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L'Humanité, Les Femmes et les Parlements, Les Mineurs Etrangers Isolés

Anonyme, Lunes, Octubre 16, 2006 - 04:29

RUBY BIRD

Par RUBY BIRD - Journaliste

------------L'HUMANITE – DE JAURES A NOS JOURS
Sous la Direction de Christian Delporte, Claude Pennetier, Jean-François Sirinelli et Serge Wolikow
Editions Nouveau Monde

A lire si l'on veut connaître tout le trajet et les tribulations d'un quotidien qui a marqué l'histoire de la France.

C'est un énorme ouvrage entièrement consacré à l'histoire de l'HUMANITE, le journal du Parti Communiste, anciennement celui du Parti Socialiste. L'introduction du livre est assez révélatrice de ce qui va suivre tout au long vis-à-vis de la création de ce fameux journal. "Le projet, à l'origine, paraît bien double : un projet éditorial, d'abord, qui nourrit une conception et une forme propres du journalisme de mission, alors que l'exigence de vérité est profonde dans une République rongée par les mensonges de l'affaire Dreyfus ; un projet politique et militant, ensuite, tendu vers la pomotion du socialisme dans la classe ouvrière."

Le quotidien servait la cause au départ du Parti Socialiste, unifié en 1905, devint un organe d'expression en 1911. Des collaborateurs célèbres participèrent, comme Lucien Herr, Anatole France, Daniel Halévy, Aristide Briand, Gustave Mirbeau, Tristan Bernard, Jules Renard,.......
"A cela, s'ajoute la ferme volonté de Jaurès de conserver, sur le plan financier comme sur le plan idéologique, les mains libres à l'égard du Parti, tout en s'exprimant au nom du socialisme français. Le double défi de l'Humanité est donc d'amener à elle un public qui, pour des raisons sociales et culturelles, ne lit pas la presse – en tout cas pas régulièrement – ou est devenu familier de titres que Jaurès et ses amis jugent néfastes à son éducation sociale, et de ne rien lâcher sur l'autonomie financière."

"Le succès de l'Humanité se situe au-delà du Congrès de Tours lorsque, sous la direction communiste, il devient un "organisateur collectif" de la classe ouvrière. Les beaux jours sont ceux du Front Populaire, alors que le journal s'ouvre à une masse de nouveaux lecteurs, contribue à animer les forts débats du temps, et accueille les signatures d'illustres intellectuels....."

Jusqu'en 1918, le tirage du journal plafonne à 60-70 000 exemplaires. En 1937, c'est à 350 000 exemplaires qu'il monte. "L'objectif est de comprendre l'évolution et les multiples facettes d'un journal qui, à la fois, se place dans la catégorie de la "presse d'opinion" et s'affiche comme l'organe d'un parti se désignant lui-même comme "révolutionnaire".

"Le discours et le comportement du journal s'inscrivent eux-mêmes en rupture avec le reste de la presse française.....Dans les conditions du "seul contre tous", les journalistes de l'Humanité se considèrent, non comme des journalistes ordinaires, mais comme des permanents d'un Parti révolutionnaire. De même, les modalités de fonctionnement et le financement du journal l'éloignent des modèles connus par les historiens de la presse.....Et puis, il y a ce lien sensible, cette relation affective entretenue par le quotidien avec ses lecteurs qui marque la culture communiste et se transmet, bien souvent de génération en génération."

L'Humanité navigue, même avec ses idées révolutionnaires, dans un monde totalement libéral. Il doit, comme tout journal qui veut vivre et se développer, fidéliser ses lecteurs en lui offrant ce "qu'il veut". Il lui cédera ce côté sensationnel qui fait recette depuis la nuit des temps. L'appel sera aussi fait à la publicité pour recourir à des fonds. "Le Parti a impérativement besoin du journal ; d'abord pour mobiliser les militants et leur faire assimiler les changements de ligne ; ensuite, pour occuper l'espace politique et électoral."

Le livre est basé sur quatre axes principaux :

– "Comment se positionne le quotidien et quel est son degré d'autonomie par rapport au parti et à sa direction ?...."
– "L'Humanité contribue à un imaginaire collectif et à une mémoire commune, qui s'expriment par les mots, par les images, par les souvenirs."
– L'équipe journalistique avec ses méthodes et son approche du journalisme.
– "L'Humanité, actrice de la vie politique, et sociale. Comment le quotidien s'applique-t-il à mobiliser ses lecteurs et à peser sur l'évènement et les formes qu'il ébranle ? Ou, plus exactement : comment le parti use-t-il du journal pour influer sur le débat public ? Et puis, comment le quotidient s'inscrit-t-il dans les mécanismes du Quatrième Pouvoir ?"

