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Écologie, Politique, Technologies et Informations - Les 4 pointes d'une tarte révolutionnaire

Anonyme, Viernes, Septiembre 15, 2006 - 07:08

Simon Blais

Par Simon Blais

Nous avons la chance, ou le malheur il va sans dire, de vivre dans une époque de bouleversements: chambardements des idéologies, dérèglement climatique, renouvellement constant des technologies et expansion massive de l'information seront au coeur de ce siècle battant la démesure. L'histoire de la Terre est ainsi qu'il s'agit maintenant pour nous d'écrire le chapitre prochain, avec espoir qu'il en soit plus joyeux que les précédents. Or, dans un monde d'inégalités croissantes, de réductionnisme scientifique, voire de professionnalisme accompli, il est difficile d'espérer la fameuse lumière au bout du fameux tunnel, et pourtant, ce n'est pas l'électricité qui manque!

Une méthode multivisionnaire

L'efficacité, cette aptitude à harmoniser les différents éléments qui composent chacune de nos vies, n'est pas si facilement donnée. Un maître micro-biologiste peut nous en dire long sur la complémentarité des nucléotides contenus dans l'ADN, mais ses explications seront inefficaces et même inutiles pour l'informaticien dont le travail est de structurer des logiciels. Évidemment, ces deux professionnels seront efficaces sous la fonction qu'ils occupent, pouvons-nous en dire autant des professionnels qui gouvernent nos villes et nos États? Il faudrait d'abord comprendre ce qui les motive à diriger, car quoi qu'il en soit, ils dirigent! Ils sont du domaine de la politique, de la gestion, de l'établissement, et comme les autres dans leur fonction, ils ne conservent pour l'accomplir que les éléments qui seront de la partie, de leur partie. L'efficacité, c'est de réunir les parties et d'avoir une vue globale de l'ensemble, représenté et cohérent grâce à chacune de ses branches, allant de la microbiologie à l'informatique en passant par la politique. Lorsque le biologiste salue l'informaticien pour le nouveau programme d'analyse de l'ADN et que celui-ci lui rend la pareille pour la nouvelle synthèse moléculaire qu'il a accomplie, et que ces deux saluent à leur tour le politicien qui a facilité de nouvelles perspectives sociales, alors on peut dire que la société est cohérente et en bonne santé. La division des idéaux, l'individualisation des éléments, et enfin, le réductionnisme, sont les pires ennemis de la vie en société. Chacune de nos milliards de cellules a sa fonction vitale, et elle sert cette fonction pour la maintenance d'un ensemble plus grand, elle n'agit pas seulement pour elle-même: c'est ce que l'on nomme l'homéostasie du milieu intérieur. On peut en dire autant de la société, chaque être, par sa fonction, contribue (inconsciemment de nos jours) à la maintenance de l'ensemble. Acquérir une méthode multivisionnaire, c'est déboucher vers une steppe supérieure de compréhension, et enfin, vers un nouveau concept de tolérance.

