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Falun Gong, à qui profite le crime ?...

Anonyme, Lunes, Julio 31, 2006 - 07:09

Christian Pose

Critique de la secte Falun Gong, de la stratégie capitaliste et néocon américaine en Chine populaire

De nombreux médias pacifistes de la gauche alternative ont reçu un dossier sur "Le camp d'extermination de Sujiatun" (Chine). "Un camp, écrira Shizong Chen, journaliste de la secte Falun Gong, qui sera un jour aussi tristement célèbre qu'Auschwitz et Dachau..."

Un document difficile à supporter comme tous les documents traitant de la déportation secrète, de l'internement, de la torture de civils. Compte tenu de notre expérience des communautés bouddhistes tibétaines en France et en Inde ou du bouddhisme japonais au Japon, nous avons pris ces informations sous plusieurs angles dans une perspective a-historique.

Nous condamnons, bien entendu, ces évènements comme nous avons condamné ceux qui ont frappé les civils et les religieux tibétains non combattants ou n'appartenant pas à des groupes politiques soulevés par des lamas partisans anti-chinois, anti-républicains puis anti-communistes ou n'appartenant pas à des troupes spéciales d'infiltration et de subversion formées par la CIA dans le but d'exercer une résistance armée en utilisant le principe politique de l'irresponasabilité religieuse et les droits de l'homme comme bouclier.

Selon les chiffres de Falun Gong plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde pratiqueraient déjà cette forme de Qi-Gong (maîtrise des energies vitales), bouddhéisée, taoisée, dotée d'un drapeau et d'un swastika comme symbole spirituel. Falun Gong affirmerait qu'un tiers du Parti communiste chinois pratiquerait le Falun Gong, soit environ 20 millions de personnes, et plusieurs dizaines de milions de chinois sans appartenance politique.

Nous ne croyons pas, ici, que l'Etat chinois se soit attaqué au contenu du message syncrétique de Falun Gong. L'Etat chinois s'est attaqué délibérément à la structure et au groupe d'appartenance Falun Gong en ne s'intéressant pas au mode de pensée. Dans cette histoire il n'y a fondamentalement rien à avouer. Ce ne sont donc ni les messages véhiculés ni le corps de doctrine qui seront visés, même si l'Etat à plusieurs reprises a brulé les livres de Falun Gong. Ce qui importe, ici, ne consiste pas à amoindrir le portée du drame mais concerne les motivations réelles de l'Etat chinois dans le contexte historique de la "Grande Chine" et celles traditionnalistes de Falun Gong.

Des questions qui n'attendent aucune réponse réaliste

Le "système traditionnaliste" Dalun Dafa-Falun Gong est bien ébranlé. L'ethnopsychiatrie nous apprend que les bourreaux ont déjà les réponses aux questions posées à leurs suppliciés. Le bourreau/persécuteur (l'Etat), a priori, n'attend aucune réponse réaliste de la part du persécuté. Ce qui est exprimé par les autorités policières, politiques, judiciaires, militaires, concerne autre chose puisque nous évoluons dans un processus d'éradication rigoureusement pensé.
Aussi force est de nous dire que le destin anonyme d'une idée, religieuse, philosophique ou d'une pratique spirituelle dotée de sa propre autonomie portée par des individus séparés ou isolés est une chose, que l'expansion d'un courant spirituel/religieux comme le Falun Gong dans un contexte d'Etat cycliquement répressif en est une autre. Nous ne voulons pas faire l'amalgame car dans la seconde hypothèse une structure continentale globalisée existe et évolue en constante opposition avec celle de l'Etat, communiste et militaire, rétif à l'idée de "structure de masse religieuse". Nous pouvons dire que la rencontre de Falun Gong et de l'Etat militaire chinois était dramatiquement prévisible...
Le département des affaires civiles de la République Populaire de Chine déclarera dans un arrété du 22 juillet 1999 que "la Société de Recherche sur le Falun Dafa et l’organisation Falun Gong sous son contrôle sont des organisations illégales et doivent être interdites".
Le bouddha historique conduisait les personnes à l'acceptation du renoncement comme but et moyen, un choix radical qui impliquait une ascèse dans le mouvement, le comportement indivuduel et collectif de la pensée, de la parole, des activités quotidiennes y compris politiques. Il exhortait ses "troupes" à la prudence dans l'action comme dans le choix des moyens publics. L'un de ses principaux disciples n'écoutera pas. Il sera lynché et mourra dans les bras de son ami, second disciple historique du bouddha. Ce disciple mourra de chagrin. Le bouddha perdra ainsi ses deux meilleurs éléments au contact d'un public non converti et hostile.

Les "tirtikas" (langage bouddhiste) ou les "non convertis", "impurs", "souillés", y compris rois et despotes en arme, étaient légion en Inde et en Chine. Les "barbares" dans l'acceptation orthodoxe discriminante des premiers soutras sont toujours catégorisés "tirtikas" et traités comme tels, simples paysans non convertis, chefs militaires, magistrats, princes, chefs d'entreprises, multimillionnaires, artistes, salariés, universitaires, chômeurs, sans abris. Nous nous opposerons, du reste, ces dernières années, à cette forme persistante de discrimination et de provocation.
Nous savons, par ailleurs, au regard de l'histoire des quatre dernières décades que les autocrates chinois vivant des masses seront extrêmement sensibles aux mouvements spontanés, extrêmement sensibles également à la "violence" (ce n'est pas une maladresse) du langage. Mao était très soucieux de son image à l'étranger, tout comme Hu Jintao. Il supportait mal les courants d'opinions critiques occidentaux, les humiliations directes ou les propos déplacés, particulièrement ceux de Washington...

