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La gauche rafle la majorité des sièges au sein de la nouvelle Assemblée Constituante en Équateur

PCQ, Miércoles, Octubre 3, 2007 - 17:13

Parti Communiste du Québec (PCQ)

Nouvelle victoire des forces de gauche en Amérique Latine

La gauche rafle la majorité des sièges au sein de la nouvelle Assemblée Constituante en Équateur

Hier encore, c'était au Venezuela, en Bolivie, et au Nicaragua que cela se passait. C'est maintenant au tour du nouveau président de l'Équateur, Rafael Correa, ainsi qu'à toutes les différentes forces politiques de gauche qui le soutiennent, de consolider leur influence. Depuis dimanche, ils peuvent désormais compter sur une très confortable majorité au sein de la nouvelle Assemblée Constituante, chargée de réécrire la Constitution. Cette très nette victoire de leur part devrait donner suffisamment de coudées franches au président pour aller de l'avant avec sa promesse de briser avec les politiques d'appauvrissement des précédents gouvernements et pour plutôt s'orienter vers un "socialisme du XXIe siècle", à l'instar de son allié vénézuélien, Hugo Chavez.

Cette victoire survient moins d'un an après l'élection de Correa à la tête de l'État et symbolise la poursuite des avancées des forces de gauche en Amérique Latine.

Pour ces élections, les électeurs et électrices avaient, en Équateur, à choisir parmi 3 229 candidats, issus de 497 partis et mouvements politiques. Selon les premières estimations, les forces de gauche, qui appuient Correa, devraient pouvoir faire élire entre 76 et 79 de leurs candidats et candidates, sur une possibilité de 130. Elles pourront donc compter sur une très nette majorité.

Pour la première fois, aucun des candidats et candidates ne pouvait utiliser ses propres fonds ou "caisses occultes" puisque ces élections étaient entièrement financées par l'État.

Les forces de droite, qui ont été largement tassées, lors de ces élections, se sont rapidement rabattues sur la carte de la "démocratie", en prétextant que celles-ci n'étaient justement pas démocratiques et que le nouveau président Correa voulait mettre en oeuvre « projet totalitaire en concentrant tous les pouvoirs ». La belle affaire !!! ...

La rédaction d’une nouvelle Constitution devrait marquer ainsi le début d’un processus de rupture avec le modèle néolibéral. Les constituants auront 180 jours, 60 jours supplémentaires si nécessaire, pour élaborer à la majorité absolue, en disposant « des pleins pouvoirs », un texte qui respectera dans le cadre d’une économie solidaire « les droits fondamentaux des citoyens, approfondissant leur contenu social et progressiste » en particulier dans les domaines de l’éducation et la de santé. La Constitution sera ensuite approuvée par référendum en mars ou avril 2008. Jamais un tel exercice de démocratie ne s'était produit jusqu'ici en Équateur.

Le chef de l’État a immédiatement confirmé qu’il allait procéder à la dissolution de l’actuel Congrès et qu’il imposerait au système bancaire « une diminution des taux d’intérêt ». L’ampleur du score ne laisse pas de doute quant au choix des Équatoriens. Ils ont réaffirmé leur soutien au projet de changement radical de Correa. Le président élu fin 2006 entend sortir son pays de ce qu’il a appelé au moment de son investiture « la longue nuit néolibérale ». L'Équateur est un des pays plus riches d'Amérique Latine, à cause de ses richesses naturelles, -- un pays qui compte 13,6 millions d’habitants --; mais ces mêmes richesses sont accaparées par moins de 10 % de la population. Pendant ce temps, près de 80% de la population doit vivre avec moins de 2$ par jour.

L’élection d’une Assemblée constituante favorable à Correa lui permet de dissoudre le Congrès, actuellement dominé par l’opposition de droite et l’oligarchie, qui contrôlent le pays et l’appareil d’État depuis vingt-cinq ans. Avant son élection, il y a onze mois, Rafael Correa avait annoncé ces mesures dans son programme électoral ainsi que le « changement de modèle économique » où, dorénavant, " l’État planifie, régule et assure la promotion de l’économie" sans pour autant et nécessairement nationaliser tous les moyens de production.

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