"Le présent ouvrages montre la complexité d'un quotidien, vecteur d'une culture communiste aux multiples dimensions : dimension poltique, dimension populaire, dimension de masses......Le présent ouvrage est le fruit d'un travail collectif, réunissant des historiens, mais aussi des politistes, des sociologues, des littéraires. Leurs contributions bâtissent le premier ouvrage scientifique sur l'histoire de l'Humanité, de Jaurès à nos jours......Les recherches présentées ici sont inédites et ont bénéficié de l'ouverture des archives de l'Humanité, déposées tout récemment aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis."

"NOTRE BUT"
Jean Jaurès, l'Humanité, 18 Avril 1904

"De nations à nations, c'est un régime barbare de défiance, de ruse, de haine, de violences qui prévaut encore....... Le sublime effort du prolétariat international, c'est de réconcilier tous les peuples par l'universelle justice sociale.....A mesure que se développpent, chez les peuples et les individus la démocratie et la raison, l'histoire est dissipée de recourir à la violence."

"Je sais bien quel est aujourd'hui, dans tous les pays, l'âpreté des controverses et des polémiques contre les socialistes.....L'union ne peut naître de la confusion......Socialistes révolutionnaires et socialistes réformistes sont avant tout, pour nous, des socialistes.....Sous des formules diverses, dont quelques-unes, nous paraissent surannées et par conséquent dangereuses, tous les socialistes servent la même cause....Nous voudrions de même que le journal fût en communion constante avec tout le mouvement ouvrier, syndical et coopératif.....Mais que serait et que vaudrait cette action politique sans une forte organsiation économique, de la classe ouvrière, sans une vive action continue du prolétariat lui-même ?"

"C'est par des informations étendues et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les évènements du monde....Il n'y a que les classes décadentes qui ont peur de toute la vérité ; et je voudrais que la démocratie socialiste unie à nous de cour et de pensée, fût fière bientôt de constater avec nous que tous les partis et toutes les classes sont obligés de reconnaître la loyauté de nos comptes-rendus, la sûreté de nos renseignements, l'exactitude contrôlée de nos correspondances."

"Mais tout cela ne serait rien et toute notre tentative serait vaine ou même dangereuse si l'entière indépendance du journal n'était point assurée et s'il pouvait être livré, par des difficultés financières, à des influences occultes. L'indépendance du journal est entière."

"Faire vivre un grand journal qu'il soit à la merci d'autre groupe d'affaires, est un problème difficile mais non pas insoluble. Tous ici, nous nous donnerons un plein effort de conscience et de travail pour mériter ce succès : que la démocratie et le prolétariat nous y aident."

-----------FEMMES ET PARLEMENTS – UN REGARD INTERNATIONAL
Sous la Direction de Manon Tremblay
Les Editions du remue-ménage

Cet ouvrage a été rédigé avec l'aide de 34 collaborateurs, des personnalités féminines et féministes. L'objectif est de lier les "institutions représentatives et mouvements des femmes, et qui serait de calibre international."

La préface est rédigé par Anne-Marie Dussault "Le goût du pouvoir", voici de courts extraits :
"Combien de temps encore la moitié de l'humanité se contentera-t-elle d'être sous-représentée ? C'est la question qui vient à l'esprit tout au long de la lecture de Femmes et Parlements : un regard international. Si les femmes ont acquis de haute lutte la citoyenneté politique, cette citoyenneté reste inachevée. Voilà ce que démontre cet ouvrage où plus d'une trentaine de collaboratrices et collaborateurs dessinent pour nous une mappemonde bien singulière, qui donne à voir et comprendre tout ce que les femmes ont surmonté et tout ce qu'il reste à faire pour atteindre leur juste représentation politique."

"Mais pourquoi les femmes vont-elles en politique ? En fait, il serait plus juste de se demander pourquoi elles n'y vont pas....En démocratie comme en dictature, dans les pays du Nord comme du Sud, ces obstacles sont économiques, sociaux, religieux.....Ce qui étonne davantage, c'est que les valeurs démocratiques d'égalité et de liberté ne suffisent pas à ouvrir la voie aux femmes....Une fois élues, les femmes se sentent-elles investies de la mission de servir la cause des femmes, et en priorité la cause des femmes ? Sont-elles liées à leur genre ?.....A l'égard des femmes politiques, les attentes sont grandes, plus grandes, notamment à gauche du spectre politique....Depuis plus de 100 ans que la lutte dure, la question de fond demeure, que plusieurs auteures posent ici : les femmes vont-elles changer la politique ou est-ce la politique qui va changer les femmes ?"

