Si ce n’est pas pour faire plaisir à l’ACDI, agence gouvernementale fédérale qui les maintient en vie, je me demande alors à qui ils ont voulu plaire?

La question n’est pas ici de savoir en quoi l’auteur du livre a tort, mais bien de la pertinence comme tel de sa promotion dans les pages du journal Alternatives. Pourquoi, par exemple ne pas avoir fait la promotion du livre CIEN HORAS CON FIDEL du respecté journaliste et écrivain Ignacio Ramonet ? Ce dernier ouvrage se situe dans le courant progressiste, courant dont Alternatives se proclame, tandis que le réchauffé roman de Matos se situe directement dans la lignée réactionnaire, associée de très près à la Central d’Intelligence Américaine (une petite recherche sur Google peut confirmer mes dires )

Rectification : je n’ai pas accusé Alternatives de corruption; j’ai questionné sur son orientation par rapport aux objectifs qu’il prétend mettre de l’avant.

Quant à la moindre critique de Castro que je percevrais mal, c’est bien plutôt la désinformation à son sujet qui me fait sursauter et qui me porte à vouloir donner l’heure juste. Je n’ai jamais dit qu’il était le bon Dieu incarné, et toujours mis de l’avant, comme lui d’ailleurs, que ce sont les idées justes qu’il faut défendre et croire qu’un autre monde est possible MAINTENANT.

Pour ce qui est de ton appréciation de l’administration Bush, par rapport à Cuba : entièrement d’accord avec toi. Mais vois-tu, même parmi des gens qui se croient progressistes, ils sont plus enclins à regarder Cuba avec un microscope et les Etats-Unis avec un télescope.

Ce que l'on tait est souvent tout aussi important que ce que l'on dit. Par exemple, on a parlé très peu de la rencontre des pays non alignés qui s'est réalisé à la Havane. Pourquoi? POurtant, plus de 1000 journalistes y étaient présents et les grandes agences de presse pouvaient servir de relais à ceux qui n'y étaient pas. Faut-il croire qu'il était préférable de ne pas attirer l'attention sur le rôle prédominant joué par Cuba, qu'on souhaite voir le plus isolé possible ? Ce n'était pas rien, plus de 116 pays réunis à la Havane alors que la Presse de son voisin du Nord s'acharne à dire que la communauté internationale n'en veut plus! Nos medias canadiens n'y ont pas échappé. Y a-t-il eu des tables rondes, des débats, des articles de fond sur les questions discutées, les propositions avancées, les résolutions retenues? Ce silence est déjà une atteinte au droit du public à l'information. Par contre une semaine ou deux avant cette rencontre notre quotidien Le Soleil, faisait sa Une avec une entrevue du Secrétaire d'État Adjoint étasunien qui invitait le Canada à s'unir à eux pour renverser le Gouvernement cubain. (http://humanisme.over-blog.com/article-3751812.html ). J'ai écrit une lettre à Michel C. Auger à ce sujet. Cette lettre n'a pas été publiée. Sans doute par manque d'espace. Enfin, on peut se demander pourquoi nos medias et ceux qui sont sensibles à la question des droits humains, relèvent si peu cette affirmation de Chompky, un de nos plus grands intellectuels étasuniens contemporains, qui déclare dans un de ses ouvrages :http://www.ratsdebiblio.net/chomskynoam.html
"D'un point de vue juridique, je crois qu'il y a là des fondements très solides pour une mise en accusation de n'importe quel président américain depuis la Seconde Guerre mondiale. Les uns ont été de véritables criminels de guerre, au sens propre du terme, et tous sans exception ont été impliqués dans des crimes graves contre l'humanité." Les dessous de la politique de l'Oncle Sam
(Le Temps des cerises, 1991, 135 pages).

Il est donc normal que ce que certains préfèrent taire d'autres en parlent. Certains le feront dans un esprit de propagande et, dans bien des cas, en déformant la vérité. Certains autres le feront pour assurer à tous une meilleure information, plus juste et plus équitablbe, même si dans bien des cas les moyens ne sont pas les mêmes. J'espère que nous voulons tous faire partie de ce second goupe.

Vous marquez tous les deux de très bons points.

