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Valleyfield: Grande manifestation contre les mises à pied

Eric Smith, Sábado, Febrero 3, 2007 - 21:49

Arsenal-express

Plusieurs centaines de personnes -- voire quelques milliers selon les estimations de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec -- ont participé samedi matin à une importante manifestation populaire dans les rues de la municipalité ouvrière de Salaberry-de-Valleyfield, située à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Montréal, pour dénoncer les mises à pied récemment annoncées par la Goodyear. D'ici quelques mois, la multinationale entend en effet licencier plus de 800 travailleurs et travailleuses à son usine de pneus, sur le millier ou presque qu'elle y compte actuellement (voir Arsenal-express n° 125, le 7 janvier 2007, http://www.pcr-rcpcanada.org/fr/ae/125.pdf).

La manifestation a été organisée par la FTQ afin d'appuyer les efforts du "comité de relance" que la centrale a mis sur pied avec les élus locaux. S'appuyant sur le sentiment juste des travailleurs et de la population locale qui souhaitent que les gouvernements fassent quelque chose pour empêcher les licenciements, la FTQ n'a rien trouvé de mieux que d'exiger que les gouvernements se mettent à plat ventre devant la multinationale et lui allongent des dizaines, voire des centaines de millions de dollars supplémentaires pour la "convaincre" de maintenir la production de pneus à Valleyfield... jusqu'à ce que la compagnie décide que ses profits ne seront plus suffisants et qu'elle menace une fois de plus de mettre la clé dans la porte! L'histoire toute récente a pourtant prouvé que cette stratégie n'amène que des défaites: les généreuses subventions gouvernementales et les nombreuses concessions acceptées par le syndicat local n'ont pas su empêcher la multinationale de programmer des centaines de mises à pied, sans aucune considération pour les "efforts" (unilatéraux) consentis par les travailleurs et travailleuses.

Les maoïstes du PCR ont formé un petit contingent au sein de la manifestation, avec drapeaux rouges et une belle bannière sur laquelle on pouvait lire le slogan: Pouvoir à la classe ouvrière!, accompagné du symbole de la faucille et du marteau et de la signature du parti. Au lieu de s'écraser devant les patrons, le PCR propose d'organiser la résistance et de lutter contre l'ensemble des capitalistes et les gouvernements à leur service. C'est ainsi, et seulement ainsi, qu'on pourra développer un mouvement sérieux, à long terme, pour défendre notre droit au travail et pour mettre fin à un système qui considère les prolétaires comme du papier jetable. Voici donc le texte du tract que les supporters du PCR ont diffusé lors de la manifestation.

* * *

GOODYEAR: LE CAPITALISME FAIT DES RAVAGES
Il nous faut une organisation révolutionnaire de la classe ouvrière.

Vue d'en haut, l'annonce sauvage de Goodyear, c'est une bonne décision. C'est du moins le point de vue et la logique des capitalistes. C'est la même logique qui a été appliquée par les riches propriétaires de Gildan et à Huntingdon. On ferme boutique, les travailleurs et les travailleuses sont des pièces jetables.

Vue d'en bas, du point de vue de la plupart des travailleurs et des travailleuses qui voient leur vie chamboulée, l'annonce est injuste et révoltante. La population s'inquiète, avec raison. On le sait, la décision aura des effets en chaîne sur les salaires et le niveau de vie, surtout dans nos familles ouvrières.

Ni hasard ni accident

Dans la grande industrie du pneu, en 2006, plusieurs annonces de fermetures d'usines dans des pays riches: en Ontario (BF Goodrich, Michelin), aux É.-U., en Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande et en France. La lutte féroce des trois géantes du pneu en Amérique, en Europe et au Japon, se transporte en Asie. Elles adoptent la stratégie de la "nouvelle économie" des capitalistes des pays riches: déplacement et transfert d'une plus grande part de la production industrielle et manufacturière dans des zones de salaires de misère et de faibles redevances des États.

Cette production à bon marché déversée dans les pays à forte consommation procure des profits fabuleux pour les capitalistes, mais des bouleversements épouvantables dans les masses ouvrières. Le vice-président de Goodyear, Rich Kramer, soutient au lendemain de la grève de l'automne, que les fermetures, les mises à pied et les diminutions de salaire imposées aux travailleurs américains et canadiens vont permettre d'économiser 630 millions $ en trois ans. À Valleyfield, ce sont 40 millions $ par année d'économies, selon Radio-Canada.

Malgré les millions offerts en subventions, le plan de 1999 pour Valleyfield a été abandonné. Notre région faisait partie de leur plan, elle n'en fait plus partie. C'est Goodyear qui décide, son privilège fait loi en système capitaliste. Comme chez Gildan, comme à Huntingdon, à Beauharnois et ailleurs.

D'autres patrons veillent au grain

Les élites locales semblent s'inquiéter surtout de l'impact qu'auront les mises à pied sur leur activité commerciale, elles s'agitent et font du bruit, elles multiplient les comités qui vont dans toutes les directions à la fois. La parade et les sparages des politiciens de Québec et d'Ottawa nous rappellent surtout qu'ils préparent des élections. Tout ce beau monde rassure et laisse croire aux travailleurs, aux travailleuses et à la population qu'ils s'occupent de tout. Pour qui?

