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Buffet royal après les présidentielles françaises de 2007?

usager-administré, Viernes, Noviembre 24, 2006 - 05:43

Usager-administré (France)

Après l'élection de Ségolène Royal aux « primaires » du Parti Socialiste Français, c'est une autre ancienne ministre, la secrétaire nationale du Parti Communiste Marie-George Buffet, qui recherche l'investiture d'une certaine « gauche ». Elle appelle à « battre la droite », à « ne pas laisser les clés de la République à Nicolas Sarkozy » et, le moment venu, à « constituer un gouvernement ». Avec le Parti Socialiste, forcément. Dans une ligne similaire, une troisième ancienne ministre, la candidate des Verts Dominique Voynet, invite Nicolas Hulot à devenir un « partenaire » de son parti. C'est une véritable réédition du gouvernement Jospin de 1997-2002, que nous proposent ces trois ministres de l'époque. On peut même se demander si des ministres « centristes » de l'UDF ne figurent pas dans le même menu. L'ennui, c'est que cette « gauche plurielle », on l'a déjà vue à l'œuvre. Pour ne pas parler d'une éventuelle participation de l'UDF. Pire encore, des silences troublants caractérisent invariablement les déclarations pré-électorales des dirigeant(e)s de ce spectre politique la de « gauche hors PS ».

Dans un entretien publié par l'Humanité le 23 novembre, Marie-George Buffet reproche à Ségolène Royal de porter « des propositions marquées par un renoncement à changer profondément les choses », mais ne souffle mot sur les déclarations de la candidate socialiste préconisant des « camps » pour certains jeunes, l'encadrement « militaire » de ces derniers ou encore des contraintes de présence intégrales pour les enseignants du secteur public. Ou contre les « droits acquis » et en faveur du droit, pour les chefs d’établissement, de « choisir » (recruter, donc) les enseignants : une logique qui mène, entre autres, à la suppression pure et simple du statut général des fonctionnaires.

On ne peut pas sérieusement prétendre que Ségolène Royal n'envisage pas des « changements ». Le problème réside dans leur nature. Mais, justement, ce débat ne semble pas intéresser la dirigeante du Parti Communiste qui martèle : « La volonté de battre la droite est très forte. (...) si je disais aux familles en attente d'un logement que notre rassemblement n'aspire qu'à témoigner du bien-fondé de nos propositions ou à faire émerger une union de la gauche de la gauche, elles diraient : " Dans quel monde vit-elle ? Ne voit-elle pas l'urgence de battre la droite ? " (...) Notre rassemblement doit clairement viser une majorité populaire pour constituer un gouvernement... ». On ne peut pas être plus claire, quant à la volonté de l'intéressée de faire partie d'un gouvernement avec le Parti Socialiste. Voire même, avec l’UDF qui a amorcé un rapprochement avec la « gauche »…

Outre les « oublis » sur Ségolène Royal, Mme. Buffet passe sous silence des informations « sans importance » telles que l’appartenance de Laurent Fabius à la Trilatérale ou encore la présence de nombreux responsables du Parti Socialiste, à commencer par Dominique Strauss-Kahn, dans un cercle d’influence français comme le Siècle, avec notamment les principaux dirigeants des milieux financiers et des multinationales. Pareil sur la participation constante de dirigeants de l’UDF à ces mêmes réseaux. Malheureusement, les pratiques de désinformation de l’électorat n’ont pas changé d’un pouce en une quarantaine d’années. On a affaire aujourd’hui à des procédés analogues à ceux qui, jadis, avaient laissé la grande majorité des citoyens dans l’ignorance ou l’oubli d’éléments « gênants » du passé du candidat aux présidentielles François Mitterrand ou de son entourage, ainsi que de ses rapports réels avec l’extrême-droite ou avec les anciens putschistes d’Alger. Lire, à ce sujet, « La main droite de Dieu » d’Emmanuel Faux, Thomas Legrand et Gilles Pérez, Seuil 1994. Quant à l’existence de réseaux comme le Siècle ou la Trilatérale, combien d’électeurs étaient au courant en 1981 ou 1988 ? Quel pourcentage le sait, encore à ce jour ? Les médias ne sont guère bavards.

