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Des écoles où le toit coule et où les toilettes sont condamnéesPCQ, Sábado, Abril 21, 2007 - 07:52
CEC PCQ
On se croirait dans un pays du tiers monde. Des toits qui coulent, des gymnases qui ressemblent à des piscines, des craques et des moisissures un peu partout, des problèmes de pyrite : le dossier est accablant au niveau de l'entretien du réseau des écoles publiques au Québec. L'émission Enjeux de la télévision de Radio-Canada a produit un reportage assez troublant à ce sujet et qui ne devrait laisser personne indifférent. Comme le souligne lui-même l'ex-ministre de l'éducation et père de la grande réforme du réseau de l'Éducation dans les années 60, Paul Gérin-Lajoie, et qu'on peut voir dans le reportage mentionné plus haut, une telle situation n'est pas seulement le résultat d'un laissez faire imputable aux dernières années. Il s'agit plutôt d'un problème sérieux qui perdure depuis longtemps et qui devient de plus en plus intolérable. Selon les experts interviewés par Radio-Canada, une école vieillissante a besoin de 20 $ par mètre carré chaque année pour empêcher la détérioration. Jusqu’à récemment, Québec donnait trois fois moins aux commissions scolaires pour l’entretien des écoles, soit une moyenne de 7 $ par mètre carré. Depuis deux ans, Québec allouerait des crédits temporaires pour les rénovations urgentes. Des sommes qui atteignent à peine le niveau minimal requis pour stopper la dégradation des immeubles. Et c’est la dernière année du programme gouvernemental. Tout cela soulève en même temps une question de fond. Qu'ont donc fait, toutes ces années, le PQ et les libéraux qui se sont succédés au pouvoir et qui auraient ainsi laisser la situation se détériorer à ce point ? Faut-il faire encore une fois un lien avec la fameuse recherche et obsession de la recherche du déficit zéro ? À ces politiciens et politiciennes de répondre. De toute évidence, les propositions de l'ADQ, visant à démanteler toutes les commissions scolaires, ne régleraient pas plus le problème et reviendrait plutôt à pelleter le dossier vers les administrations municipales, elles-mêmes déjà aux prises avec bien d'autres problèmes. Alors que faire ? Il n'y a pas trente six solutions. Cela prend forcément un réinvestissement massif dans le réseau public de l'éducation. On pourrait en même temps soulever plusieurs autres questions. Comment se fait-il qu'un pays comme Cuba soit capable d'assurer un système d'éducation de haute qualité, totalement gratuit de surcroît (et ce jusqu'à l'université), alors qu'on n'est même pas capable de faire réparer le toit d'une école dans le quartier de Saint Henri, dans le Sud Ouest de Montréal, et que le problème dure depuis au moins dix ans ? Serait-ce parce que Saint Henri est un quartier pauvre ? Comment se fait-il que le Nicaragua, qui est pourtant un des pays les plus pauvres de l'Amérique Latine, vient justement de décider de mettre l'éducation en haut de ses priorités ? Faut-il faire une lien avec le fait que ce pays vient à son tour de se donner un gouvernement de gauche, après avoir justement été dirigé par des partis de droite pendant des années ? Qu'attendons-nous, nous-mêmes, pour faire la même chose ? Dans l'état actuel du réseau d'éducation, le fait pour le gouvernement de continuer à subventionner, de manière substantielle, le réseau des écoles privées apparaît plus que jamais comme une aberration contre laquelle les politiciens à Québec devraient avoir le courage de s'élever. Mais le feront-ils ? On pourrait également se demander pourquoi Québec a investi tant d'argent dans la défense du patrimoine religieux au cours des dernières années, tout en laissant nos écoles ainsi dépérir ?...
Parti Communiste du Québec (PCQ)
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