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L'Opinion française face au racisme (CNCDH, 2005)

Anonyme, Miércoles, Junio 21, 2006 - 02:38

RUBY BIRD

Un résumé de RUBY BIRD - Journaliste indépendante.

- LA LUTTE CONTRE LE RACISME, L’ANTISEMITISME ET LA XENOPHOBIE
Rapport 2005 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH)
La Documentation Française

Dans le rapport 2005, je me suis particulièrement intéressée à l’Etat de l’opinion publique française face au racisme et à la xénophobie qui règnent en France de façon plutôt flagrante depuis 2001 et où l’on a vu de nombreuses personnalités de l’élite française enfin faire tomber leur masque (médias, intellectuels, féministes, politiques, vedettes du show-biz…). J’ai noté de courts passages de ce long chapitre, extrêmement précis et fournissant de nombreux chiffres et pourcentages affinant l’étude et mettant en avant la dimension grave de la situation vis-à-vis des problèmes relatifs aux droits de l’homme en France.

Le CNCDH complète les informations sur le racisme en France en ajoutant « une enquête sur l’état de l’opinion publique en France…..important d’évaluer les évolutions des perceptions et attitudes des personnes vivant en France face à ces phénomènes complexes, et cela afin de guider les décideurs publics et privés dans les mesures de lutte prises. »

LA LEVEE DES TABOUS
« L’une des caractéristiques les plus fortes du sondage 2005 est incontestablement la levée des tabous. En effet, une personne interrogée sur trois répond que personnellement elle dirait d’elle-même qu’elle est raciste (dont 24%, un peu raciste), soit une augmentation de 8 points par rapport à 2004….touche plus les hommes (35%), les personnes âgées (44%), les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (41%), les ouvriers (37%), les communes urbaines de moins de 10 000 habitants (48%), les sans diplômes (41%), les sympathisants de gauche (23%), les sympathisants de droite (50%) et 91% des sympathisants du FN/MNR. Dans ces catégories, la progression est sensible d’une année à l’autre, particulièrement les personnes âgées (+18%), les professions intermédiaires (+15,6%) et sur le plan du positionnement politique, les sympathisants du FN/MNR (+14,1%). »

« Sur l’ensemble de l’échantillon national représentatif, on note que 63% estiment personnellement que « certains comportements peuvent parfois justifier des réactions racistes », soit un accroissement de 5 points par rapport à 2004. »

«…on note un accroissement de 6 points chez ceux qui pensent que ces évènements (du Proche-Orient) ont renforcé le racisme contre les musulmans de France (44%), alors que les maghrébins apparaissent moins comme victimes (-7 points). »

UNE XENOPHOBIE SUR UN FOND D’INQUIETUDE ECONOMIQUE
« …L’hostilité envers l’étranger ou l’immigré s’affirme. L’image du « bouc émissaire » apparaît ainsi dans de nombreux discours de rejet et/ou de peur. Ainsi 56% des personnes interrogées (+ 18 points par rapport en 2004) estiment que le nombre d’étrangers est trop important et pose problème pour l’emploi et au niveau du chômage en France…. Une forte progression (+ 13 points) du nombre de ceux qui s’opposent au droit de vote aux élections municipales pour les étrangers….. La radicalisation s’affirme également pour ce qui concerne le nombre d’immigrés jusqu’à 55% trop important….. Les personnes interrogées estiment que l’inquiétude face à l’emploi et au chômage vient en tête (66%, soit 14 points de plus qu’en 2004)…. Il apparaît que, en recoupant les différentes questions, que le poids des considérations économiques est plus important que toutes les autres. »

« On constate de même un net recul (-26 points) de ceux qui soutiennent que la « présence d’immigrés est nécessaire pour assurer certaines professions » (48% contre 74% en 2004)….. »

« ….Par ailleurs, la perception des musulmans, par la population française continue à se détériorer….pendant ce temps le sentiment que les « Français musulmans sont des Français comme les autres » est en nette diminution (-11 points). Est également en diminution de 8 points le nombre des sondés qui souhaitent que l’exercice du culte soit facilité pour les musulmans, et en diminution de 18 points le nombre de ceux qui y sont expressément favorables. »

TROIS CONSTATS AU MOINS POURRAIENT S’IMPOSER
- le racisme et la xénophobie sont corrélés, sinon confondus….l’étranger est ainsi très nettement assimilé à l’immigré, à l’Arabe, au Maghrébin ou à l’Africain.
- C’est dans les communes rurales que l’on constate le plus fort rejet des étrangers/immigrés,….. alors que le nombre ne varie pas notamment dans l’agglomération parisienne.
- Les craintes majeures sont d’ordre économiques.

