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L'errance n'est pas une histoire de frontière, elle est universelle

Anonyme, Miércoles, Junio 7, 2006 - 03:39

RUBY BIRD

LA BEAT GENERATION-LA REVELATION HALLUCINEE
Alain Dister (Découvertes Gallimard)

Quand il entre à l’université de Columbia « Jack (Kerouac) est happé par l’univers urbain, fasciné par sa suractivité, sa trépidation, son énergie, sa voracité ». Il devient une star grâce à ses exploits sportifs. Malheureusement, il se casse une jambe et doit renoncer au football. A New York, il se fait des amis parmi les jeunes gens désenchantés qui cherchent à oublier la guerre ». En 1944, on le présente à un jeune poète homosexuel, Allen Ginsberg. Trois étudiants de l’université de Columbia deviendront célèbres : William Burroughs, Allen Ginsberg, Jack Kerouac. « Le noyau originel de ce qui va constituer la Beat Generation vient de se former. Leur vie à NY évoque celle des existentialistes des caves de Saint-Germain-des-Prés à la même époque… L’insouciance de la vie new-yorkaise tranche avec le puritanisme laborieux du reste du pays. Plutôt que le travail et la crainte de Dieu, la fébrilité intellectuelle et la soif de sensations nouvelles sont les valeurs de Greenwich Village" »

William Seward Burroughs est l’héritier d’un fabricant de machines comptables. Ils perçoit une rente à condition de consulter régulièrement un psychiatre. Il est « avide d’expériences, il est fasciné par les drogués, les voyous, les criminels. ». En 1944, il rencontre Herbert Huncke qui l’initiera à la drogue. C’est un petit voleur, prostitué occasionnel, junkie. « Pour le petit groupe d’amis, c’est un héros qui vit des expériences fortes, des aventures authentiques, un vrai rebelle. Huncke parle, comme tous les drogués, le langage de la rue, hérité des dealers de Harlem. Quand il est en manque, ou fauché, ou les deux, il a cette expression : « man, I’m beat » (mec, j’suis foutu). C’est ainsi que le mot va pénétrer les petits cercles d’initiés gravitant autour de Greenwich Village et de l’Université Columbia. » Burroughs essaiera avec lui les amphétamines, la morphine et l’héroïne. La drogue sera le thème central de son œuvre.

Allen Ginsberg partage la chambre et le lit de Burroughs et s’adonnera aussi à la drogue. Il dit que c’est utile « pour explorer la perception, diverses possibilités, divers états de conscience, divers types de petites sensations. » Il est le fils d’un poète et d’une mère militante communiste, tôt enfermée dans un hôpital psychiatrique. Il se sent le fils spirituel de William Blake. Il se déclare prêt à toutes les sensations, tous les extases. Homosexuel, il porte sa marginalité comme un étendard, revendique son exclusion de la société, en tant que poète, juif, pédé, drogué, et communiste. Il cache sa grande tendresse et son sens profond de l’amitié. Doué d’un solide sens des relations publiques, il aidera toujours ses amis de la Beat Generation. Grâce à lui, Burroughs publiera ses deux premiers romans autobiographiques « Junkie » et « Queer ». Il encourage Kerouac avec « Sur la route ».

« Un soir de 1948, Kerouac laisse échapper un mot pour tenter de définir leur groupe d’amis : « Beat Generation ». mais pas dans le sens où l’entendent Huncke et Burroughs, comme le mot s’est aujourd’hui répandu. Plutôt, selon Kerouac lui-même, dans « un sens religieux… Vous le sentez dans la pulsation, dans le jazz ;.. » Clellon Holmes retient le terme et l’officialise dans un article publié par le NY Time le 16 novembre 1952. Il ne parle déjà plus d’un groupe de poètes et d’écrivains, mais applique la définition à une attitude. Un mouvement est né. »

