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Les pays de l'Est en question

Anonyme, Viernes, Octubre 20, 2006 - 06:55

RUBY BIRD

Par RUBY BIRD - Journaliste

Trois excellents ouvrages traitant de la vision que l'on a des pays de l'Est mais surtout de leur réelle situation à l'heure actuelle.

------------LA GRANDE BRADERIE A L'EST
Ou le Pouvoir de la Kleptocratie
Sous la Direction de Claude Kernoouh et Bruno Drweski
Editions Le Temps des Cerises

Passionnant livre qu'il faut à tout prix lire pour connaître enfin les dessous de la politique venant et partant des pays de l'Est. Réalités, fantasmes, espoirs que fut le Bloc des Pays de l'Est....... Que de sujets inépuisables à commenter. Ce livre aide beaucoup à leur compréhension. Voici deux sujets que j'ai sélectionné et qui me paraissent passionnants à analyser. En voici, pour chacun, de courts extraits :

LES NOUVEAUX ENTRANTS D'EUROPE DE L'EST DANS L'U.E. : DIFFEREMMENT VOTRES
Par Jozsef Böröcz

« Avec la résolution et la vitesse d'une tortue, l'UE déplace ses frontières vers l'Est.....Ce changement géopolitique est en général décrit dans la presse européenne comme la victoire de l'Europe de l'Est dans sa marche vers un paradis bien servi. Mais les électeurs Est-européens, semble-t-il, n'en sont pas si sûrs. »

« ......on peut constater que l'Europe de l'Est semble manifester une tension caractéristique de la situation dans laquelle se trouvent beaucoup d'Etats post-coloniaux : une combinaison de souveraineté formelle avec des degrés très élevés de dépendance substantielle envers un petit nombre d'acteurs extérieurs. »

« La dépendance économique vis-à-vis de l'UE et la servilité politico-militaire envers l'OTAN ont constitué les deux caractéristiques principales de cet arrangement. En conséquence, presque tous les Etats de la région ont décidé d'envoyer, au moins jusqu'à présent, des troupes en Irak où la Pologne – le seul pays de taille moyenne parmi les nouveaux membres de l'OTAN – commande actuellement tout un district militaire. »

« 13 ans après les premières élections où participaient à la compétition électorale plus d'un parti politique au sein de ce qui était alors le bloc soviétique, 8 Etats situés sur le périmètre oriental, de l'UE ( la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie) vont former une zone tampon et un espace de travail à bon marché à l'intérieur de l'UE. »

« Les élites politiques des pays adhérents ont accepté cette position de seconde classe sans faire de scandale. Selon cet arrangement, les nouveaux adhérents recevront, au mieux, la permission d'adopter l'Euro dans un délai minimum de 5 ans et les éléments socialement les plus ambitieux du processus d'intégration à l'UE......la « liberté de mouvement des travailleurs » ne sera accordée aux adhérents actuels, que seulement 7 ans après leur adhésion formelle, c'est-à-dire, si tout suit le plan prévu, vers 2011. »

« En somme, les travailleurs de l'ex-Union soviétique se voient en conséquence promettre que, si les choses vont bien, il leur sera permis de participer au marché du travail ouest-européen d'ici 22 à 27 ans après l'effondrement du socialisme d'Etat – c'est-à-dire à peu près d'ici une génération. »

« Entre-temps, l'UE est en train de prendre des mesures nouvelles encore plus strictes afin de maintenir hors de son territoire les non citoyens de l'UE en montrant à l'Europe de l'Est ce qu'elle est censée faire en tant que « zone-tampon » contiguë avec le territoire de l'Europe occidentale. »

« L'espace européen en construction aujourd'hui devient ainsi de plus en plus conforme à l'idée d'une « forteresse Europe » - une notion imaginée il y a plus de deux décennies pour dénoncer ce qui apparaissait à l'époque comme l'utopie négative terrifiante d'une « Europe » insulaire. »

« Si on ajoute aux sociétés des anciens Etats du socialisme étatique est-européen les deux petites île-Etats de la Méditerranée, Malte et Chypre, on obtiendra la vison avec laquelle les gouvernants suprêmes de l'Europe de l'Ouest et le grand capital voient les choses : l'UE – un ensemble regroupant un peu plus de 6% de la population mondiale qui contrôle entre un quart et un tiers du produit intérieur brut mondial – est en train d'annexer des territoires supplémentaires. »