"The Present Danger"

Ce lien à Washington est d'importance car ne nous ne voulons pas dissocier cette tragédie de son contexte historique global. Bien entendu Falun Gong n'est pas un mouvement d'opinion critique et n'insulte pas le gouvernement chinois, mais dès les années 1995/1996, début des campagnes mondiales de son fondateur Li Hongzhi, son principal supporter sera la communauté mondiale, une communauté perméable au Falun Gong mais aussi aux informations politiques anti-communistes américaines, à la politique des Etats.

Cette communauté mondiale, liée par le droit, la raison commune et l'intérêt supérieur du business, sera le levier des droits de l'homme en tant qu'une force de persuasion du système d'information politique non gouvernemental et gouvernemental américain. Ce système, réduit et confidentialisé en Chine, est parfaitement lisible dans la trame du business sino-américain.

Les deux camps se connaissent, se fréquentent, se parlent, échangent des informations cruciales, renseignement, techniques, sciences, travaillent ensemble, partagent la matière grise, échangent leurs outils pour la maîtrise des banques, de l'énergie nucléaire civile, du droit fiscal, de l'éducation de masse, de la technologie spatiale, militaire, du sport et des alphabets.
Maintenant, si le jeu des provocations existe, il est malgré tout reconductible par les deux parties pour la maitrise du comportement politique avec un objectif commun. Cette "relation amoureuse" le plus souvent immorale est bien au service d'ébranlements psychologiques réguliers ayant pour corollaire l'affiliation graduelle des masses aux standards de la globalisation.

Dès 1999/2000, Robert Kagan, William Kristol (co-fondateurs du PNAC) déduiront de la persécution de Falun Gong qu'elle est une preuve de faiblesse, d'instabilité, de mauvaise organisation du gouvernement chinois, rappelant la crise interne de l'URSS avant son éclatement... une preuve d'inaptitude au gouvernement.

Le PNAC, le plus anti-communiste des groupes néocons et l'un des plus influents à la Maison Blanche ou au Congrès des Etats-Unis, soutient médiatiquement le Falun Gong contre le régime communiste.

18 Novembre 1999: un bulletin de campagne "Outre-mer" de Falun Gong annonce à ses fidèles : "Le congrès des Etats-Unis a adopté une résolution commune (Chambre et Sénat), condamnant la persécution... Des gouverneurs, des maires et des conseillers d'état ont commencé à publier des proclamations d'appui et d'encouragement destinés à ceux qui pratiquent et/ou soutiennent le Falun Gong."

Printemps 2000: le PNAC informe que les Etats-Unis doivent générer un climat d'insécurité et de destabilisation stratégique en Chine populaire. Le PNAC soutient que les Etats-Unis ont toujours appliqué cette stratégie de destabilisation auprès des pays les plus violents et les plus irrespectueux des droits de l'homme, dictatures ou tyrannies. En effet, après avoir soutenu pendant de longues années l'Union Soviétique contre le IIIème Reich (puis la fuite des cerveaux nazis pour leur seul profit), les Etats-Unis soutiendront la Chine communiste de Mao Tsé Toung contre l'Union Soviétique.

The Present Danger
""L'idée... que les Etats-Unis fassent du business avec tous les régimes, sans examiner leur conformité aux principes fondamentaux de l'Amérique, est discutable...
"Les Etats-Unis ont bien travaillé, par le passé, avec des dictatures d'extrême-droite dans le but de construire un rempart contre le communisme ou l'islam radical fondamentaliste. Cette stratégie aura permis de forger des alliances tactiques avec les régimes les plus violents -notamment avec l'Union Soviétique de Staline contre l'Allemagne nazie, et avec la Chine de Mao contre l'Union Soviétique...

"La force des idéaux américains et l'influence exercée par le système économique américain, indissociables du type de pouvoir américain, ont et auront toujours pour propriété de fragiliser/destabiliser le fondement même des régimes autoritaires et despostiques...

"Aucun changement de régime ne peut être imposé par une intervention militaire directe. Les tactiques à observer pour un changement stratégique de régime varieront selon les circonstances. Dans certains cas, la meilleur politique consistera à soutenir des groupes rebelles, se sera l'objet de la doctrine Reagan mise en application au Nicaragua (Salvador Option) et un peu partout dans le monde. Dans d'autres cas, la meilleure tactique consistera à soutenir des dissidents ouvertement ou non, avec ou non des sanctions économiques, avec ou non un isolement diplomatique...

"Mais rappelons ceci, quand bien même l'Amerique déciderait de marchander avec les régimes tyranniques qui causent du tort à notre pays, à nos amis ou à nos alliés, elle rechercherait la transformation de ces régimes et non la coexistence."

"Pour beaucoup, l'idée d'une politique américaine de renversement des régimes dictatoriaux relèverait de l'utopie.

Cette politique est en fait éminemment réaliste. Il y aurait même quelque chose de pervers à évoquer une telle impossibilité, si l'on s'en tient toutefois aux trois dernières décades.

"Après avoir assisté au renversement historique de la dictature aux Philippines, en Indonésie, au Chili, au Nicaragua, au Paraguay, à Taiwan et en Corée du Sud, en quoi, en effet, serait-il utopique d'imaginer un changement démocratique en Irak ?

