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Immigration Canada continue d'empêcher Mohamed Cherfi d'entrer au Canada

Anonyme, Viernes, Noviembre 10, 2006 - 11:13

Comité de solidarité avec Mohamed Cherfi

Montréal, 10 novembre 2006. – « Les autorités canadiennes de l'immigration continuent d'user de leur pouvoir arbitraire pour empêcher Mohamed de fouler le sol canadien. Il a pourtant été reconnu réfugié politique par les États-Unis, il y a un an et demi, preuve du caractère non fondé de la décision d'Immigration Canada de lui refuser le refuge politique », souligne Louise Boivin, la conjointe de Mohamed Cherfi.

On se souviendra qu’un large mouvement de contestation a surgit au moment où, en mars 2004, Mohamed fut expulsé manu militari du sanctuaire de l'église unie St-Pierre à Québec et déporté vers une prison américaine. Il a été emprisonné 16 mois, avant d'être reconnu réfugié politique par le tribunal d'appel de l'immigration américaine. Près de trois ans après sa déportation, Mohamed Cherfi est invité au Québec par les Rencontres internationales du documentaire de Montréal, dans le cadre de la première, à Montréal et Québec (les 11 et 17 novembre), du film Bledi. Mon pays est ici. Ce film réalisé par Malcolm Guy et Eylem Kaftan traite de son histoire et de celles des autres sans statut algériens (voir annonce ci-jointe).

Comme Mohamed Cherfi a été déporté du Canada, il doit obtenir une autorisation pour y revenir à titre de visiteur et faire lever l'interdiction de séjour. Il a déposé cette demande à Immigration Canada début juillet 2006, et payé les frais de 400$, de façon à pouvoir venir visiter sa conjointe à Montréal les fins de semaine, en attendant que sa demande de résidence permanente au Canada soit traitée. Il n'a aucun casier judiciaire et les autorités américaines évaluent qu'il ne constitue aucune menace pour la sécurité. Fin octobre 2006, Louise Boivin a interpellé Immigration Canada pour que cette autorisation de retour soit enfin accordée à son conjoint et qu'il puisse du coup participer aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal. Immigration Canada ne bouge pas.

L'attitude d'Immigration Canada s’inscrit en continuité avec les nombreuses irrégularités qui ont caractérisé le traitement du dossier d'immigration de Mohamed alors qu'il était toujours au Canada et qui se sont poursuivies après sa déportation:

- Ingérence des autorités fédérales dans la révision de son dossier par la ministre québécoise des Relations avec les citoyens et de l'Immigration fin 2003;
- violation du sanctuaire de l'église St-Pierre par un acte de collusion entre la police de Québec et les services d'immigration;
- violation du droit constitutionnel de Mohamed de voir un avocat et de comparaître devant un juge à la suite de cette arrestation (ce qui a amené la Ligue des droits et libertés à demander une enquête publique sur l'événement);
- refus que Mohamed soit accompagné de son avocat lors d'une entrevue avec lui en prison par les services d'immigration qui traitaient sa demande de résidence permanente (alors qu'ils avaient confirmé jusqu'à une semaine auparavant que son avocat pourrait être présent),
- entrevue d'évaluation de sa demande de protection en vertu de la Convention de Genève sur les réfugiés faite de façon inadéquate et non conforme aux critères d'objectivité et de rigueur qu'exige une telle évaluation selon les ententes internationales;
- refus d'accorder la protection à Mohamed à la suite de cette pseudo-évaluation.

Il va de soi que les manœuvres dilatoires dans le traitement du dossier d'immigration de Mohamed Cherfi, de 2003 jusqu'à aujourd'hui, constituent un moyen de représailles politiques à son égard parce qu'il était l'un des porte-parole de la lutte des sans statut algériens de 2002-2003. Cette lutte a obligé Immigration Canada à régulariser environ 900 adultes et enfants qu'elle souhaitait déporter.

L'injustice que les autorités d'Immigration Canada expriment à l'égard de Mohamed Cherfi et de sa conjointe Louise Boivin sont aussi le lot de milliers de personnes qui font des demandes d'immigration ou de protection au Canada, de l'intérieur ou à partir de l'étranger. Ces personnes sont traitées comme des infra-humains, avec des infra-droits ou aucun droit, ce qui contrevient entièrement à la Déclaration universelle des droits de l'Homme, ratifiée par le Canada.

Comité de solidarité avec Mohamed Cherfi
Site officiel du film Bledi, mon pays est ici
www.mohamedcherfi.org
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