Dans le secteur des services, c’est bien connu, la McDonaldisation des conditions de travail est complète. Salaire minimum, horaires brisés, peu de vacances, absence de congés de maladie, congés fériés travaillés au salaire régulier, training pas payés, pourboires saisis par le boss, chaleur suffocante, précarité, harcèlement, heures travaillées mais pas payées, ce sont toutes des situations que nous connaissons trop bien.

Quand ces problèmes se présentent, les travailleurs concernés n’ont presque aucun recours. Certains diront que les Normes du travail peuvent régler ces problèmes, mais ceux qui y sont allés seront peut-être un peu moins optimistes. L’aspect légal entourant le processus est souvent lourd et exige un niveau de préparation quelquefois difficile à atteindre, sans compter les délais – souvent très longs – pour que la plainte soit traitée et le jugement délivré. Quand la plainte elle-même n’est pas liée à un congédiement, la situation peut devenir insoutenable au travail. Si on a perdu sa job, il faut bien vivre, d’autant plus que les congédiements ne donnent pas accès à l’assurance-emploi. Par manque de temps, quelque fois par découragement, on lâche prise, ou on retire la plainte. On s’est fait fourrer une fois de plus...

Il est temps pour les travailleurs et les travailleuses des services de s’unir pour faire changer cette situation qui dure, pour le plus grand profit des boss, depuis trop longtemps. Partout sur la planète, des travailleurs précaires s’organisent, luttent ensemble pour obtenir que leurs droits soit respectés, pour que leur salaire leur permettent une vie décente, pour que leur travail soit reconnu. Ici, sur la rue St-Denis, nous ferons de même. C’est par l’action directe, en unissant les forces de tous les travailleurs et toutes les travailleuses, que nous réussirons. Cette union, c’est d’abord et avant tout un SYNDICAT.

Ce que l’on propose, ce n’est pas un syndicat traditionnel, contrôlé par des bureaucrates, qui diviserait la rue St-Denis en 190 petits syndicats de trois personnes, isolés les uns des autres et sans force de frappe. Ce qu’il nous faut, étant donné que nos lieux de travail sont petits, c’est une organisation qui nous regroupera tous ensemble, peu importe notre employeur, sur la base qu’on est voisins, qu’on vit le même genre de problèmes et qu’on est capable de les régler ensembles. Ainsi, collectivement, nous aurons une force de frappe suffisante pour résister aux patrons et exiger notre dû.

Nous proposons donc un syndicat ou les travailleurs joignent sur une base individuelle, peu importe ou ils travaillent. Notre objectif n’est pas de gagner la majorité dans tous les lieux de travail et de négocier des conventions collectives séparées, mais de construire un seul grand syndicat pour toute la rue. Plus les travailleurs de la rue joindrons et seront impliqués, plus le syndicat sera fort et pourra agir pour faire bouger les choses.

Nous ne voulons pas d’un syndicat qui se sert directement sur votre chèque de paye et dont on ne voit jamais les responsables. Ce que nous voulons, c’est un syndicat qui, pour avoir ses cotisations, doit les collecter directement, permettant ainsi aux membres de rester en contact avec leurs élus. De la même façon, nous mettons de l’avant la démocratie directe, qui donne le pouvoir directement aux membres sans permettre à des petits chefs syndicaux de tout contrôler.

Puis, nous désirons un syndicat combatif, qui utilisera l’arme la plus efficace pour faire plier les boss: l’action directe. Trop longtemps, les travailleurs se sont fiés uniquement sur la loi pour les protéger, Cette stratégie est un échec cuisant. Partout les salaires diminuent et les conditions de travail empirent. Il est temps de revenir aux sources du syndicalisme, d’agir comme les premiers syndicats, d’attaquer les boss là ou ça fait mal.

Un syndicat pour tout le monde, pas séparé par lieux de travail ou par métier, mais organisé pour tous les travailleurs de la rue, sur une base géographique. Tous les travailleurs de St-Denis unis dans le même syndicat, qui luttent et qui s’entraident pour améliorer leur sort. Ça va faire chier les boss, mais les choses vont bouger !

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Le RSTT, c'est quoi ?

Le Réseau de Solidarité des Travailleurs-euses est un nouveau regroupement syndical basé sur l'action directe. Au syndicalisme de concertation des grandes centrales, nous offrons comme alternative l'action directe contre les patrons, dans la solidarité et le respect de l'autonomie de nos membres.

Le Réseau rassemble des travailleurs et travailleuses avec ou sans-emploi issu-e-s de différents secteurs de travail qui veulent mettre de l'avant un syndicalisme de combat. Ce syndicalisme passe par notre autonomie face à toute forme d'organisation politique ou de bureaucratie syndicale, notre soutien pour une prise en charge des luttes par les travailleurs et travailleuses à la base, notre contribution à la construction d'une solidarité de classe dépassant les catégories sociales et la division du travail.

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