Sur le programme qu’on nous propose, il y a également de quoi tomber assis. Changer le système social ne semble plus intéresser un parti qui se dit « communiste ». Vingt-cinq ans passés après l'élection de François Mitterrand, Marie-George Buffet refait le coup d'un « programme minimal », mais très au rabais par rapport à celui diffusé dans les années 1970 et jamais réalisé. A présent, ce que réclament « ces millions d'hommes et de femmes qui veulent battre la droite ", c'est : " que la gauche agisse contre les délocalisations, la précarité, l'insécurité... (...) le SMIC à 1500 euros tout de suite, l'augmentation des salaires et des minima sociaux, une sécurité sociale universelle, des moyens pour l'école... » Etc... Triste bilan si, vingt-cinq ans après la formation du gouvernement d'Union de la Gauche de Pierre Mauroy avec plusieurs ministres du Parti de Mme. Buffet, on en est là ! Et après vingt-cinq ans d'alternances électorales systématiques, où des citoyens désespérés ont très majoritairement choisi l'abstention et le vote sanction, que propose la secrétaire nationale du Parti Communiste ? Pour l'essentiel, reprendre les mêmes et recommencer. A ceci près, qu'elle a besoin de compenser sa propre perte d'influence électorale par des alliances dans le milieu politique dit « antilibéral ».

Mais quelles instances ont engagé les poursuites qui, en 2001, ont conduit à la condamnation de José Bové à des peines de prison ferme ? Précisément, le ministère public et un centre de recherche public (le CIRAD), sous un gouvernement à la politique clairement « pro-OGM » mais dont Marie-George Buffet, Ségolène Royal et Dominique Voynet faisaient partie. Un gouvernement dit « de gauche plurielle » mais qui, à l'époque, a battu un record de privatisations, de développement de la précarité, de mesures antisociales et d’embrigadement (y compris, la LOLF que la « droite » a appliquée avec diligence), ou encore de dispositions répressives ou tendant à rendre plus expéditif et sommaire le fonctionnement de la justice et des administrations... et a fini par être abandonné par les électeurs en avril 2002.

Dans ces conditions, le discours « gnagnagna la droite... » relève de la pure démagogie. La situation de plus en plus catastrophique du pays est le résultat d’une seule politique, menée successivement et invariablement par des gouvernements de « droite » et de « gauche » suivant les avatars électoraux. Pas seulement sur le plan économique et social, mais aussi sur celui de l’exercice des droits civiques et du respect des personnes.

Les « élites » de l'Union Européenne et du Conseil de l'Europe ne s'y sont pas trompées, lorsque, le lendemain quasiment de l'échec du référendum sur le projet de Traité Constitutionnel Européen, elles ont envoyé le Commissaire européen aux Droits de l'Homme Alvaro Gil-Robles voir « ce qui se passe en France ». Non pas qu'elles n'en étaient pas au courant, mais pour adresser un avertissement aux milieux dirigeants français. L'oligarchie, les multinationales, les réseaux du monde des finances… ont de bonnes raisons de s'inquiéter de la perte de contrôle de la situation par une classe politique disposant d’un soutien inconditionnel des médias et d’énormes moyens de propagande, et qui avait fait campagne pour le « oui » de manière très consensuelle. La France peut-elle un jour devenir une poudrière ? Sans doute, des « voisins » s’interrogent à ce sujet. D’habitude, les « élites » européennes évitent de trop s’égratigner mutuellement, mais cette fois-ci...

Alvaro Gil-Robles n’a pas hésité à démonter le lieu commun souvent brandi par les institutions de la « pensée unique » française, comme quoi il n'y aurait pas en France de violations des droits de la personne. Son rapport de visite dresse, notamment, un saisissant tableau sur les prisons dont voici quelques extraits :


« Je ne pense tout simplement pas que les personnes privées de liberté doivent être traitées moins bien que leurs concitoyens qui n'ont pas commis de fautes... (...)

(...) la prison est une punition provenant de la société à l'égard d'une personne qui a transgressé ses lois. Mais ce n'est en aucun cas une vengeance de la société et ne doit pas le devenir. C'est aussi pourquoi je suis fermement opposé à la peine de mort qui relève de la vengeance et non de la punition. Le fait même de priver la personne de sa liberté, de lui interdire de disposer de ses actes et de sa liberté de mouvement constitue une punition suffisante et très dure. Dès lors, la volonté de certains de faire à tout prix en sorte que les conditions de détention soient dures ne peut s'expliquer que par la volonté de se venger de la personne déjà punie. Dans une société démocratique, de tels agissements n'ont pas lieu d'être...(...)

