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Au Groupe Internationaliste Ouvrier Lettre ouverte sur quelques articles de Notes InternationalistesAnonyme, Miércoles, Julio 4, 2007 - 10:13 (Analyses | Imperialism | Politiques & classes sociales | Resistance & Activism | Solidarite internationale | Syndicats/Unions - Travail/Labor | Varia) Nous portons ouvertement des divergences politiques entre deux groupes de la Gauche communiste afin d’élever le débat politique devant notre classe. Seule cette méthode révolutionnaire tend à élever le débat et à déterminer une atmosphère permettant une plus haute prise de conscience révolutionnaire de l’ensemble du camp prolétarien et de la classe ouvrière dans un esprit de camaraderie. Des communistes internationalistes de Montréal Au Groupe Internationaliste Ouvrier Chers camarades Une relecture de l’article « Charles Gagnon 1939-2005 Un engagement intense, une révolte sincère, mais quel bilan? » paru dans Notes Internationalistes, (mars 2006), nous a amené à y trouver beaucoup d’ambiguïtés et de faiblesses. Précisons au premier abord que l’activité idéologique dominante de la bourgeoisie chez les prolétaires « consiste à inventer des organisations, des partis, lesquels inventeront des solutions qui, bien que revêtues de phrases de Marx ou de Lénine, seront des idéologies étrangères au prolétariat, même si elles semblent avoir pour elles le passé, la Révolution russe ou n’importe quel autre événement. Il s’agira d’introduire parmi les ouvriers des positions qui, au nom de la révolution ou de la lutte révolutionnaire d’hier, seront des moyens pour défendre aujourd’hui la société capitaliste. » (La gauche communiste de France Contribution à une histoire du mouvement révolutionnaire p.10) Peu importe ce qu’a pu écrire Charles Gagnon. Comme militant politique, dans la mesure où il s'est toujours revendiqué soit du courant nationaliste québécois durant sa période felquiste (un des leaders du Front de Libération du Québec), soit et surtout du maoïsme et du stalinisme Deux ans avant la dissolution d’En Lutte, Gagnon écrivait : « Nous n’avons aucune hésitation à reconnaître que Staline a été un ferme défenseur du marxisme-léniniste, qu’il a maintenu sans relâche le principe fondamental de la construction du socialisme en URSS sous la dictature du prolétariat. Nous reconnaissons qu’il a joué un rôle déterminant au sein du Comintern et, par ce biais, dans le développement des forces communistes dans le monde. » Or NI nous présente ce militant maoïste bien connu comme un militant dont l'engagement serait à saluer et dont l'exemple serait, malgré ses "erreurs", à suivre : Notes internationalistes estime donc possible, à partir du cadre politique donné par le maoïsme et le stalinisme, d'émettre une dénonciation, d’un point de vue de prolétarien, du nationalisme ; d'avoir des positions éloignées des positions du camp prolétarien, et non pas opposées et antagoniques ; de faire partie de l'avant-garde révolutionnaire et de se réapproprier l'histoire du mouvement ouvrier ; et enfin d'acquérir un "lien" naturel et organique" avec le prolétariat tout en disposant d'un cadre pour la recherche théorique. Il va même jusqu'à pleurer sur la soi-disant mort politique - "terrassé politiquement" -... d'un militant maoïste. NI ne fait aucune référence au "point de vue de classe", ni même à des notions de classe, pour évaluer "l'oeuvre" du militant maoïste et à son groupe En Lutte !. Mais son appartenance à la Gauche communiste et son adhésion au BIPR labellisent ses prises de position et octroie donc au maoïsme, ou pour le moins à ce maoïsme, ce caractère de classe. L'article dévoile en fait toute une vision qui manifeste une absence de rupture politique claire et tranchée avec le maoïsme. L'article présente la constitution du groupe En Lutte ! comme "le produit de toute une génération de rebelles, au Québec et dans le monde, qui se lève certes pour dénoncer toutes sortes de formes d’oppression et d’exploitation, et qui est rebutée par ce qu’elle connaît du goulag en URSS et dans le Bloc de l’Est, mais qui prend pour acquis les prétentions du maoïsme et de son mouvement de «jeunesse» à renouveler le projet socialiste".