"Alors que nous avons assité à l'effondrement historique de l'oligarchie communiste soviétique, en quoi serait-il utopique d'oeuvrer à l'effondrement de l'oligarchie du parti communiste chinois, moins puissante et moins stable?

Le régime chinois montre beaucoup de signes d'instabilité. Nous descellons, en effet, de formidables contradictions entre d'une part ses dispositions autoritaires et dictatoriales et d'autre part son phénoménale désir de croissance libérale. C'est si évident que le gouvernement usera de violence contre la secte Falun Gong !!

Afin de résoudre ces contradictions fondamentales les Etats-Unis et l'Europe doivent-ils rendre à la République Populaire de Chine la tâche plus facile ou plus difficile?
Pour faire en sorte que le gouvernement dictatorial chinois ne soit plus en mesure de gérer les conflits les plus ordinaires et nous prouve son inaptitude, nous devons choisir la seconde politique. ...

Cependant, n'oublions pas ceci, même si demain le gouvernement chinois devait s'effondrer cela ne nous relèverait pas de nos responsabilités dans le monde. Il existera toujours un danger inconnu...."
(Robert Kagan , William Kristol, The National Interest, N°59, spring 2000)

L'OTAN, Jiang Zemin, la logique du bourreau / persécuteur

C'est un fait, les Etats-Unis se servent des masses pour arriver à leur fin. Ils s'en servent aveuglément, règne de la pensée unique et de l'argent. Ils mettront au point de très efficaces réseaux de renseignement, d'infiltration ou de corruption, formeront des agents civils, militaires, religieux, pour infiltrer les activités des populations civiles, les oppositions, les armées, les banques, le business, la psychologie des foules, toutes les hiérachies y compris celles des sectes bouddhistes, des églises, des courants sunnites ou chiites pétroliers.

Le régime communiste chinois est homicide et liberticide c'est certain, pas moins que les Etats-Unis... représentant perfide des nouveaux espaces commerciaux et de leur sécurisation. Observons de nouveau l'aspect homicide et liberticide de l'ébranlement psychologique Irakien à travers les propos de G.W. Bush, Fort Bragg, 28 juin 2005 - des propos ayant force de loi, pas moins que ceux tenus par Hu Jintao, "leader" de la "future" troisième nation la plus riche du monde.

GW Bush : "quelque 40 pays et trois organisations internationales ont promis près de 34 milliards de dollars d'aide pour la reconstruction de l'Irak. Plus de 80 pays et organisations internationales se sont récemment rassemblés à Bruxelles pour coordonner leurs efforts afin d'aider les Irakiens à assurer leur sécurité et reconstruire leur pays...L'OTAN est en train d'établir une académie militaire près de Bagdad afin de former la prochaine génération de chefs militaires irakiens, et 17 nations affectent des soldats à la mission de formation de l'OTAN. Du personnel italien, allemand, ukrainien, turc, polonais, roumain, australien et britannique participe à la formation de l'armée et de la police irakiennes. À l'heure actuelle, des dizaines de pays œuvrent en vue de la réalisation d'un objectif commun : un Irak capable de se défendre par lui-même, de vaincre ses ennemis et de garantir sa liberté." (Les Etats-Unis vaincront les terroristes en Irak, Fort Bragg)

Le Falun Gong affirme sa neutralité politique vis à vis de l'appareil communiste chinois et souhaite le prouver en rassemblant "sous les balcons du palais" 10 000 à 15 000 non violents tout en ré-affirmant son implication historique dans la structure sociale rurale traditionnelle et urbaine chinoise. Les observateurs verront ici l'élément déclencheur de la tragédie. C'est l'argument d'évidence, nous pensons cependant que la cause réelle est ailleurs.

Falun Gong centre ses observations sur les obsessions monomaniaques du bourreau/persécuteur "Jiang Zemin", des obsessions qu'aurait généré une masse non violente, sans détermination ni conscience politiques, le Falun Gong. Dès lors, le contexte socio-économique global, politique et militaire, sera occulté.

L'organisation stratégique du marché (sa sécurisation) précipitera l'argument d'évidence sur la scène publique. Nous avons déjà observé le processus à l'oeuvre. Il est efficace et fonctionne à plein régime. Le monde global est persécuté à travers le Falun Gong mais tarde très énigmatiquement, et cela a son importance, à enclencher les mesures humanitaires d'urgence.

Dans son bulletin destiné aux "campagnes Outre-mer" le Falun Gong appréhende la cause du drame : "Le chef du Parti communiste, Jiang Zemin, a (...) développé une crainte face à un si grand nombre de personnes et, croyant que la nature paisible du Falun Gong en faisait une cible facile, l'a interdit en 1999. Échouant dans son plan d' « éradiquer le Falun Gong en trois mois », Jiang a intensifié la campagne de propagande pour tourner l'opinion publique contre cette pratique tout en emprisonnant, torturant et même assassinant ceux qui la pratiquent.

Les experts dans le domaine de la Chine pointent du doigt la campagne systématique de Jiang contre le Falun Gong, indiquant qu'elle cache également un motif secret: Le 9 février 2001, un article de l'analyste principal pour la Chine de CNN, Willy Wo Lap Lam, citait un des vétérans du Parti communiste chinois comme ayant déclaré, « En mobilisant un mouvement de masse de type Mao [contre le Falun Gong.], Jiang force les cadres aînés à faire gage d'allégeance à sa ligne... cela va amplifier l'autorité de Jiang ».