« Et puis il y a cette question épineuse des subsides : même les économies les plus performantes parmi les pays adhérents – Chypre et la Slovénie – sont nettement plus pauvres que la moyenne de l'UE.....d'un autre côté, l'adhésion pourrait entraîner des transferts de ressources de Bruxelles au profit des nouveaux membres. »

« Mais les Gouvernements est-européens pro-UE ne crient pas pour autant victoire. Car les référendums leur ont envoyé en fait un message plus subtil : quelque chose est en train de se passer, derrière l'évidence apparente. »

« Etant donné la rapidité et l'efficacité avec laquelle le capital ouest-européen et l'alliance stratégique ouest-européo-nord-américaine ont établi leur contrôle sur cette partie du monde qui venait d'être abandonnée par le projet géopolitique soviétique, la résignation des électeurs est-européens est assez compréhensible. »

« En somme, les réaménagements géopolitiques à une large échelle ont crée une situation hautement contradictoire en Europe de l'Est. D'un côté, les référendums d'adhésion à l'UE sont formellement valides et contraignantes ; d'un autre côté, ils ont apporté un appui politique très faible aux politiques d'adhésion. Les tensions soulevées par la coexistence et l'intéraction entre ces deux facteurs, ont produit un sentiment d'incertitude et de défiance dans l'Europe de l'Est d'aujourd'hui.....Ce qui est le plus probable, c'est qu'on aura affaire à une adhésion malheureuse, frustrée, marquée par une profonde absence de confiance et du ressentiment. »

« L'histoire leur a enseigné une habilité poussée à gérer l'ambiguïté de leurs intérêts, des situations d'alliance multiples, des pressions contradictoires et d'arbitraire. Le message confus envoyé par les référendums d'adhésion correspond très exactement à ces caractéristiques historiques. »

LES CONSEQUENCES DE LA DISPARITION DE L'URSS SUR LE MONDE ARABE
Par Georges Corm

« L'influence qu'a exercée l'Union soviétique sur le monde arabe a été considérable, bien que l'on ait eu tendance à la sous-estimer.....Sa disparition a ouvert la voie à la recolonisation de la région, illustrée par l'occupation de l'Irak par les Etats-Unis en 2003, ce qui pose plusieurs questions de base sur ce phénomène exceptionnel dans le monde de l'après-guerre froide. »

« Une vision primaire et fallacieuse s'est installée dans les ouvrages sur le monde arabe et l'islam qui veut accréditer la thèse qque la « modernisation » du monde arabe (et musulman » a constitué un « viol de ces sociétés » ......En France, c'est l'ouvrage de Gilles Keppel, prophète et Pharaon, paru en 1983 (Editons La Découverte) qui marque le début de ette campagne pour discréditer tout symbole d'action moderniste dans le monde arabe. »

« En réalité, la production pseudo-académique des trente dernières années sur l'islam et le monde arabe a réussi à gommer de l'histoire contemporaine de la région l'influence exceptionnlle des idéologies modernes, et en particulier, celle du marxisme. L'intensité des relations entre l'URSS et le monde arabe et musulman a ainsi été supprimée de cette histoire. »

« Depuis les évènements du 11 septembre 2001 qui sont interprétés comme la consécration de « l'islam » en ennemi implacable de la « civilisation occidentale », notamment des Etats-Unis, la tendance à l'occultation de la Guerre froide idéologique et culturelle qui a soufflé sur le monde arabe est devenue totale. Les Etats-Unis et les puissances occidentales n'auraient eu aucun rôle dans la formation de ces escadrons islamiques terroristes, alors qu'ils ne sont que les résidus de la Guerre froide qui a soufflé furieusement sur le monde arabe et musulman. »

« Aujourd'hui, c'est la perpétuation de leur existence qui permet de justifier auprès des opinions publiques occidentales le retour du colonialisme de grand style, à la mode du 19è siècle, que l'on croyait pourtant disparu depuis un demi-siècle. »