Les 4 pointes de la tarte

1. L'écologie est la base la plus importante, comme un sol essentiel pour les racines d'un arbre ou l'entropie solaire pour les êtres vivants. Elle caractérise tout ce qu'il y a d'universel dans ce que certains dogmes nomment « la création ». Elle permet d'agir, non par spécialité, mais bien par connaissance générale, elle dicte ce qui est agréable de ce qui l'est moins, ce qui donne la vie de ce qui l'enlève, ce qui se comprend de ce qui est théorique. Enfin, c'est par elle que toute particule vivante, depuis un peu moins de quatre milliards d'années, a su évoluer, empruntant au hasard des formes aussi splendides et diversifiées qu'efficacement esthétiques. L'être humain, Homo sapiens, est l'aboutissement des trois grands règnes animaux: le reptilien, le mammalien, et enfin le genre humain défini par son esprit rationnel, résultant de la libération des mains par l'usage des jambes et du développement de son néo-cortex associatif permettant de stocker un plus grand nombre de faits mémorisés et de les jumeler entre eux pour en créer de nouveau, phénomène que l'on nomme l'imagination. Le cerveau humain est en effet divisé en trois sections soudées, conséquence de l'évolution; le reptilien agit sur les instincts, les impulsions et les pulsations, il est composé de la moelle épinière et du cervelet, il contrôle l'autonomie de notre corps et transmet les influx nerveux, captés dans l'environnement par les sens, à la deuxième partie du cerveau humain, le système limbique, qui lui est le moteur central des émotions, appelé le mésencéphale (milieu du cerveau), c'est lui qui règle la satiété, l'équilibre du milieu intérieur (que l'on avait nommé plus haut l'homéostasie), et les désirs reliés à la sexualité. Toutes ces émotions seront alors mélangées dans la troisième partie du cerveau (néo-cortex), purement humaine cette fois, car aucune autre espèce animale n'est capable d'associations nouvelles entre les éléments mémorisés, et aboutiront au phénomène de la conscience, qui donne les alibis du langage dans notre discours logique. L'écologie, c'est les rayons solaires qui font la photosynthèse des végétaux qui nourrissent les animaux qui sont chassés et qui se décomposent alors que nous marchons en pensant à demain, digérant notre déjeuner, bouclant la boucle du cycle naturel de l'évolution terrestre.

2. La politique, objectivement, est définie comme étant l'art de gouverner, ou d'appliquer un mode de fonctionnement à une organisation quelconque. Rares sont les États qui peuvent se targuer d'appliquer un système politique sans faille et entièrement fonctionnel, j'irais même jusqu'à les dire inexistants! Un système est toujours à améliorer, car le temps passe et le passé ne peut jamais répondre du présent, il ne peut que l'enrichir d'expériences. Au sommet d'une société se forme une catégorie de travailleurs dont la tâche est de guider, donc de diriger la société, pour la protéger et lui permettre d'être maintenue de façon acceptable pour les individus qui la composent. Ces postes sont plus souvent qu'autrement accaparés par des personnes qui sont aptes à diriger, à se faire les leaders de la société qui les a élus. Comme ils sont au sommet, ils sont mieux placés que quiconque pour trouver les failles, et malheureusement parfois, d'en profiter à l’insu des citoyens. Un gouvernement est choisi pour accomplir un mandat, qu'il s'empressera de modifier une fois le pouvoir acquit, et le reste de ses actions consisteront à maintenir la structure sociale par différents projets qui stimuleront l'activité économique du territoire desservi par l'État. Là où la politique échoue, c'est dans sa fonctionnalité hiérarchique, qui forme les différentes classes et engendre les inégalités; or, c'est bien simple à comprendre, de nos jours, il suffit d'avoir un peu d'argent pour acheter un peu de pouvoir, et dès lors qu'une superclasse se forme, détenant le pouvoir et l'argent, symboles de réussite exemplaires, l'idéal social devient l'accession à cette superclasse. Ainsi, lotos, publicités et marchandages deviennent les assises des grandes sociétés de consommation comme la nôtre. Un tel fonctionnement est intolérablement voué à l'échec, lequel pourrait bien être le dernier de l'histoire humaine.

3. Les technologies sont le plus beau dilemme de ce siècle. Certains les méprisent, d'autres les défendent, c'est la cause de tous les fléaux et c'est la magnifique progression de la cybernétique - art de rendre l'action efficace - certes, la technologie ne rend personne indifférent. Mon opinion personnelle est qu'une technologie doit servir un besoin, et en ce sens, un téléphone cellulaire plus hot à toutes les semaines ne répond à aucun besoin. Dès lors qu'elles polluent nos environnements, les technologies perdent de leur efficacité. Elles devront, à l’avenir, se rendre efficaces dans toutes les sphères qu'elles décernent: la sphère industrielle en permettant à l'humain de créer de nouvelles structures pendant que les machines les construisent, la sphère économique en favorisant un accès à l'emploi soutenu dans de nouveaux horizons pour le plus grand bien des travailleurs, la sphère sociale en répondant aux besoins primaires et en libérant les humains des contraintes d'un travail trop ardu et occupant tout leur temps, et finalement, la sphère écologique en restaurant les zones dévastées de l'écosystème terrestre et en permettant aux hommes et aux femmes de cette planète de passer à un nouveau stade de l'évolution humaine, le dimanche de la bible, l'époque du repos et de la céphalisation.

