Plusieurs centaines de manifestants sont venus faire entendre leur souhaits pacifistes à Québec, profitant de la fébrile attention médiatique tournée vers les militaires qui se préparent pour leur Départ en Afghanistan. Le 22 juin dernier, ces derniers se pavanaient en parade dans les rues de la haute-ville, et deux coalitions pacifistes ont choisi de tenir leur défilé parallèle, semant un certain émoi dans la capitale tranquille.

Deux groupes avaient préparé cette manifestation: la Coalition de Québec pour la Paix, ainsi que la coalition Guerre à la Guerre: Valcartier 2007. Deux groupes, un message de base commun: dénoncer la présence militaire canadienne en Afghanistan, en questionnant les véritables motivations du gouvernement qui envoie l'armée en guerre dans ce pays, et d’exiger le retrait des troupes canadiennes d’Afghanistan. Avec beaucoup de bruit, de bonne humeur, de conviction et de pancartes, ce sont entre 500 et 1000 personnes, selon le moment, qui se sont regroupées pour unir leur voie et la porter le plus haut et fort qu'ils pouvaient.

Pendant qu'environ les trois-quarts de la population sont en désaccord avec la présence militaire canadienne en Afghanistan, la plupart des médias de masse de la capitale n'en avaient que pour les militaires et leur mission périlleuse à venir. Ce décalage entre l'opinion publique et l'opinion médiatique avait besoin d'un certain rééquilibre, et cette manifestation a suscité de vive réactions de la part des médias locaux.

Alors que les coalitions ont répété sans cesse que la manifestation était de nature politique, et ne visait certainement pas les militaires eux-même ni leurs familles. Ce jour d'activités militaires avait été annoncé pour le support moral de troupes et de leur famille, mais pourtant nombreux pouvaient sentir un certain arôme de propagande, ne serait-ce qu'en montrant les militaires en parade. Les coalitions ont donc été l'objet de nombreuses critiques transmises par les médias, se faisant accuser de miner le moral des troupes et de s'attaquer à la mauvaise cible. Toutefois, ceci a permis aux coalitions d'obtenir beaucoup d'attention médiatique, le ressemblement pour la manifestation s'étant déroulée en direct à la télé, permettant au message de se rendre un peu plus loin que la rue.

Les manifestants ont d'ailleurs choisi de marcher un trajet qui ne croisait pas celui prévu pour la parade, et a pris le départ presque deux heures avant cette dernière. Ce fut une belle manifestation, unie, colorée et bruyante, qui a pris le temps de parcourir tranquillement les rues des quartiers populeux de la haute-ville.

En fin de parcours, le groupe s'est scindé en deux, l'une des deux coalitions ayant annoncé son intention de tenter un contact visuel avec les militaires et les dignitaires, sans confrontation. Ainsi, une majorité de manifestants ont pris la direction de la colline parlementaire, au moment même où les militaires commençaient leur parade. Ces derniers ont préféré fuir, en inversant la direction du défilé à la toute dernière minute. Les deux groupes se sont donc suivi à 500 mètres de distance, devant un public plutôt hostile. La cohorte de pacifistes a tenté de prendre un raccourci dans le circuit pour arriver au devant des militaires, mais ce fut une escouade de policiers qui a choisi de prendre les devants et de leur barrer le chemin. Les manifestant ont pu contourner le blocage pour finalement longer le défilé, du côté des spectateurs, jusqu'à l'arrivée, où les deux foules pro/anti-militaire, séparée par un cordon policier, cherchaient tour à tour à dominer l'ambiance sonore. Une étrange cacophonie sans aggressivité...

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