« En 2003, les Etats-Unis se passeront de tout aval international pour attaquer et envahir l'Irak, en dépit de l'opposition de deux grandes puissances européennes majeures, la France et l'Allemagne. L'extention de la colonisation de peuplement en Cisjordanie palestinienne par l'Etat d'Israël, en dépit des accords d'Oslo et des principes du droit international, constitue l'autre signe le plus évident de la perpétuation d'un colonialisme que l'on croyait disparu. »

« En fait, depuis la fin de la Guerre froide, les Etats-Unis faisaient glisser insensiblement l'ancienne « mobilisation ocidentale » contre l'URSS et le ommunisme vers l'hostilité grandissante à l'encontre du monde arabe ou du moins ds poches de résistance à sa omination totale de la région et celle de son allié israélien. »

« Les évènements du 11 septembre 2001 vont permettre l'amalgame complet entre tous les mouvements se réclamant de l'islam, qu'il s'agisse de mouvements de résistance aux occupations israéliennes ou des mouvements radicaux anti-américains, pourtant issus à l'origine de la mobilisation armée islamique opérée contre les troupes soviétiques en Afghanistan. »

« Le régime soviétique dénonce dès son avènement les traités secrets, ainsi que la diplomatie secrète. En outre, il prend des positions anti-impérialistes et réclame le droit des peuples à s'autodéterminer avec autant de vigueur que le fera le président Woodow à l'issue de la première guerre mondiale. Dans la foulée, le premier gouvernement soviétique rend public les accords franco-britanniques dit Sykes-Picot de 1916 aux termes desquels la France et l'Angleterre s'entendent sur le partage du monde arabe après la chute prévisible de l'empire ottoman. »

« Les soviétiques aideront aussi à la constitution d'une éphémère République Kurde après la Seconde Guerre mondiale (de janvier 1946 à décembre 1946) ; ils recueilleront les Arméniens fuyant les massacres turcs et kurdes au cours de la première Guerre mondiale et constitueront à l'intérieur de l'Union une République arménienne. »

« Contrairement à l'image donnée, les partis communistes fleurissent et attirent une bonne partie des élites intellectuelles et artistiques de nombreux pays, comme en Irak, au Soudan, en Syrie ou au Liban ; mais aussi en Iran, en Indonésie et en Turquie. »

« après le Seconde Guerre mondiale, les partis communistes deviennent une force politique majeure. L'URSS est auréolée de sa contribution majeure à l'effondrement de l'Allemagne hitlérienne ; elle aura un rayonnement exceptionnel dans le tiers monde durant plusieurs décennies. »

« Au Conseil de Sécurité des Nations-Unis, elle fait contrepoids aux Etats-Unis qui deviennent les défenseurs systématiques de la politique israélienne et de ses interprétations très particulières des résolutions du Conseil de Sécurité sur les territoires occupés ou des Conventions de Genève. En fait, elle soutient ceux des pays arabes qui ont constitué un « front » dit du « refus » à la politique américano-israélinne au Moyen-Orient. »

« Les partis d'inspiration fondamentaliste musulman tel celui des Frères musulmans, sont alors considérés comme le noyau central de la « réaction » locale, encouragés et financés par les Etats-Unis. Les pays arabes dits « progrressistes », Egypte en tête, sont à cette époque une composante essentielle du mouvement des non-alignés, aux côtés de l'Inde et de la Yougoslavie, mouvement qui fait barrage à l'extension de l'influence des Etats-Unis dans le tiers monde ou, du moins, qui tente de la contrebalancer grâce à l'appui de l'URSS. »

« La réalité sovieto-américaine dans cette partie stratégique du monde va entraîner une véritable Guerre froide entre pays arabes qui se prévalent de l'appui et de l'amitié soviétique et ceux qui ont lié le destin de leur régime politique à la présence américaine au Moyen-Orient.....La sécurité d'Israël et sa fonction de gardien de l'ordre régional au profit des Etats-Unis et contre l'influence soviétique, mais aussi l'accès facile au pétrole sont les deux enjeux majeurs qui permettent de justifier auprès de l'opinion américaine et occidentale une politique de présence active dans la région. »

« Désormais, l'influence américaine sous couvert d'islam entreprend une marche inexorable vers la conquête de l'ensemble du monde arabe. La CIA entraîne et finance des bataillons de moujahidin islamiques pour mener la guerre sainte contre les « athées marxistes » dans tout le monde musulman, Afghanistan en tête. »

