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BOLIVIE ANNÉE ZÉRO (1/2)

Anonyme, Jueves, Septiembre 14, 2006 - 02:01

fab

Un reportage de Pablo Ortiz pour la revue "Surcos en Amérique Latine" publié en juin 2006. Une rencontre avec Oscar Olivera, Felipe Quispe et Alvaro Garcia Linera (vice-président de Bolivie).

Toutes les études indiquent que la société civile bolivienne est l'une des plus actives de la région. Pourquoi ? Dans le voyage depuis Santa Cruz à La Paz quelques réponses apparaissent.

(...)

Oscar Olivera, leader de la Coordination de l'Eau de Cochabamba : - "En 2000 ceux qui se sont le plus battus dans les rues ont été ceux qui n'avaient pas d'eau, ceux qui doivent l'acheter à des camions les citernes qui parcourent la zone sud. Vous savez pourquoi ils l'ont fait ? Parce qu'ils étaient fatigués du mépris que depuis toujours les gouvernants leur ont témoigné en ignorant les conditions dans lesquelles ils vivaient", dit-il d'une une voix calme.

La Guerre de l'Eau de l'année 2000 est considérée par tous les "boliviologues" comme la genèse de la "montée en puissance" des mouvements sociaux. Le commencement du chemin qui a fait que les pauvres aient pris le pouvoir en Bolivie. Malgré le triomphe d'Evo Morales, Olivera considère qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir : "nous n'avons pas encore de proposition collective de pays". Olivera veut que le nouvel homme bolivien apprenne à se laisser guider par la nature, qu'il profite des ressources naturelles mais qu'il sache aussi les préserver.

Je recours à Fernando Mayorga pour qu'il m'explique ce qui s'est passé à Cochabamba en 2000. Il est docteur en sociologie et dirige le Centre d'Études Sociales de l'Université San Simon de Cochabamba, mais il est aussi une personnes typique de la classe moyenne cochabambine. Il me raconte que le service d'eau potable de la ville s'est presque arrêté pour la quantité de plaintes qu'il a reçues de ses usagers face à la hausse des tarifs, et cela a débouché sur la colère des plus pauvres, ceux qui n'ont pas le service à Cochabamba.

-"La Guerre de l'Eau n'a pas seulement expulsé une entreprise étrangère qui s'était adjugée l'administration du service (Suez) ; la Guerre de l'Eau en a fini avec l'idée que l'investissement étranger était la meilleure voie pour sortir de la pauvreté", m'explique-t-il.

Mayorga a été l'un des artisans de l'étude Indice Civicus de la Sociedad Boliviana, mesure qui compare le niveau d'organisation civile de la Bolivie à celui d'autres pays. Le résultat rapporte que ce pays a la deuxième société la plus organisée d'Amérique latine, après l'Argentine. L'affrontement entre les différentes régions de Bolivie est quotidien et l'Indice le démontre aussi. Il dit que 89 pour cent des personnes qui vivent dans l'Altiplano ont partagé à un type d'action politique dans la dernière année. Le chiffre descend dans l'orient, bien que pas tant, et il se fixe à 67 pour cent. 72 pour cent de la population bolivienne est adhérent à un type d'organisation sociale civile. Et le Chapare est un paradigme de cela. Un cocalero a au moins trois affiliations. Il appartient à son syndicat de producteurs de feuille de coca, à une centrale, à une fédération, et à travers de celle-ci à la Confédération Syndicale Unique de Travailleurs Paysans de Bolivie et, aussi, à la Centrale Ouvrière Bolivienne. Peut-être cela explique pourquoi les cocaleros ont marché ou bloqué les routes pour n'importe quel problème qui s'est produit en Bolivie dans les six dernières années.

-"Mais Evo Morales n'a jamais été d'extrême-gauche. Il a toujours été du centre. Si tu fais attention, il a toujours essayé de faire des pactes pour calmer les choses. L'erreur a été de ses ennemis politiques, qu'ils l'ont fait passer pour le responsable de toutes les mobilisations, quand ce n'était pas le cas", explique Mayorga.

Tout cela le sait assez bien Filemon Escobar, un leader mineur retraité qui est entré dans le Chapare en 1987 pour chercher un remplacement au pouvoir syndical qui avait été démantelé par le modèle néolibéral. Plusieurs le pointent comme le père politique d'Evo Morales. Si c'est le cas, Morales doit avoir quelque chose d'Oedipe parce qu'il a été celui qui l'a politiquement enterré. Fin 2004, il l'a accusé d'avoir recu de l'argent des Etats-Unis et l'a expulsé du MAS. Quand je lui demande comment était Morales quand il l'a connu, il y va fort. Il dit que c'était un "fierrerito" qu'il a du convaincre que la voie était démocratique et non armée, qu'il y avait des conditions pour créer une guerrilla au Chapare mais que lui, à force de séminaires et de travail de base, les a convaincu que ce n'éatit pas le chemin.

- "Surtout, Evo ne doit pas oublier qu'il est fils légitime de la coca, que ce mouvement est fils légitime de la coca", insiste Escobar.

Pablo Ortiz Revue Surcos en Amérique Latine, n°12, juin 2006. Traduction : Fab, santelmo@no-log-org (si vous voulez recevoir directement la deuxième partie)



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