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Pérou: les protestations sociales augmentent et sont réprimées

Anonyme, Martes, Julio 17, 2007 - 16:14

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Les refus des politiques néolibérales du gouvernement augmentent. Hier, les paysans se sont joints à la grève illimitée des enseignants et un de leurs dirigeants a été tué par la police.

Les refus des politiques néolibérales du gouvernement augmentent. Hier, les paysans se sont joints à la grève illimitée des enseignants et un de leurs dirigeants a été tué par la police.

Les protestations contre le gouvernement d'Alan Garcia ne cessent pas, malgré la dure répression dure. Près de 300 détenus, quatre morts et des dizaines de blessés c'est le solde de presque deux semaines de protestations antigouvernementales dans pratiquement tout le pays. Aux enseignants en grève depuis douze jours -contre une nouvelle loi qui les soumet aux évaluations pour conserver leurs postes qu'ils estiment une excuse pour les licencier et les remplacer par d'autres enseignants moins critiques avec le gouvernements- ont été rejoints par des paysans qui ont paralysé une bonne partie de l'intérieur du pays. Hier, le dirigeant paysan, ex-maire d'un lieu habité de la zone, est mort d'un tir dans la poitrine quand la police a attaqué un groupe de grévistes qui bloquaient une route dans la province d'Andahuaylas, région méridionale andine d'Apurímac, l'une des plus pauvres du pays.

Les chocs entre paysans et policiers ont fait hier plus d'une vingtaine de blessés dont deux graves. Les paysans exigent un plus grand soutien à l'agriculture et refusent le Traité de Libre Commerce (TLC) avec les États-Unis, qui permettra l'entrée de produits agricoles nord-américains subventionnés. D'autre part, la région Arequipa, située à environ mille kilomètres au sud de Lima et la deuxième plus importante du pays, est paralysée par une grève indéfinie commencée il y a déjà six jours, exigeant, entre autres choses, l'élimination des hausses récentes du prix des combustibles. Les demandes sont diverses, mais le point commun est le rejet de la politique économique néolibérale.

La grève du syndicat des enseignants qui regroupe près de 300 mille professeurs de collèges publics se sent dans tout le pays, tandis que les protestations agraires et pour des revendications régionales sont plus importantes dans les zones andines et du sud, les plus pauvres et où, selon une enquête récente de l'Institut d'Opinion publique de l'Université Catholique, 80 pour cent de la population désapprouve la gestion de Garcia. Huit des 25 gouvernements régionaux du pays ont défié le gouvernement central, en déclarant légale la grève du magistère et en refusant de licencier les enseignants et de déduire de leurs salaires les jours non travaillés aux grévistes.

Le gouvernement a réagi en menaçant les présidents régionaux qui ont pris cette décision de les dénoncer pénalement pour refuser d'honorer la décision du gouvernement de déclarer illégale la grève enseignante. Bien que les grévistes et le gouvernement assurent être disposés au dialogue, la situation est au point mort : les différents secteurs en grève disent qu'ils sont disposés à lever leur protestation si le gouvernement ouvre dialogue et négociation pour traiter leurs demandes; mais le gouvernement le refuse, exigeant, à son tour, que les grèves soient d'abord levées pour commencer le dialogue.

Hier, tandis que se poursuivait la répression policière et les arrestations, le premier ministre, Jorge del Castillo, a accusé les grévistes d'avoir des liens avec le Sentier Lumineux, le groupe armé d'inspiration maoïste qui entre 1980 et 2000 a déclenché une guerre sanglante, bien qu'il soit maintenant isolé et pratiquement inexistant. "(Ceux qui protestent contre le gouvernement) sont des parents idéologiques du Sentier Lumineux", a accusé Del Castillo, en montant encore plus le ton à l'escalade verbale déclenchée par le gouvernement contre les grévistes.

Malgré le massif succès des protestations, et de l'évident mécontentement populaire exprimé dans les rues et dans les dernières enquêtes, le gouvernement insiste pour répéter son argument suivant lequel les manifestations antigouvernementales se limitent à des "petits groupes radicaux de gauche" et qu'il n'existe pas de raisons pour un mécontentement parce que le pays croît économiquement.

Lima, Carlos Noriega, Pagina/12 (Argentine), 17 juillet 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr



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