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Guinée: apocalypse en coursAnonyme, Miércoles, Febrero 14, 2007 - 15:06 (Reportage ind. / Ind. news report | Droits / Rights / Derecho | Repression | Solidarite internationale) Peu d'infos sortent de guinée conakry, les cybercafés sont fermés, aucun avion n'atterrit ou ne décolle, le pouvoir et l'armée ont 12 jours pour rétablir l'ordre en commettant tous les massacres dont ils ont l'intention, 12 jours pour assassiner les syndicalistes, les opposants et la société civile guinéenne, ne laissons pas ce crime contre l'humanité se commettre dans notre silence Ce mercredi, 14 février, il est 13 heures 30 à Conakry. Le couvre-feu est suspendu pour quelques heures encore. La capitale ressemble à un énorme champ de bataille. Au quartier Lambadji et dans toute la haute banlieue, partout des carcasses de voitures calcinées et jetées sur les trottoirs. Et sur les fossés bordant la route qui mène au marché de Taouyah, il ya encore des pneus incandescents. Des patrouilles militaires font la ronde avec des armes de guerre et lâchent des rafales à tue-tête... Des jeunes garçons déambulent sur les stigmates des pillages des magasins et commerces du marché, déserts. Les rares véhicules qui s'aventurent, en quête de provisions, roulent à tombeau ouvert, malgré les gros cailloux qui jonchent l'asphalte noircie de suie de pneu et de troncs d'arbres. Une bataille rangée se déroule à Cosa, autre quartier "chaud" de la banlieue de Conakry, entre militaires "loyalistes" et les autres qui pillent, volent et violent impunément depuis l'instauration de l'état de siège. Dans cette situation apocalyptique, personne ne pourra dire comment, quand et surtout qui pourra faire sortir la Guinée de ce pandémonium. A 14 heures 10 minutes, ce mercredi 14 février 2007, Guineenews a rencontré les deux journalistes de "Liberté FM" qui avaient été embarqués le lundi 12 février dernier par des bérets rouges. Ils venaient de recouvrer leur liberté après deux jours de prison. "Regardez la plaie sur le cou de David ! Les bérets rouges écrasaient leurs cigarettes sur son cou ! Vous pouvez recevoir des sévices de toutes sortes, c'est vraiment inhumain !", s'est exclamé Mohamed Tondon Camara, rédacteur en chef de "Liberté FM". Embarqués le lundi 12 février 2007, David Camara, technicien, et Mohamed Tondon Camara, journaliste, ont été conduits, selon leurs explications, au camp Koundara. Interrogés par un certain Touré, ils ont été sérieusement maltraités avant de voir un certain Harouna Conté, jeune frère du président de la République, penser à leur sécurité: "Vous créez des problèmes à mon frère !", aurait fait remarquer Harouna aux bérets rouges qui continuaient à rouer des coups aux journalistes. "Visiblement préoccupé par nos souffrances, Harouna nous a demandé (à nous les journalistes puisqu'il y a plusieurs prisonniers) de venir s'asseoir, par terre, près de lui", explique le journaliste qui gesticulait pour mieux illustrer ses propos. Après le camp Koundara, les journalistes ont été déposés au PM3, près du ministère du Plan. " Là, explique Tondon Camara, le capitaine Bah a dit que ce colis est encombrant. Il a demandé aux gens de nous envoyer ailleurs puisque les lieux de détention sont nombreux..." Libérés, les journalistes qui s'apprêtaient à rejoindre leurs maisons respectives, bien que maltraités, terrorisés et ayant perdu jusqu'aux téléphones portables, cherchaient à rassurer les proches au téléphone de leur directeur. A noter que au cours de leur interrogatoire, selon les explications de Tondon Camara, les bérets rouges cherchaient à culpabiliser le Dr. Ibrahima Fofana, secrétaire général de l'USTG. Par ailleurs, les prisonniers ont remarqué que les bérets rouges détiennent une liste de personnes qu'ils sont en train d'arrêter dans des conditions ignobles: "Ces gens arrivent au camp déshabillés, attachés et sévèrement battus", révèle notre confrère qui dit que les