« L'URSS est partout sur la défensive, en particulier au Moyen-Orient, où le triangle Arabie Saoudite, Etats-Unis, Israël, fait de plus en plus la loi. La longue crise libanaise de 1975 à 1990 ilustre déjà ce retrait de l'URSS.....Le front anti-impérialiste des pays arabes dits du refus et l'URSS ne parviennent pas à sauver l'OLP prisonnière des Israéliens à Beyrouth. En 1978/1979, l'Egypte qui s'est débarrassée des experts soviétiques dès 1971, conclut une paix séparée avec Israël, achevant de déconsidérer le peu de solidarité existant entre pays arabes. »

« Beaucoup d'intellectuels marxistes ou laïques seront assassinés (en particulier en Egypte et au Liban), d'autres, très nombreux, se reconvertiront à diverses formes d'idéologies islamiques, couplées de libéralisme économique, tel qu'il est prêché par le Concensus de Washington. »

« Les années 90 voient se mettre en place tous les éléments qui vont conduire à l'invasion de l'Irak et la mainmise des Etats-Unis sur le monde arabe.....La gaffe de l'invasion du Koweït en 1990 permet aux Etats-Unis d'officialiser et de développer de façon spectaculaire leur présence militaire dans la péninsule arabique. »

« Mais les évènements du 11/9 et la mise en accusation d'éléments saoudiens dans les milieux américains, puis l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak, plutôt que de faire reculer le terrorisme islamiste, lui donnent un
coup de fouet. La partialité américaine toujours aussi criante en faveur de la politique israélienne de représailles en Irak contre l'armée américaine, venant se superposer aux scènes en Palestine, achèvent de traumatiser les opinions arabes. »

« La France qui s'est opposée vigoureusement à l'invasion de l'Irak ne dispose malheureusement pas d'une capacité à polariser au Moyen-orient une opposition à la politique américano-israélienne devenue ouvertement colonialiste. »

« La présence de l'URSS, tout au long du 20ème siècle, avait contribué à aider certains régimes arabes à acquérir du prestige et une capacité d'action dans l'ordre international et surtout régional. »

Mais les Etats-Unis et Israël ont-il une chance de pouvoir transformer positivement la région, de la stabiliser en supprimant les causes de la violence, dont une bonne partie leur est directement attribuable, y compris l'encouragement pendant plusieurs décennies aux mouvements islamistes ? Pourront-ils assurer un développement économique qui profite véritablement aux peuples de la région et non à leur seuls dirigeants ? Il faudrait être doté d'un optimisme à toute épreuve pour y croire. »

------------LA RUSSIE ET SON « ETRANGER PROCHE »
De l'Usage du Soft Power
Le Courrier des Pays de l'Est
La Documentation Française

Des dossiers complets très instructifs à compulser si l'on veut avoir des données précises. Je n'en ai retiré que de courts extraits à partir d'un dossier complet traité.

L'EST ET L'UNION EUROPEENNE
Mars-Avril 2006
Edith Lhomel
La Documentation Française

Un accord a été conclu entre les Chefs d'Ettas et le Gouvenement de l'Union Européenne, le 16 octobre 2005, pour une hausse du Budget pour la période 2007-2013 de 4 millions d'Euros. Ce qui porte ce dernier à 886 milliards d'Euros. Ce nouvel apport sera investi dans des secteurs dits prioritaires. « Il s'agit de la formation permanente (programme Leonardo) et des bourses Erasmus dotées de 800 millions d'Euros, des réseaux trans-européens (RTE) qui recevront 500 millions, du 7ème programme-cadre pour la recherche (300 millions), d'instruments de politique sociale (progamme Proress : 100 millions) et enfin du module « Citoyenneté » qui bénéficiera de 500 milions d'Euros pour des actions en matière de culture, jeunesse, de voisinage (200 millions Euros), à la politique étrangère et de sécurité commune (800 millions d'Euros), à la coopération territoriale dans le cadre de la politique de cohésion (300 millions d'Euros), aux actions en matière de compétitivité et d'innovation (400 millions d'Euros), enfin à la préservation et à la gestion des ressources naturelles avec les programmes « Life » et « Natura 2000 » (100 millions).

