Nous avions eu droit, exceptionnellement à La Presse, de reportages signés Jooneed Khan se rapportant à Cuba. Ce dernier, dans un esprit d’objectivité, avait offert aux lecteurs et lectrices une vision réaliste, dépourvue de partisanerie sur le sujet tant controversé qu’est la question cubaine.

Journal La Presse
Édition du 18 février 2007
Ref : reportage de Agnès Gruda « Fin de règne à Cuba »

Et voilà maintenant qu’une certaine Agnès Gruda, « envoyée spéciale » du journal à Cuba, vient nous servir ses témoignages de demi vérités, sortis de la bouche de personnes anonymes, sous prétexte de sécurité.
Avec en gros titre : Fin de règne à Cuba, titre qu’on nous a servi à gauche et à droite depuis des décennies, pour nous annoncer une fin imminente du socialisme cubain, la journaliste met l’accent sur le désenchantement et le ras le bol de quelques citoyens avec propos incohérents, loin de représenter la majorité dans l’Ile.
Par exemple, on relate le rationnement de la viande de bœuf et les lois sévères qui pénalisent l’abattage de bêtes, sans dire un mot du pourquoi de ces lois. Pas un mot du cruel embargo américain qui privent de pièces de rechange la machinerie agricole et qui a poussé l’Etat à réquisitionner les bêtes à corne pour pallier aux travaux des champs.
Les lecteurs et lectrices auraient eu intérêt à se saisir de ce détail, pour bien voir qu’il s’agissait plus que d’une histoire quelconque en relation avec la religion indienne, comme il en est fait allusion dans le texte.
On nous parle de Internet, quasi inaccessible pour les cubains. On peut penser encore au mauvais père(Fidel) qui « parfois inflige des sévices à ses enfants »
On omet, désinformation oblige, de mentionner que Cuba est privé d’utilisation des fibres optiques, passant sous la mer, par le gouvernement des É-U. Ce dernier viendra ensuite affirmer que Castro empêche son peuple d’accéder à Internet et par conséquent, de brimer sa liberté d’expression.
Comme l’ont déjà révélé des sondages dans le passé, les cubains, en grande majorité, imputent leurs privations et leur relative pauvreté au gouvernement étasunien qui maintient un blocus criminel de 47 ans. Mme. Gruda, elle, s’applique à nous livrer un témoignage selon laquelle Fidel serait vu comme un mauvais père, responsable de tous les malheurs s’abattant sur le dos de ses enfants. Cela ne fait pas honneur à l’intelligence et à la culture du peuple cubain, qui a toujours sût comprendre et être en arrière des décisions de leur leader.

Bien sûr que les cubains veulent du changement, mais ils ne sont pas assez fou pour croire que le changement préconisé par GW Bush leur apportera bonheur et prospérité.
Compte tenu du fait que le pays a enregistré en 2006, une croissance de 12.5%, comparativement à une moyenne d’à peine 5% pour les autres pays de la région, c’est plutôt à une continuité à laquelle il faut aspirer. Tant qu’au véritable changement profond revendiqué à Cuba et non à Miami, c’est la levée du blocus immoral et inhumain.

Michael Walsh, Ass.québécoise des amiEs de Cuba
Boischatel, Québec tel : 418-822-1885 Le 19 février 2007