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Bolivie : tout le pouvoir aux quechuas et aymaras (et au MAS de Evo)

Anonyme, Martes, Agosto 1, 2006 - 21:24

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L’Assemblée Constituante, à quelques jours de son installation, a déjà une présidente indigène et un réglement.

L’indigène quechua Silvia Lazarte sera la présidente de l’Assemblée Constituante, après avoir reçu la bénédiction d’Evo Morales et l’appui des organisations paysannes qui constituent le noyau dur du parti de gouvernement. Mais cela n’a pas été l’unique résolution des représentants du Mouvement au Socialisme (MAS) et du président Morales : après son échec pour obtenir les deux tiers des sièges de l’Assemblée Constituante, une réunion élargie du MAS a décidé ce vendredi d’impulser un règlement pour lequel les décisions de la convention sont prises à une majorité simple et non avec une majorité spéciale, comme l’établit la loi de convocation à la Constituante ; les deux tiers seraient réservés seulement pour l’approbation du texte constitutionnel final, qui sera soumis à référendum. L’idée d’impulser une Constituante souveraine et originaire, c’est à dire, au-dessus des pouvoirs constitués a aussi progressé.

La nécessité des deux tiers -pour approuver n’importe quelle proposition- a surgi de l’accord entre régions et forces politiques qui a habilité la convocation à la Constituante, sur l’initiative des groupes conservateurs, qui le visualisaient comme un cadenas aux changements "radicaux" et "revanchards" impulsés par la gauche indigène. Mais, de même que pour les autonomies régionales -Evo Morales a appelé à voter "non aux autonomies de la bourgeoisie"-, le gouvernement s’est écarté de ce pacte initial, avec comme résultat la menace de crispation politique et régionale. Le MAS dispose d’une majorité absolue -135 des 255 constituants, auxquels s’ajoutent plus d’une dizaine d’alliés et de "bâtons blancs" élus sous d’autres étiquettes-, mais il n’arrive pas aux 170 dont il a besoin pour contrôler les deux tiers des votes.

L’opposition de droite, avec Jorge "Tuto" Quiroga à sa tête a immédiatement refusé l’initiative du MAS, qu’elle a considéré "hégémoniste". "Les deux tiers doivent être le principe qui prime, nous avons la volonté de rechercher des consensus", a déclaré l’ex-président, dont le parti -Podemos- a seulement récolté 15 pour cent des voix et 60 représentants lors des élections du 2 juillet dernier.

A une semaine de l’installation de l’Assemblée, le MAS cherche à aligner des positions. Entre les résolutions des réunions plénières de jeudi et de vendredi, l’idée que l’Assemblée soit originaire (souveraine, refondatrice) et non "derivada" (reformatrice), comme l’établit la loi de convocation, a primé. "Assemblée Constituante signifie implicitement pouvoir souverain et absolu, pour cette raison les limitations à ce pouvoir de refondation sont une contradiction", a dit l’assambléiste Raul Prada Alcoreza. Egalement constituant masiste et dirigeant paysan, Roman Loayza, s’est abrité dans le supposé soutien d’Evo Morales pour remarquer que "la Constituante peut fermer le Parlement si celui-ci essaie de mettre des obstacles à son travail". Un peu paradoxal, si on considère que le MAS dispose de la majorité des sièges dans l’actuel Congrès. Cependant, son collège et ex-recteur de l’Université Mayor de San Andres, Roberto Aguilar, a affirmé que "les assambléistes auront du respect pour l’activité des parlementaires" et un secteur du MAS s’était prononcé pour le "respect des pouvoirs constitués".

"Fujimorazo, non merci. Fermer le Congrès c’est attenter à la démocratie et au président Evo Morales", a déclaré le porte-parole des constituants de Podemos (parti de Quiroga), José Antonio Aruquipa. L’élection de Silvia Lazarte comme présidente -ce qui devra être ratifié par l’assemblée plénière de la Constituante- a provoqué une blessure dans un secteur de la "classe moyenne intellectuelle", comme ils l’a dénomment au MAS, qu’appuyait le spécialiste et activiste en sujets agraires Carlos Romero, résidant depuis des années à Santa Cruz. La dirigeante indigène est née le 10 janvier 1964 dans la vallée de Karasa (Cochabamba) et réside aussi à Santa Cruz, un troisième attribut dans un contexte d’affrontements et de susceptibilités avec cette région autonomiste. Auparavant, elle était dirigeante cocalera dans la région cocalera du Chapare, le berceau de la carrière syndicale et politique d’Evo Morales.

"La femme s’est imposée pour beaucoup de raisons. Les secteurs sociaux ont dit qu’une soeur indigène doit conduire l’Assemblée. Le résultat de cette consultation nous l’évaluons avec les mouvements sociaux et les directions départementales", a déclaré Morales, le promoteur de la proposition que soit quelqu’un "doublement exclue" la responsable de diriger les destinées des réunions qui devront accoucher d’une nouvelle constitution politique de l’Etat.

La Paz, Pablo Stefanoni, Pagina/12 (Argentine), 31 juillet 2006. Traduction : Fab, sant...@no-log.org



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