(Ibid) Il semble ainsi lui prêter un caractère "positif" dans l'adhésion au maoïsme d'une génération de militants alors même que, du point de vue communiste, elle fut un piège politique bourgeois pour ces énergies. Cette impression est confirmée ensuite lorsque la constitution du groupe maoïste En Lutte ! est implicitement saluée : "après des débuts prometteurs, l’organisation sera ébranlée par les solides coups au corps de l’abominable politique extérieure de la Chine"(Ibid) (nous soulignons). En quoi, du point de vue prolétarien, la constitution d'un groupe gauchiste maoïste, peut-il présenter une promesse ? Sinon la promesse de la défaite et de la contre-révolution. Dans la foulée, et c'est là le coeur de la question, la conclusion de l'article revendique une continuité théorique, politique et historique entre le maoïsme et le... GIO, et même le BIPR (!) qui est particulièrement dangereuse et à combattre. "De nos expériences partagées avec lui, nous tenterons de conserver «ses moments de vérité» mais de poursuivre plus loin et bien autrement son combat pour la construction du parti prolétarien". (Ibid) La confusion et l'opportunisme politique de l'article de NI viennent manifester ce manque et exprime une rupture incomplète, confuse, avec le gauchisme. En particulier, l'article révèle que, pour les camarades, il existe une continuité entre leur passé dans le camp politique bourgeois et leur présent dans le camp internationaliste. Plus, ils y voient une étape positive dans leur vie militante, une étape dans la voie vers la Gauche communiste alors même qu'encore aujourd'hui elle les entrave et les faix retomber dans le gauchisme. Ils ne voient pas que En Lutte ! , comme les "dizaines" d'organisations gauchistes qu'ils mentionnent, a fait disparaître "la génération de rebelles" qui avait adhéré et qui s'est perdue pour la réelle activité révolutionnaire. Même opportuniste dans le N.I #7 de décembre 2006 Compte, tenu de l’article du numéro précédent, l’utilisation de la Une « Pouvoir ouvrier contre exploitation capitaliste! », nous laisse assez perplexe. C’est un vieux slogan de la plateforme d’EL entre septembre 73 et mai 75. « Pouvoir ouvrier » pour les maoïstes de ces années-là, c’était une étape en attendant la révolution dans les pays impérialistes. Ce qui est clair pour la Gauche communiste, c’est la dictature du prolétariat à l’échelle internationale. Pour détruire le capitalisme, la classe ouvrière devra renverser tous les Etats et établir la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale : le pouvoir international des conseils ouvriers, regroupant l’ensemble du prolétariat. Dans Notes de lecture « Deux regards sur Jeanne Corbin », NI veut encore nous amadouer sur cette stalinienne en lançant l’élucubration suivante : On retrouve encore, les mêmes présuppositions non matérialistes sur les opinions des personnalités du stalinisme. La conclusion de la Note de lecture sur les Scènes de la vie en rouge, L’Époque de Jeanne Corbin se termine par « Il reste que la biographie de Jeanne Corbin est un livre important pour comprendre les forces et les faiblesses du mouvement social de cette époque. » (Ibid). Encore une fois l’article sème la confusion avec l’expression mouvement social, qui est utilisé par des marxologues de tout poil. Ce qui est fondamental pour la Gauche communiste, ce n’est pas de comprendre les forces et les faiblesses du mouvement social (sic) mais le fait que ces staliniens ont introduit parmi les ouvriers des positions qui, au nom de la révolution russe, ont été des moyens pour défendre la société capitaliste. Pour nous ce qui compte, c’est le point de vue de classe. Quant à l’élucubration sur « l’attitude que Jeanne aurait adoptée si elle avait survécu » c’est du plus plat idéalisme. Finalement le GIO sortira-t-il, encore une fois, Marx de son contexte pour lui faire dire que « rien de ce qui est humain ne nous est étranger », comme il l’utilise dans l’article, pour justifier ces positions opportunistes? Salutations communistes
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