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Nous ne sommes ni israéliens, ni palestiniens, ni juifs, ni musulmans... Nous sommes le prolétariat!

Anonyme, Domingo, Agosto 6, 2006 - 22:53

Groupe communiste internationaliste

Il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de capitalisme sans guerre. Si nous voulons empêcher les guerres, il faut abolir le capitalisme. Il n'existe pas d'autre moyen pour parvenir à un monde sans guerre.

Mais, pour abattre le capitalisme, il est indispensable que la partie de cette société qui en compose l'être exploité et qui se manifeste comme la contradiction vivante à la tyrannie économique se constitue en une seule classe révolutionnaire face à la bourgeoisie, en un seul parti structurant sa force au-delà de toute religion, de toute idéologie, de toute nationalité. L'internationalisme est la réponse prolétarienne aux efforts entrepris par les concurrents capitalistes pour souder les exploités à l'économie nationale et les faire s'entre-tuer en les alignant derrière leurs drapeaux respectifs: nations, régions, fronts de libération nationale, pays socialistes, fronts anti-impérialistes, peuples opprimés... La clé pour sortir des contradictions dans lesquelles le capitalisme tente d'isoler le prolétariat par paquets, de le diviser par Etats, réside dans le rejet absolu de tout embrigadement dans un camp national. Les exploités du monde entier n'ont aucun intérêt en commun avec ceux qui les exploitent et rien dans les contradictions inter-impérialistes ne peut enrayer l'aggravation, à quelque niveau que ce soit, de leur situation d'exploités, rien dans les rapports de forces inter-bourgeois ne peut relativiser leur intérêt à combattre sans relâche la classe capitaliste. Pour attacher le prolétariat aux valeurs patriotiques, la bourgeoisie a systématiquement recours à des artifices idéologiques sensés rendre plus consistante la fiction nationale qu'elle vend à ceux qu'elle domine. La recherche universitaire bourgeoise invente des origines préhistoriques à la nation, trouve des premiers habitants et les transforme très vite en un peuple dont on essaye de définir une soi-disant communauté de langue, de culture et de religion. Une fois ces racines définies, l'historien transforme alors des aspects de lutte de classe en luttes de "libération", brandit des héros locaux "morts pour la patrie", sanctifie les souffrances de prétendus martyrs et le tour est joué: une nation est née. L'histoire des "constitutions nationales" est ainsi jalonnée de toutes sortes de légendes visant à justifier la mystification nationale, à construire une unité ayant pour seule fonction de couvrir idéologiquement le capital constitué en Etat et permettre au capitalisme de disposer d'un prolétariat docile, domestiqué, acceptant sa condition au nom de l'union fictive existant entre lui et ceux qui l'exploitent. Et au jeu des légendes, plus les idéologues nationalistes réussissent à présenter leur création patriotique sous les traits d'une petite victime opprimée (en clamant haut et fort les vexations imposées par un quelconque puissant rival), plus les agents capitalistes parviennent à figer les contradictions sociales dans la légende de l'idéologie nationale et à constituer autour de la dite nation opprimée un puissant consensus national. "L'oppression d'un peuple" est l'incontournable porte d'entrée empruntée par les capitalistes locaux pour commettre leurs crimes et faire tomber le prolétariat dans le piège de la défense nationale. Dans la réalité, il n'y a ni "nations opprimées", ni "nations opprimantes": il n'y a que des contradictions capitalistes, voilées par autant de fractions bourgeoises qui, toutes, s'efforcent d'éclipser l'exploitation derrière la fiction nationale. Comme toute fiction, la nation devient néanmoins une force bien réelle et matérielle lorsqu'elle parvient à faire embrasser et défendre son immonde drapeau par l'ensemble de la société civile, exploités compris, dans une sorte de mariage entre prolétaires et bourgeois, une sordide union qui permet à ces derniers d'envoyer les premiers se faire massacrer au nom de la défense de la patrie. L'union patriotique est assurément la matérialisation la plus importante de l'idéologie nationale, elle est déterminante pour le déclenchement des guerres capitalistes. Quelle que soit la puissance matérielle de cette fiction nationale, dans tous les cas, il faut