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Comment les Etats-Unis voulaient assassiner Fidel Castro

Anonyme, Jueves, Junio 28, 2007 - 17:09

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"L'objectif de la mission est Fidel Castro." Ainsi commence le rapport de la CIA qui raconte, presque sans censures, la première tentative de meurtre du gouvernement américain contre le jeune révolutionnaire de l'époque et qui a été déclassé hier avec des centaines d'autres documents secrets. Les dénommés bijoux de la famille, publiés sur Internet (http: // www.gwu.edu/nsarchiv), décrivent les opérations illégales que l'agence d'intelligence étasunienne a réalisées entre 1950 et les premières années de la décennie 70. Les confessions vont de la surveillance de journalistes, activistes noirs et étudiants nord-américains, jusqu'à la détention illégale et la torture -"interrogatoire hostile", selon les agents de la CIA- d'un déserteur du KGB.

Le complot contre Castro a disposé de tous les éléments d'un bon roman d'espionnage : mensonges, trahisons, maffias et illégalité. Il se déroulait en 1960. Le gouvernement de John F. Kennedy ne comprenait toujours pas comment un groupe de jeunes guerrilleros avait réussi à contrôler toute l'île à partir d'une portion de la forêt cubaine. Préoccupés et inquiets, les agents de la CIA ont commencé à chercher une solution. Leur réponse est arrivée quand Robert Maheu, un agent de l'agence, a introduit le nom de Johnny Roselli, un homme que le journal The Washington Post identifierait plus tard comme Filipo Sacco, le chef des opérations cubaines de la maffia. A son tour, Roselli a contacté le deuxième homme de la mission, Sam Gold. Gold était aussi un surnom. Son vrai nom était Momo Salvatore Giancana, le chef de la maffia à Chicago et, comme le soutient la CIA, le successeur d'Al Capone.

Le plan de l'agence d'intelligence était de mettre à profit les contacts que les deux gangsters maintenaient encore dans l'île. Selon l'un des documents déclassés, il leur fallait faire croire que le gouvernement étasunien ne savait rien du plan, qui était en réalité promotionné par les intérêts économiques nord-américains qui avaient été nuis avec l'ascension de Castro et du socialisme à Cuba. On leur paierait 150 mille dollars quand la mission sera accomplie. Ni Roselli ni Gold ont accepté l'argent.

Il manquait seulement l'arme et l'assassin. Gold a convaincu le reste que la forme la plus discrète de le faire serait en mêlangeant quelques pastilles empoisonnées dans la nourriture ou la boisson du leader cubain. L'homme désigné pour le faire a été Juan Orta, un officier cubain, qui recevait de l'argent des entrepreneurs du jeu de hasard -les grands perdants, avec la fermeture des casinos de La Havane-. Les pilules sont arrivées aux mains d'Orta, qui après plusieurs tentatives a demandé à être retiré de la mission. A sa place, il a recommandé un membre de l'Assemblée Cubaine en exil, le docteur An-thony Verona. Le riche anticastriste a mis à disposition son argent pour recommencer l'opération. Malheureusement pour lui, l'écrasant échec militaire des cubano-étasuniens à la Baie des Cochons, en avril 1961, a mis une fin -provisoire- aux plans de la CIA.

Pour Tom Blanton, directeur des Archives de Sécurité Nationale, organisme dépendant de l'Université de George Washington et spécialisé dans l'investigation de documents déclassés, la reconnaissance de ce type d'opération illégale est toute une avancée. "C'est comme si les hautes placés de la CIA seraient allées à la confession demander pardon pour leurs péchés", a-t-il soutenu. L'agence d'intelligence la plus fameuse du monde a passé un long moment en confession hier.

Dans les presque 700 pages déclassées, l'agence a aussi reconnu qu'elle a ouvert toutes les lettres qui ont été envoyées ou qui provenaient de Chine pendant les premières années cinquante. A la fin des années soixante, en continuant une logique similaire, elle a intercepté les appels de citoyens étasuniens en Russie et a surveillé les groupes de défense des droits des Noirs aux États-Unis, spécialement leurs contacts avec les organisations radicales des Caraïbes. De plus, elle a rendu publiques les opérations d'espionnage dirigées contre les journalistes. La CIA était spécialement intéressée par ceux qui citaient des sources gouvernementales. Ainsi a-t-elle placé sous écoutes des téléphones et suivi pendant des années des journalistes des principaux médias étasuniens, et elle a identifié leurs sources à la Maison Blanche, au Capitole, à la Justice et même à la CIA. L'opération arrivait jusqu'au ministre de la Justice de l'époque, Robert Kennedy.

Un cas auquel il est presque donné autant d'importance dans les documents qu'à la tentative de meurtre contre Castro est celui du déserteur du KGB, Yuri Ivanovich Nosenko. Comme dans les films de la Guerre Froide, Nosenko, rassasié des limitations du socialisme soviétique, a décidé de se livrer au gouvernement étasunien et d'embrasser l'american way of life. Mais il n'a pas tenu compte de la nature méfiante des espions, même ceux des pays démocratiques. A peine était-il entré dans le pays que la CIA l'a mis en prison, spécialement construite pour lui dans un lieu encore aujourd'hui inconnu. Là ils l'ont soumis à une série d' "interrogatoires hostiles" pendant plus de trois ans jusqu'à ce qu'ils soient rendus compte qu'il n'avait rien à confesser. Ils l'ont remis en liberté, lui ont donné un surnom et une maison. "Il a finit par être l'un des déserteurs les plus précieux qu'a eu l'agence", signale un des documents.

Pagina/12, 27 juin 2007. Traduction: http://amerikenlutte.free.fr

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