4. L'information est un concept que j'aimerais définir pour vous. Scientifiquement, elle se décompose en deux formes: l'information-structure et l'information-circulante. La première est celle qui forme les objets et la matière. Elle structure les éléments en agissant contre le nivellement énergétique, ce que les anciens nommaient le chaos. La deuxième est purement énergétique, elle circule dans l'environnement et touche aux structures qui se modifieront grâce à elle. Notre peau, notre corps, est une structure ouverte: nos sens captent l'information-circulante, la diffusent jusqu'au cerveau par le système nerveux, lequel analyse cette information et renvoie une réponse dans les nerfs qui agiront, non plus par les sens mais par la force motrice, sur le même environnement, le modifiant à son tour. Information-structure et information-circulante sont essentielles à toute forme de vie. Sémantiquement, l'information est un renseignement ou un ensemble de nouvelles, qui permettent à une personne d'enrichir sa connaissance ou si vous préférez, sa perception de la réalité. L'information, enfin, manque cruellement à plusieurs peuples de la Terre, techniquement incapables d'exploiter leurs propres ressources et facilement exploitables par les autres techniquement plus développés. Depuis les premiers âges d'un nouveau-né, elle forge tous les jugements et toutes les valeurs établies par apprentissage, elle règle le caractère de chaque individu dans une réalité sémantique propre à chacun. L'être qui ne connaît que son verger est probablement plus heureux que l'être qui connaît tous les vergers de la Terre. De nos jours, on appelle ça un pomiculteur!

Et pour faire une tarte comestible?

Écologie, politique, technologies et informations doivent se marier, sans jonc en or ni diamants, humblement. En cette ère des communications, nous devons diffuser ardemment toutes les innovations pour un avenir meilleur. Les gestes sont minimes lorsqu'on y pense, et si forts d'influence qu’ils feront naître une véritable révolution. En premier lieu, diminuer notre impact sur l'environnement. La source de toute vie, que l'on mange et que l'on chie, passe par un respect et une compréhension de la nature des choses, de notre implication mentale auprès de celle-ci. C'est en établissant des valeurs saines auxquelles nous tenons mordicus que les élites formant le gouvernement modifieront à leur tour les leurs pour maintenir la société qui les a élus. L'écologie doit devenir politique, il y a un potentiel économique extraordinaire avec la nature, encore faut-il la comprendre et savoir la maintenir en forme et en force, et le Québec en particulier offre des perspectives plutôt alléchantes dans le domaine. Ensuite, les technologies doivent nous aider à parvenir à ce stade de compréhension et de complémentarité. Je sais que le micro-biologiste peut trouver un remède mondial au SIDA, et je sais qu'il ne peut y arriver sans le programme créé par l'informaticien et procuré par un gouvernement qui gère efficacement le tout. Compréhension, complémentarité et efficacité mènent directement à l'accomplissement d'une société en bonne santé physique et mentale. Mais pour en arriver là, il faut distribuer l'information et appliquer les connaissances acquises, cesser les gestes stupides, jeter une canette dans la poubelle par exemple, et commencer à se responsabiliser, comme êtres humains, pour l'avenir.

Écologie - Politique - Technologies - Informations - Quatre pointes d'une tarte qu'il nous faut cuisiner dès maintenant! Peut-être qu'avant la fin, nous pourrons la digérer en contemplant notre oeuvre...

(Le genre masculin a été utilisé pour alléger la forme du texte, merci de votre compréhension.)

Sources :

Biologie et structure, Henri Laborit, 1968
La nouvelle grille, Henri Laborit, 1974
Notre cerveau…triunique, texte de Jacques Languirand

Simon Blais


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