de Parménide, de nous mettre en congé d’athéisme. Non pas changer de conviction, mais d’écrire sur d’autres sujets, même dans cette rubrique. Nous autres matérialistes, ne sommes pas terre à terre pour autant. L’imagination humaine nous intéresse, à condition qu’il n’y ait pas de duperie à la clé, comme nous pouvons le voir en ce moment. Je ne sais pas à quelle sauce nous allons être mangés, mais la cuisine est déjà prête. Les ingrédients nous sont amenés délicatement, un par un, en un bourrage de crâne insidieux. Visiblement tous ceux qui sont à la solde de Paul Biya sont à cours d’arguments. Quant à nous, il nous faut sans cesse protester, dénoncer avec nos faibles moyens, tant que les journaux nous donnent un peu d’air. Tour à tour, les journaux nationaux titrent respectivement leurs couvertures, sur une éventuelle modification de la Constitution. Le Lamido de Garoua(3), en ses qualités de : chef traditionnel, Secrétaire d’Etat, et peut-être ministre de culte, vient d’ enfoncer le clou, dans le journal La nouvelle Expression du 16 novembre 2007 : « C’est Dieu qui a choisi Paul Biya pour présider aux destinées du Cameroun depuis vingt cinq ans….. ».Dieu s’est fait chair, Jésus-Christ s’est incarné en Paul Biya! Apocalypse Now ! La tangente divine que les nouveaux apparatchiks ont empruntée , laisse abasourdis les démocrates. Car, à vouloir regarder de près la Constitution, le Cameroun est un Etat laïc. Par ailleurs, ramener les questions purement matérialistes et temporelles au messianisme divin est une violation de la Constitution qui stipule dans son préambule :« L’Etat est laïc. La neutralité et l’indépendance de l’Etat vis-à-vis de toutes les religions sont garanties ... ». Les contorsions vénales de ces prêtres égyptiens nouveau genre, nous font penser aux demoiselles de petite vertu qui autrefois se refaisaient une virginité en devenant dames patronnesses sur leurs vieux jours. L’hirsute Lamido et les oracles de la pensée unique sont devenus bien pensants. Que tout le monde le sache ! Si Paul Claudel a rencontré Dieu derrière un pilier de Notre-Dame de Paris, le Lamido et tous les laudateurs du parti au pouvoir ont dû rencontrer d’abord le pilier ! A l’allure où les choses se dessinent, nous ne sommes pas loin de ces guerres religieuses d’autrefois : les croisades, les conquêtes, les fatwa, les djihads. Nous sommes si proches des guerres civiles: riches contre pauvres, vérité contre mensonge. Dans le contexte politique camerounais, surtout pour réélire leur mentor, la religion n’a pas de frontière, même s’il faut violer les dogmes. La Constitution qui est ce dogme sacré qui lie les citoyens, va être foulée aux pieds . Les intellectuels qui sont supposés être les lanternes du peuple, sont devenus les bourreaux de l’intelligence et du progrès… Les loups dans la bergerie Sur 475.000 km2 ne voit –on que des brebis ? le bon berger déclare dans ce même journal : « Toute autorité vient de Dieu ».Comment sommes-nous censés le comprendre ? Puisque Dieu est parfait selon la bible et tous les livres sacrés, par conséquent, tout ce qui découle de lui doit être parfait. D’après les déclarations parues dans La Nouvelle Expression, nous avons l’impression qu’il veut nous démontrez par l’absurde, que les camerounais sont sur le chemin de Damas , qu’ils ne sont pas au bout de leurs peines, malgré leurs ascèses en termes : de pouvoir d’achat, d’infrastructures, d’investissements … etc. A force d’abnégation et de réélections, notre Paul Biya pourra être frappé du saint esprit, et se transfigurera en meilleur exégète de la démocratie, à l’image de Paul de Tarse qui fut d’abord le plus grand persécuteur des chrétiens, avant de devenir le docteur de la foi que l’on sait. Nous sommes sans aucun doute, revenus à cette époque où, le pouvoir suprême était dévolu aux chefs traditionnels. Le Cameroun est une cour, et les citoyens des sujets. Il est affligeant de voir que le quotidien des camerounais n’ait pas su guider leur inspiration. Bravant son obligation de réserve, le chef traditionnel qu’est le Lamido, devrait se montrer au dessus des considérations politiques. Conditionné peut-être par le strapontin qu’il occupe au sein du gouvernement, il ne fait plus de distinguo dans la séparation des pouvoirs. Il ressort de ce magistère, une menace pour la liberté de conscience. Faudra-t-il encore attendre, quarante ans, selon la révélation du livre d’Exode dans la bible, pour entrer dans la terre promise, comme les israélites pendant leur traversée du désert ? Nos dirigeants, avec l’ aide éclairée des intellectuels, font le pari de la sottise sur l’intelligence. En somme, dans une République, qui est le contraire d’une dynastie, il est opportun de militer pour le partage de l’intelligence dans des institutions dignes de ce nom. A contrario, nos très élitaires magiciens, à force de théories compassionnelles, de prestidigitation, ne voient même plus que le Cameroun se dirige vers son apocalypse. Aimé Mathurin Moussy, Paris |
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