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Hugo Chavez l'emporte haut la main, Une gifle de plus à la figure de George W. BushPCQ, Lunes, Diciembre 4, 2006 - 12:07 (Reportage ind. / Ind. news report | Elections & partis | Globalisation | Politiques & classes sociales)
CEC
C'est par une large majorité et au grand dam des États-Unis qu'Hugo Chavez a une fois de plus remporté les élections présidentielles au Venezuela. Cette victoire confirme en même temps la force du vent de gauche qui souffle sur l'Amérique Latine.
Temos Olivas est catégorique : avec l’élection présidentielle de ce 3 décembre « ce n’est pas seulement le futur du Venezuela qui est en jeu, mais de toute l’Amérique latine ». Selon l’ex-guérillero du Mouvement urbain de libération, qui milite aujourd’hui au MVR, le parti électoral du président Hugo Chavez, la politique régionale de Caracas est un camouflet pour « les Yankees qui ont toujours cru que ce continent était leur arrière-cour ». Renationalisation de l’entreprise pétrolière PDVSA, rapprochement idéologique et partenariats avec Cuba, le chef de l’État vénézuélien a pris en quelques années le flambeau de l’alternative à la mondialisation capitaliste et à l’impérialisme.
Pour ce faire, Hugo Chavez s’est fait le chantre de l’intégration régionale. Edgardo Ramirez, directeur de l’Institut de hautes études diplomatiques Pedro-Gual (IAED), en précise les objectifs : « L’utilisation souveraine des ressources stratégiques et la promotion de programme d’intégration sociale pour lutter contre la pauvreté. »
Depuis 1823, la doctrine de Monroe, à partir de laquelle les États-Unis ont instauré leur hégémonie sur le continent, s’est traduite par une spoliation en règle des ressources naturelles du continent. Et l’Amérique latine a servi plus récemment de laboratoire au néolibéralisme... Avec des conséquences toujours prégnantes dans le pays : « La dette externe, explique Edgardo Ramirez, atteint environ 700 000 millions de dollars et la pauvreté atteint des niveaux critiques. » Mais, aujourd’hui, le vent tourne. Après le Venezuela, le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Chili, la Bolivie, le Nicaragua et, depuis dimanche, l’Équateur, ont porté au pouvoir des présidents de gauche ou de centre gauche. « Ces changements matérialisent la lutte historique des secteurs opprimés de la société », souligne Edgardo Ramirez.
Caracas devient ainsi une pièce maîtresse de la nouvelle configuration latino-américaine, en bouleversant la nature des partenariats régionaux : l’équité remplace la concurrence. En 2004, le Venezuela et Cuba ont lancé l’ALBA (Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique), rejoints depuis par la Bolivie d’Evo Morales, fondée sur la mise à disposition des ressources et des services de chacun de ses pays. Parallèlement à l’ALBA, le Venezuela a rejoint cette année le Mercosur en avançant, au sein de cet organisme qui reste dominé par l’idéologie libérale, quatre principes : la solidarité, la coopération, la complémentarité productive et la défense de la souveraineté.
La récupération de l’entreprise exploitant l’or noir a constitué un levier de pouvoir indéniable pour le Venezuela, alors qu’hier encore « la rente pétrolière se partageait entre une élite et les multinationales étrangères », rappelle Temos Olivas. Le développement des politiques sociales mais surtout le concept de « pluripolarité », avancé par Caracas, comme « instrument pour affronter les hégémonismes » rencontrent une adhésion dans la région, estime le directeur de l’IEAD pour expliquer les raisons du leadership vénézuélien. En témoigne la mise en échec du projet de Zone de libre-échange pour les Amériques (ZLEA) des États-Unis, contraints de réviser à la baisse leurs ambitions en créant des traités bilatéraux de libre commerce (TLC).
Si à l’heure actuelle le Pérou et la Colombie ont cédé aux sirènes de Washington en signant des TLC, la victoire de Rafael Correa en Équateur pourrait bouleverser la donne au sein de la Communauté andine des nations (CAN). L’Équateur avec la Bolivie et le Venezuela, qui a claqué la porte de l’organisme estimant que la signature des TLC par Lima et Bogota rompait avec les fondements de la CAN, pourraient constituer un nouveau sous-bloc majoritaire dans la région. Mais dans la dynamique vénézuélienne face aux ingérences américaines, souligne encore Edgardo Ramirez, c’est « le rôle des mouvements sociaux qui est fondamental. Car c’est sur lui que repose la continuité du projet historique d’intégration ».
* Les faits et les citations utilisées dans ce document proviennent d'un article publié dans le journal communiste français L'Humanité, au cours des derniers jours de la campagne électorale au Venezuela et signé par Cathy Ceïbe.
[ EDIT (Mic pour le CMAQ) * ajouté les thèmes: Globalisation | Politics * placé dans Fil de presse car il s'agit de décrire la réalité actuelle ]
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