Durant ma visite en France, je me suis rendu dans sept établissements pénitentiaires. (...) Mon impression générale reste assez mitigée...(...)

Dans la grande majorité des lieux visités, des plus anciens, tels que la prison de la Santé, aux plus récents, comme la prison du Pontet ouverte en 2003, le nombre de détenus dépassait le nombre de places initialement prévu pour ces établissements....

Ce douloureux constat est la conséquence des développements caractéristiques de la société française en ces dernières décennies. Il est avant tout lié à deux causes principales : l'augmentation du nombre de condamnations et des longueurs des peines d'un côté, et d'un autre, un manque de financement pour accompagner cette tendance...

(...) que veulent dire les chiffres précités ? Ils démontrent avant tout que cette prison [Fleury-Mérogis] héberge 230 détenus de plus qu'elle ne peut en accueillir. Ils signifient également que ces 230 personnes se trouvent dans des conditions différentes de celles prévues par la loi. Elles n'ont pas assez de place dans les cellules, leur accès aux activités, déjà assez limitées, risque d'être restreint. Bref, leur vie devient plus difficile encore...

(...) certaines scènes que j'ai pu observer lors de ma visite ont été très dures et choquantes. Elles résultent en grande partie des problèmes de surpopulation, qui privent un grand nombre de détenus de l'exercice de leurs droits élémentaires...

(...) les cellules insalubres, les sanitaires en mauvais état, le nombre réglementé de douches que les prisonniers peuvent prendre par semaine, le linge et les couvertures médiocres nous ont été dénoncés sur la quasi-totalité de notre visite. Il m'a été difficile de recevoir des plaintes au début du XXIème siècle en France décrivant l'insuffisance du nombre de douches et l'impossibilité d'en prendre une quotidiennement, même en été à un moment où les températures sont souvent caniculaires...

(...) j'ai été choqué par les conditions de vie observées à la Santé ou aux Baumettes. Ces établissements m'ont semblé particulièrement démunis. Le maintien de détenus en leur sein me paraît être à la limite de l'acceptable, et à la limite de la dignité humaine...

(...) j'ai été très étonné que dans un très grand nombre de commissariats visités, les gardés à vue dorment à même le sol, aucun matelas, aucun linge ne leur étant fournis. J'ai posé plusieurs fois des questions pour connaître les raisons d'une telle situation de misère. Je me suis retrouvé face à plusieurs réponses qui n'ont fait que rajouter à la confusion.

(...) lors de la visite de la prison de la Santé, j'ai visité une cellule dans laquelle se trouvaient 3 personnes, toutes d'origine étrangère. La cellule présentait des signes de grande vétusté et n'était visiblement pas destinée à accueillir un tel nombre de détenus. Deux lits étaient superposés ; un troisième était placé dans un endroit peu approprié pour le recevoir, c'est-à-dire à proximité (quasiment en face) des sanitaires. D'ailleurs, les sanitaires, en très mauvais état et datant d'une autre époque, auraient été séparés du reste de la cellule par des cloisons de fortune posées par les détenus eux-mêmes, selon leurs dires. Vu le caractère plus qu'artificiel de cette séparation, l'origine de cette dernière ne fait aucun doute. La cellule était très mal aérée, le linge de lits d'une qualité et d'une fraîcheur douteuses. De plus, selon les détenus, ils exerçaient une activité professionnelle (travaux de conditionnement) dans la cellule même.... »

(fin de citation)

Etc... pour ne reprendre que des extraits sur les conditions matérielles de détention, et félicitons-nous si ce rapport au plus haut niveau européen peut aider les victimes du système carcéral français ! C’est rare que les institutions européennes nous apportent quelque chose de positif, alors pour une fois…

