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Hypothèses sur l'anti-post-gauchisme

Anonyme, Martes, Septiembre 26, 2006 - 16:42

tapas y calimucho

ou De quelques contradictions secondaires

I
Les rapports de production sous le capitalisme sécrètent des idéologies destinées à justifier, protéger ou masquer le vol primitif - celui de notre activité - qui s'accomplit à chaque jour dans l'économie moderne. S’il existe un « post-gauchisme » qui le fait en « niant le prolétariat », il faut voir que d’autres sanctionnent ce vol en voulant absolutiser le prolétariat. Ce n'est pas le prolétariat que le capital a exproprié, c'est l'expropriation qui a fait le prolétariat. Les idéologies qui refusent de penser la révolution comme abolition du prolétariat refusent du même coup l’abolition dudit vol primitif, et si elles s’attaquent à des formes et des produits du développement capitaliste tels le patronat et la bourgeoisie, elles ne sont guerre plus que l’avant-garde d’un nouveau management capitaliste, i.e., de la reproduction et du renouvellement de rapports sociaux capitalistes.

II
À une époque où nul ne peut plus nier la prolétarisation quasi intégrale du monde, la seule conscience de l'existence du prolétariat n’a jamais été un danger aussi insignifiant. En effet, tous semblent avoir pris à leur compte cette prolétarisation, y compris nombre de soi-disant révolutionnaires. Nulle part, on ne voit en quoi le prolétariat porte la négation du capital. En niant ce qui sans être une fatalité, fait la puissance réellement négative du prolétariat, les derniers wannabe théoriciens tente impuissamment de donner un coup fatal à cette négation. Ceux-ci voudraient assumer une fonction d'avant-garde de la survie du capital, mais ne sont encore qu'anecdotiques

III
Les militants anarchistes et surtout ceux qui s’en prétendent l’aristocratie, ont pour but (conscient ou non), de faire disparaître toute trace, dans les consciences, de la réelle contradiction du capital que peut porter le prolétariat.

(Voix délirante, comme une arrière-pensée honteusement freudée)
C’est peut-être ce qui explique leur fixation au stade (phallique ou anal?) de l’affirmation-érection du prolétariat... Oediperie: ils se crèvent les yeux pour ne pas voir que la princesse avec laquelle ils
se barrent, celle qu’ils adorent, c’est la maman capital. Et puis cette condition de prolétaire qu'ils ne veulent pas chier, pour retenir la merde de capital accumulé.

Incapables de se penser sans le capital, de penser la négation du capital, ils ne peuvent penser leur existence autrement qu’en tant que prolétariat. Ils accusent alors frénétiquement les prolétaires qui nient en acte le capital de nier l’existence du prolétariat, c'est-à-dire leur existence. Ça sonne mieux, bien que ce soit la même chose, que de les accuser de nier en acte le capital.

IV
L’affirmation du prolétariat comme sujet révolutionnaire réduit la révolution à l’affirmation du prolétariat comme classe dominante et par conséquent, affirme la domination du capital. La persécution de toute critique du prolétariat comme sujet et comme représentation n’a causé qu’une mise à l’ombre de toute critique du capitalisme.

V
Le capital veut nous faire croire que la liberté réside dans l’efficacité de l’organisation du travail et dans la survie. Cette liberté, qui est affranchissement de tout liens, est en même temps soumission totale à des rapports, horizontaux ou verticaux. Un certain anarchisme se veut le relais de cette pensée de misère libérale, qui veut taire toute expression de monde commun, fabriquant des individus sans monde, qui n'existent en tant que rien, reliés au nom d'une commune nécessité. Il en va de même pour l'autonomie qui a perdu son contenu révolutionnaire dès qu’elle fut réduite à une pratique revendicative de classe.

VI
Le fétichisme du prolétariat, c’est le fétichisme de la marchandise. Le prolétariat consomme, se consomme et les sermons à son propos se consomment aussi très bien par lui-même. L’anarchisme, comme idéologie, semble véritablement devenu une sorte de code moral qui soutient l’autophagie prolétarienne.

Nul autre que lui-même n’aurait pu produire une idéologie où il apparaîtrait à lui-même de façon aussi désirable.

VII
L’affirmation du prolétariat comme sujet révolutionnaire ne fait qu’achever la séparation et l'individualisation du monde, base nécessaire à la consommation de masse, et a pour conséquence d’idéaliser le caractère aliéné de la production sociale.

VIII
Les diverses identités sociales, assimilées au prolétariat, dont la défense est à la base de l’anarchisme à la mode, sont aussi des niches de consommation d’une société complètement atomisée. Leur intégration est le programme maximum du capital.

En ce sens, il est une arrière-garde, parce que les syndicats et les réformistes déclarés d'une part, et les récupérateurs post-modernes de l'autre, font une meilleure job qu'eux dans ce sens.

IX
La magie du spectacle anarchiste réside dans le divertissement, la distraction et le trompe-l'oeil.

En faisant apparaître un monstre qui n'est que le double d'eux-même, le post-gauchisme, ils ont réussi à faire disparaître ce que le communisme est essentiellement.

X
Dans la novlangue militante, le communisme prend l'apparence d'un capitalisme sans État, autogéré, démocratique et participatif. Un capitalisme qui a vaincu, en l'intégrant, toute contradiction.

XI
Quoi qu'ils y fassent, les militants continueront d'être contredit par le force de négation qu'entretient la prolétarisation à laquelle ils participent. Reste à savoir si l'histoire les contredira. C'est à cela que nous veillons.

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