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Bolivie : le boom minier a dynamité la paix sociale

Anonyme, Martes, Octubre 10, 2006 - 17:13

fab

Le sanglant affrontement entre mineurs syndicalisés et coopérativistes a fait au moins 16 morts, a coûté sa place au ministre des Mines et a rompu l’alliance entre travailleurs à leur compte et le gouvernement national. Les secteurs progressistes demandent une nationalisation similaire à celle du secteur énergétique.

Au lendemain des violents affrontements entre mineurs salariés et membres de coopératives * dans la localité de Huanuni, pour le contrôle de la mine Posokoni, il y a toujours un doute sur le nombre officiel de morts et de blessés. Les médias locaux ont rapporté le nombre de 16 défunts et de 50 à 70 bessés. Les télévision ont diffusé tout au long de la journée des scènes dantesques de cette localité de Oruro, avec des dizaines de blessés par dynamite, des cadavres dans les versants des coteaux et des femmes minières cherchant désespérément les corps de leurs époux à la morgue. Beaucoup de secteurs on rendu responsable le gouvernement du retard pour déployer des forces policières et militaires pour séparer les deux camps opposés et pour pacifier la zone. Les uniformes ont récemment repris hier le contrôle du village et de la mine, mais malgré la signature d’un accord de pais, il y avait un calme tendu. Hier soir le président Evo Morales s’est séparé du ministre des Mines, Walter Villarroel, qui occupait le fauteuil grâce à un accord corporatif entre la Fédération Nationale de Coopératives Minières (Fencomin) et le MAS de Evo Morales.

Après le massacre, au lieu de mettre de refroidir les ardeurs, le ministre avait accusé les mineurs étatiques d’avoir provoqué les incidents. Morales a désigné à sa place Guillermo Dalence, un dirigeant d’extraction syndicale.

Le conflit entre mineurs de la Corporation étatique Minière de Bolivie (Comibol) et les partisans du coopératisme est latent depuis sept mois, mais jeudi dernier il a dégénéré quand les seconds ont planifié l’assaut au "cerro" Posokoni, la plus grande réserve d’étain de Bolivie, divisée quasiment de manière salonique entre les deux édits : Comibol contrôle la partie la plus riche -niveaux -120, -160 et -200-, pour laquelle l’Etat a investit en infrastructure, tandis que les coopérativistes exploitent la partie la plus proche de la superficie (-80 jusqu’au ciel ouvert) sans avoir réalisé aucun investissement.

L’offensive coopérativiste a trouvé une résistance de fer de la part des mineurs syndicalisés, avec une de plus d’un demi-siècle d’affrontement avec l’armée envoyée pour taire leurs revendications. La réponse à la dynamite des attaquants -y compris des pneus remplis d’explosif lancés par contre les forces ennemies- a été encore plus de dynamite -et des armes à feu- par les affiliés à la Fédération Syndicale des Travailleurs Mineurs de Bolivie (Fstmnb), et Huanuni est devenue le scénario d’une guerre sans trève. Ni la radio locale, propriété des mineurs syndicalisés, n’a été épargnée des tremblements : son antenne a été dynamitée et elle a cessé de transmettre . L’hôpital du village a été dépassé et une grande coupûre de courant a affecté toute la région.

Le syndicat des mineurs a été un des principaux acteurs de la politique bolivienne dans les cinquante dernières années et a joué un rôle central dans la révolution de 1952 et dans le soutien de l’Etat nationaliste révolutionnaire qui lui a succédé. Ses luttes avec casque et dynamite font partis de la mysthique du mouvement populaire bolivien. Mais en 1985, au milieu de l’effondrement international des prix de l’étain, le gouvernement néolibéral du président Victor Paz Estenssoro a quasiment fermé Comibol, ce qui a entraîné le licenciement de plus de 20 000 mineurs et l’extinction du dit "marxisme minier", né dans les galeries entre pamphlets et oeuvres de Lénine et de Trotski. Beaucoup de mineurs ont émigré à la ville de El Alto et se sont transformés en vendeurs de rue, d’autres sont devenus cultivateurs de coca dans le tropique de Cochabamba, et une partie d’entre eux a formé des coopératives pour se transformer en micro-entrepreneurs. Ce sont ces coopérativistes qui réclament aujourd’hui des morceaux des mines étatiques dans un contexte de réactivation de l’industrie en raison de l’augmentation des prix internationaux des minerais, comme l’étain, dont le prix a presque doublé en raison du développement de la demande chinoise. A Huanuni, il y a 4000 coopérativistes face à environ 1000 mineurs étatiques.

Ces derniers accusent les coopératives de commettre des déprédations de richesses minérales et dénoncent que tandis que les dirigeants des coopératives s’enrichissent avec les commissions, les travailleurs de base -y compris des enfants et des adolescents- descendent à l’intérieur des mines sans l’équipement ni les mesures de sécurité nécessaires. Ils proposent un pan "minero-métallurgique avec vision stratégique" c’est-à-dire d’inclure le travail des mines dans la politique de nationalisation appliquée aux hydrocarbures qui est aujourd’hui l’unique préoccupation officielle. "Ce qui devrait être une bénédiction (l’augmentation des prix) s’est convertie en malédiction", a dit le vice-président Alvaro Garcia Linera. Maintenant l’alliance entre le gouvernement et les coopérativistes semble rompue.

* En fait ce ne sont pas vraiment des coopératives, les mineurs travaillent à leur compte, dans des relations spéciales entre eux et les "propriétaires" des parcelles minières. (NdT).

La Paz, Pablo Stefanoni, Pagina/12 (Argentine), 07 octobre 2006. Traduction : Fab, sant...@no-log.org



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