"L'ironie ne serait-elle pas que la voie s'ouvre aux femmes au moment où les hommes s'éloignent de la vie politique, trop ingrate, trop difficile, trop coûteuse ?....Le vent de droite qui souffle sur nos sociétés démocratiques et la montée des fondamentalismes religieux fragilisent les gains des dernières années."

"Comment atteindre une juste représentation des femmes ? Le mot clé, c'est la parité...... Sa reconnaissance comme valeur démocratique, indispensable....Les quotas connaissent des résultats mitigés, dit-on. Par ailleurs, il semble évident que le status quo ne produit pas de meilleurs résultats. Tant que les conditions de vie des femmes ne changent pas, aussi longtemps qu'elles seront les plus pauvres, les moins scolarisées et qu'elles assureront la large part des tâches domestiques, il est illusoire de penser à leur entrée massive sur la scène politique."

"Au Québec, en ce début 2005, il y a une dizaine de femmes au Conseil des Ministres, mais ces femmes occupent des postes "féminisés", des ministères à vocation sociale ou culturelle, à l'exception de la Présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget. Il ne faudrait pas se méprendre. Cette augmentation en % du nombre de femmes au Conseil des Ministres masquerait-elle le fait qu'elles ne détiennent pas le vrai pouvoir ?"

Julie Ballington "Des luttes suffagistes aux pressions en faveur des quotas", en voici quelques extraits :
"Dans la plupart des pas, le temps qui s'est écoulé entre le moment où les femmes ont réclamé le droit de vote et celui où elles l'ont obtenu est considérable, mais pas autant que les décennies qu'il faudra attendre pour qu'un nombre significatif de femmes soient élues dans les parlements nationaux."

"Dans beaucoup de pays, les mouvements de femmes se sont développés et ont contribué de manière significative aux réformes et aux progrès sur les plans juridiques et institutionnels....Bien sûr, il subsiste d'importants obstacles à la participation des femmes. En général, il n'existe aucune discrimination formelle contre les femmes, en ce sens qu'aucun obstacle juridique n'empêche celles-i de poser leur candidature à des élections....Dans les systèmes à représentation proportionnelle, les partis poltiques exercent une mainmise ferme sur la sélection des candidatures qu'ils présenteront à l'électorat. Les partis poltiques sont généralement des entités "fermées" qui entretiennent les systèmes de favoritisme des réseux informels (Old Boy's Networks), de sorte qu'il est difficile pour les femmes d'infiltrer la direction du parti."

"la configuration des institutions joue un rôle important dans tout ce qui favorise ou au contraire freine la participation des femmes mais les aspects insittutionnels ne peuvent être dissociés des normes et des attitudes sociétales dominantes, ainsi que de la situation socio-économique de femmes dans la société."

"Aiguillonnée par les Conventions et la mobilisation internationale, le militantisme des femmes a maintenant tendance à se concentrer sur des objectifs plus précis : accroître l'accès des femmes aux instances décisionnelles et leur influence à l'intérieur de celles-ci plusieurs avancées ont été réalisées au cours d'une période relativement courte, particulièrement dans certaines régions de l'Amérique latine et de l'Afrique."

"Les femmes ont également fait des gains notables en tirant parti de conjontures politiques favorables....Cette situation s'est aussi produite lors du règlement d'un certain nombre de conflits : là où les femmes avaient participé activement aux luttes de libération nationale ou à des processus parallèles, leur organisation collective et leur mobilisation leur ont permis d'influencer les processus de construction de l'Etat et des institutions, avec des effets positifs."

"L'accroissement de la représentaion numérique n'est que la première étape dans le processus qui consiste à favoriser les changements dans les rapports de pouvoir....Ces articles examinent si la participation des femmes aux processus décisionnels a conduit à l'inclusion de leurs perspectives et de leurs expériences en politique et si cela a donné lieu à de véritables changements dans la vie des femmes."

"......Ces femmes offrent un éventail des diverses stratégies et formes de militantisme qui ont été mises en oeuvre pour modifier les rapports de pouvoir existants, dans des pays aux contextes politiques, socio-économique et culturels très différents et très variés."