rappeler que l'exploité reste concrètement soumis au flicage, aux impôts, à la répression, à la crétinisation, au travail, à l'extorsion de plus value,... et cela, qu'il soit coincé dans la patrie n°1 ou dans la patrie n°2. Le prolétariat n'a pas de patrie. Son intérêt réside dans l'unification de ses forces au-delà des frontières, en dehors du terrain mis en place par les différentes fractions bourgeoises pour livrer leurs batailles capitalistes. La victoire du projet communiste que la classe révolutionnaire porte en ses flancs dépend directement de sa capacité à s'imposer comme parti international, comme force apatride, a-nationale. Cette vérité que martèlent les révolutionnaires depuis qu'existe le salariat est plus actuelle que jamais et la difficulté à imposer cette perspective conduit à des situations toujours plus dramatiques. Ce qui se passe actuellement au Proche-Orient est un épouvantable exemple de l'invariable et putride unité que constitue le capitalisme et la guerre et des difficultés qu'éprouve le prolétariat à retrouver le chemin, forcément internationaliste, de la lutte pour abolir les classes. Mais les violentes contradictions que charrie pareille situation de guerre généralisée condamnent les prolétaires des camps en présence à chercher d'autres voies que celles dans lesquelles on essaye de les enfermer. Ces voies conduisent à la lutte directe contre "son" exploiteur, à la lutte contre "sa propre" bourgeoisie, au refus de tirer sur des frères de classe, à la construction de réseaux permettant aux soldats des deux camps de déserter, à l'organisation d'une résistance face à "ses propres" officiers, à "son propre" Etat, au refus de toute guerre, bref à l'organisation du défaitisme révolutionnaire. Nous voudrions souligner ici quelques exemples allant dans ce sens et les placer dans une perspective historique en republiant, à la fin de ces quelques notes, un tract internationaliste rédigé en yiddish et diffusé par quelques militants révolutionnaires au beau milieu de la dite deuxième guerre mondiale, au moment-même où la polarisation fascisme/antifascisme cherchait à empêcher toute unité prolétarienne. Ces révolutionnaires refusaient que l'antifascisme et la publicité des seuls forfaits des bourreaux fascistes conduisent à l'union entre prolétaires juifs et bourgeois juifs. Nous avons fait suivre ce tract de quelques notes historiques à propos de leurs auteurs. Israélien ou Palestinien, tout patriotisme est assassin ======================================================= Israël, Palestine. Chaque jour apporte son lot d'informations plus insupportables les unes que les autres. Sous les yeux hagards d'une majorité de spectateurs indifférents, quasi-silencieux, convaincus de leur impuissance, les moyens d'imbécilisation de l'opinion publique concoctent quotidiennement un festival d'images qui permet d'admirer presque en direct les dernières performances de l'art guerrier: une maison est frappée de plein fouet par un tir d'hélicoptère, un gamin est assassiné dans les bras de son père, un infirmier ramasse des bras et des jambes au beau milieu d'une pizzeria, une femme pleure sa famille enterrée vivante sous les gravats, un combattant agonise dans son sang encore frais... Jour après jour, hommes politiques et intellectuels se relayent pour poser un avis aussi circonstancié qu'inopérant sur les tueries quotidiennes, les bombardements généralisés, les exécutions arbitraires, les démolitions de maisons, les rasages de quartiers entiers, les emprisonnements massifs, les snipers, les kamikazes, les tanks et les hélicoptères omniprésents dans les villes. En plus de n'être qu'un aveu d'impuissance, ces commentaires faussement désolés ont pour fonction de familiariser les citoyens avec une société où tous les aspects de la vie sont progressivement militarisés et où la terreur règne partout. Pour rassurer l'idiot télévisé, l'empêcher d'agir et être bien certain qu'il ira bosser le lendemain sans rouspéter, on complète l'information par des reportages sur les efforts de paix, sur l'envoi d'émissaires spéciaux, sur le vote de résolutions, on fait intervenir des prix Nobel, on montre des parlementaires étrangers, des pacifistes européens aux check-points israéliens, bref on rassure tout un chacun: des personnes "autorisées" s'occupent de l'affaire et font tout leur possible pour la résoudre. Ce qui permet sans doute au citoyen d'accepter de