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Nicolas Sarkozy, l'Etat et l'identité nationale (1)

De ço qui calt, Jueves, Marzo 15, 2007 - 09:28

De ço qui calt ?

France: Dans un discours du 9 mars prononcé à Caen, Nicolas Sarkozy a déclaré notamment: « A force de demander à la France d'expier son passé... c'est notre participation à un destin commun qui est remise en question ». Une affirmation grave, qui ne relève plus de l'union nationale, lieu commun de l'actuelle campagne présidentielle, mais de ce que l'on s'est mis à appeler l'identité nationale. Le présent article, premier d'une série, aborde la question du statut des langues dites « minoritaires » et des réticences officielles à leur égard : craindrait-on que le mot « autodétermination » puisse être un jour prononcé pour certaines parties du territoire français ?

« El cominciò liberamente a dire:
"Tan m'abellis vostre cortes deman,
qu'ieu no me puesc ni voill a vos cobrire.
Ieu sui Arnaut, que plor e vau cantan;
consiros vei la passada folor,
e vei jausen lo joi qu'esper, denan.
Ara vos prec, per aquella valor
que vos guida al som de l'escalina,
sovenha vos a temps de ma dolor!"
.
Poi s'ascose nel foco che li affina. »

Extrait de Dante Alighieri, (Divina) Commedia, Purgatoire, 139-148 du chant XXVI.

 
Arnaut Daniel, dont l'oeuvre reste à ce jour internationalement connue, de même que celle de Marcabru évoquée dans mon article du 5 mars, n'écrivait pas dans une langue que l'Etat français reconnaisse actuellement. Ce fut pourtant la langue européenne la plus importante d'une partie du Moyen-Age. Que lui est-il arrivé ? Tout simplement, que l'Etat français a progressivement organisé, au fil des siècles, sa marginalisation et sa quasi-extinction.

Aussi, lorsque Nicolas Sarkozy déclare:

« Mais le patrimoine linguistique de la France, ce n'est pas seulement le Français, c'est aussi l'extraordinaire richesse de ses langues régionales. Il suffit de se souvenir de l'œuvre immense de Mistral pour prendre conscience de l'appauvrissement que constituerait la disparition de toutes ces langues très anciennes qui ont concouru à la formation de la langue française et qui continuent à vivre en partie en elle.

Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par l'éducation nationale.

Je souhaite que l'on soutienne leur pratique et leur diffusion. Mais je ne veux pas de cette logique de confrontation avec le Français que cherchent à faire prévaloir certains indépendantistes qui veulent en finir avec l'unité française que nous avons mis si longtemps à construire et qui reste le bien le plus précieux mais aussi le plus fragile que nous ayons à léguer à nos enfants.

Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la charte européenne des langues régionales, non pas parce que je conteste les langues régionales, qu'au contraire je veux soutenir et développer, mais parce que je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre puisse décider qu'une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le Français. »

(fin de citation)

cette déclaration peut surprendre à plusieurs titres. D'abord, l'actuel Ministre de l'Intérieur n'est pas un nouveau venu dans la politique dite « de gouvernement », mais il oublie d'expliquer pour quelle raison ce qu'il promet pour après son élection éventuelle n'a pas été fait bien avant. Ensuite, c'est une très maigre consolation, pour des langues que l'Etat français a sciemment condamnées à la disparition, que d'avoir laissé des traces dans l'actuelle langue officielle qui est, historiquement, la langue d'oïl. Celle de la grande majorité des seigneurs féodaux qui, suivant l'appel du pape Innocent III, ont mené à terme la Croisade albigeoise. Quant à l'indépendantisme, qui l'a encouragé, si ce n'est une politique de marginalisation culturelle, linguïstique, administrative, économique... ? On n'entend pas parler d'indépendantisme dans un pays comme la Suisse. Certes, depuis une trentaine d'années il est question de « régionalisation ». Mais pour cela, il a fallu que l'hypercentralisation de la France se traduise par de véritables contre-performances économiques par rapport, notamment, à un voisin comme l'Allemagne tout aussi capitaliste mais qui avait perdu la guerre et n’avait plus de lobby colonial propre.

De même, si Nicolas Sarkozy s'était borné à déclarer que personne d'autre que les Français ne doit être juge de la politique intérieure de la France, une telle déclaration aurait eu un sens, que l'on puisse ou non être d'accord avec son contenu. Même si en réalité les langues « régionales » font partie d'un patrimoine culturel européen. Mais son procès d'intention à l'égard de ce que peut penser un « juge européen » relève d'un autre registre et risque même d’apparaître comme un aveu de culpabilité de la part des institutions françaises. D'autant plus qu’un « juge européen » peut très bien connaître l’histoire de la France et que l'encre n'est pas encore sèche du rapport de février 2006 de l'alors Commissaire aux Droits de l'Homme de Conseil de l'Europe quicalt@yahoo.fr

blog.360.yahoo.com/quicalt


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