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Une députée afghane populaire est expulsée par le parlement afghan pour ses critiques politiques

Michael Lessard..., Viernes, Mayo 25, 2007 - 21:34

« Je ne suis pas seule. Le peuple afghan est avec moi » estime Malalai Joya
- Article indépendant, 25 mai 2007.

Lundi dernier (21 mai), le parlement afghan a expulsé la députée Malalai Joya suite à ses critiques sévères du parlement qu’elle a tenu lors d’une entrevue télévisée le jour avant.

Elle a déclaré sur les ondes : « Un étable ou un zoo est mieux; au moins là vous avez un âne qui transporte une charge ou une vache qui procure du lait. Ce parlement est pire qu’un étable ou un zoo. » Brad Adams, Directeur pour l’Asie de Human Rights Watch (HRW), un réseau réputé de défense des droits humains, affirme que « Malalai Joya est une féroce défenseure des droits humains et une voix puissante pour les femmes afghanes et qu’elle n’aurait pas dû être suspendue du parlement ».

Une motion déclarant que Mme Joya aurait violé l’article 70 des procedures parlementaires —qui interdit aux parlementaires de se critiquer les uns les autres— a reçu l’appui d’un vote majoritaire. Selon le journal The Independent (22 mai), le parlement compte l’exclure pour le reste de son mandat légal devant se terminer en 2009. HWR affirme que les parlementaires s’insultent régulièrement sans qu’une seule autre personne ait été expulsée. Elle est accusée d’avoir insulté l’institution parlementaire.

Âgée de 29 ans, Joya est la plus jeune du parlement. Lors du règne des Talibans, elle a dirigé un orphelinat et une clinique de santé en Afghanistan. Joya demande que les responsables de crimes de guerres soient traduits en justice. En 2003, elle s’est levée pour accuser de crimes de guerre et d’être des « seigneurs de guerre » les dirigeants des comités en charge de la rédaction de la constitution. Des forces des Nations unies l’ont alors protégées physiquement contre les assauts de parlementaires. Il importe de mentionner que, selon HRW, elle a survécu quatre tentatives d’assassinat.

Le 9 septembre 2006, Malalai Joya était à Québec pour le congrès fédéral du Nouveau parti démocratique (NPD). Elle déclara que le

gouvernement américain a effectivement renversé le régime des Talibans, avec son esprit médiéval et ses maîtres d’Al Quaeda. Mais, ils ont permis que l’Alliance du Nord accède à nouveau au pouvoir. Ce groupe ressemble aux Talibans sur le plan des croyances, et ils sont aussi brutaux et anti-démocratiques que les Talibans. Parfois encore pires. (…) Lorsque le pays tout entier vit à l’ombre de l’arme à feu et des seigneurs de guerre, comment ses femmes peuvent-elles jouir des libertés les plus fondamentales ? Contrairement à la propagande diffusée par certains médias dans l’Ouest, les hommes et les femmes en Afghanistan n’ont pas été “libérés" du tout.

Jack Layton, chef du NPD, a émis jeudi dernier (24 mai) la déclaration suivante : « Aujourd'hui, j'unis ma voix à celle de la communauté internationale, qui dénonce l'exclusion antidémocratique de la députée Malalai Joya. » Lors du congrès à Québec « elle a prédit que ses ennemis essaieraient de la réduire au silence. Elle avait raison, car aujourd'hui, elle s'est fait expulser de son poste de députée. »

The Associated Press rapporte la déclaration de Joya aux médias suite à son expulsion: « Je ne suis pas seule. La communauté internationale est avec moi et tout le peuple afghan est avec moi. »

Michaël Lessard, à Québec, 25 mai 2007
à titre de journaliste indépendant

Comité de défense de Malalai Joya (anglais/arabe)
www.malalaijoya.com


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