« Ainsi, pour des propos tels que « sale Arabe », on constate un recul de 7 points chez les personnes qui estiment que les auteurs doivent être condamnés (ils sont 60%). Parmi ceux qui le prétendent, on relève un recul de 4 points, pour ce qui concerne la sévérité de la condamnation par la justice (72%). »

« ….vient s’ajouter une baisse importante de l’implication personnelle dans la lutte contre le racisme, signe d’une démobilisation sensible. On relève un recul de 18 points lorsqu’il s’agit de signaler un comportement raciste à la police (32%) ; un repli de 14 points lorsqu’il s’agit de boycotter les commerçants ou les entreprises pour acte raciste (39%) ; une défection de 10 points pour signer des pétitions (50%). »

« ….recul de l’image des associations antiracistes : alors que 25% seulement des personnes interrogées se disent prêtes à y adhérer, 76% (+11 points) ne sont pas prêtes à les aider financièrement, ou à porter un badge (72%, + 8 points)….On soulignera que 12% des personnes interrogées, soit un doublement par rapport à l’année précédente, citent « les Français » comme victimes du racisme. »

« Pour les personnes maghrébines ou d’origine maghrébine, la perception que celles-ci sont confrontées à de très fortes difficultés, tant à l’embauche (85%), que pour la location d’un logement (77%), mais sans aucune aggravation par rapport à l’année précédente…..Ces difficultés semblent aussi importantes, sinon plus grandes, pour une personne africaine ou d’origine africaine. En effet, 85% estiment qu’elle rencontrera plus de difficulté à l’embauche (+5 points), et 80%, plus de mal à louer un logement (+ 5 points) »

« ….Pour une personne ayant un nom à consonance étrangère, les perceptions sont du même ordre que précédemment : 73% estiment qu’elles ont plus de difficultés à être embauchées (+ 3 points), et 67% (+ 6 points) à louer un logement. Mais la perception des difficultés semble tomber lorsqu’il s’agit d’une personne issue d’un quartier sensible, avec 63% pour louer un logement…..mais un net recul de 7 points pour l’embauche de ces personnes (59% estiment qu’elles rencontrent des difficultés). »

« Pour une majorité de personnes interrogées (52%), le racisme est répandu en milieu scolaire, contre 35% qui l’estiment rare, alors que pour l’ensemble du racisme en France, 10% seulement l’estiment rare. Cette perception du racisme scolaire est plus forte chez les 18 à 24 ans (63%), chez les étudiants (67%) ; dans l’agglomération parisienne (69%). »

« Dans l’échelle de la perception des victimes, les Arabes viennent en tête (54%), suivis des Maghrébins (44%°), des Noirs (29%), des Français (20%)….Le racisme se manifeste par des propos ou actes racistes envers les élèves (86%), par de tels propos envers des enseignants et personnels scolaires (64%). Mais la majorité estime que de tels propos de part les enseignants ou personnel scolaire sont rares (69%)….. »

« Globalement, il apparaît que l’école est perçue comme un milieu relativement protégé du racisme, même si les actes enregistrés par le ministère de l’éducation nationale sont nombreux…. »

« Cette vague d’enquête (sondage en face à face) s’est déroulée à la fin novembre sur fond de « violences urbaines » en banlieue. Ce contexte de tensions exacerbées participe sans doute au recul de mobilisation contre les discriminations et le racisme dont font montre les personnes interrogées dans ces résultats… »

