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L'empire philanthropique SasakawaAnonyme, Domingo, Agosto 20, 2006 - 04:41
Christian Pose
Le nouveau visage du crime organisé japonais à l'heure de la globalisation Au Japon personne ne contestera que Ryôichi Sasakawa ait pu être le parrain des parrains du crime organisé. A Tokyo comme dans les préfectures du nord, du sud, de l'est comme de l'ouest, le nom est associé à l'irresistible ascension d'un "self made man", aventurier fasciste au sein de la société civile et politique, sans scrupule, patriote populiste violent, meurtrier en série au nom de l'intérêt privé hors-les-lois, au nom de "l'empire", ou encore au nom de la lutte anti-communiste et de la collaboration avec l'ennemi américain. Sasakawa comme bon nombre de criminels de guerre japonais évoluera dans le temps stratégique de l'économie liberticide et homicide des conflits militaires déclenchés en Asie par le Japon (formé par le maître occidental, E.O. Reischauer) au nom de la grande prospérité asiatique, une quête du profit démesurée résolument élitiste. L'ascension de Sasakawa (1899/1995) est indissociable également de l'histoire du crime organisé au Japon, de l'histoire des pouvoirs régionaux et maritimes mais aussi, à un autre plan, de l'évolution des sciences appliquées à la guerre, des technologies militaires et bien entendu des techniques de commerce liées à l'industrie militaire, armement terrestre, maritime, aérien japonais, américain ou européen. L'ascension de Sasakawa est également indissociable du passage accéléré de la société civile-bourgeoise japonaise au politique moderne comme accès de tous en tant qu'individus au pouvoir législatif. Ici, notons l'importance que prendront et joueront les partis politiques au Japon comme médian entre l'individu singulier des classes sociales défavorisées et le pouvoir législatif. Sasakawa évolue dans un temps de la condition ouvrière, dans le temps de la culture ouvrière ou les conflits entre ouvriers, syndicats ouvriers et patrons japonais sont d'une grande violence. Un temps où les inégalités sociales sont grandes et injustifiées, inacceptables alors que d'immenses richesses sont accumulées. Les ouvriers et leurs familles vivant dans des conditions misérables sont révoltés, souvent, et persécutés par les nouveaux pouvoirs politiques et les différentes polices municipales ou secrètes. Ces dernières évolueront en lisière du crime organisé comme toutes les polices modernes recrutant indics et agents dans le "milieu" contre promesses de collaboration ou opérations clandestines. "Dénoncer le rouge" ou le "coco", "casser du rouge", le persécuter jusqu'au meurtre deviendront des activités patriotiques gratifiantes au nom de l'unité nationale, de l'Etat impérial, affaire privée de quelques uns. Le pauvre politisé, à nouveau objet et non plus personne, bête nuisible, est au regard des luttes sociales : ennemi de la nation... C'était vrai en Chine dans les années 1920 c'est aussi vrai au Japon à la même époque et plus encore dans le Japon de l'occupation américaine après 1946 jusqu'en 1952. Les conditions de la vie ouvrière au Japon ont toujours été (et sont toujours) excécrables et ont conduit les malheureux criminalisés à s'organiser solidairement et politiquement contre la violence patronale ou policière. La littérature prolétarienne japonaise foisonne de génie créatif, de témoignages sociaux réalistes bouleversants. Nous vivons bien de l'essoufflement du capitalisme. Capitalisme qui se veut pourtant vitaliste et philanthropique, généreux et sain, bienveillant, paternaliste et prévoyant, à condition que la dérégulation libérale manne du siècle soit préservée. Un temps économique de la dette publique municipale et nationale, de l'usure, du travail forcé impayé, de la prostitution infantile, du racket, de la drogue, de la contrebande d'alcool, de cigarettes, de l'armement clandestin, du jeu, du kidnapping, du vol et du meurtre, temps des sociétés criminelles "écrans" parfaitement intégrées à la production légale et aux besoins de la consomation de masse, favorable à toutes les activités concurrentielles défiscalisées ou non... Les nouveaux capitalistes/notables de province font venir leur sel de Mongolie, leurs crevettes de Thaïlande et tirent leur engrais naturel du crotin de poney des steppes chinoises pour que leurs courges ou concombres soient plus tendres.Tout est possible en asie globalisée. Sasakawa, comme les propriétaires fonciers et leurs députés nobles propulsés à la diète allemande d'hier, pensera toujours être de par ses biens (ou de par sa fortune) protégé "contre son propre arbitraire" et par conséquent "particulièrement constitué pour occuper une position politique". Les héritiers de Ryôchi Sasakawa prendront bien le message philanthropique associatif du "maitre" au pieds de la lettre puisqu'ils financeront aussi bien la recherche sur la lutte contre le terrorisme international que celle sur le nationalisme frein à la globalisation, la complexité des relations sino-américaines, sino-japonaises ou nippo-coréennes, celle sur l'agriculture vietnamienne et le déminage des campagnes, le nucléaire militaire et les énergies civiles nouvelles, en présence des leaders politiques, économiques et militaires néoconservateurs ou néolibéraux occidentaux, soutenant directement ou indirectement des organisations privées transnationales comme l'Asian Forum Japan, le Council on Foreign Relations, le CSIS (Center for Strategic and