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La volonté et le courage des ouvriers d'Olymel contrastent avec le laissez faire de l'Assemblée nationale ...

PCQ, Jueves, Enero 18, 2007 - 18:51

André Parizeau

En refusant de plier au chantage de leur employeur, les ouvriers d'Olymel ont démontré un..

La volonté et le courage des ouvriers d'Olymel contrastent avec le laissez faire de l'Assemblée nationale mais interpellent aussi l'ensemble de ceux qui, plus à gauche,
voudraient que cela change

En refusant de plier au chantage de leur employeur, les ouvriers d'Olymel ont démontré un courage qui est tout à leur honneur. Leur geste fait en même temps ressortir la passivité et le laissez faire scandaleux de l'Assemblée nationale par rapport au démembrement graduel de notre économie et le drame que cela représente, à chaque nouvelle annonce d'une fermeture d'entreprise ou d'une autre mise à pied massive. Qui plus est, c'est sans parler de l'avenir de plus en plus sombre qui se dessine au loin pour les prochaines générations de Québécois et de Québécois.

Plus que jamais l'absence de réel contrôle de notre économie -- et par ricochet notre extrême dépendance face aux grandes multinationales -- nous frappe en pleine face. La faiblesse également de nos lois en matière de protection des emplois devient chaque jour plus évidente.

Hier encore, c'était Goodyear de Valleyfield qui annonçait l'arrêt de ses opérations. Aujourd'hui, c'est Olymel qui ajoute sa voix pour dire : acceptez des baisses drastiques de salaires, ou on ferme à notre tour. Ces deux derniers exemples ne sont en fait que la pointe de l'iceberg face à une tendance déjà très lourde depuis des années.

Et qu'on ne vienne pas nous dire que ces très grosses compagnies n'avaient pas le choix. Pendant des années, elles ont fait des fortunes sur le dos des Québécois et des Québécoises. Mais aujourd'hui, ce n'est plus assez.

Dans le cas spécifique d'Olymel, la situation est d'autant plus scandaleuse que la compétition -- cette éternelle compétition qui sert à chaque fois d'excuse pour justifier toutes les injustices et tous les excès -- provient non pas de l'étranger, mais bien d'autres compagnies, oeuvrant ici même ou ailleurs au Canada. L'industrie de l'agro-alimentaire, le secteur où oeuvre Olymel, est un secteur déjà très protégé par rapport à d'autres mais cela ne semble pas changer grand chose. Une bonne partie du problème semble en effet découler du fait qu'il existe de très importantes différences de salaires (et d'avantages sociaux) au sein même de ce secteur, entre les usines syndiquées et celles qui ne le sont pas, de même qu'entre les différentes conventions collectives des différentes affiliations syndicales.

Tout cela fait finalement ressortir un autre problème : comment se fait-il en effet qu'il soit toujours aujourd'hui si difficile pour des travailleurs et des travailleuses de se syndiquer ? Comment se fait-il en même temps qu'il n'y ait pas plus de coordination et d'efforts plus concertés entre les syndicats pour développer un meilleur rapport de forces face aux employeurs ? Pourquoi n'avons-nous pas une plus grande uniformisation des conditions de travail comme cela existe ailleurs, tel que dans le secteur des pâtes et papier, du secteur public, etc ? Est-ce que cela ne serait pas justement mieux ? Le mouvement syndical a une réflexion à faire à ce sujet.

Comment se fait-il en même temps que les principaux partis politiques, représentés à l'Assemblée nationale, restent pour l'essentiel inactif face à de tels drames ?

Il faut espérer que les ouvriers d'Olymel ne resteront pas seuls face à une bataille et un enjeu qui concerne au fonds tout le monde. Mais là ne s'arrête pas les constatations dans ce dossier. De plus d'une manière, le courage et la volonté de lutte exprimée par les ouvriers d'Olymel devraient tout autant interpeller l'ensemble des forces qui, plus à gauche, voudraient que cela change au Québec.

Sur le plan plus politique, et face au laissez faire des grands partis représentés à l'Assemblée nationale, ces différentes forces de gauche, en premier lieu desquelles il y a Québec solidaire, devraient accentuer leur réflexion afin de peaufiner leur propre programme pour sortir le Québec de cette situation de marasme économique. Nous mêmes au PCQ, c'est ce que nous essayons de faire depuis quelques temps.

Différentes avenues peuvent être regardés à cet égard. La facilitation des règles, au sein du Code du travail, pour aider à la syndicalisation des non-syndiqués, y compris via la syndicalisation multi patronale qui est en fait une vieille revendication du mouvement ouvrier (et qui fait déjà partie des engagements électoraux de Québec solidaire), de même qu'un renforcement des protections pour les travailleurs et les travailleuses en cas de mises à pied massives et/ou de fermeture, sont certainement des avenues à considérer. À défaut d'empêcher les fermetures et les mises à pied massives, les travailleurs et les travailleuses auraient au moins un peu plus de moyens pour se défendre.

Depuis des années, les syndicats proposent des choses à cet égard mais tout cela a plutôt tendance à rester lettre morte sur le plan politique.

Il nous faudrait également un plan d'ensemble pour relancer tout le secteur manufacturier au Québec. C'est là un autre point important que le mouvement syndical souligne de plus en plus avec insistance et qui tombe sous l'évidence; cela fait d'ailleurs partie du plan en six points qui est proposé sur le site du PCQ (et que nous vous encourageons à consulter si cela n'est pas déjà fait; voir notre raccourci à ce propos dans la colonne de gauche de cette page). Le renforcement de nos lois, au niveau du Code du travail, en fait également partie.

Mais il faudrait également se pencher sur une question, au fond, encore plus cruciale, de manière à s'adresser un peu plus directement à la source du problème. Je parle ici de la manière dont on pourrait reprendre en main les rennes et le contrôle sur notre économie, à défaut de quoi on ne pourra jamais être vraiment maîtres chez nous et arriver à changer vraiment les choses. Comment pourrons-nous, en effet, changer cette société pour le mieux si nous ne contrôlons pas beaucoup mieux tous les principaux leviers de développement économique ? Déjà avec le dossier de Goodyear, nous posions la question; l'urgence de mettre un terme au démembrement de notre économie et de reprendre le contrôle de notre économie est au coeur du plan en six (6) points mentionnés plus haut.

Chaque jour vient confirmer un peu plus cette pertinence . Nous communistes, avons toujours dit qu'il ne saurait y avoir de véritable démocratie sans que celle-ci s'applique à tous les aspects de notre société, y compris au niveau économique. La démocratie, cela ne se limite à voter aux quatre ans ! Cela doit aussi se refléter au niveau de la propriété des moyens de production et de ce qui fait tourner notre économie. Il est à espérer qu'il y aura de plus en plus de gens pour reprendre ce discours.

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