"Le branle-bas de combat de l'appareil de sécurité nationale"

10 juin 1999 : "Pour mettre en application la persécution, Jiang a établi le bureau 6-10, une entité illégale et au dessus de la loi directement dépendante du Politburo, avec pouvoir d’action sur le pays tout entier. Avec une approche descendante de « à tout prix », Jiang a entraîné tout l'appareil de sécurité de la nation dans un système de corruption, d'extorsion et de torture systématique. Ceux qui se chargent de la persécution des pratiquants de Falun Gong sont, eux-mêmes, des victimes qui sont souvent forcées de choisir entre leur conscience et leur travail, entre leur sens du devoir vis-à-vis du peuple et leur vie. C'est un système qui a transformé des villes chinoises en prisons de la mort, où la police locale torture régulièrement des habitants jusqu'à la mort, comme rapporté dans la série d'articles de Ian Johnson dans le Wall Street Journal."

La criminalisation de Falun Gong sur la base des tendances paranoïaques de Jiang Zemin parait insuffisante. Jiang Zemin connaît parfaitement le Falun Gong. "Il feindra, toutefois, écrira le Falun Gong, de découvrir sa manifestation pour affermir son pouvoir en dépeignant le Falun Gong comme un ennemi de l'Etat...", ceci conduisant à la violence de la répression. Nous pensons toujours que l'explication du drame ne doit pas se limiter au seul contexte dicté par Jiang Zemin, à son pouvoir personnel et à l'acte de répression commandé par lui. Une explication réaliste de la tragédie, réside selon nous, dans le "non-dit" global des activités transnationales.

Durant les années 1995/1996/1997 les échanges sino-américains prendront un essor vertigineux. Plus encore quand les chances de la Chine d'intégrer l'OMC seront réelles... Des perspectives de profit hallucinantes créeront d'exceptionnelles pressions au sein et autour de l'appareil politique chinois, en Chine et au delà des seuls intérêts chinois bien entendu. L'ignorait-on ? Nous verrons plus bas que ce n'est guère probable.

Notons cependant, et cela à toute sa pertinence, que le Falun Gong comme les enquêteurs internationaux européens et américains ou encore les Nations-Unies, ne parleront jamais du contexte socioéconomique global, politique et militaire, de cette tragédie. Hors, nous avons de bonnes raisons de croire que les échanges entre les Etats-Unis et la Chine et les tensions sino-américaines de 1995 à 2001, influeront directement sur le processus d'éradication du Falun Gong. Par ailleurs, le contexte général de la répression chinoise est similaire à celui qui accompagnera la "libéralisation" des régimes despotiques en Afrique, en Amérique Latine, au Proche et au Moyen-Orient, en Asie centrale, en Asie de l'est. Nous avons ouvert le débat plus haut, nous insisterons donc encore sur ce point...

Durant l'année 1999, l'anti-communisme chinois bat son plein aux Etats-Unis. La pression monte dans le champ "électoral" néocon autour de la "menace chinoise" qui planne sur Taiwan; au point d'imaginer un engagement militaire américain pour épauler Taiwan contre la Chine en cas d'invasion ou de bombardement nucléaire....Les "700/800" ogives chinoises pointées sur Taiwan, les deux Corées, l'Inde, la Russie et le Japon.

Le bureau 610

10 juin 1999 : "le bureau 610, écrit le Falun Gong, organisme faisant partie du Comité politique et judiciaire et dépendant directement du président chinois est devenu l’organe officiel de la répression de Falun Gong. Il est dirigé par Luo Gan et est la plus haute autorité déployée par Jiang Zemin et ses complices pour persécuter le Falun Gong. Toutes les provinces, villes, régions autonomes et municipalités directement sous le gouvernement central ont un « bureau 610 local » qui dépend du Comité judiciaire et de Jiang Zemin. Ainsi, le Bureau 610 est un système bien organisé et indépendant, qui s’étend du gouvernement central aux gouvernements locaux. Il a un pouvoir absolu sur chaque niveau de gestion du Parti, aussi bien dans les domaines politiques que judiciaires."

16 juin 1999 : à la table du Business Coalition for US-China Trade l'on traite des modalités de l'intégration de la Chine à l'OMC. Le jeu des questions/réponses est autoritaire et dirigiste.

Question 1 : "Quels avantages tireraient les Etats-Unis de l'intégration de la Chine à l'OMC ?".
Réponse : "Pour adhérer à l'OMC, la Chine doit être en parfait accord avec nos règles commerciales globales. Pour son intégration la Chine doit accepter de rabaisser ses prix moyens, présenter de meilleurs plages d'accès au marché des produits agricoles importés, améliorer la transparence, éliminer les impôts discriminatoires et les règlements, supprimer les entraves aux subventions à l'exportation, éliminer des quotas protectionnistes, supprimer le contrôle sanitaire non homologuable des produits alimentaires, adopter nos procédures juridiques pour des décisions administratives.Tout manquement serait une clause de disqualification et soumettrait la Chine à des sanctions commerciales..."