INTRODUCTION : du droit d'élire et d'être élues au droit de représenter et d'être représentées : une lecture de la citoyenneté politiqu des femmes. En voici quelques extraits :

"Toutefois, cet espace occupé par les femmes variait grandement selon les régions du monde : il était de 39,9 % dans les pays nordiques et de 18,7 % dans les Amériques, au sein des pays européens membres de l'OSCE il se situait à 19% en retenant les pays nordiques et à 16,9% en les excluant, en Asie il était de 15,1%, dans les pays d'Afrique subsaharienne 14,9% dans la région du Pacifique 11,2% et 6,7% seulement dans les Etats arabes."

"Le plus souvent, la réalité se situe entre ces deux pôles : des 184 pays retenus par le classement de l'Union interparlementaire, seulement deux comptent entre 40 & 49,9% de femmes parlementaires, 15 entre 30 & 39,9%, 29 entre 20 & 29,9%, 69 entre 10 & 19,9% et 67 en comptent moins de 10%.....posé autrement, un peu moins des trois-quart (73,9%) des pays qui tapissent la planète comptent moins de 20% de femmes au sein de leur parlement national."

"Le 20ème siècle aura été celui de l'accès des femmes aux droits d'élire et d'être élues. Pour l'essentiel, deux grands moments marquent l'acquisition par les femmes du droit de voter aux élections législatives : les deux guerres mondiales et la vague de décolonisation. Hors de ces périodes de pointe, des pays se démarquent pour leur avant-gardisme ou leur conservatisme....Les femmes de plusieurs pays ont gagné le droit de voter aux élections législatives dans la tourmente des Première et Deuxième Guerres mondiales."

"Il arrive que l'indépendance n'ait rien changé au droit des femmes de voter lors des élections législatives, simplement parce qu'elles avaient acquis cette capacité sous l'ancien régime....Il arrive aussi que l'indépendance n'ait pas entraîné dans son sillage le droit pour les femmes de participer à l'élection des membres du parlement du nouveau régime."

"Des pays comme l'Espagne, l'Islande, la Finlande ou la Suède, ont permis aux femmes célibataires ou veuves de voter, puisque, contrairement aux femmes mariées, elles n'étaient pas représentées par leur conjoint.....Plusieurs pays ont exigé que les femmes possèdent diverses qualifications non requises des hommes afin de pouvoir voter aux élections législatives, que ce soit sur le plan de l'âge, de l'instuction, de la propriété ou du revenu.....Le critère de la race et / ou de l'ethnie a largement été mis à contribution pour refuser à certaines femmes le droit de voter....."

"Malgré leur histoire, leurs traditions et leurs valeurs diverses, les sociétés humaines s'accordent sur l'idée d'une division des espaces entre le privé (notamment la reproduction et la famille) et le public (la production économique, culturelle, la politique....) Le fait qu'elles donnent la vie et qu'elles soient les premières responsables du maternage est constament invoqué pour fonder leur exclusion du politique.....Un autre argument ayant servi à justifier le refus du droit de vote était que les femmes ne sacrifiaient pas leur vie pour leur pays à la guerre."

"Une autre forme de résistance au suffrage féminin a consisté à exiger des femmes quelque chose de différent des hommes pour pouvoir voter. Ainsi, seules peuvent voter certaines d'entres elles qui, pour diverses raisons, se distinguent de la "masse" des femmes, voire ressemblent aux hommes......Règle générale, les femmes ont obtenu en même temps les droits de voter et de poser leur candidature aux élections législatives. C'est le cas de la très grande majorité des pays considérés dans cet ouvrage. Il arrive toutefois qu'un écart sépare l'obtention des droits de vote et d'éligibilité."

"La représentation des femmes dans les assemblées législatives est un phénomène complexe qui interpelle une multitude de variables, comme la culture politique, le mode de scrutin et les mobilisations des femmes......Se faire élire coûte cher, et les femmes n'ont pas toujours les ressources financièrs qu'exige le jeu électoral.". A SUIVRE. Ouvrage extrêmement instructif.

------------MINEURS ETRANGERS ISOLES – L'EPREUVE DU SOUPCON
Julien Bricaud
Editions Vuibert

Ouvrage très intéressant sur un phénomène qui pose "un problème" de plus en plus aigü aux autorités françaises. Réalité qu'il faut analyser consciencieusement. A lire impérativement.

"Des jeunes migrants parviennent à rejoindre notre teritoire seuls et clandestinement : voilà qui attise les curiosités. Qui sont-ils ? Des étrangers ? Des enfants ? Pourquoi viennent-ils ? Comment font-ils pour venir jusqu'ici ? Doit-on s'en inquiéter ? Que faut-il faire ? Ces interrogations sont encore récentes, le phénomène est repéré depuis à peine 10 ans."

