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Qu’était-ce que le maoïsme ?

Anonyme, Domingo, Septiembre 3, 2006 - 16:16

« Avant de nous unir, et pour nous unir, nous devons commencer par nous démarquer nettement et résolument » - Lénine dans Que faire?

C’est entre autres pour cela que nous reproduisons cet article (traduit très sommairement) des camarades italiens de Battaglia Communista.

- Des communistes internationalistes de Montréal

Qu’était-ce que le maoïsme ?

On ne peut pas parler du maoïsme comme une conception homogène de l'histoire, mais comme une série de tentatives imprégnées de pragmatisme et d’empirisme, pour faire face aux difficultés d’un pays en "réveil" et avec un potentiel immense. Si on pensait à ce qu’a été la Longue Marche: une lutte de libération nationale à laquelle avait été greffée une révolution démocratique bourgeoise, qui n’a pas été en mesure de parvenir, pour des raisons objectives, à ses fins historiques.

La compréhension finale de cela nous fournit la clé pour comprendre les types de développement et d'organisation politique entamés en Chine; une Chine qui pour brûler les étapes du développement capitaliste devait se baser sur les principes d'une plus grande centralisation politique et d'une rigide concentration économique. Le capitalisme d'état, aussi distinct soit-il (situation historique différent, développement différent des forces productives, etc.), basé sur le modèle russe, constitua la forme avec laquelle il va tenter de donner un dénouement à la révolution bourgeoise.

Le capitalisme d'état chinois, de même que le soviétique, est qualifié de l'adjectif "socialiste" pour obtenir l’adhésion des masses populaires et pour insuffler des espoirs chez la classe ouvrière, sujette à une exploitation féroce et subordonnée au fardeau ancestral très lourd de la famine.

Si le capitalisme d'état en Russie devait naître presque spontanément des cendres d'une révolution prolétarienne en débâcle, en Chine, il fut par contre le choix conscient (autant que possible) d'un groupe dirigeant au service du jeune impérialisme soviétique lequel avait offert, en échange de sa "protection" des attaques de l'impérialisme mondial, un asservissement des structures économiques et politiques chinoises à son modèle de développement. Cette méthode pour obtenir "la plus grande coïncidence d'intérêts", ne devait jamais remettre en débat les bases du rapport de subordination qui liait la Chine à la Russie stalinienne.

Le maoïsme fut l'interprète de ce rapport de subordination. Le maoïsme était comme un tison qui servirait d’allume-feu pour un antisoviétisme ; il s'identifiait aux raisons du rôle divergeant que la Chine aurait pu mettre de l’avant si elle avait réussi à exploiter ses immenses ressources, exploitation née des tentacules d'une suffocante mama Russe"trop affectueuse". La Chine poursuivait ainsi des rêves de grande puissance et visait, une fois cela réalisé, à détrôner l'URSS de son rôle unique et incontesté de modèle de "socialisme" à l’échelle planétaire.

"L'Asie aux asiatiques" fut la tentative pas trop réussie avec laquelle le maoïsme essaya de concrétiser l'aspiration à l’hégémonie du "communisme" dans le soi-disant continent jaune et dans toutes les zones où fermentait l’air pestilentiel du rapport de dépendance du « social-impérialiste » soviétique.

Pour faire cela, Mao – au-delà de n'importe quelle éthique que son adhésion au “marxisme-léninisme�? aurait dû comporter- (c’était un minimum) donna son appui à des régimes ultraréactionnaires et fascistes (comme ceux de Reza Pahlevi et de Pinochet). Et il y aurait de quoi continuer, surtout en ce qui a trait à la politique étrangère chinoise, dont la position n'a pas été donnée par la bande dirigeante appelée à gérer l'après-Mao, mais par le Président Mao en personne, par le « grand timonier » alors encensé comme "le phare de la révolution prolétarienne internationale".

Même sur le plan interne, le maoïsme se présentait de manière contradictoire, tout en restant un fidèle interprète du mode de production capitaliste d'état qu'il mettait de l’avant toujours de plus en plus en Chine.À l'intérieur du "bloc des quatre classes", la politique maoïste s'est mise en mouvement dans différentes directions : en passant de la "Terreur" contre les intellectuels à la "politique des cent fleurs", du "Grand bond en avant" à la "révolution culturelle", et ensuite, à l'ouverture d'un certain libéralisme dans l'après-Mao dont il a assumé de son vivant les "Quatre Modernisations". (1)

L’analyse des faits montre qu’en octobre 1949 la naissance de la République populaire de Chine fut plutôt un exercice de mystification idéologique dans lequel une guerre de libération nationale fut accompagnée d’un nationalisme de politicien et d’un certain contenu social, cet exercice contrebalança pour une vraie"révolution socialiste".

Il y a toujours eu une confusion voulue entre le nationalisme bourgeois et la révolution prolétarienne dans la Chine de 1949 avec la déclaration stalinienne de la possibilité du socialisme dans la seule Russie : en donnant à la construction du capitalisme d'état en Russie l’apparence du socialisme et en couvrant les crimes de la contre-révolution avec le drapeau rouge de l'Octobre bolchevique.

Le maoïsme, si par maoïsme on entend la synthèse entre doctrine et pratique politique, est l’expression correcte et fondamentalement cohérente d'un nationalisme de pseudos instances révolutionnaires qui confondent la lutte de classe avec la lutte du "peuple", l'inconciliabilité des contradictions du système économique capitaliste avec leur résolution avec "les contradictions au sein du peuple", en proposant le système social de la " Démocratie Nouvelle " – basé sur le capital d'une part et sur la force travail d’autre part.

En termes concrets, le maoïsme et toute sa construction idéologique est la démonstration irréfutable d’expériences historiques similaires pas si lointaines ; il est étranger à la dialectique révolutionnaire, même si ses propos et son langage tendent à emprunter des mots courants et des consonances avec la lutte de classe et le socialisme scientifique.

Le maoïsme, version inférieure du stalinisme, a réussi à traficoter comme une victoire socialiste une guerre de libération nationale dans laquelle les masses prolétariennes et les paysans ont été mis à la remorque des intérêts de l'économie nationale. L'autonomie politique du prolétariat n’a jamais été mise de l’avant avec son organisation de classe contre l'adversaire de classe.

On a substitué à l’indépendance de classe le front unique avec la bourgeoisie : la révolution prolétarienne est exclue de la stratégie du nationalisme anti-impérialiste, toute forme de dictature prolétarienne a été substituée depuis la naissance de la République chinoise à la Démocratie Nouvelle, dans laquelle toutes les contradictions économiques et sociales se transformeraient en leur contraire. Le tout sous la bénédiction de l'impérialisme stalinien qui pendant cette période allongeait ses tentacules dans la zone asiatique (Chine 47-49, Corée 50-53 et ensuite Vietnam).

Ainsi, pendant des décennies, des générations entières de prolétaires ont été forcées de boire à la source d’une contrefaçon idéologique où le capitalisme d'état était vendu comme le socialisme et où tout ce qui se passait dans des régimes semblables était justifié. Une expérience tragique dont les masses prolétariennes d'Occident comme d'Orient doivent prioritairement en assumer les enseignements pour que ces erreurs ne se répètent pas et surtout pour qu’elles comprennent qu'en Chine comme en Russie, en Europe comme en Amérique, en Asie comme en Afrique, les intérêts du prolétariat vont contre le capitalisme que ce soit dans sa version privée ou d'état.
F.D
(1)
Le mouvement des «Quatre Modernisations» (agriculture, industrie, défense, technologie) déjà tentées par Zhou Enlai en 1964.



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