regarder les mêmes sanglantes images le lendemain soir sans ressentir le besoin de réagir. Quant aux prolétaires qui se poseraient malgré tout quelques questions, on les tranquillise en les assurant de leur incapacité à modifier le cours des choses. Pour les contraindre à l'indifférence face à ce que subissent leurs frères de classe au Proche-Orient, on les submerge d'explications qui ramènent méthodiquement toute réflexion sur cette guerre à une question de nations rivales ou de conflits religieux séculaires et inextricables. A gauche comme à droite, on entend dire que la seule solution serait la création d'un Etat palestinien qui coexisterait pacifiquement aux côtés de son voisin, l'Etat d'Israël. Le maximum dont soit capable la pensée démocratique s'arrête logiquement à la conception de nouvelles frontières, à l'organisation de meilleures polices, à l'aménagement des conditions d'exploitation qui résulteront du nouveau rapport de forces entre Etats. Etat palestinien, nation israélienne, religions juives et musulmanes... c'est dans ce cercle de feu que l'idéologie dominante cherche à enfermer toute tentative d'intelligence du conflit, poussant inévitablement -et c'est l'intérêt de la bourgeoisie- à une polarisation, à une démarcation entre ceux qui défendent "les israéliens" et ceux qui défendent "les palestiniens". Jamais n'émerge la plus infime référence à l'existence d'intérêts sociaux opposés, à l'appartenance à des classes sociales différentes. Jamais on ne mentionne qu'entre un haut responsable politique et un soldat, entre un marchand de canon et un chômeur, entre un banquier palestinien et un gamin de Gaza qui jette des pierres, par exemple, existe un antagonisme aussi profond que celui qui oppose le prédateur à la proie qu'il ambitionne. Pour les médias, les classes sociales, c'est un monde qui n'existe tout simplement pas. Les journalistes ignorent volontairement tout ce qui peut séparer le jeune réserviste israélien catapulté sur le front du général de carrière qui l'y a envoyé. Peu importe si le premier est chômeur et l'autre gros actionnaire, pour les défenseurs de l'ordre il s'agit d'enfoncer dans la tête de tous ceux qui les écoutent qu'ils sont d'abord et avant tout des israéliens, des juifs. Tout comme les jeunes étudiantes qui se font sauter, ceinturées d'explosifs, dans un bus sont associées à titre de palestiniennes, en tant que musulmanes, aux mollahs planqués qui les ont convaincues que le martyr est un "don d'Allah" et le plus court moyen d'accéder au paradis. La puissante réalité démocratique sollicite de façon permanente l'idéologie et pénètre méthodiquement l'espace social jusque dans ses derniers recoins pour assimiler à tous les niveaux le prolétaire à "son" Etat, pour le noyer dans une fausse communauté nationale et le dissoudre dans le peuple. La notion de peuple palestinien autant que celle de peuple israélien étouffe toute contradiction de classe. Elle matérialise l'égalité du monde de la marchandise, un monde dans lequel n'existent ni riches ni pauvres, ni banquiers ni réfugiés, ni propriétaires terriens ni ouvriers agricoles mais où seul règne l'intérêt commun à défendre un même Etat. La puissance de la bourgeoisie pourrait précisément se mesurer, outre sa prétention à nier son adversaire prolétarien, à sa capacité à dissimuler sa propre existence comme classe. C'est pour cette raison, et de façon très complémentaire, que l'idéologie dominante évite de faire la publicité des accords que passent les bourgeois entre eux lorsqu'ils sont censés se livrer une guerre. Ainsi, en ce qui concerne le Proche Orient, il n'y a pas de raison de troubler la solidité du scénario basé sur des "ennemis nationaux irréconciliables". Pas question de montrer les coulisses bourgeoises de cette imposture, des coulisses faites de grandes accolades commerciales, financières et économiques entre "juifs" et "musulmans" sensés pourtant appartenir à des camps opposés. Le flot informatif évacue presque systématiquement ce qui pourrait désigner d'une quelconque manière l'existence de ces intérêts communs liant, indépendamment de leur nationalité, les capitalistes israéliens aux capitalistes palestiniens.
EDIT (Mic. Lessard pour le CMAQ) * J'ai placé le lien dans la zone cliquable (le lien est visible, tel que désiré par l'auteur, autant dans la version courte que la version complète)
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