D’ailleurs, dans ses considérations générales, avant d'aborder la question des prisons, Alvaro Gil-Robles souligne d'emblée : « La France, souvent considérée par un grand nombre d'Européens comme la Patrie de Droits de l'Homme (...) n'en reste pas moins traversée par des difficultés persistantes, voire récurrentes, ainsi que l'illustre le nombre important d'affaires portées devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme. » . Une situation qui existait déjà bien avant l'arrivée du gouvernement Raffarin, et pourtant, il convient de préciser que la CEDH rejette par des procédures sommaires, sans aucune motivation circonstanciée, la plupart des recours qu’elle reçoit. En ce qui concerne les prisons, c’est en réalité un problème connu depuis longtemps, notamment par des rapports de 1993 et 1998 du Comité européen pour la prévention de la torture ou par des textes de l’Observatoire international des prisons. Il ne s’agit donc pas d’une conséquence de l’action, ou de la passivité, d’un seul gouvernement. Loin de là…

Rappelons aussi que c’est sous François Mitterrand, et alors que le Parti Communiste faisait partie du gouvernement, que la Présidence de la République, dont Ségolène Royal était déjà une proche collaboratrice (chargée de mission en 1982-88), a mené à terme l’opération de promotion du Front National, ce qui n’a pas incité l’actuelle candidate du PS à quitter l’Elysée. Pas plus que l’affaire du Rainbow Warrior, avec ses incroyables rebondissements depuis 1985. La montée du Front National a notamment aidé Mitterrand et ses collaborateurs à faire passer une politique de casse sociale, polarisant les militants autour de la « défense de la démocratie, le moins mauvais des systèmes ». Et, encore à ce jour, Ségolène Royal se réclame haut et fort de la
« lignée mitterrandienne »
.

Certes, si la « gauche » l'emporte en 2007, les trois anciennes ministres que sont Ségolène Royal, Marie-Georges Buffet et Dominique Voynet pourront s'offrir ensemble un buffet royal à l'Elysée. Joli festin, pour des politiciennes qui ont en commun, précisément, cette condition d'anciennes ministres et les intérêts de carrière qui en découlent. C'est cela, la politique gagne-pain. Mais qu'est-ce que le citoyen « de base » en a à cirer ?

Mes voisins de pallier et moi, nous avons aussi quelque chose en commun : nous ne sommes pas des anciens ministres. Il semblerait que c’est le cas de beaucoup de Français. A chacun son truc.

Usager-administré

ugr...@yahoo.fr



Asunto: 
La lettre de José Bové
Autor: 
usager-administré
Fecha: 
Lun, 2006-11-27 00:36

http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/article.php3?id_article=630

Lettre de José Bové aux collectifs

Montredon, le 23 novembre 2006

Chers ami(e)s, cher(e)s camarades,

Il y a six mois, j’ai fait savoir que j’étais disponible pour incarner, sur le bulletin de vote de l’élection présidentielle, notre rassemblement unitaire de la gauche anti-libérale.

J’ai immédiatement précisé que, pour créer les conditions d’une dynamique populaire et électorale autour d’une stratégie et d’un programme communs, il convenait de mener une campagne collective rassemblant, sur une même tribune, toutes les forces qui avaient contribué au succès du « non de gauche », le 29 mai 2005, de la Lcr aux socialistes anti-libéraux.. Et j’ai ajouté aussitôt que ma démarche n’était pas personnelle mais que, pour garantir l’unité la plus large possible, il ne pouvait être question de se ranger derrière le porte-parole de telle ou telle composante de notre rassemblement.

Comme d’autres, en tant que syndicaliste et acteur du mouvement social anti-libéral, je pense pouvoir servir d’accélérateur à une dynamique de rassemblement qui a un objectif plus ambitieux que de faire un simple score de témoignage.

Six mois plus tard, force est de constater que les forces de la division l’ont provisoirement emporté sur les forces de l’unité.

Le Parti communiste veut imposer Marie-George Buffet comme candidate et ne lésine pas sur les moyens pour parvenir à ses fins. Il a multiplié la création de collectifs qui ne représentent, localement, que la sensibilité communiste. Il mène campagne de manière autonome, en parallèle de quelques grands meetings unitaires. Il se livre à des pratiques d’un autre âge en refusant, par exemple, de valider le procès-verbal d’une réunion de notre collectif national au cours de laquelle l’écrasante majorité des participants a fait savoir que Marie-George Buffet ne pouvait pas incarner, sur le bulletin de vote, la richesse de notre rassemblement.

