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Les superpouvoirs de l'Assemblée Constituante divisent la Bolivie

Anonyme, Lunes, Octubre 2, 2006 - 15:53

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La droite représentée par la région de Santa Cruz est en alerte après le vote du MAS en faveur de donner un pouvoir absolu à la convention et accélérer la rédaction d'une nouvelle Carta Magna.

La décision du Mouvement au Socialisme (MAS) d'octroyer les pouvoirs absolus à la convention constituante a provoqué un refus et une inquiétude dans les secteurs conservateurs, qui se réuniront aujourd'hui à Santa Cruz de la Sierra pour discuter comment faire face au "rouleau compresseur" socialiste. On évoque des mesures de pression et de recours devant le Tribunal Constitutionnel et les organismes internationaux, au milieu de dénonciations politico-médiatiques suivant lesquelles Evo Morales veut une assemblée avec les super-pouvoirs pour "cubaniser" la Bolivie et instaurer un régime autoritaire.

Le vote vendredi -qui a déclaré l'assemblée constituante "originaire, plénipotentiaire et refondationnelle"- a eu lieu après l'échec d'arriver à des accords entre les différents blocs. La gauche défend la majorité absolue pour approuver les articles de la nouvelle Constitution, alors que la droite plaide en faveur d'une majorité spéciale des deux tiers qui obligerait le MAS à dégager des consensus pour organiser l'édifice institutionnel bolivien. Lors d'une réunion avec les mouvements sociaux, le week-end antérieur, Evo Morales a signalé que "il n'y a pas de consensus possible avec l'oligarchie". Et la discussion n'est pas moindre : si la constituante est plénipotentiaire, son pouvoir est absolu et est au-dessus des trois pouvoirs de Etat. Cela a mis en alerte la droite, qui craint que le MAS ignore les autonomies régionales, approuve une constitution indigéniste radical et conduise le pays par les routes "totalitaires" de Cuba et du Vénézuéla.

Pour approuver le caractère souverain de la convention réunie à Sucre, le MAS a compté sur le soutien de petits partis de gauche et indigénistes et avec quatre voix indociles de la droite qui ont été présentées comme un trophée de guerre. L'assemblée originaire a été acclamée par 162 des 255 conventionnels (c'est-à-dire, à seulement huit votes des deux tiers). Comme forme de protestation, les représentants de Podemos (droite) se sont placés des baillons et ont levé des pancartes avec la légende "Dieu, libère-nous du MAS" et "Non à la dictature masiste", dans laquelle les "s" étaient remplacés par des croix gammées.

De cette manière, le gouvernement essaie de mettre un coup d'accélérateur aux séances quand l'opinion publique commence à montrer des symptômes de dégoût envers les constituants, qui se traduisent déjà dans des chiffres : un sondage de la firme Apoyo, Opinion et Mercado réalisé à La Paz, El Alto, Cochabamba et Santa Cruz révèle que l'approbation de la convention qui s'est fixée comme tâche de "refonder le pays" est tombée de 69 % en août à 45 % en septembre. 76 % des personnes interrogées croit que, au train où vont les choses, les conventionnels ne réussiront pas à rédiger une nouvelle Constitution dans le délai prévu qui est de un an.

Le soutien à Morales a aussi baissé. Il est passé de 52 % après avoir atteint 80 % en mai, le mois de la nationalisation du gaz. Et politiques et analystes sont d'accord pour dire que les problèmes de gestion, les excès de rhétorique et le retour des conflits sociaux -en incluant quelques blocages de routes- menacent de déteindre prématurément sur le leadership du premier président indigène de l'histoire bolivienne. Morales se considère victime des grands médias qu'il a mentionnés ces derniers jours comme étant le "principal parti de l'opposition". Mais s'il est certain que l'offre médiatique bolivienne est hautement tendancieuse, il n'en est pas moins vrai que le gouvernement semble leur offrir chaque jour une abondante dose de matière première pour leurs discours. La semaine dernière, le ministre de la Justice David Choquehuanca a dit que les habitants de l'exclusive zone sud de La Paz "s'ils le pouvaient, cracheraient sur Morales" pour être indigène, malgré le fait que le MAS a gagné les élections dans ces quartiers. Et pour montrer que, cependant, les indiens ne détestent pas les blancs, il a déclaré :"S'il y avait réellement cette haine, nous pourrions les avoir empoisonnés", puisque les employées domestiques sont toutes descendantes d'indigène.

La Paz, Pablo Stefanoni, Pagina/12 (Argentine), 02 octobre 2006. Traduction : Fab, sant...@no-log.org



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