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Face à face entre réaction et résistance populaire dans les rues de MontréalEric Smith, Domingo, Junio 10, 2007 - 23:25
Arsenal-express
La décision des autorités responsables de la radiodiffusion et des télécommunications au Venezuela de ne pas renouveler le permis de la chaîne pro-impérialiste RCTV a suscité bien des débats au cours des derniers jours, y compris même à l'assemblée générale de l'Organisation des États américains, où Condoleeza Rice a subi une humiliante défaite lorsqu'elle a tenté sans succès de la faire condamner par les pays membres. De toute évidence, la "montée de lait" des dirigeants des grands pays impérialistes face à cette décision s'inscrit dans toute la campagne de déstabilisation menée à l'initiative de l'impérialisme US contre le gouvernement dirigé par Hugo Chavez. Hier, le débat s'est poursuivi dans les rues de Montréal, alors que des partisanEs de l'opposition pro-oligarchie au Venezuela ont choisi de manifester devant les studios des réseaux TVA, Radio-Canada et CTV pour dénoncer cette "décision communiste" prise par les autorités vénézuéliennes! En réponse, les membres de la Société bolivarienne du Québec ont convoqué une contre-manifestation, afin de rétablir la vérité et défendre le droit du gouvernement et du peuple vénézuéliens de prendre des mesures contre les manœuvres de l'impérialisme et de la réaction. Le Parti communiste révolutionnaire a chaleureusement accueilli l'appel à cette contre-manifestation, à laquelle plusieurs de ses militantEs et supporters ont pris part. Voici le texte du message que son porte-parole a lu devant les manifestantes et manifestants. * * * Camarades et amiEs, Nous, du Parti communiste révolutionnaire, sommes venuEs encore aujourd'hui comme nous l'avons fait à la manifestation du 28 avril, pour exprimer notre solidarité avec les forces qui luttent contre la domination impérialiste en Amérique latine qui, comme on le sait, est responsable de tant de souffrances pour les peuples du continent. La décision prise par les autorités vénézuéliennes de ne pas renouveler le permis de la RCTV est une décision juste. C'est une décision qui correspond aux intérêts du peuple du Venezuela et des peuples des pays d'Amérique latine. À chaque fois qu'un gouvernement, historiquement, a osé remettre en question la domination de l'impérialisme et tenté de mettre de l'avant une voie de développement qui répond aux intérêts nationaux et aux besoins de la population, l'impérialisme US n'a jamais hésité à prendre tous les moyens pour écraser cette volonté. Est-il besoin de rappeler le coup d'État meurtrier de 1973 au Chili? Ou plus récemment, la "déposition" honteuse du président élu en Haïti, Jean-Bertrand Aristide, enlevé dans son propre pays et "exilé" par l'armée américaine? Parmi les moyens utilisés par l'impérialisme US pour écraser les processus de lutte et de résistance populaires, il faut aussi compter les magouilles et les manipulations de toutes sortes. Et c'est précisément dans ce type de manœuvres que s'inscrit la RCTV, complice avouée de la tentative de coup d'État contre le président Chavez. Comme bien d'autres l'ont exprimé, la décision de ne pas renouveler le permis de la RCTV est aussi une décision légitime et parfaitement légale, prise dans le cadre constitutionnel adopté par le peuple du Venezuela. À cet égard, il faut dénoncer l'hypocrisie des bien-pensants de ce monde et des médias bourgeois qui essaient d'en faire une affaire de liberté d'expression. Dans n'importe quel autre pays, il y a déjà belle lurette qu'une chaîne qui aurait ouvertement comploté pour renverser le gouvernement aurait été interdite -- ici même au Canada, le CRTC a bien failli le faire dans le cas de CHOI-FM à Québec, et pour bien moins que ça! À ceux et celles, s'il en est, qui sont confus du fait de cette décision et se demandent ce qui est réellement en jeu dans cette affaire, nous disons: le fait que le Sénat américain, le Parlement européen, la présidence allemande de l'Union européenne et Condoleeza Rice elle-même aient tous, unanimement, condamné cette décision et se soient portés à la "défense des libertés civiles et des droits de la personne" devrait vous mettre la puce à l'oreille! Ces mêmes gouvernements qui déportent massivement les immigrantes et immigrants sans papiers; qui criminalisent la résistance des peuples autochtones; qui n'ont pas hésité à envoyer un Maher Ahar à la torture: eh! bien ces gouvernements n'ont aucun droit de se faire passer pour des défenseurs des droits et libertés! Leur fameuse "liberté de presse", de toutes façons, on sait très bien que c'est d'abord et avant tout la liberté de commerce, la liberté de raconter n'importe quoi, pourvu que ça fasse rentrer du fric et que ça permette au système de tenir en place. À ces gens nous disons: le seul "droit" qui est en jeu dans cette affaire, c'est le droit d'ingérence des grandes puissances impérialistes qui souhaitent maintenir l'actuelle division du monde entre une poignée de pays riches et l'immense majorité de ceux qui subissent leur domination; c'est leur droit de manipuler l'opinion, de s'allier avec les secteurs les plus réactionnaires et les tortionnaires de toujours pour faire valoir leurs intérêts dans les pays dominés; leur droit de conspirer dans le but de renverser des gouvernements pourtant légitimes et de soumettre leurs peuples. À ces "droits et libertés" des impérialistes, nous opposons quant à nous un droit tout simple: le droit des peuples à l'autodétermination, celui de se révolter contre les réactionnaires, le droit de faire la révolution pour mettre fin à l'exploitation et à l'oppression! Non à la propagande et à l'hypocrisie de la bourgeoisie! -- Article paru dans Arsenal-express, nº 142, le 10 juin 2007.
Site web du Parti communiste révolutionnaire
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