Par André Parizeau
chef du PCQ

Le chef du PQ a une bien drôle de conception de la démocratie. Après avoir décidé qu'il ne respecterait pas le programme de son parti par rapport à la stratégie d'accession à la souveraineté...

Le chef du PQ a une bien drôle de conception de la démocratie. Après avoir décidé qu'il ne respecterait pas le programme de son parti par rapport à la stratégie d'accession à la souveraineté, tel qu'adopté lors du dernier congrès du PQ, le voilà maintenant qui récidive. Au sortir du Conseil national du PQ, qui se tenait hier, André Boisclair a déclaré qu'il ne se sentirait pas plus lié par la décision de ce conseil d'exiger maintenant la nationalisation du secteur de l'énergie éolienne. Pour lui, pas question de remettre en cause les contrats donnés par l'Hydro Québec au secteur privé. Ces compagnies ont des "droits acquis", dit-il.

Il faut dire que la décision d'aller vers le privé avait été initialement prise par le PQ, sous la gouverne de l'ancien gouvernement de Bernard Landry et que le gouvernement libéral de Jean Charest n'aura fait, en définitive, dans ce dossier, que suivre ce que les dirigeants du PQ, à l'époque, avait eux-mêmes amorcé.

Cette décision de demander la nationalisation du secteur des éoliennes fut prise sous l'impulsion de l'aile gauche du PQ. Elle reflète en même temps une demande établie depuis déjà un certain temps par les syndicats. Le fait que cette aile gauche ait pu ainsi obtenir gain de cause mérite d'être salué mais il est peu plus plausible que cela change grand chose par rapport aux orientations à venir du PQ car, dans ce parti, comme dans tous les autres grands partis, le chef a beaucoup de pouvoir. Le fait que le chef du PQ puisse ainsi balayer du simple revers de la main ce que les instances de son propre parti avaient pourtant décidé, démontre une fois de plus à quel point la démocratie n'a finalement que bien peu de place dans le PQ d'aujourd'hui et comment ce parti se distingue de moins en moins des autres partis de droite.

Pour tous ceux et celles qui considèrent pourtant que le contrôle de nos ressources doit être au coeur de tout projet de société qui se respecte, c'est un autre pied de nez qui devrait porter à réfléchir. C'est encore plus vrai pour ceux et celles qui espèrent toujours que le PQ puisse devenir le moteur d'un futur projet de société plus juste et plus équitable. Heureusement qu'il existe maintenant Québec solidaire pour offrir une autre alternative !

Lundi 30 octobre 2006