01-02-07
Par Andrés Gomez, directeur de Areitodigital (Miami)
La victoire des démocrates qui ont obtenu, aux élections de novembre dernier, la majorité aux deux Chambres du Congrès étasunien devrait pouvoir ouvrir la voie d'un changement de la politique menée au cours des dernières décennies par les gouvernements des Etats-Unis contre le peuple cubain, politique qui a été durcie au cours des 6 dernières années par l'administration Bush. C'est sur cette base qu'Andrés Gomez, journaliste d'origine cubaine qui vit, travaille et milite à Miami pour une amélioration des relations entre le pays qu'il a quitté encore enfant et celui où il réside, nous offre le commentaire suivant :

Un moment propice

Ce changement de majorité est important bien que le soit encore plus le rejet très fort de la majorité du peuple étasunien contre les principales politiques de cette administration. Il se centre, quoiqu'elle ne s'y limite pas, sur le rejet de la politique de guerre qui a caractérisé le gouvernement actuel et qui est la cause de tant de morts et de désolation.

Ce phénomène politique a obligé les principaux dirigeants d'un Parti Démocrate hésitant à prendre position contre la poursuite de l'intervention militaire étasunienne. Ce qui est significatif, c'est que ce ne sont pas seulement les dirigeants démocrates qui prennent position contre cette politique de guerre mais aussi d'importants dirigeants d'un Parti Républicain qui est très préoccupé.

Il est indubitable que la politique étasunienne contre Cuba est une politique qui a raté. En près d'un demi-siècle, elle n'a pas atteint son but principal qui, quel que soit l'aspect sous lequel il se présente, est la destruction de l'indépendance de Cuba. Cette politique - pas plus que l'intervention militaire en Irak - n'a pas atteint et n'atteindra pas son but, même si elle a provoqué et si elle continuera à provoquer - au cas où elle se poursuivrait - de graves atteintes au droit du peuple cubain de vivre en paix et de développer le pays. En même temps, elle va à l'encontre des intérêts immédiats et stratégiques des Etats-Unis, non seulement à Cuba mais dans la Caraïbe et en Amérique Latine. Le développement politique et social de nombreux pays latino-américains ces dernières années est là pour le démontrer.

Cuba, malgré la politique d'agression permanente des Etats-Unis, a réussi à obtenir de grands acquis dans les domaines sociaux, économiques et culturels qui reposent sur la ferme conviction du fait qu'il doit défendre, contre vents et marées, son unité politique, son indépendance, ses libertés et les progrès collectifs que le processus révolutionnaire a permis.

Les acquis des Cubains et des Cubaines pourraient être bien plus grands si la politique immorale d'agression permanente que mènent les Etats-Unis cessait. Le peuple étasunien pourrait tirer beaucoup de ses relations avec le peuple cubain si la politique de guerre du gouvernement changeait et s'il reconnaissait le droit fondamental des autres à l'autodétermination et la paix.

Du point de vue étasunien, la question essentielle est : En quoi la politique menée à Cuba et en Amérique Latine a-t-elle servi les intérêts des Etats-Unis ?

Pour nous, la majorité des immigrés cubains aux Etats-Unis, cette politique a signifié fondamentalement l'angoisse que nous ressentons en pensant au bien-être de nos proches à Cuba, au fait que nos familles et les autres personnes que nous aimons nous manquent.

Alors qu'un minorité sans foi ni loi de notre communauté émigrée qui se caractérise par ses idées revanchardes et par son égoïsme, devient chaque jour plus servile et criminelle car cela lui permet de s'enrichir en violant les droits des nôtres qui vivent à Cuba et notre droit à leur rendre visite, à entretenir des relations libres et normales avec eux et avec le reste de la société cubaine.

Le moment est propice pour qu'ici, à Miami, nous nous joignons au rejet national de la politique de guerre et de violation des droits civils, sociaux et économiques par l'administration Bush.

Unissons-nous et agissons sur le plan politique pour exiger à Miami et à Washington que la politique menée contre le peuple cubain cesse et qu'une autre qui permette des relations normales entre les deux peuples vienne la remplacer.