Multimedia
Audio
Video
Photo

Equateur : un pays qui s’affronte à ses dettes sociales

Anonyme, Martes, Octubre 17, 2006 - 13:39

fab

L’instabilité politique et la stagnation économique ont prévalu dans le pays andin dans les dernières années. Beaucoup d’équatoriens ont émigré aux Etats-Unis et en Espagne. Le prochain gouvernement décidera ou non un changement qui engendre emploi et épure la corruption.

Après des politiques manquées, des renversements de gouvernements, des gouvernements provisoires et des soulèvements populaires, l’Équateur est aujourd’hui en attente d’une nouvelle présidence qui résolve la situation d’instabilité dans laquelle il est plongé depuis presque dix ans. Les défis pour le prochain gouvernement sont nombreux et variés.

Au niveau politique, le défi signifie canaliser une crise de gouvernabilité iniciée en 1997 avec la chute d’Abdala Bucaram. Il y a eu une succession de sept présidents en neuf ans. L’échec le plus récent a été celui de Lucio Gutierrez, le colonel qui est arrivé au pouvoir avec des revendications des secteurs sociaux les plus défavorisés et de la main du parti indigéniste Pachakutik, et a terminé par se déclarer le principal allié des États-Unis. Le refus du peuple équatorien s’est traduit par des fortes révoltes encadrées par les "hors-la-loi" ("forajidos"), un mouvement spontané principalement de classe moyenne -essentiellement de Quito et sans intentions de leadership- qui déçu du fonctionnement de la vieille politique a renversé le président au chant de "qu’ils s’en aillent tous".

Son successeur Alfredo Palacio, sans trajectoire ni expérience politique antérieure, a maintenu la stabilité jusqu’à maintenant grâce à certaines concessions aux mouvements sociaux. Un exemple de cela a été l’annulation du contrat de la compagnie pétrolière nord-américaine Occidentale en raison de la cession de 40 pour cent de ses actions à l’entreprise Encana, au Canada, sans l’autorisation étatique correspondante -même en sachant que ceci signifiait forcer les États-Unis à adopter le chantage politique de suspendre le Traité de Libre Commerce- et la Loi des Hydrocarbures qui détermine la distribution des 50 % à l’Etat des profits extraordinaires en raison de l’augmentation des prix du pétrole des compagnies privées.

Dans ce sens, le succès de Correa s’entend par le fait qu’il représente quelque chose de nouveau face d’un système partidocratique, qui inclut même le Mouvement Pachakutik. L’Équateur a un des mouvements indigènes avec le plus de poids dans la région, mais le fait de se constituer en parti politique l’a entraîné sur le chemin de l’institutionnalisation, de la bureaucratie et de la corruption.

Mais le politique est seulement une composante de la crise. A partir de la chute bruyante du PBI en 1999 et l’adoption de la dollarisation en 2000, l’économie équatorienne ne réussit pas à sortir d’une situation de stagnation, même si les conditions externes sont favorables : de hauts prix du pétrole, de faibles taux d’intérêt, une dépréciation du dollar et une forte présence des États-Unis, acheteur de 40 pour cent de la production nationale. La croissance a été instable, sauf en 2004 quand l’activité pétrolière privée a été à l’origine d’une hausse de 6,9 pour cent, alors que les secteurs de l’industrie, du commerce et de l’agriculture qui sont les générateurs de la moitié de l’emploi ont à peine généré une hausse de 1,9 pour cent. L’inflation a recommencé à augmenter pour sa part de 1,9 pour cent en décembre 2004 à plus de 5,3 pour cent en février 2006, avec une tendance à la croissante.

En parallèle, les indices de pauvreté ont augmenté avec fracas : entre 1995 et 2000, le nombre de pauvres ont crû de 3,9 à 9,1 millions, en pourcentage, de 34 à 71 pour cent ; l’extrême pauvreté a doublé, de 2,1 à 4,5 millions, le saut relatif a été de 12 à 31 pour cent. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) cet appauvrissement est directement en relation avec l’augmentation de l’inégalité dans la distribution des revenus : 20 pour cent de la population équatorienne la plus riche absorbe 60 pour cent des revenus, alors que 25 pour cent de la population la plus pauvre reçoit 4 pour cent du PBI. De la même manière, le chômage se maintient à 10 pour cent, seulement la moitié de la population a accès aux services de santé ; 60 pour cent des Equatoriens n’ont pas de réseau d’égoût à leur domicile et 45 pour cent ne dispose pas d’eau potable.

Ce contexte a conduit l’Equateur a être un pays avec peu de possibilités et explique l’émigration massive d’équatoriens, surtout en Espagne et aux Etats-Unis, émigration que l’on estime entre 1 et 3 millions de personnes. Cela a représenté en parrallèle une source de devises supplémentaires en raison des envois d’argent de l’étranger, qui est aujourd’hui un des facteurs fondamentaux de l’économie après le pétrole. "Les envois d’argent de l’étranger ont un rôle indispensable dans l’économie nationale en raison de leur collaboration avec le soutient de la dollarisation et de la diminution de la pauvreté" explique Alberto Acosta, économiste et enquêteur de la question migratoire en Équateur.

Pour tout cela, le défi du nouveau président est grand et difficile. Les équatoriens sont en attente d’un changement, réel cette fois, et ne semblent pas être disposés à recevoir un autre refus comme réponse.

Lucia Alvarez et Diego Gonzalez, Pagina/12 (Argentine), 16 octobre 2006. Traduction : Fab, sant...@no-log.org



CMAQ: Vie associative


Collectif à Québec: n'existe plus.

Impliquez-vous !

 

Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une Politique éditoriale , qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.

This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an Editorial Policy , which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.