« Le 8 mars, la Commission a décidé d'ouvrir une procédure contre la Pologne à laquelle elle reproche d'avoir violé le règlement de l'UE sur les concentrations.....Cette admonestatipn de la Commission à laquelle Varsovie avait 15 jours pour répondre, découle de l'article 21 du règlement européen sur les concentrations qui donne compétence exlusive à la Commission pour évaluer l'impact concurrentiel des concentrations de dimension communautaire. »

« Tout en soulignant la nécessité de diversifier les sources d'approvisionnement, Bruxelles plaise néanmoins pour un renforcement de son partenariat énergétique avec la Russie, ce que certains NEM, à commencé par la Pologne et les pays Baltes ne regardent pas d'un oeil très favorable.....Le thème de la diversification des sources d'approvisionnement a également été l'objet d'une rencontre le 17 mars à Budapest entre les « 4 de Visegrad » (République Tchèque et Slovaque, Hongrie, Pologne), la Croatie, la Roumanie, l'Autriche et les Etats-Unis;...Les taux de dépendance à l'égard de l'approvisionnement en gaz russe sont respectivement de 100% pour la Slovaquie, 89% pour la république Tchèque, 63,5% pour la Hongrie et 50% pour la Pologne. »

« A l'issue des négociations avec les 8 nouveaux entrants de mai 2004....Seules la Grande-Bretagne, l'Irlande et la Suède avaient décidé d'ouvrir leur marché du travail sans restriction.....Le Gouvernement français a finalement opté pour une « ouverture progressive » qui commencera dans les métiers où il y a un besoin de Main-d'oeuvre....Pour sa part, l'Allemagne a décidé, le 21 mars, d'user de la possibilité de maintenir ces restrictions pour les trois nouvelles années, c'est-à-dire jusqu'à la fin de 2009.....L'Autriche a également choisi de maintenir les restrictions durant trois ans. »

« Le Conseil d'association a pris acte des progrès de Bucarest dans les domaines de la justice et des affaires intérieures ; il resterait aux autorités roumaines de faire adopter une « masse critique » de nouvelles dispositions administratives et réglementaires, ce qui permettrait à Bruxelles d'approuver son entrée, sans hésitation aucune, au premier janvier 2007. »

« En 2006, la Croatie recevra 140 millions d'Euros au titre de l'aide de pré-adhésion, contre 105 millions en 2005. »

« Dans un souci manifeste de calmer les craintes exprimées par les pays des balkans occidentaux quant à leurs chances réelles d'intégrer l'UE à moyen terme, les ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont réunis le 11 mars à Salzbourg en compagnie de leurs homologues del'Europe du Sud-Est ainsi que des représentants bulgares, roumains et turcs. »

« Egalement en tête de l'agenda du sommet informel de Salzbourg, l'instauration d'une zone de libre-échange régionale à partir des 31 accords bilatéraux de libéralisation des échanges conclus par chacun des pays de l'Europe du Sud-Est..... »

« Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont décidé, le 10 avril, de créer une mission opérationnelle au Kosovo dans les domaines de la police, de la justice et de l'administration qui consisterait à mobiliser 800 hommes dont des policiers et des experts dans les secteurs concernés, à partir du début de 2007. »

« Les fonds alloués par l'Union européenne à la Fédéraion de Russie ont été « utiliés de manière peu efficace » : tel est le verdict de la Cour des Comptes européenne en conclusion d'un rapport présenté le 20 avril au Parlement européen. »

« Alors que plus de 7 milliards d'Euros ont été alloués par l'UE dans le cadre du programme Tacis à l'ensemble des pays de la CEI, 40% ont été destinés à la Russie (soit environ 200 millions par an). Sur 29 projets audités par la Cour des Comptes européenne, 8 ont été partiellement menés à bien et 12 pas du tout. 9 autres ont rempli leurs objectifs mais seuls 5 d'entre eux présentent des résultats encourageants pour l'avenir.... »

« Bruxelles a redit sa détermination à s'implanter toujours plus avant dans les négociations sur la question de la Transnistrie (République sécessionniste de Moldavie), ce que Moscou voit d'un assez mauvais oeil. »

« Le 10 avril, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont décidé d'ajouter le nom du Président Biélorusse, Alexandre Loukachenko, à la liste des 31 personnalités déclarées non grata sur le territoire de l'UE et privées, par conséquent, du visa indispensable pour y entrer et y circuler. »

