Une fois n'est pas coutume, la CSN soulignait aujourd'hui un événement historique d'envergure: la première grève générale victorieuse dans les hôpitaux québécois. Elle a fait parvenir le texte suivant à tous les médias.

Le 4 août 1966 fut signé la première convention collective provinciale CSN dans les hôpitaux

MONTREAL, le 3 août - La première grève générale du secteur de la santé, à l'été 1966, a pris fin avec la mise en tutelle des hôpitaux par le gouvernement Johnson. Cette grève venait de changer le rapport de forces entre les employés, les administrations hospitalières et le gouvernement. Elle impliquait 32 500 membres de la Fédération nationale des services (FNS) et de la CSN à l'emploi de 139 hôpitaux québécois. Ses résultats allaient s'appliquer à l'ensemble des hôpitaux et ouvrir l'ère moderne des relations de travail dans la santé et les services sociaux.

Dès 1962, la FNS (aujourd'hui la FSSS) avait décidé de regrouper les négociations, jusque-là isolées ou plus ou moins regroupées, pour en arriver à une négociation provinciale unique. Par ailleurs, le droit de grève, nié aux employés d'hôpitaux depuis une vingtaine d'années, était acquis depuis
septembre 1964.

En 1966, la FNS s'engageait dans un conflit majeur. Le débrayage, auquel nul ne croyait au fond, commence au matin du 15 juillet. Après plus de deux semaines de grève, il n'y avait toujours pas de règlement sur trois points majeurs : les salaires, la liberté d'action syndicale, les transferts et promotions en tenant compte de l'ancienneté.

Après plusieurs jours de médiation, croyant que les administrations hospitalières n'allaient pas céder sur des points essentiels pour les syndiqués, le premier ministre Johnson utilise une disposition de la Loi des hôpitaux pour suspendre les pouvoirs des administrations et nommer Me Yves Pratte comme administrateur à leur place en vue de conclure la convention.

Le 4 août 1966, la grève prenait fin. La première convention collective de portée nationale était signée. Ce fut une grande victoire pour les 32 500 grévistes qui avaient tenu le coup pendant trois semaines.