« Lorsqu’il s’attaque en 1951, après des tentatives étalées sur plusieurs années, à la rédaction définitive de « Sur la route, Jack Kerouac n’a qu’une idée en tête : retrouver ce flot naturel, spontané… Pour éviter toute rupture dans le flux de l’inspiration, il décide de taper son manuscrit sur un rouleau continu de 40 mètres. Il travaille vite, sous amphétamines ; tape durant trois semaines… L’establishment littéraire, qui a accueillie en 1950 « the Town & the City » avec quelques égards, est beaucoup plus réticent vis-à-vis de « Sur la Route ». Et Kerouac devra attendre 1957 pour le voir enfin publié… Les notes et les essais parallèles rédigés durant la gestation de « Sur la Route » vont alors fournir la matière d’un flot ininterrompu de manuscrits… L’un de ces plus beaux livres reste Mexico City Blues (écrit en 1955, publié en 1959)… En avril 1957, Kerouac, toujours incertain quant à la publication de son roman, part pour Tanger avec ses amis de la première heure… Sur la Route sort début septembre 1957… en édition bon marché… Un vrai manifeste, en somme, n’en déplaise à Truman Capote, qui n’y voit qu’un exercice de frappe à la machine. Sa compagne Joyce Johnson dira « Le soir de la parution de l’article, il s’est couché inconnu pour la dernière fois de son existence. Le téléphone l’a réveillé le lendemain matin – il était devenu célèbre. »… Pourtant, le succès, tant espéré, ne lui réussit pas. Il se rend très vite compte que peu de gens comprennent le sens de son ouvrage. Tout ce qui les intéresse, c’est de savoir ce que signifiait le terme « Beat Generation », et ces comportements non américains, cette manière de jouer les perdants dans un monde où tout est offert à ceux qui veulent réussir… Neal Cassidy ne veut pas se reconnaître dans ces pages, trop bien écrites… passés dans le livre, l’extase du voyage, son adrénaline, ses poussées de fièvre, son rythme à bout de souffle ont perdu leur magie… L’adieu à Neal, dans les dernières pages du livre, dit en mots simples et terribles cette tragédie de l’amitié brisée… Sur la Route n’est pas le seul manifeste de la Beat Generation. Les deux piliers du mouvement, Allen Ginsberg et William Burroughs, ont aussi écrit des chef-d’œuvres. »

LE LIVRE DES HAIKU
Jack KEROUAC - Edition Bilingue (Editions La Table Ronde)

Jack Kerouac était le fils d’un ouvrier immigré québécois. Il aimait l’Amérique. Il avait une mémoire prodigieuse. Il pouvait exprimer encore et encore sa propre réalité. Il voulait qu’on le lise, qu’on se souvienne de lui. Terrassé par son succès, il est mort « On the Road ». A 28 ans, il publie son premier roman « The Town and the City », tape jour et nuit sur un long rouleau le manuscrit de « Sur la Route ». Il est né le 12 mars 1922, de son nom complet Jean Louis Labris Kerouac. Gérard, son frère aîné, meurt subitement à l’âge de 9 ans. Jack en a alors 4. L’événement va le marquer durablement. A 16 ans, il est admis à la prestigieuse université de Columbia de New York. A l’automne 1938, il part pour la grande City, laissant derrière lui la petite ville de son enfance.

Servi par une mémoire très vive, on le surnomme « Memory Babe », il est capable de reconstituer des scènes et dialogues, des années plus tard, conférant à ses personnages une aura, une présence, qui vont bien au-delà de ce que fut leur réalité. La littérature entre tôt dans sa vie. Son premier travail sérieux se fit à l’âge de 17 ans après avoir lu Jack London. A 18 ans, il lisait Hemingway et Saroyan et écrivait des petites histoires. Ensuite, il s’inspire des styles de Tom Wolfe, Joyce, Dostoïevski, Rimbaud et Blake.

Au milieu des années 50, bon nombre d’écrivains américains choisissaient la ERRANCE décrétant que c’était la solution existentielle idéale pour un écrivain qui voulait écrire au-delà du système afin de retrouver l’Amérique mythique et l’homme dans sa pureté originelle. Kerouac voulait un « espace géographique et un champ de conscience très large » afin d’investir sans demi-mesure et laisser son esprit souffler en toute liberté. « La légende de Duluoz » est le fruit de longues années de voyage à travers l'Amérique, c’était une quête spirituelle, il était fasciné par la souffrance humaine. « Qui plus est, l’honnêteté de l’écrivain est une règle d’or chez Kerouac. ».