« Dans ce contexte particulier, les sujets économiques et sécuritaires sont en tête des préoccupations des Français. En première position, la crainte à l’égard du chômage n’a jamais été aussi élevée….Même dans les catégories sociales favorisées et les personnes les plus diplômées qui n’étaient pas majoritairement inquiètes en 2004, le sont cette année….L’insécurité est citée comme deuxième sujet de crainte par les Français (38%, soit 11 points de plus qu’en 2004)….Les troisième et quatrième sujets de crainte sont également d’ordre économique : la pauvreté (35%, soit 6 points de moins) et la crise économique (28%, une hausse de 7 points par rapport à 2004)…. Quant au racisme, il n’est cité qu’en septième position….Les craintes à l’égard de l’intégrisme religieux (13%, moins de 6 points) et de l’immigration clandestine (9%, plus de 1 point) ne progressent pas non plus. »

« Si le racisme n’est pas un sujet de préoccupation prioritaire, son existence n’est pas niée pour autant. 88% des Français estiment, en effet, que le racisme est répandu en France…. Les catégories peu aisées voire fragilisées sont les plus sensibles à ce durcissement de l’opinion à l’égard du racisme : 46% des ouvriers,.…et 45% des chômeurs…. analysent le racisme comme « très répandu » en France….En effet ce constat d’un durcissement de la position des Français à l’égard du racisme est partagé également par les personnes de nationalité étrangère dans l’échantillon : 54% d’entre elles pensent que le racisme est une chose « très répandue » en France, alors qu’elles n’étaient que 31% à le penser en 2004 »

« Par ailleurs, la proportion de Français se déclarant eux-mêmes racistes a progressé : 9% se disent « plutôt racistes », soit 5 points de plus qu’en 2004, 24% se définissent comme « un peu racistes ». A l’inverse, 25% s’évaluent comme « pas très racistes » (même proportion qu’en 2004) et 40% se défendent de toute attitude raciste…. Les personnes qui se déclarent plutôt racistes se rencontrent plus souvent au sein des catégories au capital économique et culturel peu élevé : 12% des ouvriers, 15% des chômeurs, 13% des retraités, 11% des non-diplômés ou 12% des titulaires d’un diplôme inférieur au bac…. »

« Que l’on parle de racisme ou de « discrimination », les « minorités nationales, ethniques ou religieuses » sont perçues comme les plus exposées (80% pour les victimes de racisme, 79% pour les victimes de discriminations). Parmi ces minorités, les personnes d’origine ou de nationalité d’Afrique du Nord sont le plus citées….devant les étrangers ou les immigrés en général…..et les personnes d’origine ou de nationalité d’Afrique noire..…Outre ces minorités, on remarquera la progression de la citation des « Français » comme victimes à la fois de racisme (12% soit 6 points de plus qu’en 2004) et de discrimination (9%, plus de 4 points). »

« Force est de constater que les préjugés xénophobes progressent par rapport à l’an dernier… Il est frappant de constater que cette régression s’opère quasi exclusivement sur l’item « tout à fait d’accord »….Cette évolution constitue une rupture par rapport aux vagues précédentes qui marquaient une progression constante des attitudes d’ouverture, en annulant les gains engrangés sur ces questions depuis 2001 »

Dans ce contexte de progression des attitudes xénophobes, une majorité de Français estiment aujourd’hui que le nombre d’étrangers….ou d’immigrés…..est « trop important » en France…..La justification de cette opinion par ceux que la professent semble liée avant tout à la montée de l’angoisse économique…. »

« Tous les immigrés ne sont pas perçus de la même façon quant à leur capacité à s’intégrer en France. Ainsi, 84% perçoivent les gens du voyage (Gitans, Tziganes, Roms) comme étant un groupe à part…..Sont également perçus par une majorité de personnes interrogées comme formant un groupe à part, les musulmans (63%) et les Maghrébins (54%). En revanche, cette image est moins associée aux Juifs (35%), aux Asiatiques (34%), aux Noirs (29%) ou aux homosexuels (27%). Les musulmans (+6 points), les Maghrébins (+ 3points) et les Noirs (+ 3 points) sont de plus en plus perçus comme un groupe à part. Les autres populations sont vues comme de plus en plus ouvertes ou ne formant pas spécialement un groupe »

