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À bas la guerre impérialiste! Canada, hors d'Afghanistan!

Anonyme, Lunes, Septiembre 11, 2006 - 12:45

Arsenal-express

Depuis une dizaine de jours, les troupes impérialistes de l'OTAN, qui occupent l'Afghanistan depuis maintenant près de cinq ans, ont lancé une offensive sanglante, dont l'objectif officiel est d'écraser la résistance des Talibans: c'est l'opération Méduse, dont les médias suivent la progression quotidiennement.

Les quelque 2 300 soldats canadiens déployés en Afghanistan depuis le mois de février se trouvent au cœur de cette offensive. Depuis dix jours, l'essentiel de la couverture médiatique au Canada a d'ailleurs été consacré aux malheurs subis par "nos" militaires: on sait qu'au moins cinq soldats canadiens ont perdu la vie au cours de la dernière semaine, dont l'un est toutefois tombé sous les tirs d'un bombardier de l'armée américaine. Depuis que l'armée canadienne s'est jointe à la coalition états-unienne en 2002, ce sont donc 33 CanadienNEs qui ont perdu la vie en Afghanistan, dont 32 militaires et un diplomate.

À chaque fois qu'un soldat canadien meurt au combat, la question de savoir s'il faut "appuyer nos troupes", ou s'il ne faudrait pas plutôt tenter de les "sauver" en les rapatriant au plus sacrant (c'est la position que le NPD a adoptée ce week-end lors de son congrès national) refait surface. D'un côté comme de l'autre, on se situe toujours du point de vue des "intérêts bien compris" du Canada, et l'idée ne viendrait à personne de contester les objectifs poursuivis par la mission de l'OTAN.

On nous dit que celle-ci vise à "chasser les Talibans" et à défendre la "démocratie naissante" en Afghanistan. Évidemment, on omet toujours de nous rappeler qui sont vraiment les Talibans et le rôle que l'impérialisme yankee a joué, pour un, dans leur formation et leur accession au pouvoir, suite à la lutte contre l'occupation social-impérialiste soviétique de ce pays. Et on n'insiste surtout pas sur la véritable nature du régime actuel et sur l'ordre social profondément réactionnaire que l'intervention militaire étrangère cherche à consolider: le président Hamid Karzaï, qui prononcera un discours le 22 septembre prochain devant le parlement canadien, est tout sauf un démocrate; l'État afghan continue à appliquer la loi islamique, comme à l'époque des Talibans; les mêmes seigneurs de guerre continuent à faire régner la terreur sur la population afghane; les grands propriétaires terriens continuent à bénéficier du soutien des seigneurs de guerre pour opprimer les paysannes et les paysans; les femmes subissent toujours les affres des rapports patriarcaux qui les maintiennent dans un état d'absolue soumission; et ainsi de suite. Et c'est cette "démocratie naissante" pour laquelle "nos soldats" combattent et qu'on nous demande d'appuyer!

Le commandement de l'armée canadienne se vante d'avoir contribué à éliminer "plusieurs centaines de Talibans" depuis une dizaine de jours. Ce qu'on ne nous dit pas, encore là, c'est que la majorité de ces "Talibans" sont en fait des victimes civiles -- des paysannes et paysans pauvres, des citadins désœuvrés ou des petits marchands, qui subissent les tirs et les bombardements des troupes canadiennes et "alliées".

De manière parfaitement désinvolte, les porte-parole de l'armée canadienne osent affirmer que la "preuve" que les victimes sont toutes des combattants talibans, c'est que les soldats canadiens ont largué des tracts sur la région où l'opération Méduse se déroule, quelques jours avant qu'elle ne débute, pour inciter les civilEs à s'enfuir avant les bombardements. Ainsi donc, dans l'esprit de nos militaires, puisque les civils auraient dû partir, alors, c'est qu'ils sont partis.

Mais le portrait sur le terrain est bien différent de celui qu'on nous présente. S'il s'agissait seulement, pour les troupes de l'OTAN, de combattre les Talibans, elles n'auraient certes eu aucune difficulté à les balayer. Elles sont en effet bien plus nombreuses, mieux entraînées et autrement mieux équipées que les quelques centaines de combattants qu'on attribue aux milices talibanes. Sauf que le commandement de l'OTAN est forcé d'admettre que la situation est beaucoup plus difficile que ce qu'il avait prévu, au point où il a dû lancer l'appel aux pays membres de l'alliance de fournir au moins un millier de soldats supplémentaires, qui s'ajouteront aux quelque 18 500 militaires déjà présents sur le territoire afghan. L'OTAN ne parle d'ailleurs plus de "détruire" les forces talibanes, mais seulement de les contenir, autant que faire se peut.

Ces difficultés tiennent au fait que les troupes d'occupation ne font pas uniquement face à une poignée de "barbus" coupés de la population, qu'il suffirait de liquider pour s'en débarrasser. Depuis cinq ans, l'occupation impérialiste en Afghanistan, loin de réaliser ses promesses, a eu comme résultat d'aggraver encore plus la situation difficile des peuples qui composent l'Afghanistan. Elle a nourri, au fil du temps, une opposition populaire qui s'avère de plus en plus étendue au sein de la population.

Que les Talibans soient ceux qui ont réussi à profiter du ressentiment populaire au point de diriger la résistance qui se développe actuellement constitue certes une tragédie, du point de vue des intérêts fondamentaux des masses populaires et des peuples de la région. Mais la responsabilité de cette catastrophe incombe en tout premier lieu aux occupants eux-mêmes.

Ceux et celles, comme certains "démocrates", qui disent que la poursuite de l'occupation est nécessaire pour éviter que les Talibans reprennent le pouvoir et recommencent à opprimer le peuple afghan ont tout faux. Au contraire, le maintien de l'occupation exige la consolidation des vieux rapports sociaux d'oppression (néo-colonialistes et semi-féodaux), qui enchaînent le peuple afghan depuis des siècles et entravent son développement. C'est là une raison de plus -- et c'est peut-être au fond la plus importante -- d'exiger la fin de cette occupation injuste.

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Article paru dans Arsenal-express, nº 110, le 10 septembre 2006.

Arsenal-express est une liste de nouvelles du Parti communiste révolutionnaire (comités d'organisation).

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