Le livre explique bien la errance de Kerouac qui était favorisée par deux contextes différents : le contexte d’après-guerre où prédominent le malaise social et l’impression d’une catastrophe imminente. Cela se traduisait par une inclinaison intellectuelle et artistique existentialiste et nihiliste. Le deuxième contexte est éducatif, il était régenté par sa mère et souffrait du souvenir de la mort de son frère aîné (à l’âge de 9 ans), lié à une morale chrétienne sévère et aux croyances populaires nourries par la conception du bien et du mal. A partir de ces deux conceptions, il en tirait une réflexion sur l’origine de la souffrance et de la mort.

C’est dans l’étude du bouddhisme que naîtra son engouement pour la forme poétique du Haïku. Le livre fourmillent de ces poèmes étranges, intéressants, originales. Kerouac connaissait l’histoire du Bouddha dès 1951. Dans les années 50, il écrit quelques articles pour expliquer ses nouvelles prises de position. Il écrit de nombreux poèmes et courts textes tels que « The Little Sutra » et « A Dream Already Ended » inspirés directement du Bouddhisme. « Le Haïku est certainement ce qui correspondait le mieux à ses attentes de spontanéité, de fraîcheur et de simplicité dans le cadre de sa quête spirituelle. »

SHIVA-LIBERATEUR DES AMES ET MAITRE DES LIEUX
Marie-Luce Barazer-Billoret et Bruno Dagens (Découvertes Gallimard)

Shiva s’oppose aux Dieu unique des religions juive, chrétienne ou musulmane. Il fait partie d’une multiplicité de dieux qui constituent un « panthéon », se répartissant la fonction divine. Ce panthéon regroupe toutes les entités divines reconnues par les Indiens. Il peut être un panthéon sectaire, shivaïte ou vishnouite.

Brahmâ crée le monde, Vishnou assure son fonctionnement et Shiva le détruit. Les autres sont plus ou moins soumis à cette triade. Tous les membres du panthéon possèdent chacun de multiples aspects qui peuvent correspondre à de multiples fonctions et se traduire chacun par autant de formes, tantôt humaines, tantôt animales, souvent monstrueuses.

Pour ses adeptes, Shiva est à la tête du panthéon. Il assure à lui seul les trois fonctions majeures qui étaient réparties entre Brahmâ, Vishnou et lui-même. Il est souverain Seigneur du Cosmos, il est le gourou dispensateur de la connaissance, en charge de la conduite des rites, le refuge compatissant pour ses fidèles. Naturellement omniscient, tout puissant et parfaitement accompli, il est omniprésent. Il ne se définit que par des duos ou triades antinomiques : éblouissant-ténébreux, grossier-subtil, féminin-masculin-neutre, proche-lointain, intérieur-extérieur & intérieur-extérieur à la fois, perpétuel-occasionnel, passé-présent-à venir, mesure-mesureur-mesuré, être-néant, constructeur-destructeur…

Shiva est celui de qui tout émane et en qui tout se résorbe, en d’autres termes l’origine et l’aboutissement de tout l’Univers et de tous les êtres qui l’occupent, des dieux aux végétaux. Shiva est toujours adulte : on ne parle jamais d’un enfant ni d’un adolescent, encore moins d’un vieillard. Dans la plupart des récits consacrés à Shiva « on retrouve l’ambiguïté de sa situation d’époux, l’affirmation de sa suprématie, les appels répétés à son intervention : il s’unit sans quitter l’ascèse, triomphe sans partage des dieux, ses semblables, anéantit les forces démoniaques, met fin aux conflits ou encore accorde sa faveur. ».

« Destructeur, il est tour à tour guerrier vainqueur, criminel brahmanicide, vengeur dévastateur d’un sacrifice… Ce tempérament violent qui le contraint paradoxalement à expier ses crimes, trouve sa contrepartie quand, magnanime, il se transforme en rédempteur, sauve ses ennemis devenus ses dévots et surtout enseigne à tous les êtres. Il les guide vers la connaissance, voire la libération finale ou la « jouissance » : cette dernière n’est ni désordre ni abus mais gage du fonctionnement régulier de la société et de tout l’univers créé par Shiva. »

Shiva vit en couple : le célibat est un état temporaire, suscité par un événement extérieur. Si le principe féminin est indispensable à tout créateur, il se suffit à lui-même pour créer l’Univers ou enfanter. Comme tous les grands dieux, il est normal qu’il ait deux épouses, l’une terrestre et l’autre céleste. L’Inde est l’un des rares pays où un dieu est simultanément le criminel par excellence. « Tantôt témoin d’un inceste commis par Brahmâ, tantôt témoin de l’indicible arrogance du même dieu, Shiva se fait justicier. Mais Brahmâ le créateur universel est le père de Shiva ; de plus il est l’archétype de ceux qui lui ont emprunté son nom, les Brahmanes, qui constituent la première classe de la société indienne traditionnelle, celle des prêtres et des lettrés.