« La question de l’origine est analysée comme faisant davantage barrage à la cohésion que la différence de religion puisque la même question est posée à propos de la cohabitation entre les personnes de religions différentes ne donne pas les mêmes résultats…. »

« Quels seraient les moyens les plus efficaces pour lutter contre le racisme ? Les plus mis en avant sont ceux concernant l’éducation : « l’enseignement de la tolérance dans les écoles » (86%), « favoriser une meilleure connaissance de la langue chez les immigrés » (81%). Viennent ensuite « la lutte contre l’insécurité » (81%), « éviter les concentrations trop fortes d’immigrés dans certains quartiers (81%), « lutter contre l’immigration clandestine » (79%), puis « lutter contre le chômage » (79%)….. Au final, les Français apparaissent comme moins mobilisés contre le racisme qu’en 2004 et en 2003…..Bien que la détermination à se mobiliser s’étiole dans l’ensemble de la population, elle reste à un niveau non négligeable parmi les jeunes et la population des plus diplômés : 70% des moins de 30 ans seraient prêts à signer des pétitions, comme 71% des diplômés de bac + 3 et plus ; 50% des moins de 30 ans seraient prêts à participer à une manifestation, comme 50% des plus diplômés. »

« la majorité des Français n’adoptent pas la position contre les comportements racistes : 63% des personnes interrogées estiment que « certains comportements peuvent parfois justifier des réactions racistes », soit une progression de 5 points par rapport à 2004….Reste qu’une majorité de personnes continue à penser que ces propos doivent être condamnés…. »

« Pour ceux qui considèrent que le racisme est répandu en milieu scolaire, ce sont avant tout les Arabes (54%) et les Maghrébins (44%) qui sont perçus comme principales victimes de racisme. Sont ensuite cités les Noirs (29%) puis en quatrième position les Français (20%). Ce sont ensuite que sont citées les spécificités religieuses : les Musulmans (19%), les Juifs ((15%) et loin derrière les Catholiques (3%)….. »

« Pour les personnes considérant que le racisme à l’école est répandu, ce sont surtout les élèves qui sont vus comme auteurs de propos ou actes racistes : pour 86% des personnes qui considèrent que le racisme est répandu en milieu scolaire, la situation la plus courante est le racisme entre les élèves, varie de la part des élèves envers les enseignants ou le personnel scolaire (64%)….D’ailleurs, pour l’ensemble des personnes interrogées, les acteurs qui sont les plus aptes à lutter contre le racisme à l’école sont les parents (63%), les enseignants (56%), puis les élèves eux-mêmes (33%). Les pouvoirs publics (14%) et les associations de défense des droits de l’homme (6%) sont finalement moins attendus dans cette lutte. »

« Pour les Français, une lutte efficace conte le racisme à l’école passe par alliance de la pédagogie et sanction. Ainsi, 42% pensent que le moyen le plus efficace est de « sanctionner les élèves qui commettent des actions racistes ou tiennent des propos racistes à l’école » (42%), et ce avant « l’enseignement de l’histoire des différentes civilisations » (39%) et le « mélange au sein des mêmes clases des élèves d’origines différentes » (35%)… »

« L’ethnocentrisme progresse partout, mais surtout chez les personnes où il est traditionnellement plus élevé, c’est-à-dire les plus âgées et socialement et culturellement les moins favorisées…. Il est en forte hausse dans les tranches d’âge intermédiaires, entre 35 & 64 ans, et dans une moindre mesure chez les plus de 65 ans. Et il touche essentiellement la droite….ainsi que celles qui ne répondent pas ou rejettent la gauche et la droite, les moins politisées. S’il progresse moins chez les proches du FN, c’est que leur niveau d’ethnocentrisme atteint déjà un niveau maximal (95% notes élevées), c’est chez les proches de l’UMP (+16) que l’évolution est la plus sensible….C’est toute la droite qui a durci ses opinions à l’égard des immigrés et des minorités. »

