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Argentine : l'Eglise a été complice de la dictatureAnonyme, Viernes, Septiembre 14, 2007 - 03:54
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Lors du dernier jour de présentation de témoins du procès à l'ex curé Von Wernich, le Prix Nobel de la Paix Adolfo Pérez Esquivel a décrit le rôle de l'Église durant la dictature. Il a révélé que lui même est un "survivant des vols de la mort" et que, quand il a rapporté à Jean Paul II l'existence d'enfants séquestrés, celui-ci lui a recommandé de s'occuper des enfants des pays communistes. Pérez Esquivel a aussi rappelé qu'il avait essayé "de motiver la coupole de l'Église, mais nous n'avons jamais eu de réponse", dans la recherche des disparus. Il a souligné les exceptions comme les évêques Hesayne et Novak. "Dieu ne tue pas." Cette inscription, écrite avec son sang par un détenu sur un mur de la Surintendance de Sécurité Fédérale, a laissé une marque indélébile dans le Prix Nobel de la Paix, Adolfo Pérez Esquivel. Dans la dernière audience du procès contre l'ex-chapelain de la Police de la province de Buenos Aires, Christian von Wernich, autant l'Église Catholique Argentine que le Vatican ont été durement mis en cause. "J'ai essayé de motiver la coupole de l'Église pour qu'elle nous aide à rechercher des disparus, mais nous n'avons jamais eu de réponse", a t-il affirmé. Après avoir raconté sa captivité et le vol de la mort duquel il s'est sauvé, Perez Esquivel a condamné : "Il y a eu des conceptions idéologiques et des intérêts qui ont amené des secteurs de l'Église à se compromettre avec la dictature et avec la répression". Dans sa déclaration, il a décrit une rencontre avec le Pape Jean Paul II durant laquelle il lui a fait part de l'existence de la disparition de 84 enfants et a reçu une réponse : "Vous devez aussi penser aux enfants des pays communistes". Devant le tribunal s'est aussi présenté le théologien et ex-prêtre, Ruben Dri, qui a envoyé au président d'alors de la Conférence Episcopale, le cardenal Raul Primatesta, un document sur les violations des droits de l'homme et il n'a jamais reçu la moindre réponse. (...) En 1981, la première audience a été réalisée avec le Pape. Les Mères et les Grand-mères de la Place de Mai - qui n'avaient pas encore terminé de se former - avaient réuni les cas de 84 enfants séquestrés et disparus dans le pays. "Je l'ai remis en main propre au Pape -a rappelé Perez Esquivel-. Ce n'a pas été une réunion heureuse. C'était une réunion très compliquée, une réception très dure et très froide. J'ai dit au Pape que je lui apportait le dossier qui nous avait donné Chicha Mariani, fondatrice des Grand-mères." "Je lui avait envoyé ce dossier par trois canaux mais il m'a dit qu'il n'était jamais arrivé à ses mains. Le Pape a gardé cela et après, d'une très mauvaise manière, m'a dit : Vous devez penser aux enfants des pays communistes. Je lui réponds que nous devons penser à tous les enfants du monde, mais ceux-ci sont des enfants séquestrés et disparus en Argentine par une dictature qui se dit chrétienne et occidentale", a-t'il raconté. A d'autres opportunités la Nonciature apostolique a reçu la demande d'intervention de la part du Vatican. Certaines de ces rencontres avec le nonce Pío Laghi "ont été très dures et très critiques". "Les trois commandants (des forces armées) ont été ici hier soir et je leur ai parlé de la question des disparus et des droits de l'homme en Argentine. Que voulez-vous que je fasse ?, je ne peux pas faire ce que les évêques argentins ne veulent pas faire", c'était la réponse de Pío Laghi dans l'une de ces réunions, comme l'a raconté Pérez Esquivel. (...) Pagina/12, 14 septembre 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr |
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