Du coup Shiva se trouve à la fois parricide et brahmanicide, les pires des crimes dans la tradition indienne. Il est donc condamné à mendier pendant douze ans, le crâne de Brahmâ collé à la paume de sa main en guise de sébile. C’est plutôt la puissance guerrière, éventuellement destructrice, qu’il incarne. En Asie du sud-Est, c’est autour de Shiva que se sont le plus souvent organisés les occultes dynastiques ou royaux. Le cérémonial teinté de magie noire qui marque la fondation de la monarchie angkorienne s’appuie sur un ensemble de textes de tradition shivaïte.

------------LE JARDIN DES DELICES TERRESTRES
Indrajit Hazra (Editions Le Cherche Midi)
Il est journaliste et musicien de rock et âgé seulement de 35 ans. Il a déjà écrit « Max Le Maudit » en 2005 chez le même éditeur.

Deux personnages masculins donnent une idée de la société moderne dans un pays que l’on connaît mal au fond, comme l’Inde. Un pays de presque un milliard d’habitants, avec une classe moyenne et aisée que l’on ne soupçonne pas. Le quotidien est si « étrange » pour l’Occidental qui ne peut l’imaginer ainsi. Les personnages sont « perturbés », l’un se nomme Hiren Bose plutôt insomniaque et un dangereux pyromane, l’autre Manik Basu, un écrivain célèbre qui n’a plus d’inspiration.

Hiren Bose « possède » une boutique de taxiphone, c’est plutôt « un cube de verre entouré d’une grande quantité de planches assemblées avec de la colle ou des clous ». Cela fait quatre ans qu’il gère cette boutique ouverte 24 heures su 24 et vit avec une femme nommée UMA, « charmante et jolie, possédant une maison avec une portion au rez-de-chaussée ». Il vit chez elle en concubinage, fait rare et très critiqué. A la mort de sa mère, il a hérité d’un peu d’argent et d’un « appartement à l’autre bout de la ville dont le loyer n’avait pas été payé depuis 3 ans. ». La seule solution pour lui fut de chercher dans l’urgence un endroit pour vivre et pouvoir étudier jusqu’à la fin de son pécule. Il s’engagea à donner des cours d’anglais qu’il abandonna rapidement car il considérait qu’il n’y avait aucun avenir là-dedans. Pendant plusieurs années il partage une chambre avec un ami dans un foyer.

« Mais s’il y avait quelque chose de régulier dans ma vie mis à part les 6 heures de sommeil tous les 10 jours, c’était de regarder la fille du premier étage de la maison d’en face… Un nouveau cycle commença. Le matin, je la regardais, la nuit, je pensais à elle… UMA était une fille travailleuse. Elle avait décrochée un emploi honnête à la bibliothèque où elle commençait une heure avant l’ouverture au public et restait deux heures après la fermeture. » Tout cela lui convenait néanmoins parfaitement.

De vivre ensemble était inhabituelle dans une société qui paraît assez conservatrice. « Elle croyait encore à un monde où la perversité était une anomalie et non pas la norme. La perfection existait, ainsi que beaucoup d’autres choses qu’elle considérait comme des erreurs… » Il veut mettre fin à son histoire après avoir été attaqué par quatre eunuques dans son taxiphone. Il n’avait pas contracté d’assurance comme UMA lui avait instamment suggéré, cette dernière allant même lui fournir les formulaires, le local lui appartenant. Un jour, elle lui avait reproché son incapacité à devenir adulte. Il prit donc un jerrycan plein de fioul pour provoquer un incendie tout en en éprouvant une certaine excitation « J’étais toujours en proie à la même excitation quand je m’endormais comme une masse dans le bus vide qui filait vers le nord. Un bon endroit où aller, le nord. ».