Question 7 : "Quel sera l'impact sur les droits de l'homme d'une adhésion de la Chine à l'OMC?"
Réponse : "bien que l'OMC ne s'occupe pas directement des droits de l'homme, elle accélère l'ouverture de l'économie de la Chine et la libéralisation de la société chinoise. Pendant deux décennies, les réformes et l'ouverture du marché libre de la Chine au commerce extérieur et à l'investissement ont conduit le progrès économique et la liberté politique, les lois.L'ouverture des marchés chinois exercera d'énormes pressions sur la concurrence. En premier lieu sur les industries d'Etat, bastions du conservatisme économique et politique. En revanche, un accord avec l'OMC devrait débrider le secteur entreprenant de la Chine, soutien accru de la liberté économique et politique. Il augmentera les capacités d'accès aux idées et à l'information extérieures en libéralisant les technologies chinoises de l'information et des télécommunications. En conclusion, un accord entre la Chine et l'OMC intensifierait les pressions nécessaires au renforcement du droit et de la loi en Chine." (Questions and answers: U.S.-China WTO negociations/Business Coalition for US-China Trade)

Le PNAC ou l'immoralité du jeu initiatique

17 août 1999 : Gary Schmitt du PNAC cite un spécialiste de la Chine communiste, Ian Johnson. Schmitt/Johnson évoquent les menaces militaires chinoises qui pèsent sur Taiwan. Le PNAC pressera aussitôt le gouvernement et le Congrès d'engager une guerre contre la Chine. Le PNAC excelle dans son rôle "d'alerteur omniscient" créant chaque fois un mouvement réaliste dans les réseaux politiques les plus actifs. Le PNAC et les réseaux du PNAC disposent d'une puissante structure familiale d'entraide et d'action. Deux voire trois générations parentales de politiciens, de religieux, d'affaristes, de chercheurs, se succèdent, se transmettent les informations, les doctrines mêmes, puis essaient de les mettre en application au plus haut niveau de l'exécutif. On essaie d'ébranler le système, bien évidemment, au delà des seules colonnes du Wall Street Journal, du Washington Post ou du New York Times.

Cela dit, Ian Johnson, cité par Gary Schmitt, sera abondamment cité par le Falun Gong pour ses positions publiques favorables au Falun Gong et soulèvera même l'opinion américaine. Ian Johnson sera tour à tour chef du bureau du Wall Street Journal à Pékin et à Berlin et obtiendra le prix pulitzer pour sa couverture des atrocités perpétrées contre le Falun Gong en 2001.

Mais du business global sino-américain, indissociable de cet épouvantable drame, Ian Johnson pourtant spécialiste de la question, ne soufflera mot. Il n'y aurait a priori pas de liens apparents.

Durant cette même année 2001 notons que Goldman Sachs, Merill Lynch, Crédit Suisse First Boston (principaux bailleurs de fonds des campagnes présidentielles de G.W.Bush), mettront au point un plan d'évasion des capitaux taiwanais... aux Etats-Unis et en Europe. La pression monte contre Pékin et les risques de guerre contre Taiwan sont déclarés élevés par les néocons. Pékin n'apprécie pas ces provocations. Les pressions poussent vers l'avant, dit-on...

Rien de nouveau cependant. Le "jeu initiatique" autour des réclamations de Taiwan à être traité comme "Etat" est toujours au coeur des positions stratégiques globales de chaque acteur, chinois, taiwanais, américain, européen... "Le jeu des maîtres" implique que l'on joue également contre son camp, sa vie ou sa survie (l'on sacrifie un nombre considérable de pions y compris de pièces maîtresses) ou sa réputation.

La raison moraliste nous interdit une vision si pessimiste ou si macabre. Elle reconnaît implicitement que le projet de "Grande Chine" du gouvernement chinois justifie l'escalade militaire globale, comme elle justifiera l'opposition au projet de "Grand Irak" de Saddham Hussein ou au projet Taliban en Afghanistan. Cette raison moraliste n'a aucune lucidité en soi. Elle fait ce que les positions stratégiques globales commandent. Elle servira bien évidemment le projet de "Grand Israel" d'Ehud Olmert continuateur d'Ariel Sharon, mais s'indignera de l'existence d'un Etat palestinien souverain à l'égal de ses voisins.

Cela dit, l'immoralité du jeu initiatique signifie clairement qu'Ehud Olmert n'est pas à l'abri d'une riposte globale, pas plus que Bush ou Rice. En effet, même au service du double processus d'expansion de la globalisation et d'éradication criminelle des peuples arabes, tous peuvent connaître le sort réservé aux tyrans mis en place par le processus global. Un processus pris au piège de son invincible avancée. Un tel processus, s'il ne peut être annéanti de l'extérieur finira par s'effondrer sur lui-même faute d'énergie pour le soutenir. Cette stratégie globale subira le sort réservée aux matières premières. Gageons d'ici là que les populations auront su organiser des voies d'esquives et de non violence.

