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Misère + barbarie = capitalisme

Anonyme, Miércoles, Noviembre 21, 2007 - 10:04

Steve Tremblay

Aujourd'hui, partout dans le monde, le capitalisme en crise multiplie des plans de gestion économique qui se traduisent par des fermetures d'usines, des mesures de licenciements massifs, par des baisses de salaires pour ceux qui conservent leur emploi et par des attaques insupportables sur les retraites, donc par plus de misère pour le prolétariat ; sans parler des 2/3 de l'humanité que ce système maintient et laisse mourir dans la famine. Aujourd'hui, ici et là de par le monde, ce même capitalisme répand la barbarie sous toutes les formes possibles et imaginables : multiplication des guerres et des foyers de tensions, propagation des actes de terrorisme sauvages et massifs - sans oublier les catastrophes dites "écologiques" de plus en plus nombreuses - occasionnant, tous les jours, des milliers de morts et de mutilés.
La classe dominante, relayée par ses médias aux ordres, s'évertue à justifier toutes ses politiques anti-ouvrières par les prétendues "nécessités impératives" d'une "mondialisation" idéologiquement fabriquée, de même qu'elle cherche à se dédouaner des atrocités quotidiennes qu'engendre son système en nous offrant en pâture des boucs-émissaires locaux et de peu d'envergure ou en incriminant la fatalité et le "pas de chance".

TOUT CE QUE LA BOURGEOISIE NOUS RACONTE N'EST QUE MENSONGE OU DÉFORMATION DE LA RÉALITÉ !

Ce qu'elle recherche par là, c'est défendre au mieux ses intérêts sordides par une exploitation accrue du prolétariat et par le redoublement des massacres d'êtres humains, s'il le faut et autant qu'il le faut.
Voilà près d'un siècle, la grande révolutionnaire Rosa Luxemburg mettait en avant très clairement cette réalité du système capitaliste et de la classe qui s'en repaît, quand elle disait s'adressant aux ouvriers de l'époque :
"Les affaires fructifient sur des ruines. Des villes se métamorphosent en monceaux de décombres, des villages en cimetières, des régions entières en déserts, des populations entières en troupes de mendiants, des églises en écuries.(...) Souillée, déshonorée, pataugeant dans le sang, couverte de crasse ; voilà comment se présente la société bourgeoise, voilà ce qu'elle est. Ce n'est pas lorsque, bien léchée et bien honnête, elle se donne les dehors de la culture et de la philosophie, de la morale et de l'ordre, de la paix et du droit, c'est quand elle ressemble à une bête fauve, quand elle danse le sabbat de l'anarchie, quand elle souffle la peste sur la civilisation et l'humanité qu'elle se montre toute nue, telle qu'elle est vraiment."

C'EST CETTE MÊME RÉALITÉ DU CAPITALISME QUE LA CLASSE OUVRIÈRE D'AUJOURD'HUI DOIT REGARDER BIEN EN FACE !

LE CAPITALISME GÉNÈRE LA MISÈRE

La réalité c'est que le capitalisme est, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, un système historiquement en bout de course, un système décadent, en faillite qui, depuis près de 40 ans, vit une période de crise économique ouverte marquée par des soubresauts violents, aux conséquences terribles pour la classe ouvrière. Sur les seules 20 dernières années, il y a eu le krach de 1987 sur les marchés d'actions, puis en 1990 celui des caisses d'épargne américaines (Savings and Loans), en 1994 celui du marché obligataire US, en 1997 et 1998 les crises financières qui ont touché des pays comme la Thaïlande, la Corée et Hong Kong puis la Russie et le Brésil, et enfin il y a eu l'éclatement de la bulle dite "d'Internet" en 2001-2003. Depuis quelques mois, c'est à une nouvelle et terrifiante secousse qu'on assiste, secousse qui se manifeste au niveau financier par l'éclatement de la bulle immobilière et par la faillite en cascade de nombreuses et importantes banques de prêts hypothécaires, avec d'épouvantables répercussions économiques et sociales (selon un éminent représentant de la bourgeoisie : "Le pire de la crise financière est devant nous." ). Aujourd'hui, cette secousse s'accompagne d'une activation de la guerre commerciale que se livrent notamment les grandes puissances capitalistes qui se manifeste, entre autres, dans la rivalité entre le dollar et l'euro et dans la flambée du prix du pétrole. C'est tout cela que la classe dominante cherche à minimiser mais qu'elle fait déjà lourdement payer au prolétariat.