International Studies), New America Foundation ou encore comme Carnegie Endowment for International Peace. Ils soutiendront une pluie de travaux/conférences de spécialistes internationaux ou de professeurs/chercheurs connus du monde conférencier comme Fujiwara Kiichi, Kojo Yoshiko, Takahara Akio de l'université de Tokyo, Kurt Campbell, Michael Green du CSIS, Kent Calder (Edwin O. Reischauer Center for East Asian Studies, SAIS), Taniguchi Tomohiko, Funabashi Yoichi, Yang Bojiang de Brookings Institution ou John Ikenberry de Princeton, Charles Kupchan de Georgetown University/Council on Foreign Relations ou encore comme Eric Heginbotham de RAND Corporation... Le crime organisé japonais et ses structures d'influence sont invisibles sous les propos analytiques institutionnels traitant de fraçon "pragmatique" et "utilitaire" les freins théoriques au bien-être global (associé aujourd'hui au rayonnement et au renouveau vitalistes du Japon) mettant en avant think tanks néoconservateurs transnationaux, centres de recherche bipartisans et universités privées prestigieuses au dessus de tout soupçon, prisonniers cependant du régime capitaliste de l'accumulation et de la spéculation; des entités historiques selon nous déviantes et délinquantes persuadées d'être protégées par leurs acquis institutionnalisés de leur propore arbitraire, conséquence du rapport constant à l'intérêt privé. Se targuant de vitalité nouvelle ces "organismes de recherche pour le progrès global" retranchent pourtant de l'arbre vert de la vie éthique la réflexion fondamementale sur les pauvres transnationalisés en situation de détresse et les inégalités en terme de capabilités de base à se nourrir, à se vêtir, à trouver un toit, un travail, à se soigner. Les Etats et les activités "législatrices" des Nations-Unies, de l'OMS, de la Banque Mondiale, du FMI, de l'OMC, jumeaux omnipotents et omniprésents, laissent substituer cette exclusion en laissant la pauvreté transmuée en crime tandis que le crime organisé est en mesure de se faire passer pour l'idée de droit...Il en a désormais les moyens. Le Japon et les Etats capitalistes au sens large ne peuvent être que criminogènes, homicides et liberticides, favorables donc à l'émergence et à l'entretien du crime organisé et à sa pénétration institutionnelle et bourgeoise mais également à son épanouissement collatéral dans les fractures sociales sans lesquelles il ne peut se manifester. Par contre, force est de constater que le crime organisé s'il n'est idéalement combattu par les Etats (toujours affaire privée de quelques uns) est associé de fait à un privilège, un régime d'exception, une forme d'irresponsabilité ou d'impunité, concourrant au Japon et dans le monde, à un authentique droit privé du criminel alors qu'il devrait être exclu de ce droit; un droit privé que le monde des sciences, de la politique ou des religions (jésuites, catholiques, shintoistes, bouddhistes, kamistes, adeptes de l'empereur ou du tennô) ne parviendra pas à lui contester. Cette observation finale ne pourra guère être réfutée si l'on se livre à l'examen des différents programmes/fonds de subvention de la Sasakawa Peace Foundation, près de 4,6 milliards de yens sur les sept dernières années, sept échelonnements de 560 millions de yens à 760 millions de yens (2000/2006). Plus d'une cinquantaine d'organisations, ONG, think tanks, universités, centres de recherche du monde entier figureront comme les témoins privilégiés de cette paradoxale expansion de la globalisation sécurisée, militarisée, normalisée voulue isonomique (égale devant la loi), du management environemental et du développement durable sous l'autorité enmblématique du boddhisatva Sasakawa et de ses disciples héritiers volant au secours de la "société civile mondiale" ne pouvant cheminer seule sur la voie obscure du libre-échange, des nationalismes, des guerres, de l'entropie et du terrorisme international. Parmi les organisations les plus connues reçevant les fonds de recherche spécifiques de la Sasakawa Peace Foundation, citons: Notons enfin que Dentsu Institute for Human Studies, fer de lance de la recherche stratégique de la Compagnie Dentsu, leader japonais mondial de la communication, partagera 29 millions de yens de la Sasakawa Peace Foundation (Regular Projects Fostering Human Security and Private Nonprofit Activities) pour débattre en 2000 avec Concept Workshop (Japon), Manpower Demonstration Research Corporation (USA), NGO Future (Suisse) de " l'évaluation et de la promotion de l'action des organisations non-gouvernementales"... -------------- ISO : L'organisation internationale de normalisation (ISO) est une fédération mondiale d'organismes nationaux de normalisation de quelque 140 pays, à raison d'un organisme par pays. L'ISO est une organisation non gouvernementale, créée en 1947. Elle a pour mission de favoriser le développement de la normalisation et des activités connexes dans le monde, en vue de faciliter entre les nations les échanges de biens et de services et de développer la coopération dans les domaines intellectuel, scientifique, technique et économique. The Sasakawa Peace Foundation Yasukuni Shrine... Ad Man-Turned-Priest Tackles His Hardest Sales Job by NORIMITSU ONISHI February 12, 2005 Texte original avec documents web sur http://linked222.free.fr/cp/links/japan/crime_organise.html, solidairement, Christian Pose
Site alternatif franco-anglo-japonais, diffuse depuis le Japon
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