Le projet de "Grande Chine" serait donc, à l'instar du rêve de l'Empire américain, l'expression symbolique du violent processus d'affiliation des masses à la logique de marché global ou à la logique des zones de libre-échange modulables à l'envie en Asie (Corée unifiée, Chine, Inde, Japon, Asie du Sud-est, Asie centrale) sécurisées par un "OTAN asiatique", selon les mots de Gary Schmitt en septembre 2001 (Memorandum to opinion leaders, China)

Août 1999 : "Plusieurs candidats présidentiels républicains, écrit Gary Schmitt, pointent du doigt la menace chinoise, dont le gouverneur Bush : « nous devons être très résolu concernant Taiwan". Steve Forbes, Elizabeth Dole et Gary Bauer seront plus explicitent en déclarant que les Etats-Unis doivent aider à défendre militairement Taiwan si Taiwan est attaqué par la Chine. Nous estimons que les candidats à la présidence des Etats-Unis doivent faire plus sur cette question. Les Etats-Unis font face à une nouvelle ère stratégique en Asie de l'Est et la question de notre politique actuelle envers Taiwan mérite plus d'explications." (Memorandum to opinion leaders: China/Taiwan)

Le Qi Qong, l'Etat communiste, les affaires

Initialement, le développement du Qi Qong, courant pacifiant de type Taichi, gymnastique, yoga, accuponcture, parfois spiritualisé mais pas systématiquement, est conçu pour l'épanouissement individuel, la relaxation, la fertilité et la guérison de certaines maladies physiques et mentales. Les maîtres de Qi Qong pratiquent régulièrement des exorcismes difficiles pour traiter certains cas de schyzophrénie. Cela dit le Qi Qong depuis Lao Tseu n'a jamais fait l'objet de persécution historique bien que la Chine ait compté nombre de despotes mercantiles et d'unificateurs militaristes.

A l'époque récente "depuis la fin de l’Empire (1644-1911), écrit Falun Dong, le Qigong a connu en Chine un destin en dents de scie. Au cours de la
« Grande Marche » des communistes, dans les années 30, il servit de médecine de campagne aux responsables du Parti, et fut utilisé dans les cliniques pour cadres de l’Armée de Libération. Isolé de sa partie spirituelle, inacceptable dans le contexte idéologique de l’époque, le Qigong se popularisa parmi l’élite chinoise : Dès 1953, les hauts-responsables du Parti pouvaient s’initier à la méditation dans la villégiature de Beidaihe. Des cliniques spécialisées furent ouvertes à Pékin et à Shanghai dans des institutions médicales renommées : Le Qigong, comme l’acupuncture, ouvrait la possibilité de guérir des maladies grâce à une médecine chinoise et « populaire » plutôt que la médecine occidentale, moderne et « bourgeoise ». Mao Zedong lui-même pratiqua ces techniques.

Malgré cela, durant la Grande Révolution Culturelle, l’efficacité thérapeutique de Qigong ne suffit pas à le protéger des grandes campagnes « anti-superstition ». Le terme générique « Qigong » (au sens de « exercice énergétique ») commença alors à être utilisé de préférence aux dénominations anciennes, en raison de sa neutralité – comme nous l’avons vu précédemment, celles-ci avaient souvent de fortes connotations religieuses, « féodales, antiscience et contre-révolutionnaires » ; vers le milieu de la Révolution Culturelle, ces exercices réapparurent, pratiqués publiquement dans les parcs de Pékin."

"Les seuls ennemis du Qi Qong, finalement, seront les charlatans du Qi Qong, les maîtres autoproclamés des moyens et des méthodes de guérison.
Falun Gong :"La multiplication des écoles et des méthodes, l’idée généralement admise que les « maîtres » pouvaient guérir des maladies, même graves, avait conduit au développement des escroqueries et de la charlatanerie. Des milliers de « maîtres » autoproclamés organisaient des séances de thérapie, extorquant des sommes phénoménales d’argent aux malades. L’aspect thérapeutique du Qigong était dans ce climat la seule partie popularisée – et n’était plus qu’un moyen d’enrichissement pour des individus cupides. A titre comparatif, il suffit de se souvenir des premiers maîtres qui avaient popularisé le Qigong : ils avaient enseigné gratuitement aux gens des techniques corporelles de bien-être. Grâce à la pratique régulière de ces techniques et à l’insistance sur le De (la Vertu), les pratiquants devaient pouvoir arriver par eux-mêmes à une bonne santé. A la fin des années 80 par contre, les « maîtres » se proclamaient guérisseurs, et commençaient à construire de larges structures commerciales dans tout le pays, sanatoriums, centres de soins..."

Nous remarquons que si le Qi Qong fait l'objet de campagnes anti-superstitions durant la révolution culturelle, il ne fera pas l'objet de persécutions, de déportations, d'internements spectaculaires. Le processus d'éradication date de sa manifestation nationale dite spontanée sous la forme bouddhéisée de Falun Gong... Ici nous ne faisons pas l'amalagme : Qi Qong/ Falun Gong. Les seuls ennemis du Qi Qong dans l'histoire seront bien les "escroqueries au QI Qong".

Le "facteur masse"

23 Août 1999 : Robert Kagan et William Kristol amorcent une campagne nationale parmi les néocons (elle précède celle de printemps 2000) : "(Pour sauver Taiwan) Il faut intervenir militairement contre la Chine ces prochaines semaines..."
La stratégie commerciale globale ne fonctionne pas sans le "facteur masse", l'effet de panique non plus, les répressions et les guerres non plus. Un phénomène religieux ou mystique de masse ne peut que concurir au processus quasi consubstantiel de la globalisation. Tout est bon en terme de marché, mystique ou non. L'on consomme, bien évidemment, de l'information de masse, du droit, de la loi, de la police, de la liberté. Une religion sans masse, sans détresse, sans traumatisme, sans surnaturel, c'est comme un style de vie sans cinéma ou sans packaging, çà ne se consomme pas.
Juillet 2000, Falun Gong informe : "Début 1999, les statistiques officielles du Ministère de la Sécurité publique chinoise estimaient à 70 millions le nombre de pratiquants du Falungong. Falungong était devenu « la plus grande organisation volontaire en Chine, plus grande que le Parti Communiste lui-même..." Le PCC compte, selon RAND, 60 millions de membres...