arrestations et les sévices sont au dessus de toutes les imaginations ! voir la vidéo des massacres du 22 janvier : http://www.youtube.com/watch?v=1YaFhFUCfm8&eurl= Etat de siège-crime contre l’humanité : vol, viol, massacres des populations à Conakry Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail Hier Mardi à Conakry, des balles perdues, tirées par les soldats dans plusieurs quartiers de la capitale ont fait de nombreuses victimes. Comme si cela ne suffisait pas, dans son message hier mardi 13 Février aux forces de défense et de sécurité du pays, le général Kerfalla Camara a donné aux soldats, le pouvoir absolu de perquisition dans les familles guinéennes ainsi que l'utilisation de leurs armes. Grave décision car, en moins de 24h, des délits et crime contre l’humanité sont commis dans la plus grande impunité par les éléments des forces de sécurité et de défense, en banlieue notamment sur l’axe Bambeto, Hamdallaye, au niveau de la pharmacie, il y a une station d’essence côté gauche, les militaires sont rentrés dans les familles, ils ont pris de l’argent ainsi que tous leurs biens matériels : groupes électrogènes, chaînes radio, ordinateurs, téléviseurs, DVD…, violé des jeunes filles, sous le regard impuissant de leurs parents. Une fille aurait trouvé d'ailleurs la mort au cours d'un viol, indiquent à aminata.com, des habitants de la banlieue. "En décrétant l’état de siège pour ramener le calme dans la cité, la sérénité et la sécurité des citoyens et de leurs biens, Lansana Conté et Kerfalla Camara qui n’ont plus le contrôle effectif des milliers de soldats de camp Alpha Yaya Diallo toujours incontrôlable, principale garnison du pays où, le haut commandement militaire a déserté devant la furie des hommes de troupe qui refusent, à ce jour à se plier, aux ordres de la hiérarchie, réclamant après l’augmentation des grades le fameux bulletin rouge, les généraux, conscients de l’immoralité et de la cleptomanie qui caractérisent de nombreux éléments des forces de sécurité et de défense ; ont donné par cette décision, le quitus aux agents de perpétrer toutes sortes d’exactions sur les pauvres populations", affirme, sous couvert d’anonymat, un soldat en service au camp Alpha Yaya Diallo. "L’état major général de l’armée n’a aucun contrôle sur les troupes. Aucun haut officier n’a la moindre influence sur les soldats. Aucun. Pour preuve, la situation au camp Alpha Yaya Diallo. Depuis lundi, ni le général Kerfalla Camara, ni son adjoint, le général Arafan Camara, encore moins, le général général Kaba 43 Camara, patron de l’Etat major des forces armées de Terre-EMAT, n’ont osé s’approcher de la célèbre garnison qui a porté Lansana Conté au pouvoir en Avril 1984. Aujourd’hui, tous les barons de l’armée cherchent plutôt à sauver leur tête. En réalité, le pays est entre les mains des jeunes soldats. Pendant que la vieille garde prêche dans le désert, en se livrant aux déclarations stériles et politiciennes à la radio télévision. C’est dommage !", notre informateur. Désormais, Lansana Conté qui cherche à sauver son pouvoir menacé par l’insurrection des soldats de camp Alpha Yaya Diallo, se trouve retranché avec son état major dans la forteresse de Kaloum, le reste de la ville étant entièrement entre les mains des soldats incontrôlés, livrant ainsi la population au nouvel ordre militaire impitoyable. Au regard des violations des droits de l’Homme, des libertés citoyennes, de l’insécurité des populations, du viol et du vol des biens des habitants à travers toute la Guinée, il est d’une extrême urgence que l’état de siège instauré, qui n’est en fait qu’une couverture permettant à Lansana Conté d’offrir les Guinéens en sacrifice à une armée qu’il a abandonnée et qui se refuse de regagner les rangs, pour garder le pouvoir, de bannir ce régime d’exception, qui fait plus de mal que de bien au pays tout entier. d'après guineenews.org et aminata.com |
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