« Une deuxième série de pourparlers s'est déroulée à Bruxelles, le 8 mars, avec le vice-ministredes Affaires étranère géorgien, Valeri Chechelashvili, en vue de la signature d'un accord de libre-échange entre ce pays et l'UE. »

------------LA CROISADE DES FOUS
Yougoslavie, première guerre de la mondialisation
Diana Johnstone – Traduit de l'anglais par l'auteur. Elle vit depuis 1971 en France, diplômée en études slaves. Elle fut toujours opposée à la guerre du Vietnam, c'est en France qu'elle devint journaliste.
Editions Le Temps des Cerises

A propos de Diana Johnstone, Jean Bricmont, dans sa préface dit d'elle « Dans son livre, « The politics of euromilssiles : Europe in America's World » (Verso, Londres, 1984) elle developpait l'idée, qui a été peu partagée, que la plus grande menace contre la paix ne venait pas du danger d'une guerre nucléaire entre les grandes puissances, mais de la dynamique du complexe militaro-industriel-politique aux Etats-Unis dont les visées dépassaient de loin les buts anti-communistes affichés. »

PREFACE DE JEAN BRICMONT sur le Livre, très intéressante et qui se nomme « De l'importance pour l'avenir de la gauche d'une réflexion sur la guerre en Yougoslavie » :

« Ce livre est consacré entre autres à une analyse détaillée des conflits yougoslaves, des tentatives de résolution pacifique de ces conflits, et de la responsabilité des grandes puissances dans leur échec....Mais ce livre traite également d'un sujet plus fondamental que l'histoire concrète des guerres yougoslaves, le Droit International. »

« Mais il y a un autre aspect du Droit Internatioal, qui le rend plus important encore : pour le dire d'un mot, ce Droit est le bouclier de papier que le tiers-monde a cru pouvoir brandir face à l'Occident lors de la décolonisation.......Répondre que l'Occidentr a changé (depuis l'époque coloniale) serait plus convaincant si celui-ci cherchait d'abord à mettre ses immenses richesses et sa technologie au service de l'humanité, en abolissant les dettes odieuses du tiers-monde ou en encourageant la fabrication de médicaments génériques. »

« De plus, les gens qui utilisent l'idée de démocratie pour légitimer l'ingérence devraient se rendre compte qu'à chaque réunion des non-alignés, et à chaque sommet du Sud, qui représentent plus de 70% du genre humain, toutes les formes d'ingérence unilatérale, qu'il s'agisse d'embargos, de sanctions ou de guerres, sont condamnées et pas seulement par les « dictatures ». »

« Lorsque l'on se plaint, comme c'est souvent le cas, de l'inefficacité de l'ONU, il faut penser à tous les traités et à tous les accords de désarmements ou d'interdiction d'armes de destruction massive auxquelles s'opposent principalement les Etats-Unis. Ce sont les grandes puissances qui sont les plus hostiles à l'idée que leur carte ultime, le recours à la force, puisse être contrée par le Droit. »

« En lisant ce livre, on verra qu'il ne contient rien de scandaleux, mais qu'il met effectivement l'accent sur les vérités qui dérangent vraiment, c'est-à-dire celles qui mettent en cause le discours dominant sur le conflit yougoslave ainsi que la démonisation des Serbes et de leurs dirigeants. »

« Les progressistes occidentaux ne peuvent ignorer le fait que leurs exhortations seront écoutées dans un monde occidental qui, depuis plusieurs siècles, est en conflit, parfois ouvert, parfois larvé, avec le reste de la planète en ce qui concerne la répartition des richesses, l'exploitation de la force de travail et l'usage des matières premières. »

« Alors que des paysans et des prêtres étaient massacrés par milliers en Amérique Centrale par des troupes soutenues à bout de bras par les Etats-Unis, toute l'attention de l'intelligentsia et des médias en France se porta sur les dissidents de l'Est......Travaillant dans les années 90 comme attachée de presse pour le groupe des Verts au Parlement Européen, Diana Johnstone a également pu observer de près la dérive de ce groupe, en principe pacifiste, vers des positions militaristes et interventionnistes, sous l'influence, entre autres, de Cohn Bendit. Et, lorsque les bombes se sont mises à pleuvoir sur Belgrade, Diana Johnstone s'est retrouvée plutôt isolée dans cette France qui était alors presque entièrement alignée sur les Etats-Unis. »