Il prend le bus qui s’arrête à Sealdah et qui est le terminus, déçu, il le reprend en sens inverse. Il arrive quand tout le bâtiment fut totalement brûlé. Le 14, Banamali Nashkar Lane avec son rez-de-chaussée, son premier, deuxième et troisième étage. « Ils ont retrouvé des traces de fuel un peu partout. Ils parlent d’un incendie criminel. ». Il déclara que les coupables étaient les eunuques qui « l’avaient balancé dans une allée obscure près du lac. ». Il ment avec une grande facilité. Il part revivre dans le foyer qu’il partageait avec ses amis.

« On dirait que je meurs d’envie de me présenter maintenant comme un dangereux psychotique, le genre de malade dont on ne peut accepter l’existence que dans les livres, les films et les villes situées à l’ouest du Caire… Allons droit aux faits : je brûle les choses par plaisir. Pour parler clairement, je prends mon pied en mettant le feu… Parfois, je reste là jusqu’à ce que le feu se consume, et le simple fait de contempler les ondes de chaleur qui s’élèvent aussi des décombres me procure un plaisir indescriptible et fou. Je ne dirais pas que c’est mieux que le sexe. Mais c’est mieux que de coucher avec toutes les femmes que j’ai connues. ». C’est obsessionnel, quand il ne trouvait pas le sommeil, il rêvait de mettre le feu à un immeuble. Ses souvenirs de l’incendie de l’immeuble où vivait UMA le rempli d’excitation. C’est un pyromane depuis des années. Ses envies reprennent et il décide de s’en prendre à le Foire du Livre de Calcutta « J’allumai le coin d’un autre stand. Puis d’un autre encore. Puis d’un autre, un autre, et encore un autre… Ce fut en fait une sorte de ballet sophistiqué… J’étais vraiment bouche bée devant une telle splendeur… Je capturai quelques-uns de ces débris aériens d’un monde calciné et les écrasai tendrement entre mes doigts, un peu comme si j’avais palpé de la soie, à la différence qu’à peine froissé ce tissu-là s’émiettait… »

Le second personnage se nommant Manik Basu est un célèbre écrivain. Il signa, 5 ans auparavant, un contrat stipulant qu’il devait remettre un roman par an à son éditeur, la prestigieuse maison d’Edition Kutir. N’ayant pas d’inspirations depuis des années, il décide de s’enfuir pour Prague. Après huit relances de son directeur Ajit Chaudhuri, il préfère prendre un aller-retour et répondre à l’invitation du Président du pays où il veut s’exiler. Le directeur de la Maison d’Edition ne l’entend pas comme cela et envoie deux hommes de mains pour l’obliger à respecter ses engagements. L’écrivain, avait reçu une confortable avance.

Manik panique pensant que « personne ici ne savait qu’il était un des auteurs les plus doués de sa génération, ni même qu’on lui avait décerné tous les prix littéraires et les récompenses qu’il était possible de recevoir. » .Ajit Chaudhuri comptait récupérer son investissement et le forcer à produire au moins deux livres pour relancer la vente des anciens. « N’ayant pas le moindre fil d’intrigue, pas le plus petit début de chapitre ou l’ombre d’un récit à montrer, Basu avait décidé de quitter le pays. »

A Prague, il est donc enlevé par deux hommes, emprisonné dans sa chambre d’hôtel avec une machine à écrire « toute noire et ressemblait à un buffet victorien. » Il a l’ordre d’écrire son livre en 10 jours. « Il n’avait pas changé d’éditeur que pour avoir la possibilité de toucher un public plus vaste. Kutir avait un système de distribution internationale de tout premier plan, les critiques observaient avec un sacro saint respect la liste de leurs publications, et il avait avec eux de bien meilleures chances qu’avec toute autre maison de vendre ses livres dans le monde entier sans perdre ses droits d’auteur…. Mais travailler sous une telle contrainte pouvait-il amener quoi que ce soit de valable ? »

Sous un prétexte mensonger, on le déplace d’urgence de sa chambre d’hôtel à une grande bâtisse au fond d’une impasse, Ajit Chaudhuri l’y attend. « Je suis venu passer quelques mois ici. J’avais besoin de prendre un peu l’air. « Manik se sent piégé, en prison « Il était plus déroutant d’être enfermé dans un endroit aussi vaste que reclus dans un tout petit. » Il vit mal sa séquestration.

Entre les deux, lequel est le plus intéressant et le plus désespérant ? A suivre….

Journaliste Indépendante


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