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Mexique : marche contre le féminicide en Ciudad Juárez

Anonyme, Viernes, Julio 6, 2007 - 22:00

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Ciudad Juárez s’est mobilisée hier pour demander que l’État mexicain mette fin au plus grand féminicide du continent. Familles de fillettes et de femmes disparues, organisations civiles, journalistes et une grande partie de la communauté de la ville contiguë avec le sud des États-Unis ont pris les rues le matin lors d’une marche silencieuse et chargée de dramatique. Tandis que dans les 14 dernières années on a trouvé les corps de près de 400 femmes violées, torturées et mutilées, les organisations sociales estiment que la tragédie est encore plus grande puisqu’il y en aurait quatre mille de disparues. Tandis que marchaient des centaines de personnes dans le nord mexicain, dans d’autres villes du monde de petits rassemblements étaient réalisés en solidarité.

Convoqués par l’organisation Nos Filles de retour à la Maison, des centaines de familles, d’amis et d’habitants ont marché avec un seul objectif : "Nous exigeons justice". Chaque famille portait un t-shirt blanc avec la photographie, le nom et la date de disparition de son être aimé. "Nous voulons que les fillettes et les femmes disparues apparaissent et que des actions soient réalisées pour prévenir de nouvelles disparitions", assuraient les organisatrices. La marche a commencé à dix heures du matin dans le centre de la ville et s’est terminée par une protestation en face du ministère public, qui s’occupe des délits contre la femme. A cet endroit ils ont installé des croix en bois peintes de couleur rose et des fleurs.

Le but de la mobilisation était de sensibiliser le gouvernement, autant au niveau local que national. Selon les organisations sociales et les famillles des victimes, l’inaction et l’indifférence étatique ont permis la perpétuation de ce mal qui afflige la ville du nord du pays depuis 1993. Bien qu’il soit possible qu’il y ait quelques cas préalables, on croit que ce fut cette année là qu’ont commencé à s’enregistrer des meurtres et des disparitions de femmes, tous avec des caractéristiques très similaires.

Toutes sont jeunes, jolies et, en général, travaillent dans les ’maquiladoras’. Quand la police parvenait à trouver leurs corps, ceux-ci avaient été jetés dans des terrains vagues, avec des marques de tortures, de viols réitérés et de mutilations, principalement dans les organes sexuels. Selon une information du Ministère public de l’année dernière, il n’y a pas de patron commun dans ces meurtres et disparitions, et seulement 78 cas sur les centaines enregistrés -la majorité ne font pas partie des chiffres officiels- étaient qualifiés d’attaques sexuelles.

Cette analyse gouvernementale contraste avec les informations présentées ces dernières années par des organisations nationales et internationales, comme la Commission Nationale des Droits de l’Homme, les Nations Unies, Amnistie Internationale et la Commission Interaméricaine de Droits humains. Hier des lettres d’organisation de défense des droits humains ont été remises aux ambassades mexicaines de Hollande, Suisse, Espagne, Australie, Allemagne, Italie, Canada. À Montevideo, un groupe s’est réuni en face de l’ambassade mexicaine et a remis une lettre, dans laquelle sont exigées des actions concrètes pour freiner le féminicide dans ce pays.

Pagina/12, 6 juillet 2007. Traduction : http://amerikenlutte.free.fr


[ EDIT (Mic pour le CMAQ)
* corrigé le double sommaire/intro
* placé dans la section Fil de presse (au lieu d'Analyses)
* ajout des thèmes: Conditions féminines | Droits & libertés | Activisme ]



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