La Lcr, de son côté, vient de confirmer son engagement dans une campagne autonome avec Olivier Besancenot comme candidat. Elle multiplie les arguments pour justifier un prétendu désaccord de fond sur notre orientation commune. Elle pratique l’unité à la carte, un pied dedans, un pied dehors, sans rechercher les voies et les moyens d’une campagne réellement unitaire. Elle préfère se mesurer électoralement au Parti communiste plutôt que de répondre, de manière collective, à l’espérance née de notre succès commun victorieux dans le combat contre le projet libéral de Constitution européenne.

Le Parti communiste et la Lcr ont pris la responsabilité de casser la dynamique unitaire et, par voie de conséquence, de renoncer à répondre aux attentes des couches populaires les plus frappées par les dégâts de la mondialisation libérale.

Je le regrette profondément. Acteur du mouvement social et du combat altermondialiste depuis de longues années, je considère qu’il est temps de traduire nos mobilisations dans l’espace politique et électoral. Notre responsabilité fondamentale reste en effet de ramener dans la camp de la gauche les millions d’électeurs et d’électrices qui, déboussolés par vingt-cinq ans d’alternance sans changement fondamental de leurs conditions d’existence, ont progressivement choisi de déserté les urnes ou de disperser leurs voix jusqu’à l’extrême droite. Le 21 avril 2002, la gauche a perdu parce qu’elle n’avait pas su répondre aux attentes des citoyens et citoyennes les plus touchés par la précarisation sociale généralisée.

Toutes celles et ceux qui souffrent socialement n’attendent pourtant qu’une seule chose : une perspective crédible de changement qui ne se résume pas à quelques aménagements du système économique. Sans remise en cause radicale des logiques économiques libérales qui, des décisions de l’Omc jusque dans la vie quotidienne, conduisent à la marchandisation des services publics, au dumping social, à la croissance vertigineuse des inégalités, il n’y a d’autre issue que le renoncement à changer vraiment la vie. Entre la simple alternance et la véritable alternative anti-libérale, il existe un fossé qui nous sépare d’une gauche plus encline à gérer le pouvoir qu’à engager la transformation sociale.

Pour donner sens à ce combat pour une alternative anti-libérale, il nous faut impérativement créer les conditions d’une dynamique populaire et électorale. C’est mal parti.

Les difficultés pour rassembler des courants, des sensibilités, des personnalités engagés dans notre combat commun sont compréhensibles. L’unité est un combat. Mais force est de constater que le processus engagé débouche aujourd’hui sur une impasse. La multiplication des candidatures aboutit à brouiller plutôt qu’à clarifier notre perspective, prêtant le flanc à des critiques ironiques de la part de celles et de ceux qui ont parié depuis longtemps sur notre échec. En s’enfermant dans la méthode dite du « double consensus », le collectif national a pris le risque de donner une image plus groupusculaire que populaire de notre rassemblement. Il a beaucoup trop tardé à dire ouvertement que la candidature de Marie-George Buffet était incompatible avec une logique unitaire.

J’ai proposé, sans succès, que nous mobilisions toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans notre démarche pour choisir le candidat ou la candidate la mieux à même de porter notre message dans le cadre d’une campagne collective. Il ne s’agissait nullement de désigner des vainqueurs ou des vaincus mais de faire participer activement les citoyens et les citoyennes à la dynamique unitaire. C’était, aussi, une manière de construire un rapport de forces populaire. La résistance à cette proposition qui prend pourtant d’autant plus de sens que le parti socialiste a su désigner, à sa manière, sa propre candidate témoigne d’une incompréhension des attentes citoyennes en matière de participation active aux choix politiques.

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Pour l’heure, et sous réserve d’événements qui changeraient profondément la situation actuelle, j’ai donc décidé de retirer ma proposition d’incarner notre rassemblement sur le bulletin de vote de l’élection présidentielle.

Je n’entends pas, en effet, continuer de servir d’alibi unitaire à d’autres desseins, partidaires ou personnels. Je n’entends pas non plus semer des illusions auprès des amis et des camarades qui viennent, toujours très nombreux, soutenir la démarche de rassemblement dans les meetings. Je n’entends pas m’engager pour autre chose qu’une démarche unitaire et populaire visant à modifier durablement, à l’occasion de l’élection présidentielle, la donne électorale à gauche.