Leur porte-parole le maire Lapointe de Valleyfield, dans Le Devoir du 27 janvier, parle de trois plans de relance, dont certains sont faits sur mesure pour la quinzaine de compagnies qui salivent à l'idée qu'ils n'auront plus à subir la concurrence salariale de Goodyear, comme l'a souligné Marie Barrette de la Chambre de commerce. Ils pourront profiter, aussi, de la pression à la baisse sur les salaires dans la région. L'échec de la relance de Goodyear ne fera pas tout perdre, car ils espèrent profiter des millions de subventions non utilisés par Goodyear.

Mais que restera-t-il donc pour les travailleurs et travailleuses de la région?

Et les syndicats ouvriers?

La stratégie de collaboration avec la compagnie est une faillite. Depuis les débuts des années 1990, le gros syndicat de la production (SCEP-FTQ) s'est fait le champion du compagnonnage syndicat-patron, avec la signature en 1996 d'un contrat social avec Goodyear. Il renonçait alors à toute grève jusqu'en juin 2007. Depuis ce temps, les attaques de la compagnie sont demeurées sans riposte.

En 1999, la compagnie impose des reculs sur les conditions de travail en retour de promesses d'investissements annoncées en grande pompe par Bernard Landry, le ministre des Finances d'alors. Quelques mois plus tard, la compagnie annule le projet, sans droit de riposte du syndicat.

Tour à tour, les présidents des deux syndicats appellent à l'aide leurs alliés du Parti libéral et du Bloc en appuyant leur candidature au parlement, chef-lieu de l'État capitaliste.

Le 23 janvier dernier, devant la Chambre de commerce de Valleyfield, le porte-parole du syndicat a même raconté avoir tout fait pour aider la compagnie, dans l'espoir qu'on tiendrait compte de leur collaboration exemplaire.

Par exemple, les travailleurs ont été encouragés par leur syndicat à hausser la production (30% depuis trois ans) tout en acceptant des réductions de 300 emplois.

Plus encore, dit-il, les travailleurs ont aidé la compagnie, l'automne dernier, en acceptant le transfert de production (scab) des usines Goodyear, en grève au Canada et aux É.-U.

Cette stratégie et cette logique de collaboration du mouvement syndical, avec les capitalistes, a des impacts incalculables pour la classe ouvrière et la population de la région, de la province et du pays. Nous nous trouvons désarmés, devenus incapables de nous organiser pour mener la lutte immense que les travailleurs doivent entreprendre à grande échelle pour contrer les stratégies des capitalistes.

Nous devons nous opposer radicalement à joindre les rangs des sauveurs de ce système injuste, le capitalisme. Nous devons mener nos luttes de façon autonome. Il faut regrouper les forces anticapitalistes, les travailleurs et les couches populaires, aller à contre-courant et planifier la construction d'une société de justice sociale. Ici comme à l'échelle du globe, il est de plus en plus évident que le capitalisme n'a plus d'avenir, sinon un avenir de misère. La destruction des humains et de la terre doit cesser. Nous pouvons, nous devons nous libérer du capitalisme, ce système infâme. C'est la structure même de la société d'exploitation capitaliste qu'il faut renverser par la force révolutionnaire des masses, la remplacer par une société radicalement différente, une société basée sur les intérêts et le pouvoir de la masse ouvrière, des prolétaires, une société socialiste.

Notre objectif, le socialisme et le communisme

Rappelons que dans une société socialiste qui a comme objectif le communisme, donc l'abolition des classes sociales, les travailleuses et les travailleurs ont arraché le pouvoir à la bourgeoisie par de grands mouvements révolutionnaires de masse. Ils participent à la direction, à la gestion du pays, de la ville, du quartier, des usines, du milieu de travail; ils préparent les changements de production et gardent leur plein revenu lors des transitions. Ça, c'est possible avec la classe ouvrière au pouvoir.

Nous, du Parti communiste révolutionnaire en construction, nous sommes convaincuEs, que la classe ouvrière est la seule force capable de briser le pouvoir de cette minorité très organisée qu'est la bourgeoisie. La classe ouvrière doit prendre conscience qu'elle peut ouvrir les perspectives d'un monde complètement différent, respectueux des humains et de la planète.

Pour réaliser ce projet, il faut une organisation révolutionnaire, un parti solide comme le roc, qui se dévoue et s'appuie sur la classe ouvrière et le prolétariat le plus exploité.

De façon autonome, nous devons nous organiser, pour transformer notre soumission en résistance, nos défaites en victoires, jusqu'à la conquête du pouvoir.

Ici, dans le Suroît et dans le plus grand nombre de villes possible à travers le pays, nous travaillons à créer, à multiplier des comités révolutionnaires que nous souhaitons souder au parti de la classe ouvrière, le PCR, le Parti communiste révolutionnaire.

Joignons les rangs de la révolution!

Dans nos milieux de travail, dans nos milieux de vie, avec nos voisins, nos amis, formons des comités révolutionnaires.

Construisons notre instrument de combat, le Parti communiste révolutionnaire, un parti d'un genre nouveau, un parti maoïste au service de la révolution socialiste!

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Article paru dans Arsenal-express, nº 127, le 4 février 2007.

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