D'après ce que je vois, Alternatives a dû publier un grand nombre d'articles intéressants au sujet de Cuba, et là a accepté de faire connaître un livre sur l'histoire moins 'cute' du début de la révolution menée par Castro. Si ce livre raconte ce qui est probablement la vérité, ce n'est pas la fin du monde, mais il aurait pu, dans cette même section Livre, offrir un livre sur le Cuba d'aujourd'hui.

Je ne crois pas que cela soit grave dans la journal d'Alternatives.

Le problème de l'occultation dans les médias de masse est incroyablement grave par contre.

Michaël Lessard [me laisser un message]
Militant pour les droits humains.
Siriel-Média: média libre sur les 'politiques de destruction massive'

pour continuer, dans mon négativisme par rapport à Alternatives, je te dirais justement que ces derniers n'ont jamais été, à ma connaissance, très friands d'articles faisant l'éloge de Cuba. Je me rappelle cependant qu'ls n'ont pas manqué de publiciser, il y a quelques années, l'arrestation, le jugement et la condamnation de soi-disants dissidents. Allant jusqu'à répéter les affirmations de Reporters sans frontières comme quoi Cuba serait la plus grande prison de journalistes au monde.
Et depuis,à peu près le silence; je n'ai pas vu un mot sur les réalisations extraordinaires de Cuba, avec le Venezuela, des populations entières ont appris à lire et à écrire, des milliers de personnes de toute l'Amérique pauvre, ont recouvré la vue, opérées gratuitement par les médecins cubains. Des centaines et centaines de vies de sauvé au Pakistan, suite au dernier tremblement de terre.Pourtant, le Pakistan n'entretient pas de relation avec Cuba. Imaginez, le président Musharaf, fidèle allié des É-U qui fait l'éloge publiquement de l'aide cubaine et remercie Fidel Castro.

Pourquoi donc Alternatives garde-t-elle le silence sur tous ces faits, dans ses pages ? Au lendemain de l'ouragan Katrina, Cuba avait 1500 secouristes, prêts à partir, sac au dos avec trousse de premier soin. Des milliers de vies auraient pû être sauvées, mais Bush a préféré laisser crever les noirs de la Louisiane plutôt que d'accepter l'aide de Cuba. Encore une fois la presse a gardé le silence là-dessus et même la presse tel, Alternatives, qui se dit progressiste.

Bien sûr, Alternatives peut bien nous présenter un livre, en 2006, qui relate des faits moins cutes du début des années soixante.

Mais le HIC dans l'affaire c'est qu'on y reprend les péripéties d'un cubain, eusse-t-il fait partie intégrante des débuts de la Révolution cubaine, qui oueuvre depuis des décennies dans les milieux anti-castristes et terroristes de Miami. Sa trajectoire contre-révolutionnaire, à partir de son soulèvement au commande de son détachement militaire, 10 mois après le triomphe de la Révolution, l'aura conduit, après ses 20 ans de prison, dans les actions et combines de la CIA, afin de renverser le gouvernement cubain.
Pourquoi donc la promotion de ce livre aujourd'hui ?

Bien drôle de coïncidence, n'est-ce pas ? au moment ou l'administration Bush invite le Canada à "participer" à la transition à Cuba. Pour ceux et celles qui auraient encore des doutes sur ce qu'est cette transition mis de l'avant par les É-U, je les invite à lire le dernier rapport, présenté par Condoleeza Rice, en juillet dernier, ou l'on constate qu'il ne s'agit, qu'en fait qu'un plan de renversement violent du gouvernement en place. Une attaque directe à la souveraineté cubaine.

Je trouve très pertinent qu'on parle du livre de Huber Matos dans Alternatives. Demandez aux gens à Cuba qui sont assez vieux pour se souvenir de lui. Pour beaucoup d'entre eux c'est un héros au meme titre que Camilo Cienfuego. Il a participé a la révolution dans le but de mettre fin à la dictature mais Fidel avait peur de lui car il aurait pu lui faire ombrage. La dictature cubaine l'a montré comme un traitre et lui a fabriqué un procès bidon...puis vingt ans de prison. Cet homme se battait pour la liberté, contre l'oppression et vouloir l'associer à la CIA ou Bush c'est faire le jeu de la plus vieille dictature des Amériques. Je félicite Alternatives de ne pas s'en tenir seulement au discours de la gauche institutionnelle.