« Le profil des racistes autoproclamés ressemble par ailleurs en tout point à celui des ethnocentriques…..Et surtout, la tendance à s’affranchir comme raciste augmente là où augmente les scores sur l’échelle d’ethnocentrisme, chez les personnes qui n’ont pas fait beaucoup d’études et qui se classent à droite. Un tiers d’entre elles se disaient raciste en 2004, plus de la moitié en 2005….qu’on ne trouve ni à gauche…..ni chez les personnes de droite instruites….ni même les « ninistes », qui se situent « ni à gauche, ni à droite »….. »

« La proportion des « très ethnocentriques » est massive chez ceux qui avancent le port du voile, la religion, la différence culturelle et notamment religieuse, leur manque de volonté de s’intégrer. A l’inverse, les peu ethnocentriques dominent chez ceux qui insistent au contraire sur la responsabilité de la société française à l’égard des immigrés, racisme et discrimination, les attitudes de rejet, les défauts des politiques mises en œuvres. »

« Au total, les moins tolérants, ceux qui ont à la fois les scores les plus élevés sur l’échelle d’ethnocentrisme, et les plus bas sur l’échelle antiracisme, se trouvent plutôt parmi les personnes âgées avec un faible niveau d’études. A l’inverse, c’est parmi les moins de 40 ans ayant au moins le baccalauréat qu’on trouve le plus d’antiracistes non ethnocentriques, ce qui, compte tenu du renouvellement générationnel et la hausse continue du niveau de formation, laisse bien augurer de l’avenir. »

L’analyse du Service d’Information du Gouvernement (SIG)
- l’édition 2005 de ce baromètre est marquée par un contexte doublement spécifique : une préoccupation record pour le chômage et la crise économique, et la vague récente des violences urbaines.
- Ce contexte entraîne une forte crispation des Français à l’égard de l’immigration
- Le sentiment de l’existence d’un communautarisme est apparemment en recul, mais se focalise en réalité sur les musulmans.
- Le constat d’échec de l’intégration est principalement imputé aux immigrés, même si les interviewés reconnaissent l’existence de nombreuses discriminations.
- Le racisme apparaît cette année moins inquiétant et moins culpabilisant.
- Le racisme à l’école, jugé répandu, doit être résorbé par un mélange de répression et de pédagogie.

« Si le malaise social de cette fin d’année 2005 semble être un des principaux éléments explicatifs du rejet des immigrés par une part croissante de la population française, c’est l’immigration dans toutes ses dimensions qui génère aujourd’hui des crispations….Alors que, comme on l’a vu, le sentiment de l’existence d’un communautarisme semble reculer, il persiste s’agissant des musulmans. Les musulmans et les maghrébins sont majoritairement considérés comme des groupes à part, et plus encore que l’an passé (respectivement 63%, plus 6 points et 54%, plus 3)……les musulmans sont également moins considérés comme des Français comme les autres….et l’idée qu’il faudrait faciliter l’exercice du culte musulman en France rencontre une opposition auxquelles renvoie le terme « musulman » pour les Français, confondant souvent appartenance religieuse et origines maghrébines. »

« Tout se passe comme si les interviewés rejetaient la thèse, très débattue pendant les violences urbaines, de l’échec du modèle français d’intégration. En clair, les interviewés sont plus enclins cette années à estimer que si les immigrés ne s’intègrent pas, ils en sont en grande partie responsables.….Par ailleurs, dans ce contexte de déni du système d’intégration, le regard sur les discriminations évolue. Structurellement, la discrimination ethnique est le plus fortement ressentie dans l’opinion et augmente cette année. Les principales victimes de discriminations citées spontanément par les interviewés, avec une forte progression depuis 2004, sont les Nord-Africains et les musulmans (44%, plus 9 points), mais aussi, notamment peu de temps après les incendies d’immeubles parisiens, les Africains et les Noirs (25%, plus 10). »

« On est donc dans un contexte très différent de celui de 2004 : le racisme est moins perçu comme un phénomène de société grave contre lequel il faut se battre de toute urgence. S’il continue d’être dénoncé, on voit plutôt les solutions dans une évolution globale de la société que dans la mise en place de moyens de lutte spécifiques….Dans un contexte où les attentes sont dirigées vers des changements structurels, l’engagement personnel dans la lutte contre le racisme est en net recul. »

Journaliste Indépendante


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