DE COURTS EXTRAITS DE DIANA JOHNSTONE dans sa conclusion au sujet de son magnifique ouvrage :

« Les conflits yougoslaves des années 90 ont été instrumentalisés pour démontrer que la décision sur les grandes questions de guerre et de paix en Europe n'appartenait pas à l'UE, qui devait céder face à l'OTAN et donc aux Etats-Unis, et encore moins aux Nations Unies. La guerre a créé le précédent d'une guerre d'agression déclenchée par l'OTAN sans mandat des Nations Unies. L'autorité politique des Nations Unies fut remplacée par l'autorité supposée « morale » d'une entité vague nommée la « Communauté Internaionale ».

« Désignée par l'OTAN sous le nom « d'opération Force Alliée », la guerre du Kosovo faisait en réalité la démonstration que la force dite alliée était surtout américaine.......Les Etats-Unis ne pouvaient que « gagner » une campagne unilatérale de bombardements, leur permettant de créer une victoire quel que soit le résultat politique, et les encourageant à appliquer la même « solution » à tout autre problème qui se présenterait. »

« Ce n'est écrit dans aucun document officiel, mais en réalité, autour du Kosovo une sorte de Club est né.....Pour se faire admettre dans ce club exclusif, sans règles ni statut, le gouvernement italien a violé les règles de la République italienne qu'il s'était engagé à défendre. L'article 11 de la Constitution italienne déclare que l'Italie « renonce à la guerre en tant qu'instrument pour résoudre les conflits internationaux.....Par ailleurs, les articles 78 & 87 spécifient que toute déclaration de guerre doit être soumise au Parlement. Rien de tout cela ne fut respecté. »

« Seul Hubert Vedrine a osé par la suite lancer un avertissement contre la tentation pour l'OTAN, ou pour une future force européenne de défense, d'utiliser abusivement le « Droit International humanitaire ». Védrine a signalé la ressemblance inquiétante entre ce concept et la « mission civilisatrice » et le « fardeau de l'homme blanc » de l'Europe impérialiste du 19ème siècle. »

« Les procédés unilatéraux adoptés par l'OTAN pour la Yougoslavie revenaient à affirmer un monopole occidental sur le droit de définir une « catastrophe humanitaire » et sur les moyens de la traiter. Pour ce faire, les Etats-Unis et l'OTAN ont exagéré la crise du Kosovo et surtout l'impossibilité de la résoudre par des moyens légaux et spécifiques. »

« Un « voyou » par région suffit pour faire rentrer les autres dans le rang. La guerre contre les Serbes a accéléré la soumission des pays voisins aux exigences de l'OTAN. Etre allié aux Etats-Unis constitue une importante garantie contre l'agression.....Par les Etats-Unis en particulier. Ainsi, quoi que puisse faire la Turquie contre les rebelles kurdes, ou quoi que puisse faire Israël contre les Palestiniens, en tant qu'alliés précieux des Etats-Unis, il n'y a pas de risque de voir des bombes américaines tomber sur Ankara ou Tel Aviv. »

« Peu après, le 30 septembre 2001, le Pentagone a publié son rapport officiel quadriennal exposant les grandes lignes de la politique militaire du pays....L'objectif déclaré du Pentagone est de protéger et de faire avancer les intérêts nationaux américains qui se trouvent sur l'ensemble de la planète. Pour cela, il faut exclure d'avance toute possibilité que certaines régions critiques, en particulier Europe, Asie Nord-Est, le Pourtour de l'Asie Orientale, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Ouest, ne tombent sous une domination hostile. »

« L'innovation essentielle concerne la définition « menaces ». Lorsqu'à l'apogée d'une puissance sans partage, les menaces tangibles se font rares, les stratégies de la « Défense » imaginent des menaces absolument partout....Dorénavant, les Etats-Unis ont officiellement peur de n'importe qui, n'importe où, qui pouraient acquérir la capacité de les menacer n'importe comment. C'est la paranoïa faite politique.....La question n'est plus qui pourrait être un dversaire, mais qui serait capable de l'être. En même temps, les Etats-Unis dépensent plus de 500 milliards de dollars chaque année pour développer toutes les capacités imaginables pour leur propre arsenal. »

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