Je poursuivrai naturellement le combat avec vous toutes et tous, sur les bases stratégiques et programmatiques qui sont les nôtres. La création des collectifs unitaires est le signe d’une volonté de construire une espace politique nouveau, après la victoire des collectifs du « non », il y a dix-huit mois. Nous trouverons ensemble, j’en suis sûr, les voies les plus adéquates pour participer activement aux prochaines échéances électorales législatives, municipales et cantonales, à l’occasion desquelles nous espérons bien porter haut et fort le message de la gauche anti-libérale.

Fraternellement,
José


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Asunto: 
Voynet et Royal
Autor: 
usager-administré
Fecha: 
Lun, 2006-11-27 00:48

"... avec une gauche renouvelée", à savoir, les mêmes qu'en 1997-2002 à quelques têtes près!

http://permanent.nouvelobs.com/politique/20061126.FAP6684.html

Dominique Voynet juge Ségolène Royal "apte" à présider la France avec une équipe de gauche

AP | 26.11.06 | 20:01

PARIS (AP) -- La candidate des Verts à l'Elysée, Dominique Voynet, a jugé dimanche que son adversaire socialiste Ségolène Royal était "apte" à être présidente de la République. "Je pense que Ségolène Royal, en équipe, avec une gauche renouvelée, refondée (...) elle est parfaitement capable d'assurer ce genre de travail", a déclaré Dominique Voynet au "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI".

"Oui, franchement, je pense qu'elle est apte", a-t-elle affirmé, quelques heures après l'investiture officielle de Ségolène Royal lors d'un congrès à la Mutualité, à Paris. Après cette désignation, Dominique Voynet "espère qu'on va enfin passer à autre chose" que le duel Ségolène Royal-Nicolas Sarkozy. "Le temps de la campagne est en train d'arriver. Ca y est, ça commence", s'est-elle réjouie.

(...)


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Asunto: 
Réponse de la LCR à Bové
Autor: 
usager-administré
Fecha: 
Lun, 2006-11-27 01:02

http://www.lcr-rouge.org/breve_actu.php3?id_breve=774

Réponse à José Bové

José Bové a envoyé une lettre à toutes les composantes du mouvement pour des candidatures unitaires, dont la LCR. Voici notre réponse...

A José Bové

Cher camarade,

Comme toutes les autres composantes, nous avons bien reçu ta lettre annonçant le retrait provisoire de ta candidature au rassemblement des antilibéraux.

Si nous comprenons bien un certain nombre de tes arguments concernant les méthodes du PCF pour imposer sa candidate, en revanche, nous tenons évidemment à répondre précisément aux critiques que tu exprimes à notre égard.