Le document de campagne concernant les Chinois d'Outre-mer et les pratiquants de Falun Gong intitulé "Le Falun Gong et sa transmission publique en Chine (1992-1999)" reprend l'information du Ministère de la Sécurité publique chinoise:
Le Falun Gong est le plus grand phénomène populaire de l’histoire de Chine contemporaine. Cette pratique ancestrale a, en l’espace de 7 ans, conquis au moins 70-80 millions de chinois. Cette pratique physique et spirituelle est un retour aux fondements de la pratique des anciens : le travail du corps et de l’esprit, avec comme but ultime d’atteindre l’éveil de Sagesse, « la Voie », aussi appelée « la Loi ».

En terme de masse le Falun Gong évolue parmi ses concurrents les plus décidés. "La paix mondiale par le commerce" est un argument de politique de vente qui permettra à IBM, par exemple, de faire d'une petite fabrique allemande un empire transnational (américain ?) capable de fusionner avec les pires régimes, le nazisme et l'impérialisme japonais. Il fera corps en fait à la globalisation commerciale, fondamentalement "sans Etat ni patrie, sans borne". Une globalisation pacificatrice qui se traduira essentiellement en terme de mouvement et d'absence de mouvement, d'omniprésence, d'omnipotence, d'ubiquité. Le rêve du bouddhisme institutionnel est enfin réalisé.

La masse est le corps de l'action commerciale globale, pensée unique. Les ordres religieux évoluant au sein du phénomène lui sont consubstantiels, rarement les personnes qui suivent une voie individuelle. Le bouddhisme, l'islam, le christianisme, le taoisme cachés non communautaires existent mais n'ont pas le sens du politique ou du commerce sinon pour le fustiger.

Quoiqu'il en soit nous avons affaire à un problème, les nécons - inconscient primitif de la démocratie bourgeoise (?) -, la Maison Blanche, le Congrès, l'OTAN, ébranlent le monde. Les "professionnels de l'humanitaire" disposent pourtant de puissants outils pour accélérer la conscientisation, freiner le processus global, faire progresser les lois, la justice, et "aller de l'avant". Le martyr de Falun Gong, déportation, internements forcés et tortures, sera malgré tout absorbé par les relais classiques du processus global. Etats libéraux, parlements, intellectuels, ont les dossiers. "Ils vont de l'avant".

Les camps de concentration et l'OMC

"En avril 2000, écrit le Falun Gong dans sa campagne "Outre-mer", le gouvernement reconnaissait 2591 jugements de pratiquants de Falun Gong. Parmi eux, 99 étaient déjà arrivés au stade de la sentence, conduisant à des condamnations allant jusqu’à 18 ans de prison."

"En août 2000, écrit-il encore, on apprenait que l’équivalent de six millions de dollars avaient été alloués à la construction de camps spéciaux pour les pratiquants de Falun Gong arrêtés... des camps de concentration ?"

Deux mois après 9-11, le 11 novembre 2001, le groupe des 500 plus grosses multinationales américaines et la Chambre de Commerce américaine applaudissent en mondiovision Shi Guangsheng, ministre du Commerce Extérieur chinois, signant les documents d'accession de la Chine à l'OMC.

Les normes des droits de l'homme en Chine auraient donc été respectées par le gouvernement chinois, expertisées tant par les experts de l'OMC que par ceux de la Business Coalition for US-China Trade, du Conseil Economique et Social des Nations-Unies et de la Commission des Droits de l'Homme des Nations-Unies saisis dès le 15 novembre 1999 de faits d'internements forcés et de tortures d'adeptes de Falun Gong ?...

Entre 1982 et 1999 les prisons chinoises sont remplies d'opposants politiques qui ne pratiquent pas le Falun Gong. Les Nations-Unies sont également saisies et les rapports officiels pleuvent sur les bureaux des ministres des Affaires Etrangères et du Commerce Extérieur des gouvernements libéraux et des parlementaires...

Le 12 novembre 2001 : Lin Hsin-I, ministre des Affaires Economiques du Taipei chinois, signe également ses documents d'accession à l'OMC sous l'autorité de Mike Moore, Directeur Général de l'OMC.

L'intégration de la Chine à l'OMC est un message de Paix qui s'adresse à la communauté mondiale en première page des journaux ou aux heures de grande écoute par TV-satellite sur CNN, ABC, BBC, CBS...

Pendant 15 ans les transnationales, les gouvernements libéraux, les chambres de commerces, les élus, les banques centrales, les banques privées, l'OMC et beaucoup d'autres organisations ou agences internationales, prépareront les moyens nécessaires à cette spéctaculaire intégration de la Chine aux standards commerciaux de l'OMC.

Symétrie de l'histoire, quinze ans plutôt, en 1987, Li Hongzhi fondateur de Falun Gong devient officiellement (publiquement) "maître de Qiqong", un titre de maîtrise exclusf dispensé par un comité de ministres chinois chargé de la question et de la réglementation de l'association. Il faut répondre aux escroqueries au Qi Qong par des mesures exemplaires...

Le commerce, dynamique du processus global et de la Paix ?

Observons, enfin, la stratégie de quelques multinationales américaines. Ces sociétés, dynamique du processus global, propulseront la Chine à l'OMC - l'Europe, incluant la Russie, disposera de moyens similaires.

