La principale mobilisation s’est réalisée Place de Mai à Buenos Aires où il y a eu des exigences au gouvernement en raison du manque de résultats dans l’enquête. Il y a eu des rassemblements à La Plata, Rosario, Mendoza et Cordoba, entre autres villes.

Il y a un an, Lopez a été vu pour la dernière fois quand il marchait dans son quartier, et il n’a pas pu être présent quand la Justice a condamné son bourreau. Hier, dans tout le pays il y a eu des mobilisations pour l’apparition en vie du témoin Jorge Julio López et son fils a du improviser une conférence de presse au seuil de la maison de Los Hornos. A l’intérieur, Irene López n’a pas arrêté de pleurer toute la journée. Le 18 septembre 2006, "ils séquestraient López, aujourd’hui sur cette Place et dans des dizaines de places de tout le pays, nous exigeons au gouvernement son apparition en vie, assez d’impunité et condamantion des responsables", était la consigne qui a fermé le document lu sur la Place de Mai à la fin de l’énorme manifestation convoquée par la Rencontre Mémoire, Vérité et Justice (EMVyJ). Les Mères et les Grand-mères de la Place de Mai et HIJOS (enfants) ont accompagné la mobilisation et ont diffusé leur propre communiqué. "Douze mois sans aucune vérité c’est trop pour l’angoisse familiale et sociale et nous ne devons pas le tolérer. Nous voulons et exigeons la vérité. Nous voulons et exigeons la justice", ont-ils dit. (...)

Témoignages :

Lita Stantic, productrice de ciné : "(...) d’un autre côté il y a le thème de la possible complicité que peut avoir la police de la province de Buenos Aires (Etchecolatz, l’assassin condamné grâce au témoignage de Lopez était leur chef durant la dictature, NdT) avec ces personnages de la dictature. Le sujet est grave pour notre démocratie�?.

Nora Cortiñas, Mère de la Place de Mai - ligne fondatrice : "(...) Des groupes civils d’investigation auraient pus avoir été formés et ne pas ordonner à la propre police de la province de le chercher, les mêmes qui sont toujours syndiqués comme police répressive, les envoyer chercher López quand celui-ci a condamné avec son témoignage un personnage qui appartenait justement à cette police. Il y avait d’autres chemins, pas celui-là. Toutes les perquisitions étaient effectuées avec des annonces et l’opportunité de la preuve a été perdue. Le gouvernement a été très faible aux yeux du peuple. Nous continuons d’exiger l’apparition en vie de Lopez comme nous l’avons fait pour la vérité, la justice et la mémoire pour nos enfants détenus disparus".

Leonor Manso, actrice : "(...) Ceci (la disparition de Lopez) est le fait de ceux de toujours pour mettre de la peur et il faut voir qui cette peur favorise. Pour ceux qui sommes d’un certain âge et avons vécu cela, la peur est dans les os et un disparu engendre un reflet sinistre qui ravive des souvenirs, mais ce qui est grave c’est que cela arrive en démocratie, avec un gouvernement qui nous représente et qui ai tous les outils pour le trouver et, s’il ne les a pas, il doit le dire, parce que cela signifie que nous n’avons pas de gouvernement ".

Pino Solanas, cinéaste (Mémoire d’un saccage entre autres films) et candidat à l’élection présidentielle :

"Je n’ai pas le moindre doute sur le fait que la séquestration de Julio López est une vengeance et un avertissement, tentant de mettre fin aux procès (contre les assassins de la dictature). Et derrière cela est l’appareil résiduel de la dictature. Cela démontre aussi l’incapacité du gouvernement de progresser dans l’investigation. Le gouvernement a été plus préoccupé pour faire voter des lois antiterroristes que pour enquêter ce qui existe derrière cela. Je n’ai pas étudié l’investigation, mais un an est suffisant pour avancer de manière plus explicite. Si après un an il n’y a pas de certitude, les services de sécurité de l’Etat sont désastreux. L’avertissement est un message de type mafieux : ’ Si vous continuez les procès, il va y avoir un autre Julio López ’. La mesure vise à effrayer les témoins, arrêter les procès, c’est un message aussi au gouvernement. Ils l’ont fait disparaître, je ne suis pas devin pour savoir de quelle manière mais imaginez aujourd’hui que l’on retrouve Julio López, qu’il revienne de l’enfer pour tout raconter. Tout a été fait pour effacer les traces de la plupart des fusillés ou des jetés à la mer durant la dictature. La position ferme et forte du mouvement de défense des droits de l’homme, des Mères de la Place de Mai, les mobilisations dans le pays pendant toute cette année pour la liberté et l’éclaircissement de la disparition de Lopez a été une énergie suffisante qui a réaffirmé et apporté son soutien à tous les témoins qui doivent continuer de déclarer durant les procès".

Pagina/12, 18 et 19 septembre 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr

Photos de Indymedia Argentine et Anred : http://amerikenlutte.free.fr/index.php ?option=com_content&task=view&id=300&Itemid=1

http://amerikenlutte.free.fr