Nous n’avons pas « multiplié les arguments pour justifier un prétendu désaccord ». Nous avons, dès le mois de mai 2006, précisé qu’une candidature unitaire, donc commune avec le PCF, supposait de clarifier les rapports vis-à-vis du PS et de s’engager clairement à ne pas participer à un gouvernement ou à une majorité parlementaire avec le PS. Le 10 septembre, la réunion nationale des collectifs n’a pas voulu introduire cette clarification dans le texte « ambition et stratégie ». Nous avons décidé de ne pas le ratifier. Ce texte laisse ouvert la possibilité pour le PCF, principal partenaire organisé au sein des collectifs, de s’intégrer dans une majorité parlementaire dominée par le PS. Nous n’avons pas changé d’avis. Bien au contraire, la désignation de Ségolène Royal, souligne à quel point il ne saurait être question de collaboration gouvernementale et parlementaire avec le PS. Aucune des ruptures avec le libéralisme qui sont nécessaires pour répondre aux attentes populaires ne pourront se faire dans un tel cadre d’alliance. Et c’est logique d’ailleurs, sinon comment expliquer que les dirigeants socialistes aient appelé à voter « oui » au référendum du 29 mai pendant que nous menions ensemble une bataille exemplaire et victorieuse pour le « non. Les déclarations de Marie George Buffet en faveur du rassemblement de toute la gauche sur une orientation antilibérale se multiplient. La direction du PCF a fort logiquement expliqué à plusieurs reprises qu’il y avait une divergence stratégique majeure avec la direction de la LCR. Il n’y a donc pas de « prétendu » désaccord avec la direction du PCF mais un désaccord, hélas, nié ou minimisé par la plupart des membres du collectif national. Le problème pour nous n’est donc pas de « nous mesurer électoralement avec le PCF », compétition bien dérisoire au regard des enjeux. Il est bien d’œuvrer au rassemblement. Mais au rassemblement dans la clarté. Tout le monde sait que nous avons indiqué depuis le début que nous étions prêts à retirer la candidature d’Olivier Besancenot si un accord était trouvé. Contrairement au PCF, nous n’avons pas proposé une seule fois que notre porte parole soit le candidat qui permette le rassemblement de toutes et de tous et comme toi, nous n’aimons pas beaucoup les méthodes de passages en force que tu reproches à la direction du PCF de pratiquer. Est-il besoin de rappeler que pour nous la question n’est pas une question de casting. Nous ne sommes pas d’accord avec l’orientation stratégique que défend Marie George Buffet et nous regrettons que tu n’en dises rien dans ta lettre. Dans tes déclarations, notamment au meeting du Mans, tu avais pourtant, concernant le PS, utilisé des formulations plus proches de notre position que de celle du PCF. , ce que notre dernière Direction Nationale n’avait pas manqué de noter.

Ce que nous regrettons, c’est que nous ayons été bien isolés pour mener cette discussion de fond avec le PCF, le 10 septembre et après. Car c’est bien cette discussion sur le fond qui aurait permis de rendre lisible les débats sur le nom du candidat. Sinon on donne à une échelle de masse à voir un spectacle peu réjouissant : celui des querelles de personnes.

Nous sommes disponibles pour poursuivre la discussion. Avant, comme pendant et après les présidentielles, parce que nous voulons que se rassemblent les forces anticapitalistes qui, côte à côte, organisent au quotidien la résistance aux politiques libérales et veulent changer la société. Le rassemblement des forces anticapitalistes, féministes, écologistes, internationalistes est bel et bien une nécessité. Mais pour qu’il soit effectif et durable, il se doit d’être clair, radical et sourd aux sirènes de l’enlisement institutionnel, d’un soit disant réalisme qui prépare toujours les plus cruelles désillusions.

Fraternellement,

La direction de la LCR.

Paris, le 24 novembre 2006


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Asunto: 
Hollande
Autor: 
usager-administré
Fecha: 
Lun, 2006-11-27 01:13

Royal - Buffet - Voynet, ça ressemble bien à une offensive concertés du lobby de 1997-2002 :

Reuters, dimanche 26 novembre 2006, 14h34

François Hollande définit les conditions de la victoire du PS

(...)

François Hollande a également souhaité le rassemblement de toute la gauche. "Faisons le rassemblement avant pour faire l'union après", a-t-il souhaité.

(...)


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Asunto: 
Contre le verrouillage politique
Autor: 
usager-administré
Fecha: 
Lun, 2006-11-27 01:18

Lire aussi, sur le Blog de De ço qui calt ? :

http://360.yahoo.com/quicalt

Buffet, Royal, Voynet, présidentielles de 2007 et verrouillage de la politique française

Après l'élection de Ségolène Royal aux primaires du Parti Socialiste le 16 novembre et le discours de Marie-George Buffet du 20 novembre au Conseil National du Parti Communiste, il semble bien qu'un tournant s'opère avec le retour en force, au sein de la « gauche », de la continuité d'inspiration mitterrando-jospinienne. Ces derniers jours ont été particulièrement mouvementés pour les courants que l'on répertorie comme « antilibéraux », « altermondistes », « gauche de la gauche »... et qui se trouvent confrontés à un véritable fait accompli. Au delà de divergences de façade et rivalités, un véritable front de la « gauche plurielle » de 1997-2002, incarné par Ségolène Royal, Dominique Voynet et Marie-George Buffet, se profile avec en prime une possible « ouverture au centre ». Pour le « rassemblement antilibéral », c'est à prendre ou à laisser. Mais peut-être aussi, la dernière chance de procéder à une réflexion autocritique salutaire.

(...)


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