1996, Ex-Im Bank (fleuron de la politique d'infiltration anti-communiste de Rooosevelt créé en 1933) consentira pas moins de 900 millions $ US de prêts directs et 1,2 milliards $ US de prêts garantis au soutien des exportations et des entreprises américaines en Chine. En 1996, Ex-Im Bank comptera au nombre de ses clients : General Electric, Boeing, McDonnell Douglas, Westinghouse, Bechtel, Texaco... Ex-Im Bank accorde de généreuses subventions publiques (les impôts des contribuables) aux principaux projets de construction de l'infrastructure énergétique chinoise.

Westinghouse recevra un prêt direct de $ 36, 347, 390 pour la production des turbines du Qinshan II Nuclear Power Plant, General Electric $ 260,116, 302 pour la construction des générateurs du Nantong II Power Plant, Siemens $ 47,456,071 pour l'aide technique accordée au Fuzhou 2X35 OMU Power Plant. Le Qinshan III Nuclear Power Plant sera réalisé grâce à une aide "providentielle" de 20 millions de dollars accordée à Houston's Stone & Webster International Projects Corporation, un prêt direct de $ 383,133, 959 sera également accordé à Overseas Bechtel. Foster Wheeler Energy Corporation recevra également sa part du gateau, soit un prêt direct de $ 408, 822, 539 pour la production des cheminées de refroidissement de la cenrale du Yangcheng Power Plant. Cette même année 1996 Boeing recevra pas moins de 332,7 millions dollars de subventions publiques à l'exportation.

Boeing est membre de l'US-China Business Council (USCBC, l'on y retrouvera Henry Kissinger aux côtés du Président Hu Jintao) et du Business Coalition for US-China Trade tout en étant membre co-fondateur de l'US-China Educational Foundation (USCEF, fondé en in 1979 par Joseph B. Kennedy, Sr., intermédiaire de Kissinger). General Electric (260,1 millions de dollars de subventions Ex-Im) est également co-fondateur de l'USCEF et membre de l'USCBC; Foster Wheely Energy Corporation (408,8 millions de dollars de subventions Ex-Im) est également membre de l'USCBC, tout comme Texaco et Westinghouse. Bechtel est membre de USA-ENGAGE (coalition members) qui décrira le concept de "nation la plus favorisée" comme le plus adapté pour le commerce à l'exportation US en Chine : "un moyen d'encourager un changement positif en Chine et d'assurer (à terme) la liberté à Hong Kong... reste à définir le montant à payer, en part de marché global, pour la liberté de Taiwan !!...

Epilogue

"Début 1995, écrit Falun Gong, l’Ambassade de Chine à Paris annonçait l’invitation d’un « grand maître de Qigong », Li Hongzhi, fondateur de Falun Gong, qui donnerait à l’Ambassade des conférences pour les citoyens chinois « Outre-mer ». Monsieur Li, invité officiellement par l’Ambassade, vint à Paris une première fois au début du mois de mars 1995. Il fut invité à déjeuner par l’Ambassadeur, qui le conduisit ensuite aux services culturels de l’Ambassade et assista lui-même à la conférence ; celle-ci rassembla une centaine de personnes, principalement des français d’origine chinoise, des diplomates, et le personnel de l’Ambassade. Au mois d’avril 1995, les conférences étaient données en Suède, dans la ville de Göteborg, pour un public cette fois-ci essentiellement occidental. Par la suite, Monsieur Li revint à Paris donner d’autres conférences. Il alla également aux Etats-Unis, en Australie, et en Allemagne. En Chine, les premières tensions apparurent en 1996....Les années 1995 et 1996 furent, alors que Li Hongzhi était rarement en Chine, des années de croissance phénoménale du nombre de pratiquants de Falun Gong, le chiffre approchant rapidement la dizaine de millions.... (les années)1997 à 1999 (ont eté) en quelque sorte celle (s) d’une balance ne sachant de quel côté pencher : D’un côté, les pratiquants du Falungong étaient de bons citoyens, des personnes calmes et morales. D’un autre côté, ils étaient très nombreux. En 1998, le nombre de pratiquant du Falungong avait dépassé les 60 millions... Parmi les 200 000 membres de l’Armée de l’Air, par exemple, il y aurait eu 5 000 pratiquants de Falungong..."

Les déportations secrètes, les persécutions, les tortures, les assassinats perpétrés contre le Falun Gong, sont là et bien là. Le martyr de Falun Gong est copieusement alimenté par les réseaux globaux de sensibilisation et de propagande conservateurs. Emporté par son succès transnational Li Hongzhi disparaitra pendant deux ans dans les méandres des états-majors politiques occidentaux au point qu'en juin 1999 le gouvernement Chinois demandera (?) son extradition des Etats-Unis en contrepartie de 500 millions de dollars prélevés sur l’excédent de sa balance commerciale...

La parfaite maitrise des masses procède d'une logique immorale frappant d'irresponsabilité les "maîtres" du procesus global, résolument violent, pensé, pragmatique. Falun Gong, en appui sur ce processus global, revendique le droit d'accéder librement à ses 70/80 millions d'adeptes chinois et à ses 100 millions d'adeptes non violents priant pour la patience et la vérité.

A ce double stade de l'enthousiasme pour le Falun Gong et de l'enquête criminelle internationale sur le camp d'extermination de Sujiatun, nous posons une question résolument immorale : à qui profite le crime ?...

FIN

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