L'auteur soulève trois questions :
– la question politique avec l'entrée sur le territoire français qui est soumis à des lois et réglements.
– La question pour les travailleurs sociaux pour le traitement administratif des arrivages de jeunes étrangers.
– La question d'identité car on doit tenir compte de la culture d'origine ainsi que des problèmes de scolarisation.

"En quoi les mineurs étrangers isolés demandent-ils une intervention spécifique ? Et d'ailleurs, ont-ils besoin d'une assistance éducative, n'ont-ils pas seulement besoin d'une assistance juridique ?"

Malgré la connaissance et l'expérience qu'ont les travailleurs sociaux vis-à-vis de la protection des mineurs étrangers, il reste néanmoins des obstacles qui se nomment "doute", "mensonge", manipulation", "confiance".......

"Les mineurs étrangers isolés sont un public nouveau, mais ils réactivent un débat ancien entre enfant victime et enfant coupable, bipolarité qui façonne toujours la politique de protection de l'enfance.....Face aux mensonges réels ou supposés, les professionnels ne peuvent rester indifférents.....Est-il possible de dégager des espaces de rencontres authentiques en dépit des malentendus initiaux ?....Mais l'intervention des travailleurs sociaux ne se limite pqas à l'exigence de constituer un dossier et de mettre en place un projet individuel. Ces professionnels doivent aussi tenir compte des liens que les usagers tissent à l'extérieur des institututions."

UNE PROTECTION HESITANTE
L'auteur place le mineur étranger dans trois champs à la fois : la protection de l'enfance, le droit des étrangers et la capacité juridique. "En principe, tous les mineurs isolés sont soumis à une même procédure : repérage et mise à l'abri, signalement au parquet ou au juge des enfants et enquête pour déterminer si le migrant et à la fois mineur et isolé."

La mise en oeuvre de la protection des mineurs étrangers se fait de façon inégale suivant le département et ses institutions, tout dépend des capacités et de leur volonté. Normalement, tout personne qui se présente comme mineure doit être considérée comme telle jusqu'à preuve du contraire. Seulement une décision de justice peut remettre en cause cet état de fait.

"Quand ils ont été accueillis par la protection de l'enfance avant 18 ans, les jeunes peuvent demander à être accompagnés jusqu'à 21 ans....Les jeunes peuvent aussi demander au juge des enfants une protection judiciaire du jeune majeur. Cette protection est financée par le ministère de la justice. Ces mesures n'ont pas de caractère obligatoire. L'irrégularité du séjour des jeunes ne constitue pas en principe un motif de refus, c'est pourtant ce qui se produit régulièrement."

"Qu'est-ce qu'un enfant en danger , L'article 375 du Code Civil considère qu'il y a danger lorsque "la santé, la sécurité, la moralité" d'un mineur sont en danger, ainsi que lorsque "les conditions de son éducation sont gravement compromises" et prévoit alors des mesures "d'assistance éducative" telles que le placement ou l'acion éducative en milieu ouvert (AEMO)."
Il faut aussi noter que certains juges essaient de ne pas surcharger les centres d'accueil départementaux en y envoyant des mineurs isolés. Aussi, le titre de "vie privée et familiale" est plus incertain pour le mineur étranger que le titre "étudiant".

"Quand ils bénéfient d'une prise en charge, les mineurs étrangers isolés sont acueillis dans les établissements relevant de la protection de l'enfance : foyers de l'aide sociale à l'enfance ou d'associations agréées, plus rarement familles d'accueil et internats de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), parfois encore hébergement à l'hôtel. Le système français de protection de l'enfance n'a pas été initialement conçu pour accueillir les mineurs étrangers isolés."

Le champ de coopération des travailleurs sociaux s'élargit de jour en jour, ils doivent rencontrer des représentants de la préfecture, de l'OFPRA, la direction du travail, le juge des tutelles, les différentes ambassades et consulats, les associations d'aide aux étrangers, des avocats, interprètes.....

"L'arrivée croissante des mineurs étrangers suscite des dysfonctionnements institutionnels, mais elle est aussi à l'origine d'établissements nouveaux. On peut ranger ces dispositifs en deux catégories : ceux qui innovent en matière de recrutement et de traitement de l'urgence et ceux qui se spécialisent dans l'accueil à moyen terme."

Journaliste


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