LE CAPITALISME, C'EST TOUJOURS PLUS DE BARBARIE

La réalité c'est que le capitalisme est surtout le système le plus barbare que l'humanité ait jamais connu. Depuis un siècle, il a multiplié les conflits partout sur la planète, allant jusqu'à faire subir deux guerres mondiales à l'humanité. Et depuis la fin de la 2ème conflagration, contrairement à l'image pacifique mensongère qu'essaie de donner la bourgeoisie de son système, aucune génération de prolétaires n'a connu le monde capitaliste sans affrontements guerriers ici ou là. En ce moment-même, l'Afghanistan, l'Irak, la corne de l'Afrique (Ethiopie, Somalie, Soudan, Darfour) et d'autres coins de la planète (que les médias bourgeois méprisent) sont à feu et à sang ; des bruits de bottes angoissants se font entendre à la frontière entre la Turquie et l'Irak (100 000 soldats turcs y sont massés), autour de l'Iran, dans l'ex-Yougoslavie autour du Kosovo et dans plusieurs pays du Caucase ; sans oublier les nombreux foyers de tensions, momentanément refroidis, qui ne demandent qu'à se réchauffer (Moyen-Orient).
Et dans toutes ses tensions guerrières, on retrouve les grandes puissances capitalistes (USA, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine...), que ce soit sur le devant de la scène et parées d'un hypocrite drapeau de "forces de la paix", ou dans les coulisses pour tirer les ficelles et fournir les engins de mort (depuis 2006, la course aux armements a battu les records qui avaient été atteint au moment de la "guerre froide"). Une chose est sûre : les "grands" sont les principaux responsables des massacres et destructions qui ravagent le monde.
Dans ce monde dominé par le capital, ils sont aussi les principaux responsables des tempêtes futures qui menacent. Du fait des rivalités majeures qui les opposent et qui s'affirment de plus en plus ouvertement, et surtout du fait de la logique du capitalisme aujourd'hui frappé par une crise mortelle, c'est à des affrontements majeurs qu'ils se préparent (Cf. la multiplication des tractations et autres rencontres officielles ou secrètes - où se font les plus abjects marchandages et où les pressions de toutes natures s'expriment - en vue de former des alliances et, à terme, des blocs impérialistes), c'est une nouvelle guerre mondiale qu'ils veulent imposer à l'humanité.

LE PROLÉTARIAT A LA SOLUTION ENTRE SES MAINS

Contre les politiques anti-ouvrières qui s'abattent partout et s'aggravent sans cesse du fait de la crise économique, le prolétariat est loin d'être sans riposte.
Pour ne prendre des exemples que durant ces derniers mois, citons, entre autres, le grand mouvement social qui, jusqu'au printemps, embrasait toute la ville d’Oaxaca (Mexique) et sa région, et qui menaçait de gagner d'autres parties du pays ; citons, à la fin de l'été, la grève illégale des 27000 ouvriers du textile en Egypte pour des augmentations de salaires (40% obtenus), celle des 73000 ouvriers de la General Motors aux USA, pour les salaires, la sécurité sociale et la retraite ; citons aussi les durs combats menés par les mineurs du cuivre au Chili (38 jours de grèves cet été) et par ceux du charbon au Pérou, pour les salaires ; citons enfin, en juillet dernier, les ouvriers des bus, en Iran, en grève pour les salaires et de meilleures conditions de travail.
Le prolétariat européen n'est pas en reste, notamment (mais pas seulement) dans le secteur des transports : en Allemagne, grèves à répétition des cheminots malgré le fait qu'elles aient été déclarées "illégales" et "interdites" par les tribunaux ; en France, grèves des cheminots et dans les transports publics (RATP) pour les retraites, et à Air France pour les salaires... Ainsi, c'est avec une grande détermination - et souvent avec un immense courage - que s'expriment, un peu partout, le mécontentement et la colère ouvrières. Ces luttes signifient clairement que la classe ouvrière n'est pas prête à accepter les sacrifices toujours plus importants que les capitalistes et leur État cherchent à lui imposer.

Ces luttes sont légitimes, mais sont-elles suffisantes pour faire reculer les exploiteurs ?

Pour que son combat soit efficace, la classe ouvrière se doit d'abord d'imposer un rapport de force à la bourgeoisie ; et, pour cela, il lui est nécessaire de multiplier ses luttes, de les étendre, au moyen de délégations massives, à d'autres usines, entreprises et secteurs, et de tout faire pour les unifier.
Entreprendre cela exige que les ouvriers prennent eux-mêmes en mains leurs luttes, à travers des assemblées générales souveraines et des comités de grève élus et révocables à tout instant, et ne s'en remettent plus aux syndicats qui ne sont plus, depuis longtemps, des organismes de défense des intérêts ouvriers. Bien au contraire ! C'est le chemin que doit nécessairement prendre le prolétariat pour défendre aujourd'hui efficacement ses intérêts immédiats et repousser les attaques répétées du capital. Mais c'est aussi le chemin qui lui permettra demain - par le développement de son combat et parce qu'elle est la classe révolutionnaire - de "partir à l'assaut du ciel" et de mettre à bas ce système qui, sans cela, ne peut mener l'humanité qu'à une nouvelle (et sûrement dernière) guerre mondiale.

DÉVELOPPONS ET UNIFIONS NOS LUTTES CONTRE LE CAPITALISME,
CONTRE SA LOGIQUE DE MISÈRE ET DE MORT

Novembre 2007 _____________________________________________________________________________________________________________________
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